SÉANCE DU 30 BRUMAIRE AN III (20 NOVEMBRE 1794) - N° 36 427 nal, l’expression de leur reconnoissance et leur attachement à la cause sacrée de la liberté. Mention honorable, insertion au bulletin (75). [L’agent national près le district de Salon au comité des Décrets, le 7 brumaire an III] (76) Citoyens Représentans L’administration épurée du district de Salon vient de consigner dans ses registres l’expression de ses sentimens. Je vous fais parvenir extrait en due forme de son addresse avec prière de la présenter à la Convention nationale. Salut et Fraternité. Bonnaud. [Les administrateurs et l’agent national près le district de Salon à la Convention nationale, le 7 brumaire an III] (77) Égalité, Liberté. Citoyens Représentants, La terreur et l’arbitraire sont les germes de la tyranie ; c’est en les proscrivant, Législateurs, que vous venés d’acquérir de nouveaux droits à la reconoissance du peuple, c’est en y substituant la justice et l’humanité que vous avés encore une fois sauvé la patrie. Le voila donc rempli cet engagement solemnel que vous fîtes au peuple lorsqu’il remit les destinées entre vos mains de le dégager de toute espèces de tira-nie. Fidèles à se serment vous ne soufrirez plus que l’autorité de la loy éprouvé la plus legere ateinte; grands comme le peuple que vous représentés, vous aneantirés d’un seul regard tout ce qui pourroit entraver la marche des principes que vous manifestés. Modèles des humains! restaurateurs de la liberté française vous venés enfin d’anoncer la plus grande et la plus signalée des victoires, remportée sur la tirannie, en désignant dans votre adresse au peuple français là où il trouverait son bonheur, quel étoit son point de rali-ment et les sortes d’enemis qu’il avoit à combattre. A cet anonce, n’en doutés pas, Législateurs, le peuple s’est levé et par son impulsion naturele, il s’est tout entier ralié à vous. L’administration du district de Salon epurée, vous félicitant sur les principes contenus dans votre adresse, vous invite à conserver ce gouvernement ferme et vigoureux qui seul peut vous debarrasser de dangers qui vous environnent et prend l’engagement solemnel de la faire executer avec régularité et précision. L’administration présent et requérant l’agent national aprouve l’adresse cy-dessus; arreté qu’elle sera adressée à la Convention naitonale, imprimée, publiée et affichée dans l’arrondissement du district. Fait à Salon en séance publique de l’administration du district, le 7 brumaire an troisième de la Republique française une et indivisible. Bonnaud, Artaud, Félix, Jourdan, Jonnet, Laugier et 4 autres signatures. 36 La société populaire, le conseil général de la commune et le peuple en masse de la commune de Saint-Amand [-en-Puisaye], district de Cosne [-sur-Loire], département de la Nièvre, conjurent la représentation nationale de maintenir le gouvernement révolutionnaire et de ne jamais souffrir qu’il s'élève un pouvoir autour d’elle. Mention honorable, insertion au bulletin (78). [La société populaire, le conseil général de la commune, et le peuple en masse, de la commune de Saint-Amand à la Convention nationale, le 9 brumaire an III] (79) Citoyens Représentans, Trop longtems la terreur fut a l’ordre du jour; trop longtems des déspotes, des êtres immoraux, des hommes sans probité, sans moeurs, et sans talens, que l’intrigue seule avoit mis en place, enfin des suppôts du traitre et criminel Robespierre, qui comme lui, ne respiraient que le crime et l’assassin, et qui comme lui, vouloient dominer, et reigner exclusivement, l’ont employée pour satisfaire leurs passions, et leurs haines particulières, pour opprimer le peuple, et lui ravir son bien le plus préssieux, la liberté. Pour l’asservir au point qu’il n’osoit ni parler, ni se plaindre, pour mettre dans les fers et envoyer a la mort des hommes qui faisoient leur déses poir par ce qu’ils étoient vertueux et probes, parce qu’ils etoient par leurs principes républicains les amis de la Révolution, et le soutient de la liberté et de l’égalité, enfin par ce qu’ils avoient du talent, et quelques unes de la fortune. Mais ce tems n’est plus, Citoyens représentans, vous avés abattu ce reigne affreux et tyrannique qui fai-soit gémir les bons citoyens, et vous y avés substitué celui de la vertu et de la justice, nous l’avons reconnu, Citoyens Représentans, par votre sublime adresse au peuple français, que nous avons reçüe, et proclamée, et que nous avons entendüe avec cette joye qui caractérise de vrais républicains, pénétrés des vérités qu’elle contient, et d’accord avec les principes (75) P.-V., XL IX, 307. (76) C 324, pl. 1401, p. 16. (78) P.-V., XLIX, 307. (77) C 324, pl. 1401, p. 17. (79) C 326, pl. 1423, p. 25. 428 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE qu’elle renferme, nous nous sommes levés en masse, y avons applaudi par des cris répétés. Vive la République, vivent nos dignes repré-sentans; nous en avons arrêté la lecture pendant trois jours de décadi, et nous avons de nouveau juré de soutenir la liberté et l’égalité, et de demeurer etroitement unis à la Convention nationale unique espoir et seul point de raliement des vrais Républicains. Vous mérittés de plus en plus notre confiance, citoyens Représentans et vous l’avés toutte entière, demeurés a votre poste, et ne le quittés que lorsque la liberté et la République ne seront plus en danger, soyés fermes, imittés nos braves deffenseurs qui journellement font des prodiges de valeur, et terrassent nos enemis extérieurs coalisés ; de votre coté, frapés du glaive de la loi, tous ceux qui sont disséminés dans l’interrieur de la République; considérés comme tels et punissés les anarchistes, ces patriotes exclusifs et contre révolutionnaires, tous ceux qui ont abusé de leurs places pour opprimer le peuple, et tous les scélérats qui ont égorgé et conduit à l’échaffaud des milliers de victimes, désja la hache nationale est suspendue sur la teste de quelques uns et les frapera sans doutte bientôt, mais citoyens Représentans, ce n’est pas à Nantes seul que le crime avoient de ces monstres, ecouttés le peuple de tous les departemens, faites vous rendre compte de tous les anarchistes, de tous ces hommes en place qui en ont abusé pour opprimer et vexer le peuple, et dilapider la fortune publique, de tous ces prétendus patriottes a prix d’argent qu’ils employoient a des orgies et une débauché scandaleuse et injurieuse à l’humanité, enfin de ces hommes de sang; vous sau-rés qu’il en existe dans d’autres cités et jusques dans des petittes commîmes, ne faittes grâce a aucun et que tous soient punis suivant la gravité de leurs forfaits, maintenés jusqu’à la paix, Citoyens Représentans le Gouvernement Révolutionnaire dans toutte sa pureté, ne soufirés pas qu’aucun individu, qu’aucune corporation s’élève au dessus de la volonté nationale, ursupe sur vous le moindre des droits que le peuple vous a confiés, et désobéisse a vos decrets aux quels nous ne cesserons de rendre hommage, recevés notre adhésion particulière sur celui du 25 vendémiaire qui deffend touttes correspondances en nom collectif entre sociéttées. Vive la République, vive la Convention nationale, tels sont les sentimens de la societté populaire, du conseil général, et du peuple en masse de la commune de Saint-Amand. Fait et arrêté le neuf brumaire l’an troisième de la République une et indivisible. Suivent 59 signatures. 37 La société populaire de Sisteron, département des Basses-Alpes, écrit qu’elle n’a pas attendu l’envoi officiel de l’Adresse aux Français pour en faire la lecture et en propager les principes. Elle invite la Convention nationale à l’union; elle ajoute que c’est le faisceau que nul ne pourra rompre. Mention honorable, insertion au bulletin (80). [La société populaire de Sisteron à la Convention nationale, le 1er brumaire an III] (81) Égalité, Liberté ou la mort, Citoyens Représentans, Nous n’avons pas attendu l’envoi officiel de votre adresse au peuple françois pour en faire la lecture a la société. A peine nous est-elle parvenue par les papiers publics, que nous nous sommes empressés d’en instruire nos concitoyens le jour même que nous l’avons reçue, et le décadi suivant. Retrouvant dans nos coeurs les principes qu’elle professe nous l’avons tous unaniment couverte d’applaudissements répétés. Elle en recevra de nouveaux, lorsque nous l’aurons reçue officiellement. Oui, Citoyens Législateurs, dans tous les tems, dans toutes les circonstances, la Convention fut toujours la boussole de la société populaire de Sisteron. Elle n’en eut jamais d’autre. Passionnés pour la liberté et l’égalité, elle ne fera toujours qu’un avec elle et tous les vrais patriotes. Restés donc fermes a votre poste : vous l’avez juré. Faites triompher l’imité et l’indivisibilité de la République démocratique de tous ses ennemis par la justice, dans l’intérieur et par la force de nos armes, au dehors. Nous, nous la fairons triompher par nos vertus, par notre courage à vous deffendre contre toutes les attaques des pervers quels qu’ils soient. Eh! qui pourrait vaincre des Représentans unis entr’eux et un peuple libre, uni a ses Répresentants ? C’est le faisceau que les forces d’aucun hercule ne pourront rompre et le noeud gordien que le sabre d’aucun Alexandre ne pourra couper. Vive la République, une, indivisible et démocratique. Vive la Convention, mais périssent tous leurs ennemis. Suivent 86 signatures dont celle de Mermont, capitaine d’artillerie, commandant par intérim et les noms des 28 sociétaires qui ne savent pas signer. 38 La société de Saint-Mards [en-Othe], département de l’Aube, félicite la Convention sur ses immenses travaux et proteste de son attachement à ses immortels décrets. (80) P.-V., XLIX, 308. (81) C 326, pl. 1423, p. 26.