SÉANCE DU 19 BRUMAIRE AN III (9 NOVEMBRE 1794) - N» 7 15 Amitié, fraternité, unité, indivisibilité de la République. La Convention seule, voila nos sen-timens et nos voeux. D. Vevod, président, Lafargue, Monville, Mignot, Gajebrune, adjoints, Fellixe, vice-greffier. c [Le conseil général du district de Port-Brieuc à la Convention nationale, le 1er brumaire an III] (18) Égalité, Liberté, Fraternité. Citoyens Représentans, Après avoir abattu les tyrans et la tyrannie ; après avoir frappé de la massue nationale la horde impure des brigands, des scélérats, des hommes féroces dont la suprême jouissance consistait à s’abreuver de sang humain, il vous restait à montrer au peuple les destinées que vous lui préparez et à fixer l’opinion publique que le système affreux des coupe-têtes et des noyeurs tenait dans une incertitude déchirante. C’est ce que vous avez fait par votre adresse du 18 vendémiaire dont les principes resteront a jamais gravés dans tous les coeurs républicains. Grâces immortelles vous soient rendues, vertueux représentans. Le jour du bonheur luit pour le français ; il va oublier tous ses maux ou s’il s’en ressouvient encore ce ne sera que pour bénir la main qui les aura guéris. Ce peuple sensible, généreux, humain, applaudit à votre mâle energie, qui l’a délivré du plus avilissant et du plus horrible despotisme, il compte sur la promesse que vous venez de lui faire de rester à votre poste jusqu’à ce que vous n’ayiez consolidé son bonheur sur les bases impérissables de la liberté, de l’égalité, de la justice et de la vertu. Achevez votre tâche, braves représentans! Le peuple français a remis sa foudre dans vos mains. Lancez-la sur ces êtres indignes du nom d’hommes qui voudraient encore déchirer la patrie et ressusciter, avec le terrorisme sanguinaire le régné des fripons et des brigands!!! Purgez enfin une bonne fois le sol de la liberté de ces anthropophages qui, pour dominer plus à leur aise, voulaient faire de la France un vaste cimetière, sans doute parce qu’ils connaissent cette maxime remarquable d’un philosophe célèbre à qui vous venez au nom d’une nation que vous êtes si dignes de représenter, de rendre le plus bel hommage : « Les pays les moins peuplés sont les plus propres à la tyrannie. Les bêtes féroces ne régnent que dans les déserts. » Pour nous, citoyens Représentans, toujours dévoués à la cause sacrée du peuple, nous jurons de verser, s’il le faut jusqu’à la dernière (18) C 324, pl. 1395, p. 9. goûte de notre sang pour la défense des vérités éternelles et des principes consolateurs développés dans votre adresse aux Français. Vive à jamais la République ! vive la Convention nationale et nos braves armées. Henry, vice-président, Barbédienne, agent national et 6 autres signatures. d [Les membres du tribunal de district de La Ferté-Bernard à la Convention nationale, le 1er brumaire an III] (19) Égalité, Liberté. Pour obtenir l’amour le secret est d’aimer. Citoyens représentants La lecture de votre adresse au peuple fran-cois du 18 vendémiaire a été faitte publiquement dans notre séance du 29. Les principes purs que vous y proclamés ger-moient depuis longtemps dans nos coeurs, ils en ont reçû plus facilement les salutaires impressions; tout jusqu’au stile y respire la justice, la douceur, la bienfaisance, l’humanité, vertus sans lesquelles nous ne croyons pas qu’il puisse exister de véritable patriotisme; car le patriotisme aime l’humanité et ne la détruit pas ; cette epoque a jamais mémorable pour les francois va devenir pour eux l’aurore d’un beau jour. Puisse le soleil de la justice qu’elle nous anonce, dissiper tous ces nuages orageux ou se formoient les foudres destructeurs qui en tombant ecrasoient indistinctement l’innocent comme le coupable. Loin de nous ces hommes tigres qui ne vou-droient voir voguer le vaisseau de la Révolution qu’au milieu d’une mer de sang; qui ne voudroient employer que la terreur qui fut toujours l’arme du despotisme et de la tyrannie, non pour nous conduire mais pour nous asservir; loin de nous cette maxime barbare d’un monstre couronné oderint me dum metuant ; votre proclamation qui prononce anatheme contre ces êtres féroces et votre conduitte sage et ferme depuis les événements des 9 et 10 thermidor ont déchiré la robe sanglante dont ces monstres avoient osé couvrir la statue de la liberté sans doute a dessein de la faire abhorer du peuple francois et de tout l’univers. Votre adresse enfin va fixer l’opinion publique, elle va devenir le régulateur des vrais patriotes, des citoyens sages et vertueux, des francs et sincères républicains et rallier à nos drapeaux une foule de freres et d’amis que le terrorisme aurait pû en ecarter. Alors et c’est alors que l’édifice majestueux de la République francoise que vous avés bâti (19) C 324, pl. 1395, p. 8. 16 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE avec tant de peines et de soins sera inébranlable et eternel tant que la justice sera la clef de la voûte qui le soutient. Haine aux traitres, aux conspirateurs, aux hommes de sang, a tous les tirans, a tous les dominateurs. Vive la République une et indivisible, vive la Convention nationale. Martin, président, Vervier, Rousseau, Barré, Payen, juges, Chauvel, commissaire national, Babaud, greffier. e [Le comité de surveillance et révolutionnaire de Cognac à la Convention nationale, le 2 brumaire an III\ (20) Citoyens représentans Sans doute, la probité, la vertu, l’égalité et l’union sont et doivent être les attributs d’un vrai Républicain, principes que vous avés si energi-quement développés dans votre adresse au peuple français du 18 vendémiaire dernier ; vous venés donc de proclamer le bonheur du peuple, le comité s’empresse a vous en témoigner sa satisfaction, ce peuple connoissant les bases sur lequel il est fondé, il est certain d’en jouir; ces principes seuls peuvent rendre la République florissante, en écartant toutes les factions; ces mêmes bases que nous devons regarder comme les colonnes qui doivent supporter l’edifice des lois justes que votre sagesse a déjà dictées, et de celles que vous proposerés par la suitte ; le peuple disons nous, les acceptera avec d’autant plus de confiance qu’il n’est point dénué des vrais principes Républicains et vous bénira toujours avec la plus grande allégresse; par l’impulsion naturelle de son coeur, il se ralliera autour de vous comme a son point central; soyés donc sûrs de son amour et de sa confiance; ce qui nous fait dire que si ces principes cessoient d’être observés, la liberté (que nous avons tous juré de maintenir) ne deviendrait bientôt qu’une chimère. Le comité qui ne tient en main qu’un petit levier de la roüe révolutionnaire pour vous aider dans une partie de vos travaux, ne cessera de faire les plus grands eforts pour vous seconder, en applanissant tout autant qu’il sera en son pouvoir, le chemin que doit parcourir le char de la Révolution à l’effet de lui donner la plus grande activité en surveillant tous les ennemis de la chose publique sous quelque masque qu’ils puissent se montrer, en déjoüant leurs manoeuvres perfides, c’est là, la ligne révolutionaire que nous suivrons toujours et dont nous ne dévierons jamais. Sans liberté point de bonheur. Fouillerou, président, Brunet, secrétaire et 7 autres signatures. (20) C 324, pl. 1395, p. 7. f [Le comité de surveillance révolutionnaire de Nancy à la Convention nationale, le 2 brumaire an III] (21) Unité, Indivisibilité de la République. Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort. Citoyens Représentans, Le comité de surveillance Révolutionnaire du district de Nancy a entendû, avec l’entousiasme le plus vif et le mieux senti, la lecture de vôtre adresse au peuple français, de cette adresse sublime, ou sont développés avec tant d’énergie, les principes qui vous animent et dont la pratique constante assure le bonheur d’un peuple grand, généreux et sensible. Serait-il possible, qu’après tant de secousses violentes, tant de complots découverts et punis presqu’aussitôt qu’ils étaient enfantés, des êtres scélérats et insensés osassent encore tenter de vous diviser pour nous ravir le fruit de tant de glorieux travaux, qu’ils ne l’espèrent pas, les perfides, l’expérience nous a trop appris à les connaitre et à nous en méfier; le peuple n’oubliera jamais que sa force et son bonheur dépendent uniquement de son union intime à la Convention, de son respect et de son attachement aux loix. Continuez, citoyens représentans, votre carrière glorieuse, achevez de consolider l’edifice du gouvernement Républicain en l’appuyant sur les bâses inébranlables de la justice, de la morâle et des vertûs. Vous l’avez juré et nous sommes surs que vous tiendrez vos sermens, vous resterez à votre poste jusqu’à ce que la Révolution soit terminée ; tandis que nos armées partout victorieuses et triomphantes, écarteront des frontières de la République, les brigands couronnés et leurs vils satellittes, vous purgerez l’intérieur des factieux, des agitateurs et de tous les scélérats ambitieux qui oseraient attenter à la souveraineté du peuple et méconnaitre l’autorité de ses mandataires. Pour nous, citoyens Représentans, fermement attachés à nos devoirs et à la Convention nationale, ses principes et ses loix seront seuls nôtre boussole, nous surveillerons avec la plus grande attention les intriguans, les faux patriotes, les hommes pervers et immoraux, en un mot, tous les ennemis du peuple de l’ordre et du bien public. Vive la République. Vive la Convention. Les membres du comité de surveillance révolutionnaire du district de Nancy. Laurent, secrétaire et 10 autres signatures. (21) C 324, pl. 1395, p. 13.