310 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE royalistes, osa le premier faire retentir le nom sacré de république ! Robespierre qui fut quelquefois calomnié, mais qui se montra toujours vertueux; toujours l’implacable ennemi du crime, et ne cessa de faire une guerre à mort aux intrigans, aux faux patriotes, aux conspirateurs de tous les genres ! Robespierre enfin, un des plus inébranlables rochers de la sainte montagne, dont l’incorruptible vigueur, la fermeté sage et lumineuse, aiguisent aujourd’hui les poignards des rois, dernière ressource des scélérats. O représentans de la première nation de l’univers, que vous êtes vraiment dignes du poste honorable où la confiance publique vous a placés ! que vous justifiez bien l’idée qu’un peuple républicain doit avoir de ses législateurs, puisque[,J après avoir fait rouler sur l’échaffaud la tête scélérate du dernier de ses tyrans, vous méritez que[,] pour se défaire de vous[,] les rois aient recours à l’assassinat ! eh ! quel plus sublime éloge de vos vertus que la haine de ces dévorateurs de l’espèce humaine ! le comble de la gloire pour un homme libre, c’est d’être détesté des rois; pour un Législateur, cest de mériter leurs poignards. Vous avez assez vécu, dites-vous. Ah ! C’est à vos ennemis qu’il convient de tenir un pareil langage ! C’est aux tyrans de mourir, non pas à vous, leur coupable existence pèse sur la terre ; Chaque instant de la votre est un bienfait pour le monde, quils meurent donc, les pervers. C’est ce qu’ils peuvent faire de mieux ; la nature qui frémit à leur naissance doit sourire à leur trépas, mais la mort de chacun de vous seroit un deuil pour l’humanité. Vous avez assez vécu, dites-vous, oui, sans doute, vous avez assez vécu pour votre gloire. Vous n’avez pas non plus à craindre la mort, puisque l’immortalité vous est acquise ! votre nom ne périra plus, il est la propriété des siècles et de la postérité ! le souvenir de ce que vous avez fait pour vos semblables, vivra autant qu’il y aura des hommes aimant la liberté, les mo[e]urs, et la vertu. non non, Citoyens représentans, vous n’avez pas assez vécu; vous vous devez encore à la france, vous vous devez à l’europe et au monde entier; il n’est pas temps que vous descendiez au panthéon, puisqu’il existe encore des esclaves, il n’est pas temps que vous alliez prendre place entre MaratU Lepelletier{,] jean jacques Rousseau puisqu’il reste encore des tyrans à exterminer. plus les rois s’efforceront de vous détruire, plus nous nous efforcerons de vous conserver, la haine que vous porteront les ennemis de l’humanité, ne sera jamais égale à notre amour; et notre amour croîtra toujours avec leur haine, par ce que nous sommes certains, qu’ils vous haïroient moins si vous étiez moins vertueux. vivez donc, Citoyens représentans, vivez; la patrie vous l’ordonne et l’intérêt du monde vous en fait un devoir, si les scélérats osent encore attenter à votre utile existance, jeffroi n’aura pas été le seul à vous deffendre, touts les français seront autant de jeffrois; tous sont prêts à vous faire un rempart de leurs corps, touts ont juré de mourir plutôt que de souffrir qu’il soit porté la plus légère atteinte à la représentation nationale. nos frères de Paris, les généreux républicains, qui ont tant de fois sauvé la patrie, sauront bien encore la sauver en vous défendant contre les poi-gards des rois conjurés, et nous aussi, s’il le falloit, dites un mot, et nous sommes à vous; tout notre sang est prêt à couler pour défendre vos personnes sacrées; les républicains de Tarbes, les compatriotes de Bertrand Barère disputeront à leurs frères de Paris la gloire de vaincre ou de mourir en vous défendant. nous avons en ce moment au milieu de nous, votre digne Collègue Monestier (du Puy-de-Dôme)[.] on ne l’assassine pas avec le fer, il est vrai, mais[,] ce qui n’est pas moins cruel, on l’abreuve du poison de la calomnie, la calomnie est un assassinat moral : mais nous le jurons, et notre serment ne sera pas vain, nous défendrons la représentation nationale contre la calomnie, comme nous la défendrions contre les poignards des rois. B.M. Garrigues, Lasserre, Chaussade fils (vice présid.), Coriandre BERNARD, PALLACIO PENE, Marq Lafargue, Bartalaix, Garrellon, Carran, Bar-thet, Duclos, Dulout Soulé, Barbié, 2e Barbié, VERGEZ a lhopital, CAMPAGNOL, STIBO, CORTI, Pre Bazerque, Perrin, Bruno, Dalear, Pourquié, P. Bosc, jn Bardes, Révolution, Garçan, Lecussan aîné, Lagueux, Jarry, Lafage, Lezian, Habiné, autre Bazerque, Gueroul, Pauillac, Abbadie, Dela-loy, M1. Castaignet, Cenac, Campan, Gabarro, Blancq, Destieux, Danos, j\ Blancq, Jh. Duprat, f.L. Candellé Bayle, Danglade aîné, Morand, Lavage fils aîné, Lecussan, Dulong, Raquelle, Caton, Huguet, Lavedan-cades, Vergés, Marcassier fils, Picqué, Lamothe, Ca vaille 52 Les citoyens composant la société populaire d’Entrevaux, département des Basses-Alpes, félicitent la Convention nationale sur ses travaux; lui témoignent leur reconnaissance, leur admiration et leur dévouement; lui expriment leur horreur pour l’athéisme, destructeur de tout ordre et de toute morale ; applaudissent au sublime décret sur l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’ame, et à toutes les mesures révolutionnaires. La république de Platon, disent-ils, n’eut pour administrateur que des savans ; le mode de gouvernement français sera mis en pratique par les amis de la vertu. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Entrevaux, s.d.] (2). Législateurs, Un seul homme juste chés les romains, voyant la ruine de la République!,] indigné du triomphe du crime et de la tirannie[,] osa, s’écrier dans l’amertume de son cœur : O Vertu, tu n’es qu’un fan-tome ; les méchants dans une république naissante!,] voyant l’aurore du bonheur et de la paix, et leurs détestables complots découverts, se sont écriés dans l’accès de leur désespoir : O vertu, ton règne va s’établir dans tous les cœurs. (Il P.V., XLII, 15. (2) C 314, pl. 1253, p. 14. 310 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE royalistes, osa le premier faire retentir le nom sacré de république ! Robespierre qui fut quelquefois calomnié, mais qui se montra toujours vertueux; toujours l’implacable ennemi du crime, et ne cessa de faire une guerre à mort aux intrigans, aux faux patriotes, aux conspirateurs de tous les genres ! Robespierre enfin, un des plus inébranlables rochers de la sainte montagne, dont l’incorruptible vigueur, la fermeté sage et lumineuse, aiguisent aujourd’hui les poignards des rois, dernière ressource des scélérats. O représentans de la première nation de l’univers, que vous êtes vraiment dignes du poste honorable où la confiance publique vous a placés ! que vous justifiez bien l’idée qu’un peuple républicain doit avoir de ses législateurs, puisque[,J après avoir fait rouler sur l’échaffaud la tête scélérate du dernier de ses tyrans, vous méritez que[,] pour se défaire de vous[,] les rois aient recours à l’assassinat ! eh ! quel plus sublime éloge de vos vertus que la haine de ces dévorateurs de l’espèce humaine ! le comble de la gloire pour un homme libre, c’est d’être détesté des rois; pour un Législateur, cest de mériter leurs poignards. Vous avez assez vécu, dites-vous. Ah ! C’est à vos ennemis qu’il convient de tenir un pareil langage ! C’est aux tyrans de mourir, non pas à vous, leur coupable existence pèse sur la terre ; Chaque instant de la votre est un bienfait pour le monde, quils meurent donc, les pervers. C’est ce qu’ils peuvent faire de mieux ; la nature qui frémit à leur naissance doit sourire à leur trépas, mais la mort de chacun de vous seroit un deuil pour l’humanité. Vous avez assez vécu, dites-vous, oui, sans doute, vous avez assez vécu pour votre gloire. Vous n’avez pas non plus à craindre la mort, puisque l’immortalité vous est acquise ! votre nom ne périra plus, il est la propriété des siècles et de la postérité ! le souvenir de ce que vous avez fait pour vos semblables, vivra autant qu’il y aura des hommes aimant la liberté, les mo[e]urs, et la vertu. non non, Citoyens représentans, vous n’avez pas assez vécu; vous vous devez encore à la france, vous vous devez à l’europe et au monde entier; il n’est pas temps que vous descendiez au panthéon, puisqu’il existe encore des esclaves, il n’est pas temps que vous alliez prendre place entre MaratU Lepelletier{,] jean jacques Rousseau puisqu’il reste encore des tyrans à exterminer. plus les rois s’efforceront de vous détruire, plus nous nous efforcerons de vous conserver, la haine que vous porteront les ennemis de l’humanité, ne sera jamais égale à notre amour; et notre amour croîtra toujours avec leur haine, par ce que nous sommes certains, qu’ils vous haïroient moins si vous étiez moins vertueux. vivez donc, Citoyens représentans, vivez; la patrie vous l’ordonne et l’intérêt du monde vous en fait un devoir, si les scélérats osent encore attenter à votre utile existance, jeffroi n’aura pas été le seul à vous deffendre, touts les français seront autant de jeffrois; tous sont prêts à vous faire un rempart de leurs corps, touts ont juré de mourir plutôt que de souffrir qu’il soit porté la plus légère atteinte à la représentation nationale. nos frères de Paris, les généreux républicains, qui ont tant de fois sauvé la patrie, sauront bien encore la sauver en vous défendant contre les poi-gards des rois conjurés, et nous aussi, s’il le falloit, dites un mot, et nous sommes à vous; tout notre sang est prêt à couler pour défendre vos personnes sacrées; les républicains de Tarbes, les compatriotes de Bertrand Barère disputeront à leurs frères de Paris la gloire de vaincre ou de mourir en vous défendant. nous avons en ce moment au milieu de nous, votre digne Collègue Monestier (du Puy-de-Dôme)[.] on ne l’assassine pas avec le fer, il est vrai, mais[,] ce qui n’est pas moins cruel, on l’abreuve du poison de la calomnie, la calomnie est un assassinat moral : mais nous le jurons, et notre serment ne sera pas vain, nous défendrons la représentation nationale contre la calomnie, comme nous la défendrions contre les poignards des rois. B.M. Garrigues, Lasserre, Chaussade fils (vice présid.), Coriandre BERNARD, PALLACIO PENE, Marq Lafargue, Bartalaix, Garrellon, Carran, Bar-thet, Duclos, Dulout Soulé, Barbié, 2e Barbié, VERGEZ a lhopital, CAMPAGNOL, STIBO, CORTI, Pre Bazerque, Perrin, Bruno, Dalear, Pourquié, P. Bosc, jn Bardes, Révolution, Garçan, Lecussan aîné, Lagueux, Jarry, Lafage, Lezian, Habiné, autre Bazerque, Gueroul, Pauillac, Abbadie, Dela-loy, M1. Castaignet, Cenac, Campan, Gabarro, Blancq, Destieux, Danos, j\ Blancq, Jh. Duprat, f.L. Candellé Bayle, Danglade aîné, Morand, Lavage fils aîné, Lecussan, Dulong, Raquelle, Caton, Huguet, Lavedan-cades, Vergés, Marcassier fils, Picqué, Lamothe, Ca vaille 52 Les citoyens composant la société populaire d’Entrevaux, département des Basses-Alpes, félicitent la Convention nationale sur ses travaux; lui témoignent leur reconnaissance, leur admiration et leur dévouement; lui expriment leur horreur pour l’athéisme, destructeur de tout ordre et de toute morale ; applaudissent au sublime décret sur l’existence de l’Etre suprême et l’immortalité de l’ame, et à toutes les mesures révolutionnaires. La république de Platon, disent-ils, n’eut pour administrateur que des savans ; le mode de gouvernement français sera mis en pratique par les amis de la vertu. Mention honorable, insertion au bulletin (l). [Entrevaux, s.d.] (2). Législateurs, Un seul homme juste chés les romains, voyant la ruine de la République!,] indigné du triomphe du crime et de la tirannie[,] osa, s’écrier dans l’amertume de son cœur : O Vertu, tu n’es qu’un fan-tome ; les méchants dans une république naissante!,] voyant l’aurore du bonheur et de la paix, et leurs détestables complots découverts, se sont écriés dans l’accès de leur désespoir : O vertu, ton règne va s’établir dans tous les cœurs. (Il P.V., XLII, 15. (2) C 314, pl. 1253, p. 14. SÉANCE DU U'’ THERMIDOR AN II (19 .JUILLET 1794) - N,IS 53-54 311 Grâces immortelles vous soient rendues, dignes représentants d’un grand peuple, pour avoir mis en principe de gouvernement ce qui n’étoit qu’un ridicule sous le despotisme et ce que les autres gouvernements ont souvent regardé comme accessoire et même dangereux dans la vie politique. Grâces vous soient rendues, pour toutes les mesures sublimes et bienfaisantes que vous prenés chaque jour pour affermir un gouvernement qui doit préparer la paix et la félicité universelle. Des pervers avoient osé nous dire : il ni a point de Dieu, l’ame[,] portion de la matière!,] périt comme elle et rentre dans le Néant; ces infâmes conspirateurs avoient pu croire, qu’entrainés par la destruction dans le vuide immense de l’éternité, ils jouiroient de l’impunité, confondus avec les amis de la Vertu, les martirs de la Liberté et les apôtres de l’humanité ? Non. ils ne le pensoient pas; Combien de vues atrocement perfides renfermées dans cette doctrine abominable qu’ils se sont efforcés de répandre : ils ne sont plus, et avec eux s’est évanoui l’athéisme politique qui avoit déjà trouvé beaucoup de sectateurs dans les Esprits faibles et égarés, ou dans les petits philosophes, qui n’avoient pas même le bon sens de discerner le piège qui leur étoit tendu. Législateurs, quels droits n’avés-vous pas acquis à l’admiration de l’europe et des peuples policés des autres parties de la terre, quand vous venés de proclamer d’une manière si sublime, si énergique!,] la vertu du peuple françois et asseoir sur des Bases inébranlables l’opinion morale du gouvernement. Qu’il est consolant de voir tout un grand peuple confondre ses hommages et ses vœux en adorant un être suprême; qu’il est pur, qu’il doit être suave à la divinité, cet encens que lui offrent simultanément les Citoyens françois; que d’idées sublimes n’imprimeront point dans le cœur de tous les Citoyens ces fêtes célestes, où toutes les Vertus, les sentimens de la Nature!,] le malheur même, seront honorés comme émanant de la Divinité françois ! Non!,] jamais aucun gouvernement n’a mis a exécution une entreprise aussi hardie, et aussi sublime ; Si[,] dans la suite des siècles!,] par la dégradation naturelle de toutes les institutions sociales, la notre venoit à se dépraver, la postérité ne considéreroit cette marche étonante que comme le rêve d’un homme de bien. Permetés à de bons habitans des montagnes, qui!,] sur le sommet sourcilleux des alpes[,] vont quelques fois rendre hommage à l’auteur de l’univers, et admirer la beauté de la Nature. Permettés à des cultivateurs!,] simples dans leurs mœurs amis de la Vertu, de se féliciter d’avoir des représentants dignes de la confiance Nationale et de vous remercier de vos bienfaits. La République de platon, qui passoit pour le modelle des gouvernements!,] n’eut pour admirateurs que des savants, des philosophes, des sophistes; le mode de gouvernement françois sera mis en pratique par les amis de la vertu et de la saine moralle; il sera admiré de tous les hommes par la simplicité de ses principes et la facilité de l’exécution que lui donnent la Morale et la Vertu. En vous offrant l’expression de notre reconnois-sance, recevés aussi l’assurance de la pureté de nos principes, de nos efforts constants pour la marche du gouvernement révolutionnaire, de notre surveillance infatigable à déjouer les ennemis de la patrie, sous quelque forme qu’ils se présentent. Notre cry de ralliement, est, et sera dans tous les tems[:] Vive la République. Les Commissaires rédacteurs : Thne Beauvais (adjd! g"1), Boyer, Giraud (présid.), Lungeny (secret.). 53 Le comité de surveillance de la commune d’Alençon, département de l’Orne, a adressé à la Convention nationale trois couplets, et la prie de couloir les accepter en l’honneur du vertueux Collot-d’herbois, l’un de ses membres. Mention au procès-verbal, renvoi au comité d’instruction publique (l). La société populaire de Mas-d’Erieu, département de l’Ardèche, félicite la Convention nationale sur ses travaux et son énergie, l’invite à continuer de poursuivre par des mesures vigoureuses tous les ennemis de l’intérieur, et à rester à son poste jusqu’à l’entier affermissement de la liberté. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [La Sté popul. et républ. de Mas d'Erieu (3) à la Conv.; s.d.] { 4). Représentans du peuple français, C’est pour la première fois sans doute que la voix des Amis de la Liberté et de l’Egalité de ce Canton réunis depuis peu en Société populaire, frappe vos oreilles; mais ne croyez pas pour cela qu’ils ne soient patriotes que d’aujourd’hui : depuis long-tems ils professent les principes du plus pur républicanisme, depuis long-tems ils ont chassé le fanatisme et ses ministres, depuis long-tems ils admirent et l’ouvrage sublime de la Constitution et la sagesse du gouvernement et des mesures révolutionnaires. habitans des montagnes stériles de l’Ardèche, vrais Sans-culotes, et agriculteurs peu instruits, parce que nous avons eu peu de moyens, grâces à la mauvaise administration de l’ancien régime. Nous ne vous bénirons pas de vos glorieux et pénibles Travaux, en belles phrases; Nous ne savons que combattre vigoureusement les ennemis de la patrie; Nous sommes de l’Ardèche, Mais nous vous exprimerons notre vœu avec le langage simple des vrais Républicains. (1) P.V., XLII, 15. Bin, 6 therm. (ler suppl1). 2) P.V., XLII, 16. (3) Ci-devant St-Martin-de-Valamas, distr. de Mézenc. (4) C 314, pl. 1253, p. 11. SÉANCE DU U'’ THERMIDOR AN II (19 .JUILLET 1794) - N,IS 53-54 311 Grâces immortelles vous soient rendues, dignes représentants d’un grand peuple, pour avoir mis en principe de gouvernement ce qui n’étoit qu’un ridicule sous le despotisme et ce que les autres gouvernements ont souvent regardé comme accessoire et même dangereux dans la vie politique. Grâces vous soient rendues, pour toutes les mesures sublimes et bienfaisantes que vous prenés chaque jour pour affermir un gouvernement qui doit préparer la paix et la félicité universelle. Des pervers avoient osé nous dire : il ni a point de Dieu, l’ame[,] portion de la matière!,] périt comme elle et rentre dans le Néant; ces infâmes conspirateurs avoient pu croire, qu’entrainés par la destruction dans le vuide immense de l’éternité, ils jouiroient de l’impunité, confondus avec les amis de la Vertu, les martirs de la Liberté et les apôtres de l’humanité ? Non. ils ne le pensoient pas; Combien de vues atrocement perfides renfermées dans cette doctrine abominable qu’ils se sont efforcés de répandre : ils ne sont plus, et avec eux s’est évanoui l’athéisme politique qui avoit déjà trouvé beaucoup de sectateurs dans les Esprits faibles et égarés, ou dans les petits philosophes, qui n’avoient pas même le bon sens de discerner le piège qui leur étoit tendu. Législateurs, quels droits n’avés-vous pas acquis à l’admiration de l’europe et des peuples policés des autres parties de la terre, quand vous venés de proclamer d’une manière si sublime, si énergique!,] la vertu du peuple françois et asseoir sur des Bases inébranlables l’opinion morale du gouvernement. Qu’il est consolant de voir tout un grand peuple confondre ses hommages et ses vœux en adorant un être suprême; qu’il est pur, qu’il doit être suave à la divinité, cet encens que lui offrent simultanément les Citoyens françois; que d’idées sublimes n’imprimeront point dans le cœur de tous les Citoyens ces fêtes célestes, où toutes les Vertus, les sentimens de la Nature!,] le malheur même, seront honorés comme émanant de la Divinité françois ! Non!,] jamais aucun gouvernement n’a mis a exécution une entreprise aussi hardie, et aussi sublime ; Si[,] dans la suite des siècles!,] par la dégradation naturelle de toutes les institutions sociales, la notre venoit à se dépraver, la postérité ne considéreroit cette marche étonante que comme le rêve d’un homme de bien. Permetés à de bons habitans des montagnes, qui!,] sur le sommet sourcilleux des alpes[,] vont quelques fois rendre hommage à l’auteur de l’univers, et admirer la beauté de la Nature. Permettés à des cultivateurs!,] simples dans leurs mœurs amis de la Vertu, de se féliciter d’avoir des représentants dignes de la confiance Nationale et de vous remercier de vos bienfaits. La République de platon, qui passoit pour le modelle des gouvernements!,] n’eut pour admirateurs que des savants, des philosophes, des sophistes; le mode de gouvernement françois sera mis en pratique par les amis de la vertu et de la saine moralle; il sera admiré de tous les hommes par la simplicité de ses principes et la facilité de l’exécution que lui donnent la Morale et la Vertu. En vous offrant l’expression de notre reconnois-sance, recevés aussi l’assurance de la pureté de nos principes, de nos efforts constants pour la marche du gouvernement révolutionnaire, de notre surveillance infatigable à déjouer les ennemis de la patrie, sous quelque forme qu’ils se présentent. Notre cry de ralliement, est, et sera dans tous les tems[:] Vive la République. Les Commissaires rédacteurs : Thne Beauvais (adjd! g"1), Boyer, Giraud (présid.), Lungeny (secret.). 53 Le comité de surveillance de la commune d’Alençon, département de l’Orne, a adressé à la Convention nationale trois couplets, et la prie de couloir les accepter en l’honneur du vertueux Collot-d’herbois, l’un de ses membres. Mention au procès-verbal, renvoi au comité d’instruction publique (l). La société populaire de Mas-d’Erieu, département de l’Ardèche, félicite la Convention nationale sur ses travaux et son énergie, l’invite à continuer de poursuivre par des mesures vigoureuses tous les ennemis de l’intérieur, et à rester à son poste jusqu’à l’entier affermissement de la liberté. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [La Sté popul. et républ. de Mas d'Erieu (3) à la Conv.; s.d.] { 4). Représentans du peuple français, C’est pour la première fois sans doute que la voix des Amis de la Liberté et de l’Egalité de ce Canton réunis depuis peu en Société populaire, frappe vos oreilles; mais ne croyez pas pour cela qu’ils ne soient patriotes que d’aujourd’hui : depuis long-tems ils professent les principes du plus pur républicanisme, depuis long-tems ils ont chassé le fanatisme et ses ministres, depuis long-tems ils admirent et l’ouvrage sublime de la Constitution et la sagesse du gouvernement et des mesures révolutionnaires. habitans des montagnes stériles de l’Ardèche, vrais Sans-culotes, et agriculteurs peu instruits, parce que nous avons eu peu de moyens, grâces à la mauvaise administration de l’ancien régime. Nous ne vous bénirons pas de vos glorieux et pénibles Travaux, en belles phrases; Nous ne savons que combattre vigoureusement les ennemis de la patrie; Nous sommes de l’Ardèche, Mais nous vous exprimerons notre vœu avec le langage simple des vrais Républicains. (1) P.V., XLII, 15. Bin, 6 therm. (ler suppl1). 2) P.V., XLII, 16. (3) Ci-devant St-Martin-de-Valamas, distr. de Mézenc. (4) C 314, pl. 1253, p. 11.