376 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 15 L’agent salpétrier du district de Saint-Quentin [Aisne] annonce que l’exploitation du salpêtre se continue avec la plus grande activité. Il y a déjà 18058 livres de salpêtre fabriqué dans ce district, où il s’en fabrique maintenant 1800 livres par décade. Pendant qu’une moitié de la garde nationale étoit sous les murs du Quesnoy, Landrecy, Valenciennes et Condé, l’autre se livroit avec ardeur à forger la foudre que les premiers consommoient. Mention honorable, insertion au bulletin et renvoyé à la commission des poudres et salpêtres (30). 16 Le citoyen Defer-Maisonneuve, libraire à Paris, fait hommage à la Convention nationale du tome deuxième de l’édition qu’il fait des oeuvres de J.-J. Rousseau. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoyé au comité d’instruction publique (31). [Le citoyen Defer-Maisonneuve au président de la Convention nationale, Paris, le 14 brumaire an III] (32) Citoyen Président Je vous prie de présenter de ma part à la Convention nationale le tome 2e de l’édition que je fais des oeuvres de J.-J. Rousseau, dont elle a agrée l’hommage a l’époque de la publication du premier volume ; et de vouloir bien destiner cet exemplaire à orner la bibliothèque de son comité d’instruction publique, ou sont déposés les manuscrits originaux de ce bienfaiteur de l’humanité. J’ose espérer que la Convention nationale, regardera cette édition, ou l’on reconnoit la belle exécution des Didot comme un monument typographique et national vraiment digne du philosophe illustre a qui elle vient de décerner les honneurs du Panthéon, et qu’elle voudra bien me permettre de prendre communication entière des manuscrits dont elle est et sera en possession. En conséquence, je la supplie de renvoyer l’objet de ma demande a son comité d’instruction publique. Defer-Maisonneuve, libraire à Paris. 17 La section de la Réunion, commune de Paris, annonce qu’elle a passé à l’ordre du jour sur la proposition de la société populaire séante ci-devant à la salle électorale, dont le but étoit l’anéantissement du gouvernement révolutionnaire et le rétablissement d’une municipalité. Sur le surplus de cette adresse, elle s’en rapporte à la sagesse de la Convention; elle annonce qu’elle a déjà livré 65 181 livres de salpêtre à la raffinerie de l’Unité. Mention honorable, insertion au bulletin (33). [La section de la Réunion à la Convention nationale, Paris le 7 brumaire an III] (34) Citoyens Législateurs. La section de la Reunion se présente dans votre sein pour vous émettre son voeu sur une pétition qui lui a été soumise par la société populaire séante ci-devant a la salle électorale. Le jour meme que cette pétition vous fut présentée, cette société populaire la communiquât a toutes les sections. La députation qui se rendit à l’assemblée de la section de la Réünion y fut accueillie assés froidement, par ce qu’on étoit déjà prévenu du motif de sa démarché et attendu que l’on avoit a traiter d’affaires intéressantes, l’examen et la discussion de cette pétition, furent ajournés a la séance de la décade suivante. Au jour ainssy indiqué, on s’occupa de cette pétition; mais la discussion ne fut pas longue. Un membre ayant obtenu la parole s’exprimât en ces termes. Citoyens, il n’est sans doute aucun de vous qui n’ait senti que le véritable but de la pétition qui vient d’etre lue, étoit l’aneantissement du gouvernement révolutionnaire et le rétablissement d’une municipalité qui s’arrogeroit encore des pouvoirs illimités et dont les complots troubleroient la paix de l’interieur. En vain nous observeroit-on que la municipalité de 1792 avoit rendu de grands services a la chose publique : En vain diroit-on que si la dernière s’etoit montrée rebelle a la loi, on ne devoit l’imputer qu’a l’impulsion qui lui avoit été donnée par les créatures de Robespierre. Si Robespierre n’existe plus il a laissé beaucoup d’heritiers de ses crimes. Ces agitateurs influenceroient toutes les sections pour la nomination des membres d’une nouvelle municipalité. Il en resulteroit une corporation qui chercheroit encore a rivaliser la Convention nationale, qui entraveroit l’execution des loix et (30) P.-V., XLVIII, 185. Bull., 16 brum. (suppl.). (31) P.-V., XLVIII, 186. (33) P.-V., XLVIII, 186. (32) C 325, pl. 1410, p. 29. J. Fr., n° 770. (34) C 325, pl. 1410, p. 3. Bull., 17 brum. (suppl.).