342 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE les tirans coalisés et leurs lâches satellites, que les journées des 31 mai et jours suivants, des neuf et dix thermidor ne sont pas faites pour alimenter et satisfaire leur orgueil, leur cupidité et leur vengeance, qu’elles doivent naturellement accélérer la marche du char de la Révolution. Oui, malgré leur effort sacrilège, vous maintiendrez avec un zèle infatigable le gouvernement révolutionnaire, ce palladium de la République une et indivisible et démocratique jusqu’à ce que les ennemis du dedans et du dehors reconnoissent la souveraineté de la nation française et la Constitution qu’elle s’est donnée par ses représentans ; par vos décrets et votre exemple vous ferez triompher la justice natio-nalle; vous ne cesserez de soutenir l’esprit public à la hauteur des principes et vous ne souffrirez pas que cinq ans de sacrifices continuels soient perdus pour le peuple, et qu’aucune conspiration fasse rétrograder l’opinion géné-ralle, dirigée vers le bonheur de tous les citoyens. Gaude, président, Ferret, Espinasse, Vedrines, secrétaires. 13 La société populaire de Pecquencourt [Nord] dépose dans le sein de la Convention nationale sa douleur sur l’explosion de Grenelle. Elle lui fait part qu’aussitôt qu’elle a eu connoissance de ce malheur, elle a redoublé d’activité dans la fabrication du salpêtre; que l’atelier de sa commune prépare chaque décade huit tonneaux d’eau salpêtrée, et que les citoyens de Pecquencourt ont déjà fourni environ cinquante voitures de bois propre à faire du charbon pour la fabrication de la poudre. Cette société invite la Convention nationale à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (29). [La société populaire de Pecquencourt à la Convention nationale, du 30 fructidor an II] (30) Citoyens législateurs, Nous venons d’apprendre avec peine le grand malheur qui est arrivé au magasin de poudre de la commune de Paris. C’est sans doute encore une manoeuvre combinée et ourdie depuis longtems par l’infâme race aristocratique, voyant le traitre Robespierre et ses complices mis à mort, a fait resalire sa rage sur un de nos magasins croyant de foudroÿer tous la commune de Paris, mais leur espérance est vaine, nous vous déclarons, citoyens législateurs, que (29) P.-V., XLVI, 319. Bull., 17 vend, (suppl.); C. Eg., n° 783. (30) C 322, pl. 1351, p. 31. nous leur avons juré une haine étemel, et une guerre à mort, et à tous leurs complices, et nous avons tous renouvellé notre serment de vivre libre, ou de mourir. Aussitôt que nous avons eut appris les malheurs dont nous parlons, nous avons augmenté notre attelier de salpêtre, afin que cette perte soit réparée sous peut ; toutes les décades notre attelier fournira huit tonnes d’eau salpêtrée au grand attelier de Douai, et notre commune a fournie environs cinquante voitures de bois pour faire le charbon pour la poudre, et pendant que les satellites et les esclaves d’Autriche environnoient notre commune nos braves républicains n’ont jamais cessé de travailler au salpêtre ainsi qu’au bois pour la poudre et nous n’avons jamais désisté de nos séances. Les esclaves pouvoient entendre de leur poste les cris de vive la république qui retentissoient dans le sein de nos séances. Citoyens législateurs nous vous félicitons du courage, de l’énergie et de la fermeté, avec laquelle vous avez déjoué la conjuration du tirant et traitre Robespierre qui croiois nous faire retomber dans l’anarchie, nous vous félicitons aussi d’avoir déhvré le département du Nord et celui du Pas-de-Calais du Néron Joseph Le Bon, homme sanguinaire, faisoit mourir jusqu’aux en-fans, et n’étoit comptent que quand il s’étoit abreuvé du sang du républicain, et qu’il avoit fait incarséré des patriotes prononcés et vertueux ; que du somet de la Montagne dessendes les foudres répubhcaines, pour exterminer la race aristocratique, et ceux qui ne respirent que le sang de leurs frères, et nous vous invitons citoyens législateurs à rester fermes à votre poste. Salut et fraternité. Carles, président, Herbay, secrétaire. 14 L’agent national près le district de Sen-lis, département de l'Oise, adresse à la Convention nationale deux états des ventes de biens nationaux et d'émigrés, qui ont eu lieu dans ce district pendant les mois thermidor et fructidor; d’où il résulte que des biens nationaux, estimés 4 736 L, ont été vendus par petits lots 24 660 L, et que des biens d’émigrés, estimés 38 514 L, ont été vendus 111 835 L. Insertion au bulletin, renvoyé au comité des Finances (31). 15 La société populaire de Poitiers, département de la Vienne, écrit à la Convention nationale qu’elle a aussi abbattu ses ty-(31) P.-V., XLVI, 319. Bull., 24 vend, (suppl.2).