SÉANCE DU 28 MESSIDOR AN II (16 JUILLET 1794) Nos 20-24 201 20 L’agent national du district de Marcigny, département de Saône-et-Loire, fait part qu’un bien d’émigré, divisé en 9 lots, et estimé 12,000 liv., s’est vendu dans ce district 42,760 liv. Insertion au bulletin, renvoi au comité des domaines nationaux (l). 21 La société populaire de Blaye, département de la Gironde, annonce qu’elle a fait plusieurs dons à la patrie et à ses défenseurs, et fait part d’un trait d’humanité et de bienfaisance qu’elle a exercé envers la veuve d’un citoyen qui a péri victime de son zèle pour la République : elle assure la Convention de son dévouement et de sa haine pour les tyrans et les conspirateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Blaye, 5 mess. II] (3). « Citoÿens réprésentants, La Societté Révolutionnaire des sans culottes de blaye instruit la Convention nationalle que jâlouse de concourir au sâlut de la Patrie, et au soulâge-ment de ses freres d’armes elle à expédié à l’administration de son district le 9eme floréal passé une balle contenant 48 draps (ou linceuls) 2 nappes, 8 serviettes pour le service des hôpitaux militaires de la Republique; qu’une souscription est ouverte en son sein pour participer à la construction et à l’armement du vaisseau de 100 canons qu’à voté le département du bec d’ambez. Elle vous annonce égâlement, Citoyens réprésentants, qu’elle à armé et équipé un Càvàlier Jacobin à ses frais, qu’elle offre à la Patrie, et qui vient de partir pour se rendre au poste, ou son couràge et les vœux de la Sociétté l’appellent, àfin de hâter la destruction des esclaves du despotisme; elle passera sous silence différents Dons, et actions civiques qu’elle a fait pendant le Cours de la révolution dans la crainte d’abuser de vos moments si précieux à la Chose publique; elle vous parlera seulement d’un trait arrivé récemment; les tonnelliers de cette Commune sont requis pour le port; ils se lèvent, et volent à leur destinâtion. Qu’elqu’uns d’entre eux arrivés à Rôchefort s’embarquent pour le lieu désignât, ] un d’eux périt dans la trâversée; à cette nouvelle àffligeante toute la Sociétté, sur la proposition d’un membre, par un mouvement spontané, accorde 240 liv. par an à sa veuve mere de 3 enfants, àprès avoir recueilluy dans la Societté et les galeries, une somme de 70 liv. qui lui fut remise pour ses besoins les plus urgents ; toutes les fois que la Voix de la Patrie, et celle de l’humanité se sont (l) P.V., XLI, 278. Bm, 3 therm. ; M.U., XLI, 460. (2) P.V., XLI, 278. Bin, 3 therm. (2e suppl1) ; M.U., XLII, 90. (3) C 310, pl. 1211, p. 29. fait entendre, les sans culottes de Blaye n’ont jamais calculé leurs moyens, ils ont toujours suivis l’impulsion de leurs co[e]urs. Recevés donc, Citoyens réprésentants, avant que de terminer, les assurances de leur entier Dévoilements à la Convention nationalle, de leur ardent amour pour la Liberté, et l’égalité, et de leur haine implàcàble pour les Rois, les traîtres et les conspirateurs. Citoyens réprésentants, Sâlut, ...Respect, ...Fraternité ». Voisin (Presid.), LanglumÉ (Secret.), A. CANON (Se-crét.), CLEMANCEAU Fils ainé (Secret.) 22 Les administrateurs du district de Bellac, département de la Haute-Vienne, annoncent à la Convention qu’ils lui envoient par la messagerie de Poitiers une caisse contenant 93 marcs 6 onces et demie d’argenterie, des galons d’or et d’argent et autres objets, le tout provenant du reste des dépouilles des églises de leur district, et l’invitent à rester à son poste. Insertion au bulletin, renvoi à la commission des revenus nationaux (l). 23 Le citoyen Jean Roux, natif de Meyrannes, actuellement domicilié à Aix, département des Bouches-du-Rhône, adresse à la Convention nationale son titre de créance sur la République, de la somme de 6,810 liv. qu’il a prêtée lors de l’emprunt volontaire ouvert en exécution de la loi du 24 août 1793 (vieux style); il invite les législateurs à accepter cette somme pour en transmettre la propriété sur la tête du premier citoyen qui dénoncera une trame contre les jours précieux des représentans du peuple. Il joint à l’envoi de son titre, 50 liv., pour être également remises aux généreux cessionnaires pour le complément d’intérêts. Mention honorable du don, insertion au bulletin, renvoi aux comités des finances et de salut public (2). 24 La société populaire de Gignac, district de Lodève, département de l’Hérault, félicite la Convention sur le décret qui proclame l’existence de l’Etre-suprême et l’immortalité de l’ame, et annonce qu’elle a ouvert une souscription qui a produit 1,200 liv., pour l’arme-(l) P.V., XLI, 279. (2) P.V., XLI, 279. SÉANCE DU 28 MESSIDOR AN II (16 JUILLET 1794) Nos 20-24 201 20 L’agent national du district de Marcigny, département de Saône-et-Loire, fait part qu’un bien d’émigré, divisé en 9 lots, et estimé 12,000 liv., s’est vendu dans ce district 42,760 liv. Insertion au bulletin, renvoi au comité des domaines nationaux (l). 21 La société populaire de Blaye, département de la Gironde, annonce qu’elle a fait plusieurs dons à la patrie et à ses défenseurs, et fait part d’un trait d’humanité et de bienfaisance qu’elle a exercé envers la veuve d’un citoyen qui a péri victime de son zèle pour la République : elle assure la Convention de son dévouement et de sa haine pour les tyrans et les conspirateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Blaye, 5 mess. II] (3). « Citoÿens réprésentants, La Societté Révolutionnaire des sans culottes de blaye instruit la Convention nationalle que jâlouse de concourir au sâlut de la Patrie, et au soulâge-ment de ses freres d’armes elle à expédié à l’administration de son district le 9eme floréal passé une balle contenant 48 draps (ou linceuls) 2 nappes, 8 serviettes pour le service des hôpitaux militaires de la Republique; qu’une souscription est ouverte en son sein pour participer à la construction et à l’armement du vaisseau de 100 canons qu’à voté le département du bec d’ambez. Elle vous annonce égâlement, Citoyens réprésentants, qu’elle à armé et équipé un Càvàlier Jacobin à ses frais, qu’elle offre à la Patrie, et qui vient de partir pour se rendre au poste, ou son couràge et les vœux de la Sociétté l’appellent, àfin de hâter la destruction des esclaves du despotisme; elle passera sous silence différents Dons, et actions civiques qu’elle a fait pendant le Cours de la révolution dans la crainte d’abuser de vos moments si précieux à la Chose publique; elle vous parlera seulement d’un trait arrivé récemment; les tonnelliers de cette Commune sont requis pour le port; ils se lèvent, et volent à leur destinâtion. Qu’elqu’uns d’entre eux arrivés à Rôchefort s’embarquent pour le lieu désignât, ] un d’eux périt dans la trâversée; à cette nouvelle àffligeante toute la Sociétté, sur la proposition d’un membre, par un mouvement spontané, accorde 240 liv. par an à sa veuve mere de 3 enfants, àprès avoir recueilluy dans la Societté et les galeries, une somme de 70 liv. qui lui fut remise pour ses besoins les plus urgents ; toutes les fois que la Voix de la Patrie, et celle de l’humanité se sont (l) P.V., XLI, 278. Bm, 3 therm. ; M.U., XLI, 460. (2) P.V., XLI, 278. Bin, 3 therm. (2e suppl1) ; M.U., XLII, 90. (3) C 310, pl. 1211, p. 29. fait entendre, les sans culottes de Blaye n’ont jamais calculé leurs moyens, ils ont toujours suivis l’impulsion de leurs co[e]urs. Recevés donc, Citoyens réprésentants, avant que de terminer, les assurances de leur entier Dévoilements à la Convention nationalle, de leur ardent amour pour la Liberté, et l’égalité, et de leur haine implàcàble pour les Rois, les traîtres et les conspirateurs. Citoyens réprésentants, Sâlut, ...Respect, ...Fraternité ». Voisin (Presid.), LanglumÉ (Secret.), A. CANON (Se-crét.), CLEMANCEAU Fils ainé (Secret.) 22 Les administrateurs du district de Bellac, département de la Haute-Vienne, annoncent à la Convention qu’ils lui envoient par la messagerie de Poitiers une caisse contenant 93 marcs 6 onces et demie d’argenterie, des galons d’or et d’argent et autres objets, le tout provenant du reste des dépouilles des églises de leur district, et l’invitent à rester à son poste. Insertion au bulletin, renvoi à la commission des revenus nationaux (l). 23 Le citoyen Jean Roux, natif de Meyrannes, actuellement domicilié à Aix, département des Bouches-du-Rhône, adresse à la Convention nationale son titre de créance sur la République, de la somme de 6,810 liv. qu’il a prêtée lors de l’emprunt volontaire ouvert en exécution de la loi du 24 août 1793 (vieux style); il invite les législateurs à accepter cette somme pour en transmettre la propriété sur la tête du premier citoyen qui dénoncera une trame contre les jours précieux des représentans du peuple. Il joint à l’envoi de son titre, 50 liv., pour être également remises aux généreux cessionnaires pour le complément d’intérêts. Mention honorable du don, insertion au bulletin, renvoi aux comités des finances et de salut public (2). 24 La société populaire de Gignac, district de Lodève, département de l’Hérault, félicite la Convention sur le décret qui proclame l’existence de l’Etre-suprême et l’immortalité de l’ame, et annonce qu’elle a ouvert une souscription qui a produit 1,200 liv., pour l’arme-(l) P.V., XLI, 279. (2) P.V., XLI, 279. 202 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE ment d’un cavalier qui va se rendre à l’armée des Pyrénées-Orientales. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Gignac, 10 prair. II] [ 2). « Representans du Peuple français, Le temple de la Raison étant presque rempli des fourrages de cette commune destinés pour l’armée des Pyrénées orientales, les citoyens se sont rendus aujourd’huy dans le lieu de nos séances, pour y celebrer la fête de la Décade. Le discours sublime de l’immortel Roberspierre et le décret eternel qui le suit ont été lus et applaudis avec enthousiasme. Il a été délibéré dans cette assemblée qui doit etre considérée comme une assemblée Communale, qu’il serait écrit à la Convention pour la féliciter d’avoir proclamé l’existance de l’être Suprême et de l’immortalité de l’ame et que la Société serait son organe auprès de vous. Grâces immortelles vous soient à jamais rendues, augustes representans ! recevez l’homage si bien mérité de notre Gratitude et de notre admiration. C’est moins l’expression de notre volonté, que les sentimens gravés au fond de nos âmes que nous reconnaissons dans votre Decret du 18 Floréal. Ce Decret seul est capable de moraliser la révolution, puisqu’en lui-même il porte à la fois le Germe et le développement de toutes les vertus sociales qui doivent garantir l’éternité de notre republique. Sans les grandes idées de l’existance de l’être Suprême et de l’immortalité de l’ame, point de morale publique, point de véritable héroïsme, et par conséquent point de liberté; aussi regardons-nous comme assassin de la patrie quiconque oserâit publiquement s’ériger en apôtre de l’atheïsme et du néant. Nous apellons sur la tête de cet enemi des hommes et des dieux, toute la sévérité des loix. Le procès verbal de notre séance du 10 Germinal cy-joint, vous prouvera que le poison des hebertistes ne s’étâit point glissé dans notre sein et que nous professions hautement les grands principes que vous venez de proclamer. Comme les charlatans de religion, dans le fol espoir de réléver leur empire, pourraient bien tenter de nous enlacer dans leurs pièges, et de nous égarer dans un labyrinthe d’intrigues, nous avons aretté aujourd’huy qu’aucun cy-devant prêtre ne pourrâit être membre de notre Société. Nous avons ouvert une souscription pour l’armement et l’équipement d’un cavalier jacobin. Elle s’élève déjà à 1200 liv. , bientôt ce cavalier partira pour l’armée des Pyrénées orientales. Nous vous demanderons des subsistances pour le District de Lodève; depuis 15 jours, la commune de Gignac se nourrit de légumes et de pain de maïs; mais ces privations ne laissent pas que d’etre de véritables jouissances pour des républicains. O amour de la patrie ! Que de prodiges divers on te voit opérer ! Représentans ! Le Genie de la liberté plâne sur vos têtes; suivez-en toujours les divines inspirations, et ne vous arrettez dans votre carrière Poli-(l) P.V., XLI, 279. (2) C 310, pl. 1211, p. 30. tique que quand les cadavres des rois seront ensevelis sous les débris de leurs thrones. Vive la Republique, vive la Montagne ! » Marc -Pradel (Presid.), Grailhe (Secrét.) [et 1 signature illisible.] [ Extrait du p.-v. de la séance du 10 germ. Il] Présidence de Vergnes. La séance s’ouvre par des chansons patriotiques; on fait lecture des papiers nouvelles. L’administration du district de Lodeve, envoyé à la Société une lettre sur l’instruction publique, accompagnée d’un arretté sur cet objet important. La même administration fait aussi passer copie d’une lettre de la comission des Subsistances et approvisionnemens de la republique qui annonce que des ordres pressans ont été donnés aux administrateurs du département du tarn et de l’aude pour qu’ils ayent à fournir sans delay les grains requis en faveur du district de Lodeve. Cette même comission anonce au district de nouveaux secours. Toutes ces pièces sont lues et vivement applaudies. Un membre fait la motion qu’on passe au grand ordre du jour qui est de savoir si on fera l’inauguration solennelle du temple de la Raison dans la commune de Gignac. Cette motion mise aux voix, il a été arretté que toute affaire cessante, la discussion s’ouvrirâit sur cette matière. Un membre monte à la tribune et développe avec energie les motifs puissans qui doivent déterminer la Société à voter un temple à l’idole des français, à la raison. Il prouve que c’est à la raison que l’homme doit la dignité de sa nature, et les républicains, la liberté. Il prouve que si la raison est sans culte et sans autel, l’existence de la republique serâit éphémère et que bientôt les français tomberaient dans un état d’abrutissement et dans la boüe de l’esclavage dont ils sont sortis en faisant tant d’efforts et de sacrifices; il prouve que, sans probité, sans vertû et sans justice, une nation ne peut pas etre libre et que c’est à la raison seule qu’il appartient d’en developer les précieux germes que l’être Suprême a mis dans le co[e]ur de tous les hommes. Après avoir fait sentir que si on ne brisâit le joug du fanatisme et de la superstition, la société et la commune de Gignac seraient un objet d’opprobre et de mépris aux yeux des grandes communes du département et des citoyens éclairés de la france qui auraient connaissance de ses principes erronés, l’orateur a dit : freres et amis « mettre en question si vous voterez un temple à la raison c’est mettre en question si vous etes républicains ou esclaves»; à ces mots, l’opinant a été interrompû et toute l’assemblée par un mouvement spontané s’est levée en masse et s’est ecriée, nous sommes républicains, nous votons un temple à la raison. Des applaudisse-mens universels ont succédé à cette détermination. Une députation a été envoyée à la municipalité pour l’inviter à convoquer les citoyens dans la cy-devant eglise paroissiale à l’effet d’y délibérer si on procéderait à l’inauguration du temple de la raison. Le même membre qui étâit à la tribune appelle ensuite l’attention de la Société, sur les intrigues des mal-veillans et des enemis de la liberté qui s’agitent et conspirent pour diviser les citoyens et fomentent des troubles. Le bruit se répand, dit-il, qu’en votant le temple de la raison, vous voulez déclarer par là, qu’il n’y a pas de dieu ny aucune espece de religion; 202 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE ment d’un cavalier qui va se rendre à l’armée des Pyrénées-Orientales. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Gignac, 10 prair. II] [ 2). « Representans du Peuple français, Le temple de la Raison étant presque rempli des fourrages de cette commune destinés pour l’armée des Pyrénées orientales, les citoyens se sont rendus aujourd’huy dans le lieu de nos séances, pour y celebrer la fête de la Décade. Le discours sublime de l’immortel Roberspierre et le décret eternel qui le suit ont été lus et applaudis avec enthousiasme. Il a été délibéré dans cette assemblée qui doit etre considérée comme une assemblée Communale, qu’il serait écrit à la Convention pour la féliciter d’avoir proclamé l’existance de l’être Suprême et de l’immortalité de l’ame et que la Société serait son organe auprès de vous. Grâces immortelles vous soient à jamais rendues, augustes representans ! recevez l’homage si bien mérité de notre Gratitude et de notre admiration. C’est moins l’expression de notre volonté, que les sentimens gravés au fond de nos âmes que nous reconnaissons dans votre Decret du 18 Floréal. Ce Decret seul est capable de moraliser la révolution, puisqu’en lui-même il porte à la fois le Germe et le développement de toutes les vertus sociales qui doivent garantir l’éternité de notre republique. Sans les grandes idées de l’existance de l’être Suprême et de l’immortalité de l’ame, point de morale publique, point de véritable héroïsme, et par conséquent point de liberté; aussi regardons-nous comme assassin de la patrie quiconque oserâit publiquement s’ériger en apôtre de l’atheïsme et du néant. Nous apellons sur la tête de cet enemi des hommes et des dieux, toute la sévérité des loix. Le procès verbal de notre séance du 10 Germinal cy-joint, vous prouvera que le poison des hebertistes ne s’étâit point glissé dans notre sein et que nous professions hautement les grands principes que vous venez de proclamer. Comme les charlatans de religion, dans le fol espoir de réléver leur empire, pourraient bien tenter de nous enlacer dans leurs pièges, et de nous égarer dans un labyrinthe d’intrigues, nous avons aretté aujourd’huy qu’aucun cy-devant prêtre ne pourrâit être membre de notre Société. Nous avons ouvert une souscription pour l’armement et l’équipement d’un cavalier jacobin. Elle s’élève déjà à 1200 liv. , bientôt ce cavalier partira pour l’armée des Pyrénées orientales. Nous vous demanderons des subsistances pour le District de Lodève; depuis 15 jours, la commune de Gignac se nourrit de légumes et de pain de maïs; mais ces privations ne laissent pas que d’etre de véritables jouissances pour des républicains. O amour de la patrie ! Que de prodiges divers on te voit opérer ! Représentans ! Le Genie de la liberté plâne sur vos têtes; suivez-en toujours les divines inspirations, et ne vous arrettez dans votre carrière Poli-(l) P.V., XLI, 279. (2) C 310, pl. 1211, p. 30. tique que quand les cadavres des rois seront ensevelis sous les débris de leurs thrones. Vive la Republique, vive la Montagne ! » Marc -Pradel (Presid.), Grailhe (Secrét.) [et 1 signature illisible.] [ Extrait du p.-v. de la séance du 10 germ. Il] Présidence de Vergnes. La séance s’ouvre par des chansons patriotiques; on fait lecture des papiers nouvelles. L’administration du district de Lodeve, envoyé à la Société une lettre sur l’instruction publique, accompagnée d’un arretté sur cet objet important. La même administration fait aussi passer copie d’une lettre de la comission des Subsistances et approvisionnemens de la republique qui annonce que des ordres pressans ont été donnés aux administrateurs du département du tarn et de l’aude pour qu’ils ayent à fournir sans delay les grains requis en faveur du district de Lodeve. Cette même comission anonce au district de nouveaux secours. Toutes ces pièces sont lues et vivement applaudies. Un membre fait la motion qu’on passe au grand ordre du jour qui est de savoir si on fera l’inauguration solennelle du temple de la Raison dans la commune de Gignac. Cette motion mise aux voix, il a été arretté que toute affaire cessante, la discussion s’ouvrirâit sur cette matière. Un membre monte à la tribune et développe avec energie les motifs puissans qui doivent déterminer la Société à voter un temple à l’idole des français, à la raison. Il prouve que c’est à la raison que l’homme doit la dignité de sa nature, et les républicains, la liberté. Il prouve que si la raison est sans culte et sans autel, l’existence de la republique serâit éphémère et que bientôt les français tomberaient dans un état d’abrutissement et dans la boüe de l’esclavage dont ils sont sortis en faisant tant d’efforts et de sacrifices; il prouve que, sans probité, sans vertû et sans justice, une nation ne peut pas etre libre et que c’est à la raison seule qu’il appartient d’en developer les précieux germes que l’être Suprême a mis dans le co[e]ur de tous les hommes. Après avoir fait sentir que si on ne brisâit le joug du fanatisme et de la superstition, la société et la commune de Gignac seraient un objet d’opprobre et de mépris aux yeux des grandes communes du département et des citoyens éclairés de la france qui auraient connaissance de ses principes erronés, l’orateur a dit : freres et amis « mettre en question si vous voterez un temple à la raison c’est mettre en question si vous etes républicains ou esclaves»; à ces mots, l’opinant a été interrompû et toute l’assemblée par un mouvement spontané s’est levée en masse et s’est ecriée, nous sommes républicains, nous votons un temple à la raison. Des applaudisse-mens universels ont succédé à cette détermination. Une députation a été envoyée à la municipalité pour l’inviter à convoquer les citoyens dans la cy-devant eglise paroissiale à l’effet d’y délibérer si on procéderait à l’inauguration du temple de la raison. Le même membre qui étâit à la tribune appelle ensuite l’attention de la Société, sur les intrigues des mal-veillans et des enemis de la liberté qui s’agitent et conspirent pour diviser les citoyens et fomentent des troubles. Le bruit se répand, dit-il, qu’en votant le temple de la raison, vous voulez déclarer par là, qu’il n’y a pas de dieu ny aucune espece de religion; SÉANCE DU 28 MESSIDOR AN II (16 JUILLET 1794) Nos 25-28 203 je demande que quiconque tiendra un pareil propos, soit dénoncé aux autorités competentes, et traité comme suspect et perturbateur du repos public. Cette proposition a été délibérée au milieu des plus vifs applaudissemens. Le president a fait ensuite lecture de la rédaction suivante : la Société Populaire et républicaine de Gignac, arrette : qu’elle vote un temple à la raison et se déclare l’ennemie éternelle du fanatisme, de la superstition et du mensonge; elle arrette de plus qu’on dénoncera comme suspect et perturbateur du repos public quiconque dira qu’en votant un temple à la raison la Société croit qu’il n’y a pas de dieu ni aucune espece de religion. Cette rédaction, mise aux voix, a été adoptée unanimement au milieu des cris de, vive la Republique, vive la Montagne, vive la Convention, vive la raison. Vergnes President, Graille secrétaire, signés. P.c.c. Marc -Pradel (présid.), Grailhe (secrét.) [et 1 signature illisible.] 25 Les administrateurs du district de Gournay, département de Seine-Inférieure, rendent compte à la Convention d’une fête célébrée dans cette commune, en réjouissance de la prise d’Ostende; et qu’au moment de la fête, une fille qui venoit de naître, fut nommée par le peuple Victoire Ostende. « Heureux présage ! disent-ils : Victoire Ostende croîtra, et, avec elle, nos succès. Vive la République ! Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Gournay, 18 mess. U] [2). « Enfin la victoire est a nous, elle est à nous, et elle ne nous abandonnera point; les esclaves fuient devant les Républicains, Ostende est au pouvoir des Français. La Renommée a peine avoit publié parmi nous cette nouvelle consolante, que tous les corps constitués, accompagnés d’un peuple nombreux se sont reunis autour de l’arbre de la liberté; une fête subite s’est celebrée, le bulletin du 16 a été proclamé dans toutes les places de cette commune; à ces mots chéris, Ostende est au pouvoir des françois, les cris de Vive la République, ont été mille fois répétés. A l’instant de la fête, un enfant qui venoit de naître a été présenté à l’officier public : est-ce une fille s’est on écrié, oui a répondu la sage-femme, qu’on la nomme Victoire Ostende, a été le refrein de toute la multitude. Si cette epoque heureuse est à jamais célébré dans tous les coins de la France, elle doit l’étre encore plus dans la commune de Gournay, Victoire Ostende croitra et avec elle croîtront nos succès, Vive la République. » Julien, Rodin, Vanion [et 1 signature illisible.] (l) P.V., XLI, 279. Bin, 3 therm. (ler suppl1); J. Fr., n° 667 ; M.U., XLII, 89. (2) C 309, pl. 1201, p. 16. 26 La société populaire de Gaillac, département du Tarn, informe la Convention nationale que la vigilance du citoyen Bô, son empressement à voler au secours de ses frères, sa haine pour les ennemis du bien public, et la terreur qu’il répand dans les âmes noircies par le crime, les ont fait lever spontanément pour demander la conservation de ce Représentant du peuple dans le département du Tarn. Insertion au bulletin, renvoi au comité de salut public (l). 27 Le comité de surveillance de Riom, département du Puy-de-Dôme, fait part d’une découverte de 360 marcs d’argenterie, que le guillotiné Rollet-Davaux avoit enfouis à 3 pieds sous terre. Il joint à la lettre d’annonce, expédition du procès-verbal des effets trouvés. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de sûreté générale (2). 28 La société populaire d’Hesdin, département du Pas-de-Calais, écrit de cette commune, le 17 messidor, que dans sa séance d’hier elle a juré que tant qu’il resteroit dans le voisinage de la République des troupes soldées et dirigées par des rois, elle demeureroit armée pour les pulvériser, et que tout Français qui desireroit la paix avant qu’ils fussent anéantis, seroit regardé comme l’ennemi de la patrie. Mention honorable, insertion en entier au bulletin (3). [Hesdin, 17 mess. 7/7(4). « Citoyens Réprésentans. Vous triomphez de toutes les factions et de tous les dangers, les esclaves sont battus, mais le français qui voudroit la paix dans le moment actuel seroit l’ennemy de la patrie. D’aprez ces principes, la Société dans sa séance d’hier a juré que tant qu’il resteroit dans le voisinage de la République des troupes soldées et dirigées par des roys, elle demeureroit armée pour les annéantir, elle a encore juré de ne désirer la paix que lorsque nous aurons pulvérisé les Tyrans qui (1) P.V., XLI, 280. Bin, 3 therm. (ler suppl1); M.U., XLII, 89. (2) P.V., XLI, 280. (3) P.V., XLI, 280. Bin, 2 therm. (ler suppl1); Débats, n° 670 ; M.U., XLII, 72 ; J. Fr.« n° 665 [sic pour 666). (4) C 310, pl. 1211, p. 31. SÉANCE DU 28 MESSIDOR AN II (16 JUILLET 1794) Nos 25-28 203 je demande que quiconque tiendra un pareil propos, soit dénoncé aux autorités competentes, et traité comme suspect et perturbateur du repos public. Cette proposition a été délibérée au milieu des plus vifs applaudissemens. Le president a fait ensuite lecture de la rédaction suivante : la Société Populaire et républicaine de Gignac, arrette : qu’elle vote un temple à la raison et se déclare l’ennemie éternelle du fanatisme, de la superstition et du mensonge; elle arrette de plus qu’on dénoncera comme suspect et perturbateur du repos public quiconque dira qu’en votant un temple à la raison la Société croit qu’il n’y a pas de dieu ni aucune espece de religion. Cette rédaction, mise aux voix, a été adoptée unanimement au milieu des cris de, vive la Republique, vive la Montagne, vive la Convention, vive la raison. Vergnes President, Graille secrétaire, signés. P.c.c. Marc -Pradel (présid.), Grailhe (secrét.) [et 1 signature illisible.] 25 Les administrateurs du district de Gournay, département de Seine-Inférieure, rendent compte à la Convention d’une fête célébrée dans cette commune, en réjouissance de la prise d’Ostende; et qu’au moment de la fête, une fille qui venoit de naître, fut nommée par le peuple Victoire Ostende. « Heureux présage ! disent-ils : Victoire Ostende croîtra, et, avec elle, nos succès. Vive la République ! Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Gournay, 18 mess. U] [2). « Enfin la victoire est a nous, elle est à nous, et elle ne nous abandonnera point; les esclaves fuient devant les Républicains, Ostende est au pouvoir des Français. La Renommée a peine avoit publié parmi nous cette nouvelle consolante, que tous les corps constitués, accompagnés d’un peuple nombreux se sont reunis autour de l’arbre de la liberté; une fête subite s’est celebrée, le bulletin du 16 a été proclamé dans toutes les places de cette commune; à ces mots chéris, Ostende est au pouvoir des françois, les cris de Vive la République, ont été mille fois répétés. A l’instant de la fête, un enfant qui venoit de naître a été présenté à l’officier public : est-ce une fille s’est on écrié, oui a répondu la sage-femme, qu’on la nomme Victoire Ostende, a été le refrein de toute la multitude. Si cette epoque heureuse est à jamais célébré dans tous les coins de la France, elle doit l’étre encore plus dans la commune de Gournay, Victoire Ostende croitra et avec elle croîtront nos succès, Vive la République. » Julien, Rodin, Vanion [et 1 signature illisible.] (l) P.V., XLI, 279. Bin, 3 therm. (ler suppl1); J. Fr., n° 667 ; M.U., XLII, 89. (2) C 309, pl. 1201, p. 16. 26 La société populaire de Gaillac, département du Tarn, informe la Convention nationale que la vigilance du citoyen Bô, son empressement à voler au secours de ses frères, sa haine pour les ennemis du bien public, et la terreur qu’il répand dans les âmes noircies par le crime, les ont fait lever spontanément pour demander la conservation de ce Représentant du peuple dans le département du Tarn. Insertion au bulletin, renvoi au comité de salut public (l). 27 Le comité de surveillance de Riom, département du Puy-de-Dôme, fait part d’une découverte de 360 marcs d’argenterie, que le guillotiné Rollet-Davaux avoit enfouis à 3 pieds sous terre. Il joint à la lettre d’annonce, expédition du procès-verbal des effets trouvés. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de sûreté générale (2). 28 La société populaire d’Hesdin, département du Pas-de-Calais, écrit de cette commune, le 17 messidor, que dans sa séance d’hier elle a juré que tant qu’il resteroit dans le voisinage de la République des troupes soldées et dirigées par des rois, elle demeureroit armée pour les pulvériser, et que tout Français qui desireroit la paix avant qu’ils fussent anéantis, seroit regardé comme l’ennemi de la patrie. Mention honorable, insertion en entier au bulletin (3). [Hesdin, 17 mess. 7/7(4). « Citoyens Réprésentans. Vous triomphez de toutes les factions et de tous les dangers, les esclaves sont battus, mais le français qui voudroit la paix dans le moment actuel seroit l’ennemy de la patrie. D’aprez ces principes, la Société dans sa séance d’hier a juré que tant qu’il resteroit dans le voisinage de la République des troupes soldées et dirigées par des roys, elle demeureroit armée pour les annéantir, elle a encore juré de ne désirer la paix que lorsque nous aurons pulvérisé les Tyrans qui (1) P.V., XLI, 280. Bin, 3 therm. (ler suppl1); M.U., XLII, 89. (2) P.V., XLI, 280. (3) P.V., XLI, 280. Bin, 2 therm. (ler suppl1); Débats, n° 670 ; M.U., XLII, 72 ; J. Fr.« n° 665 [sic pour 666). (4) C 310, pl. 1211, p. 31.