SÉANCE DU 3 PRAIRIAL AN II (22 MAI 1794) - Nos 4 ET 5 517 gnons nos hommages a ceux de la République entière sur vos travaux qui ont plusieurs fois sauvé la patrie. L’opinion bien prononcée de tous les points de la République vous dit de rester à votre poste. Continuez de faire voler le char de la révolution et de pulvériser tous nos ennemis. Les vertus mises à l’ordre du jour, les brillants succès remportés par nos armées, nous font présager que bientôt les tyrans dans leur rage impuissante se sentiront trop heureux de recevoir la loi du vainqueur républicain, que bientôt tous les français égaux et confondus en une seule famille goûteront les fruits de vos glorieux travaux, que bientôt renaîtra parmi nous cet âge d’or qui fit autrefois le bonheur du genre humain. Vive la République, vive la Montagne, périsse toute faction scélérate qui chercherait à neutraliser la puissance de la vertu publique ». Marisy, Fornier, Plane, Escande, Domert, Durand, Valade, Miquel, Mataterre (secrét. gén.). 4 La Société populaire de Cherbourg, département de la Manche, fait part à la Convention nationale que le 30 germinal, le représentant du peuple Pomme a effectué, dans cette commune, l’embrigadement de la 12e demi-brigade d’infanterie de la République. Cette journée ou plutôt cette fête, disent les membres de cette Société, a produit sur nous la plus douce sensation. Us donnent tous les détails de cette fête, et terminent par féliciter la Convention sur ses travaux, ils l’invitent de rester à son poste, et répondent sur leur tête du sort de la commune qu’ils habitent. Mention honorable, insertion au bulletin en entier, renvoi au Comité d’instruction publique (1). [ Cherbourg , s.d.] (2). Hier, dans notre commune, le représentant du peuple Pomme a effectué l’embrigadement de la deuxième demi-brigade d’infanterie de la République. Cette journée, ou plutôt cete fête nationale, a produit sur nous la plus délicieuse sensation. Le temps était superbe; il semblait que, d’accord avec nous, l’Auteur de la nature voulait contribuer à la rendre encore plus majestueuse. Trois mille héros se sont rassemblés dans le chantier, local vaste, situé sur le bord de la mer. Bientôt a paru le montagnard Pomme entouré d’une députation de la Société populaire. Son arrivée a été annoncée par les cris mille fois répétés de Vive la République ! Périssent les traîtres et les conspirateurs ! On a formé un bataillon quarré, au milieu duquel les drapeaux des trois corps ont été entrelacés pour ne former qu’un même faisceau. Au premier signal, le silence le plus imposant a (1) P.V., XXXVni, 41. M.U., XL, 153; Ann. R.F., n° 174; J. Matin, n° 671 (sic); J. Lois, n° 602; Mon., XX, 548; J. Fr., n° 606. (2) Bim, 8 prair.; Débats, n° 616, p. 117; voir aussi F17 1010e, pl. 2, p. 3246. régné; et Pomme, empruntant alors la voix de la vérité, a péroré les citoyens soldats; son langage expressif a électrisé toutes les âmes; pas un mot, pas une phrase de sa vertueuse morale n’a été perdue. Il a prêché les avantages du nouveau gouvernement, la nécessité urgente de faire disparaître tout ce qui portait les traces de l’ancien régime. Il a démontré les avantages de la discipline qui, seule dans les camps, peut assurer l’ordre et est le gage infaillible de la victoire; il a vanté les services que nos généreux guerriers rendront à la patrie en forçant les tyrans de reconnaître la souveraineté du peuple; il a vanté les avantages d’une douce fraternité, dont les liens doivent bientôt embrasser tous les amis de la liberté. Ce discours simple, mais puisé dans la nature, a produit un enthousiasme tel, que bientôt les citoyens se sont confondus, se sont mutuellement serrés dans leurs bras, en jurant un entier dévouement à la Convention nationale. Cette scène atendrissante et sublime a produit le meilleur effet; elle a vivement ému tous les citoyens et les défenseurs de la patrie qui ont prouvé combien ils aiment et respectent la Convention nationale. Peu d’instant après Pomme a donné de nouveaux ordres : l’embrigadement s’est opéré sans que le moindre murmure, sans que le moindre reproche soit sorti de la bouche des enfans de la liberté. Les Anglais qui, depuis quelques jours croisent devant notre port, ont pu être témoins de ce dévouement sacré; les vents ont pu faire retentir jusqu’à leurs bords la haine éternelle que nous avons vouée à leur exécrable gouvernement; ils ont pu entendre nos transports, nos sermens de vivre ou mourir pour l’unité et l’indivisibilité de la République. Une farandole a terminé cette intéressante scène; tous les officiers, tous les soldats des diffé-rens bataillons n’ont plus formé qu’un seul faisceau inexpugnable pour les lâches ennemis qu’ils auront à combattre. Persuadés, citoyens représentans, que les détails de cette fête vous feront beaucoup de plaisir, nous avons cru de notre devoir de vous en faire part. Continuez vos travaux sublimes; terrassez et comprimez les conspirateurs; qu’ils pâlissent devant la statue de la vertu, que vous avez élevée sur les débris de l’intrigue et de la scélératesse. Pour nous, fermes dans nos principes, nous vous jurons de répondre sur notre tête, du sort de la commune que nous habitons; jamais elle ne sera la proie des insulaires; jamais les fils d’Albion ne la souilleront de leur présence. Nous sommes français; la mort n’a rien qui nous étonne; mais, au mot seul d’esclavage, il n’est aucun de nous qui ne frémisse d’indignation, et qui ne préférât de perdre mille fois la vie, avant de se prosterner devant les satellites des tyrans. 5 Les citoyens de la commune de Saint-Elier, département de l’Eure, félicitent la Convention nationale sur tous ses immortels travaux. Ils se plaignent de ce que l’administration du district d’Evreux a été transporté à Vernon; ils disent que, si la commune d’Evreux s’est SÉANCE DU 3 PRAIRIAL AN II (22 MAI 1794) - Nos 4 ET 5 517 gnons nos hommages a ceux de la République entière sur vos travaux qui ont plusieurs fois sauvé la patrie. L’opinion bien prononcée de tous les points de la République vous dit de rester à votre poste. Continuez de faire voler le char de la révolution et de pulvériser tous nos ennemis. Les vertus mises à l’ordre du jour, les brillants succès remportés par nos armées, nous font présager que bientôt les tyrans dans leur rage impuissante se sentiront trop heureux de recevoir la loi du vainqueur républicain, que bientôt tous les français égaux et confondus en une seule famille goûteront les fruits de vos glorieux travaux, que bientôt renaîtra parmi nous cet âge d’or qui fit autrefois le bonheur du genre humain. Vive la République, vive la Montagne, périsse toute faction scélérate qui chercherait à neutraliser la puissance de la vertu publique ». Marisy, Fornier, Plane, Escande, Domert, Durand, Valade, Miquel, Mataterre (secrét. gén.). 4 La Société populaire de Cherbourg, département de la Manche, fait part à la Convention nationale que le 30 germinal, le représentant du peuple Pomme a effectué, dans cette commune, l’embrigadement de la 12e demi-brigade d’infanterie de la République. Cette journée ou plutôt cette fête, disent les membres de cette Société, a produit sur nous la plus douce sensation. Us donnent tous les détails de cette fête, et terminent par féliciter la Convention sur ses travaux, ils l’invitent de rester à son poste, et répondent sur leur tête du sort de la commune qu’ils habitent. Mention honorable, insertion au bulletin en entier, renvoi au Comité d’instruction publique (1). [ Cherbourg , s.d.] (2). Hier, dans notre commune, le représentant du peuple Pomme a effectué l’embrigadement de la deuxième demi-brigade d’infanterie de la République. Cette journée, ou plutôt cete fête nationale, a produit sur nous la plus délicieuse sensation. Le temps était superbe; il semblait que, d’accord avec nous, l’Auteur de la nature voulait contribuer à la rendre encore plus majestueuse. Trois mille héros se sont rassemblés dans le chantier, local vaste, situé sur le bord de la mer. Bientôt a paru le montagnard Pomme entouré d’une députation de la Société populaire. Son arrivée a été annoncée par les cris mille fois répétés de Vive la République ! Périssent les traîtres et les conspirateurs ! On a formé un bataillon quarré, au milieu duquel les drapeaux des trois corps ont été entrelacés pour ne former qu’un même faisceau. Au premier signal, le silence le plus imposant a (1) P.V., XXXVni, 41. M.U., XL, 153; Ann. R.F., n° 174; J. Matin, n° 671 (sic); J. Lois, n° 602; Mon., XX, 548; J. Fr., n° 606. (2) Bim, 8 prair.; Débats, n° 616, p. 117; voir aussi F17 1010e, pl. 2, p. 3246. régné; et Pomme, empruntant alors la voix de la vérité, a péroré les citoyens soldats; son langage expressif a électrisé toutes les âmes; pas un mot, pas une phrase de sa vertueuse morale n’a été perdue. Il a prêché les avantages du nouveau gouvernement, la nécessité urgente de faire disparaître tout ce qui portait les traces de l’ancien régime. Il a démontré les avantages de la discipline qui, seule dans les camps, peut assurer l’ordre et est le gage infaillible de la victoire; il a vanté les services que nos généreux guerriers rendront à la patrie en forçant les tyrans de reconnaître la souveraineté du peuple; il a vanté les avantages d’une douce fraternité, dont les liens doivent bientôt embrasser tous les amis de la liberté. Ce discours simple, mais puisé dans la nature, a produit un enthousiasme tel, que bientôt les citoyens se sont confondus, se sont mutuellement serrés dans leurs bras, en jurant un entier dévouement à la Convention nationale. Cette scène atendrissante et sublime a produit le meilleur effet; elle a vivement ému tous les citoyens et les défenseurs de la patrie qui ont prouvé combien ils aiment et respectent la Convention nationale. Peu d’instant après Pomme a donné de nouveaux ordres : l’embrigadement s’est opéré sans que le moindre murmure, sans que le moindre reproche soit sorti de la bouche des enfans de la liberté. Les Anglais qui, depuis quelques jours croisent devant notre port, ont pu être témoins de ce dévouement sacré; les vents ont pu faire retentir jusqu’à leurs bords la haine éternelle que nous avons vouée à leur exécrable gouvernement; ils ont pu entendre nos transports, nos sermens de vivre ou mourir pour l’unité et l’indivisibilité de la République. Une farandole a terminé cette intéressante scène; tous les officiers, tous les soldats des diffé-rens bataillons n’ont plus formé qu’un seul faisceau inexpugnable pour les lâches ennemis qu’ils auront à combattre. Persuadés, citoyens représentans, que les détails de cette fête vous feront beaucoup de plaisir, nous avons cru de notre devoir de vous en faire part. Continuez vos travaux sublimes; terrassez et comprimez les conspirateurs; qu’ils pâlissent devant la statue de la vertu, que vous avez élevée sur les débris de l’intrigue et de la scélératesse. Pour nous, fermes dans nos principes, nous vous jurons de répondre sur notre tête, du sort de la commune que nous habitons; jamais elle ne sera la proie des insulaires; jamais les fils d’Albion ne la souilleront de leur présence. Nous sommes français; la mort n’a rien qui nous étonne; mais, au mot seul d’esclavage, il n’est aucun de nous qui ne frémisse d’indignation, et qui ne préférât de perdre mille fois la vie, avant de se prosterner devant les satellites des tyrans. 5 Les citoyens de la commune de Saint-Elier, département de l’Eure, félicitent la Convention nationale sur tous ses immortels travaux. Ils se plaignent de ce que l’administration du district d’Evreux a été transporté à Vernon; ils disent que, si la commune d’Evreux s’est