ARCHIVES PARLEMENTAIRES - + - - - RÉPUBLIQUE FRANÇAISE CONVENTION NATIONALE Séance du 21 brumaire, l’an n de la République française, une et indivisible. (Lundi, 11 novembre 1793) Un secrétaire lit le procès-verbal de la séance d’hier : la rédaction mise aux voix est adoptée (1). Lé citoyen Basse, premier vicaire épiscopal du département du Gard, annonce à la Convention qu’il vient de se marier à Victoire Duchêne; que le fanatisme en enrage, mais que sa femme et lui travailleront à l’anéantissement de tous les préjugés. Mention honorable et insertion au « Bulletin » «ont décrétées (2). Suit la lettre du citoyen Basse (3). Au citoyen Président de la Convention nationale. « Nîmes, du 27 du 1er mois de la 2e année de la République, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Le citoyen Basse, premier vicaire épiscopal du département du Gard, s’empresse de vous faire part de son mariage avec la citoyenne Vic¬ toire Duscbêne, de Nîmes. La riche dot qu’elle (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 143. (2) Ibid. (3) Archives nationales, carton C 280, dossier 768. lre SÉRIE. T. LXXIX. m’apporte consiste en un patriotisme ardent et éclairé, une bonne réputation soutenue depuis son enfance et l’amour du travail. Notre union a reçu les applaudissements de tous les corps constitués. Les fanatiques, dont la ville et le département abondent en sont scandalisés mais leurs critiques amères et leurs injures mul¬ tipliées ne sauront jamais nous intimider. A l’ombre de l’invincible Montagne, nous jurons, ma compagne et moi, de faire une guerre à mort à tous les préjugés. « Basse, 'premier vicaire épiscopal ; Victoire. Duschesne. » Massieu, ci-devant évêque du département de l’Oise, député à la Convention nationale, et repré¬ sentant près l’armée des Ardennes, abjure sa qualité d’évêque, qu’il n’avait prise que pour être à même de porter des coups plus sûrs au fanatisme. L’Assemblée décrète l’insertion de sa lettre au « Bulletin » (1). Suit la lettre de Massieu (2). Au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris, primidi de la 3e décade de brumaire de l’an II de la République, une et indi¬ visible. « Citoyen Président, « C’est encore un ci-devant évêque dit consti¬ tutionnel qui vient rendre à la saine raison, (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 143. (2) Archives nationales, carton G 278, dossier 746. 1