SÉANCE DU 11 BRUMAIRE AN III (1er NOVEMBRE 1794) - N° 10 269 A cet égard, nous devons, Législateurs, vous payer, avec toute la France, un juste tribut de reconnoissance, et nous ne serons pas encore des derniers à nous acquitter envers vous de cette dette sacrée. Veuillez donc bien ecouter et recevoir notre profession de foi sur les evenemens qui viennent d’etonner et d’indigner l’europe libre ; c’est au nom de tous nos concitoyens que nous vous la présentons. Au milieu des orages inséparables d’une grande révolution des cannibales et la secte nombreuse des terroristes sembloient avoir banni, sinon sans retour, dumoins pour long-tems, la sécurité, la paix et le bonheur de la terre de Yégalité. Mais votre adresse au peuple français vient de le faire renaitre à l’espérance du bonheur qu’il a déjà payé sans en avoir encore pu jouir, par cinq année d’une tourmente continuelle et par des sacrifices de tout genre, auxquels auront peine à croire, même sur la foi des écrits contemporains et les preuves à la main les générations à venir. Cette adresse, forte en principes régénérateurs, assure d’une part au Gouvernement révolutionnaire tout son à plomb; de l’autre, elle présente dans un tableau conçis tous les moyens de raviver la prospérité nationale qui aux yeux du calculateur politique, ne se compose elle-même que de l’aisance, de la sécurité des particuliers, de la garantie des propriétés individuelles et de celle aussi de toute espèce de ressources industrielles. Nous adhérons avec un saint enthousiasme et de coeur et d’esprit à cette adresse sublime parce qu’elle proclame des vérités éternelles toutes puisées dans le code simple de la nature ; parce qu’elle énoncé des principes gravés en caractères inéfacables dans le coeur de l’homme droit, juste et vertueux ; parce qu’elle est l’abrégé des maximes sacrées de toute association politique et surtout du gouvernement Républicain et démocratique. Nous y adhérons, parce que, comme vous, nous désirons, nous voulons la fin des maux qui, sans nous affliger personnellement, désolent notre commune patrie. Nous y adhérons, parce que comme vous nous sommes humains, aimans, sensibles, com-patissans, français en un mot; parce que, comme vous, nous abhorrons les tyrans et la tyrannie, le sang et les monstres qui, après s’en être gorgés, voudraient s’en abreuver encore. Nous y adhérons parce que, comme vous, nous détestons l’immoralité quelle que part qu’elle se trouve, et sous quelque masque qu’elle s’efforce de cacher sa hideuse difformité. Nous y adhérons, parce que, comme vous, nous voulons enfin un terme au régné trop long-tems prolongé de l’imposture et de la calomnie. Nous adhérons en un mot à votre Adresse au Peuple français, parce que, comme vous, nous ne voulons en place, pas plus d’intrigans que de dominateurs, de fripons ou de brigands. Il est cependant, mandataires du souverain, une domination à laquelle nous nous ferons gloire de jurer pour toujours une obéissance aveugle ; mais cette domination c’est celle de la loi. Il est aussi un point de ralliement qui, dans tous les dangers de la patrie, sera notre unique boussole; mais ce point de ralliement, c’est la masse de la Convention nationale. Des dangers! avons nous dit... eh! mettez à l’ordre du jour l’exécution pratique des vérités et des principes proclamés dans votre sublime adresse et à l’instant disparaîtra pour jamais jusqu’à l’ombre même de ces dangers, avec les êtres malfaisans pour qui les désordres, le pillage, la confusion, le meurtre et l’anarchie sont un besoin. Bientôt alors, oui bientôt la République affermie déjà au dehors par le courage, la bravoure, l’intrépidité ! l’héroisme et les lauriers de douze cent mille de nos frères, jouira egalement dans l’intérieur, des fruits précieux de cette paix désirable qui présage et garantit tout à la fois le bonheur et la stabilité des empires. Vive la République, vive la Convention nationale. Martin, maire, Bablot, agent national. Suivent en outre les signatures de 7 officiers municipaux, 8 notables et 6 autres sans aucune indication. d [La société populaire montagnarde d’Ebbling-hem aux représentants du peuple, à la Convention nationale, comité des Dépêches, le 26 vendémiaire an III ] (34) Citoiens représentans Un sociétaire qui reçoit les papiers publics s’est empressé de communiquer la superbe addresse dont la Convention a décrété l’envoi a toutes les municipalités de la republique. Les grandes vérités que contient cette addresse ont pénétré tous les sociétaires et tous, citoiens representans, vous en demandent en grâce un exemplaire pour la société afin de le lire a ses séances et en faire sentir l’energie aux habitans. Il est vrai, citoiens representans, qu’au milieu de vos triomphes, des scélérats méditent votre perte et tentent de creuser sous vos pas le tombeau de la liberté, mais il l’est aussi, que le peuple français ne se laissera point surprendre par la malveillance, qu’il restera fortement attaché à la convention nationale, et que s’il en étoit besoin il lui ferait un rempart de son corps. Vive la république une et indivisible ! Périssent les traitres, les tyrans, les aristocrates et les malveillans ! Salut et fraternité. Les membres de la société populaire montagnarde d’Ebblinghem. Vankempen, Nettemes, secrétaire. (34) C 325, pl. 1407, p. 20.