236 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE l [La société populaire de Caumont à la Convention nationale, Caumont, le 20 brumaire an m d7) Législateurs, Votre adresse est un nouveau lien qui vous unit au peuple et ses lois : vous y développéz les principes de justice et de vérité étemelles : ces principes sont les nôtres, ils sont gravés dans le cœur de tout bon citoyen. Oui, législateurs, ramour et le respect des lois sont les règles de notre vie, et la Convention nationale notre point de ralliement. Vous tenéz votre autorité du peuple français, et sa souveraineté ne réside pas dans le renouvellement de quelques rassemblements d’individus qui voudroient rivaliser ses représentans et leur dicter des lois. Vous seuls êtes dépositaires du droit de législation et d’organiser le gouvernement pour la gloire et la prospérité de la nation et pour le bonheur individuel. Mais il vous reste une grande tache à remplir, c’est de relever la morale publique : le gouvernement républicain qui n’est que l’exercice de vertus austères, ne pourroit prendre racine sous l’égoïsme, le luxe, l’esprit de rapine et de frivolité. Qu’est-ce-qui forme l’esprit public, si ce n’est ceux qui sont investis de fonctions? Leur conduite à découvert attire sans cesse les regards, et le ton qu’ils prennent est celui de la multitude. L’avidité des gains que l’autorité sait y combiner, y tourne les dessins, et l’intrigue s’y place. Dans les lieux de ces exercices, la chose publique n’est que le jouet de la cupidité, et l’indifférence ou le mépris l’environne. Quelle est donc la source de ces désordres? C’est l’effron-trie, c’est le patriotisme plâtré par l’exaspération qui ont assailli les places. La vertu ne se prostitue pas : la modestie fait son caractère, et le travail obscur est sa pratique. La chute des tyrans a fait cesser les révolutions sanguinaires qui noirciront toujours les pages de notre histoire : vous, législateurs, vous en avéz une à faire ; c’est dans les mœurs, c’est dans les fonctions publiques, mais celle-ci ne s’opérera que par la force de la persuasion, et en extirpant l’esprit de cupidité qui souille le terreau de la République. Votre courage vous a soutenu dans le cours d’une révolution orageuse, votre prudence vous la fera terminer heureusement. En séance publique à Caumont, ce 20 brumaire l’an trois de la république une et indivisible. Suivent 29 signatures. (17) C 328 (2), pl. 1457, p. 16. m [Les membres de la société populaire de Béziers à la Convention nationale, Béziers, le 15 brumaire an III\ (18) Représentans, Vous, mandataires fidèles, qui n’êstes occupés que du bonheur du Peuple, qui vous a confié ses plus chers, comme ses plus grands intérêts, sa liberté ! sa propre existence, qui en est inséparable ! La prospérité d’une grande nation qui en reconquérant ses droits inviolables à jamais comme l’air que l’on y respire, doit donner l’exemple de la félicité du genre humain ! Vous méritéz le juste tribut de reconnoissance des Républicains. Récévéz donc, Citoyens représentans, notre sincère témoignage, nous l’avions manifesté déjà à vos dignes collègues Perrin et Gou-pilleau, en mission dans ce département. Votre adresse au Peuple français qui nous est parvenue ensuitte, nous l’a fait répétter avec transport; l’on y voit, par les principes que vous profésséz, que la chose publique fait votre seule sollicitude, comme celle des vrais amis de la liberté et de l’égalité, dont vous êstes les égides. Nous promettons, Citoyens représentans, d’être de plus en plus réunis jusqu’au dernier soupir, à la Convention nationale, elle est le centre unique de la République, une et indivisible, démocratique et des vertus qui caractérisent essentiellement un peuple fibre. Salut et fraternité. Suivent 183 signatures. n [La municipalité de Pithiviers à la Convention nationale, s.cf.] (19) Citoyens représentans, Vos travaux inappréciables vous ont depuis longtemps acquis notre confiance: le rapport fait par le citoyen Robert Lindet, au nom de vos comités de Salut public, de Sûreté générale et de Législation réunis sur la véritable situation de la République, nous a pleinement satisfait. Enfin par votre adresse au peuple français vous avez su gagner tous les cœurs honnêtes et confondre tout à la fois les inconséquents, les agitateurs, les malveillans et les fripons ; aussi l’enfant à peine sorti du berceau et le vieillard respectable ayant déjà pour ainsi dire un pied dans la tombe, d’après la lecture faire de votre adresse, ont crié avec le même enthousiasme que nous, vive la Convention ! périssent à jamais ses détracteurs ! vive la République ! Lambel, Faises, Dufour, Dulac, Auzur, Turban, Hermé, officiers municipaux. (18) C 328 (2), pl. 1457, p. 15. (19) C 328 (1), pl. 1447, p. 17.