SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - Nos 64-66 549 Bertrand (député suppléant à la Convention nationale) (1). Insertion au bulletin (2) 64 [Le conseil gal de la comm. de Mayenne (3), à la Conv.; Mayenne, 12 therm. II\ (4) Citoyens représentants, des monstres vouloient égorger les pères de la patrie ! Les scélérats, après avoir exécutté cet infernal forfait, se promettoient de nous rendre à l’esclavage ! Mais le bon génie qui veille sur les belles destinées de la République, vous a fait déjouer cet horrible complot. Le nouveau Catalina et ses complices ont reçus la peine due à leur crime. Ils ne sont plus ! Grâces immortelles vous soient rendues ! Nos coeurs, qui furent toujours à vous, répettent avec enthousiasme : vive à jamais la Convention nationalle, mort aux tirans ! Sirene ( agent nat. provis), Bouroin {notable), Cottereau {notable), Voille {off. mun), Viel-Depres {off. mun), M. Tessier {notable), Quinton {maire), Coullon {notable), Cherbon-nel {notable), Le Roy, dit Gerboeil {notable), Mevrinais {off. mun.), Aubin (notable), Cou-sin-Dubourg {notable), Egasseay {notable), Egasseay {notable), Hasard {notable), Silar-dière {notable), Peltier (notable), Care Noël (notable), L. Barre-Duvoynes {secrét.) [et deux signatures illisibles]. Mention honorable, insertion au bulletin (5). 65 [Le c. révol. de Niort (6), à la Conv.; Niort, 20 therm. II] (7) Représentans, La Répulique vous doit encor une foix son existence. Quelques instans de plus, le féroce Robespierre régnait sur nos cadavres. Grâce à notre énergie, un seul jour a suffi pour faire évan[o]uir les projets sanguinaires, formés depuis longtems au sein du crime et du silence. Un seul jour a vu renverser cette puissance dictatoriale que la terreur avait créé à l’ambition et à l’orgueil, et le tyran a expié par une mort trop douce les nombreux forfaits qu’il avait commis. Représentants, vous n’avez point assez fait pour la liberté, si les adulateurs, les valets et les complices du moderne Catilina ne sont pas (1) Louis-Jacques-François de Paule Bertrand, 4e suppléant de l’Oise. (2) Mention marginale datée du 25 thermidor. (3) Mayenne. (4) C 313, pl. 1249, p. 51. Mentionné par B‘n, 1er fruct. (1er suppl1); J. Fr., n° 687. (5) Mention marginale du 25 thermidor, signée P. Barras. (6) Deux-Sèvres. (7) C 313, pl. 1249, p. 54. Mentionné par ffn, 1er fruct. (1er suppl1). sévèrement recherchés et punis. Les hommes vils qui eurent la bassesse de prendre part à ses crimes en servant lâchement ses passions li-berticides, doivent également partager la honte de son supplice : la patrie les rejette de son sein; le sang du peuple crie vengeance et la justice les attend à l’échafaud. S. et F. Dugril {prêsid), Brossier {secrét), Boutineau fils, Lachambre jeune, Le Comte, Desmier, Mathieu Garot, B. Averti, Jacques Barre, Mariauth Philippain fils. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 66 [La société montagnarde et régénérée des amis de la constiftujtion de 1790, séante à Jean-Jacques Rousseau, à la Conv.; Jean-Jacques Rousseau, 13 therm. II] (2) Législateurs, Le moment où l’univers retentit du bruit des armes triomphantes des François semble devoir réveiller l’amour-propre de toutes les communes de la République; et, tandis que chacune de ses armées se dispute le plus éclatant triomphe, chaque commune ambitionne la gloire d’avoir le mieux servi la cause de la liberté. Toutes n’ont pas des droits égaux à la reconnoissance nationale; c’est aux législateurs à en déterminer l’étendue; c’est leur jugement qui assignera à chacune d’entr’elles son rang dans l’histoire. L’attention des représentants du peuple se fixera sans doute un instant sur une commune dont le nom peut figurer à côté de celles qui se sont le mieux prononcées dans la révolution; qui n’a point attendu, pour le faire, l’issue des événements politiques, mais, au contraire, qui a sçu se prémunir contre la contagion funeste de l’exemple. Tels sont les titres avec lesquels la commune de Jean-Jacques Rousseau (ci-devant Saint-Esprit) vous expose aujourd’hui, citoyens représentants, le tableau politique de sa conduite; elle en aura obtenu le prix si vous pensés qu’elle ait satisfait à ses devoirs. Ils semblent avoir des droits à cette glorieuse récompense, les Montagnards au milieu desquels Monestier (du Puy-de-Dôme), Baudot, Ysabeau furent accueillis avec ce respect et cet intérêt touchant, que la majesté de la représentation nationale commande. Elle étoit honorée, parmi nous, à l’époque où des hommes pervers ou insensés avoient ailleurs l’audace criminelle de lui insulter. C’est que le souffle empesté du fédéralisme n’a point pénétré jusqu’à nous; c’est qu’ici nous étions ennemis des rois avant le 10 août 1792; nous avions en horreur les factions avant la mémorable époque du 31 mai; c’est (1) Mention marginale du 25 thermidor, signée P. Barras. Voir aussi, ci-dessus, n° 1°, l’adresse du conseil gal de la même commune. (2) C 311, pl. 1234, p. 15, 16; Bin, 30 therm. (2e suppl'); Débats, n°691, 436; Moniteur (réimpr.), XXI, 480; Ann. pair., n° DLXXXIX; J. Sablier, n° 1496 (le journal précise que l’adresse a été présentée par Monestier); J. Mont., n° 105. SÉANCE DU 25 THERMIDOR AN II (12 AOÛT 1794) - Nos 64-66 549 Bertrand (député suppléant à la Convention nationale) (1). Insertion au bulletin (2) 64 [Le conseil gal de la comm. de Mayenne (3), à la Conv.; Mayenne, 12 therm. II\ (4) Citoyens représentants, des monstres vouloient égorger les pères de la patrie ! Les scélérats, après avoir exécutté cet infernal forfait, se promettoient de nous rendre à l’esclavage ! Mais le bon génie qui veille sur les belles destinées de la République, vous a fait déjouer cet horrible complot. Le nouveau Catalina et ses complices ont reçus la peine due à leur crime. Ils ne sont plus ! Grâces immortelles vous soient rendues ! Nos coeurs, qui furent toujours à vous, répettent avec enthousiasme : vive à jamais la Convention nationalle, mort aux tirans ! Sirene ( agent nat. provis), Bouroin {notable), Cottereau {notable), Voille {off. mun), Viel-Depres {off. mun), M. Tessier {notable), Quinton {maire), Coullon {notable), Cherbon-nel {notable), Le Roy, dit Gerboeil {notable), Mevrinais {off. mun.), Aubin (notable), Cou-sin-Dubourg {notable), Egasseay {notable), Egasseay {notable), Hasard {notable), Silar-dière {notable), Peltier (notable), Care Noël (notable), L. Barre-Duvoynes {secrét.) [et deux signatures illisibles]. Mention honorable, insertion au bulletin (5). 65 [Le c. révol. de Niort (6), à la Conv.; Niort, 20 therm. II] (7) Représentans, La Répulique vous doit encor une foix son existence. Quelques instans de plus, le féroce Robespierre régnait sur nos cadavres. Grâce à notre énergie, un seul jour a suffi pour faire évan[o]uir les projets sanguinaires, formés depuis longtems au sein du crime et du silence. Un seul jour a vu renverser cette puissance dictatoriale que la terreur avait créé à l’ambition et à l’orgueil, et le tyran a expié par une mort trop douce les nombreux forfaits qu’il avait commis. Représentants, vous n’avez point assez fait pour la liberté, si les adulateurs, les valets et les complices du moderne Catilina ne sont pas (1) Louis-Jacques-François de Paule Bertrand, 4e suppléant de l’Oise. (2) Mention marginale datée du 25 thermidor. (3) Mayenne. (4) C 313, pl. 1249, p. 51. Mentionné par B‘n, 1er fruct. (1er suppl1); J. Fr., n° 687. (5) Mention marginale du 25 thermidor, signée P. Barras. (6) Deux-Sèvres. (7) C 313, pl. 1249, p. 54. Mentionné par ffn, 1er fruct. (1er suppl1). sévèrement recherchés et punis. Les hommes vils qui eurent la bassesse de prendre part à ses crimes en servant lâchement ses passions li-berticides, doivent également partager la honte de son supplice : la patrie les rejette de son sein; le sang du peuple crie vengeance et la justice les attend à l’échafaud. S. et F. Dugril {prêsid), Brossier {secrét), Boutineau fils, Lachambre jeune, Le Comte, Desmier, Mathieu Garot, B. Averti, Jacques Barre, Mariauth Philippain fils. Mention honorable, insertion au bulletin (1). 66 [La société montagnarde et régénérée des amis de la constiftujtion de 1790, séante à Jean-Jacques Rousseau, à la Conv.; Jean-Jacques Rousseau, 13 therm. II] (2) Législateurs, Le moment où l’univers retentit du bruit des armes triomphantes des François semble devoir réveiller l’amour-propre de toutes les communes de la République; et, tandis que chacune de ses armées se dispute le plus éclatant triomphe, chaque commune ambitionne la gloire d’avoir le mieux servi la cause de la liberté. Toutes n’ont pas des droits égaux à la reconnoissance nationale; c’est aux législateurs à en déterminer l’étendue; c’est leur jugement qui assignera à chacune d’entr’elles son rang dans l’histoire. L’attention des représentants du peuple se fixera sans doute un instant sur une commune dont le nom peut figurer à côté de celles qui se sont le mieux prononcées dans la révolution; qui n’a point attendu, pour le faire, l’issue des événements politiques, mais, au contraire, qui a sçu se prémunir contre la contagion funeste de l’exemple. Tels sont les titres avec lesquels la commune de Jean-Jacques Rousseau (ci-devant Saint-Esprit) vous expose aujourd’hui, citoyens représentants, le tableau politique de sa conduite; elle en aura obtenu le prix si vous pensés qu’elle ait satisfait à ses devoirs. Ils semblent avoir des droits à cette glorieuse récompense, les Montagnards au milieu desquels Monestier (du Puy-de-Dôme), Baudot, Ysabeau furent accueillis avec ce respect et cet intérêt touchant, que la majesté de la représentation nationale commande. Elle étoit honorée, parmi nous, à l’époque où des hommes pervers ou insensés avoient ailleurs l’audace criminelle de lui insulter. C’est que le souffle empesté du fédéralisme n’a point pénétré jusqu’à nous; c’est qu’ici nous étions ennemis des rois avant le 10 août 1792; nous avions en horreur les factions avant la mémorable époque du 31 mai; c’est (1) Mention marginale du 25 thermidor, signée P. Barras. Voir aussi, ci-dessus, n° 1°, l’adresse du conseil gal de la même commune. (2) C 311, pl. 1234, p. 15, 16; Bin, 30 therm. (2e suppl'); Débats, n°691, 436; Moniteur (réimpr.), XXI, 480; Ann. pair., n° DLXXXIX; J. Sablier, n° 1496 (le journal précise que l’adresse a été présentée par Monestier); J. Mont., n° 105.