526 (Convention nstionale.] ÀHOHIVKS PïtRLEMHNTAlRES. j ”'vose »n U VIII. L’officier qui a apporté u nouveiae de LA REPRISE DES LIGNES DE WISSEMBOURG EST ADMIS A LA BARRE (1). Compte réndü du Moniteur universel (2). Le président-L’officier qui a apporté la nou¬ velle de la reprise des lignes de Wissembourg demande à être entendu. L’officier. Citoyens législateurs, les représen¬ tants du peuple près l’armée du Rhin, Lacoste et Baudot, m’ont chargé d’apporter à la Con¬ vention l’agréable nouvelle de la reprise de Wissembourg par les troupes de la République, et de vous donner quelques détails sur cette affaire. glorieuse pour les soldats français: Les attaques avaient commencé le 2 ; le poste le plus redoutable de l’ennemi était à Haguenau. Là, il avait élevé plusieurs redoutes : défendues par des palissades et 37 batteries. L’armée de la Moselle, qui formait la colonnes (I) L’admission à la barre de eet officier ffiest pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 11 ni¬ vôse an II; mais il y est fait allusion dans les: comptes rendus de cette séance, publiés par la plupart des journaux de l’époque. (2) Moniteur universel [n° 103 du 13 nivôse an II (jeudi 2 janvier 1794), p. 415, col. 1], D’autre part, le Journal des Débats, et des Décrets (nivôse an II, ns 468, p. 160) et le Journal de la Montagne [n° 50 ; du 13 nivôse an. II (jeudi 2 janvier 1794), p. 397, col. 2] rendent compte du discours de l’officier de l’armée du Rhin dans les termes suivants : I. Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets. Le Président annonce qu’un officier de l’armée du Rhin, envoyé par les représentants du peuple, commissaires dans cette partie de la République, va se présenter à la barre et lui donner des détails intéressants: L'officier. Les représentants du peuple Baudot et Lacoste, commissaires auprès de l’armée du Rhin, m’ont chargé de la mission agréable de vous annon¬ cer la prise de Wissembourg. Je vais vous en pré¬ senter quelques détails; mais, pour cela, je dois remonter-jusqu’à l’affaire du 2, qui nous mit en possession de la ville de Haguenau. L’ennemi s’était retranché dans Haguenau avec toutes; les ressources de l’art militaire. La' droite de l’armée do la Moselle fut réunie à la gauche de l’armée' dû Rhin et ces forces combinées chassèrent l’ennemi de Haguenau, après un combat vif et soutenu. L'armée; le poursuivit les 3° et 4e jours suivants. Parvenu aux lignes de Wissembourg, il les avait retournées à son avantage et s’y était < retranché: Dans la nuit du 5 au 6, les représentants du peuple reçurent la nouvelle de la prise de Toulon. On devait combattre le lendemain au milieu de la nuit. La nouvelle heureuse fut proclamée et toute l’armée la reçut aux cris de Vive la République! « Nos frères, dirent tous les soldats, nos frères sont allés à Toulon, nous voulons tous aller à Landau. » Le 6, depuis 9 heures du matin jusqu’à une heure et demie, une forte canonnade eut lieu de part et d'autre. Lassés d’un combat où le courage est passif, les républi¬ cains demandèrent tous la charge. On la battit dans un espace de 10 lieues. Nous parvînmes ainsi aux pieds des remparts: A 7 heures nous combattions encore. A 7 heures et demie nous étions les maîtres et à 10 heures nous nous étions emparés de tous de la droite, tourna le poste de Haguenau, et il fut emporté en moins de trois heures. L’ennemi se retira sur les hauteurs de Hord; il s’y retran¬ cha par tous les moyens que l’art militaire peut fournir. Le grand ooup devait être porté le 6. La veille, les représentants dii peuple-reçurent la nouvelle de la reprise de Toulon ; ils l’annon¬ cèrent aussitôt à l’armée, et Pair retentit des cris de : Vive la Convention! No» frères ont été à Toulon , s’écria-t-on de toutes parts; nous irons à Landau! (On applaudit.) Cette heureuse nouvelle accrut l’audace des républicains. Le 6, de grand matin, l’attaque commença. L’armée soutint une vive canon¬ nade de l’ennemi, qui dura jusqu’à une heure. Nos soldats, impatients, demandent qu’on sonne la charge, et veulent marcher contre’ l’ennémi, la baïonnette au bout du fusils lé signal est donné, nous fondons sur' les Prussiens ; ils sont repoussés jusqu’au Rhin. Il était 7 heures du soir; le combat recommence et dure jusqu’à 10; l’ennemi est forcé de se replier, et nous entrons dans Wissembourg aux cris de-; Vive la Répu¬ blique! Sans se reposer, P armée demanda à marcher sut Landau, et ü est à croire que cette ville est maintenant débloquée. (On applaudit.) Le président répond au pétitionnaire que la volonté du républicain est pour lui le signal de la victoire, et l’admet aux honneurs de la séance. les postes ennemis. Le lendemain matin, l’armée française entra triomphante dans Wissembourg. 11 y a lieu de croire, dans ce moment-ci, que Landau est débloqué. Le fort Vauban devait être attaqué le 7 au matin. Je suis parti du champ de bataille à 4 heures; je ne sais ce qui S’est passé. (Applaudis¬ sements.) Le Président remercie, au nom de la Convention, le soldat républicain qu’elle vient d’entendre. « La volonté du républicain, dit-il, est pour lui le garant de la victoire. (Applaudissements.) IL Compte rendu du Journal de la Montagne. L’officier, qui avait apporté la lettre lue au com¬ mencement de la séance, donne des détails sur la marche de l’armée du Rhin, depuis le 2 nivôse. Alors, l'ennemi était retranché sur les hauteurs d’Hagùenau; où il avait établi 37 batteries, soute¬ nues par une cavalerie nombreuse dont nous manquions. Notre armée se réunit à la droite de l’armée de la Moselle; les batteries furent tournées et l’ennemi forcé d’évacuer le pays en moins de 3 heures. Le 3 et le 4, nous le poursuivîmes sur les hauteurs de Roth où il s’était retranché. Dans la nuit du 5 au 6, on publia la nouvelle de la reprise de Toulon. Aussitôt toute l’armée s’écria : « Vive la République ! N03 frères sont allés à Toulon; nous, nous irons à Landau. » Le lendemain, à 9 heures, une vive canonnade s’engagea de part et d’autre jusqu’à une heure et demie. Les républicains, indignés de perdre leurs frères sans aucune utilité pour la patrie, deman¬ dèrent la charge, qui fut battue dans l’espace de plus de 10 lieues. Ils marchèrent ainsi jusqu’aux pieds des retranchements de l’ennemi, on com¬ mença un feu de mousqueterie qui dura 3 heures. A 6 heures et demie nous étions maîtres de toutes les hauteurs, et à 10, tous les postes étaient aban¬ donnés1. Le lendemain, notre armée entra dans Wissembourg, où l’on disposait, au moment de mon départ, des colonnes Jpour marcher sur Lan¬ dau, et tout me porte à croire qu’il est libre au¬ jourd’hui.