304 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Continuez, Pères de la Patrie. Ne craignez point que les cris de rage de quelques etres vils puissent fraper vos oreilles, ils seront facilement étouffés par les expressions vives de la reconnoissance de tout un peuple que vous venez de rendre à l’exercice de ses droits, aux vertus et au bonheur. Vive la République, vive la Convention nationale. Suivent 42 signatures. [. Mellinet , ex-président de la société populaire de Nantes, au président de la Convention nationale, le 26 vendémiaire an III ] (21) Représentant du peuple, Je me félicite d’être en ce moment l’organe de la Société populaire et de la commune de Nantes, qui me chargent de te prier de présenter leur adresse à la Convention nationale ; les principes qu’elle contient ont toujours été dans nos coeurs et c’est un besoin bien doux pour nous de les manifester. Salut et fraternité. Mellinet ainé, ex-président de la société populaire. [La société populaire de Nantes à la Convention nationale le 25 vendémiaire an III] (22) Liberté, Égalité. Vive la Convention nationale!... Tel est le cri unanime dont retentit la commune de Nantes!... Représentans du Peuple français, tel est le cri que nous avons répété avec un enthousiasme indicible, lorsque nous avons entendu la lecture de votre adresse au Peuple; que cette adresse est consolante pour les patriotes ! invio-lablement unis à la Représentation nationale, de vaines déclamations contre ses travaux n’altéreront jamais notre confiance en elle; comme elle, c’est par la sagesse de nos principes que nous voulons bien mériter de la République, c’est par nos vertus républicaines que nous nous rendrons dignes de ses lois bienfaisantes. Citoyens Représentans, le bien est difficile à faire, vous en avez subi la dure épreuve ; mais que rien ne vous décourage, soutenez votre énergie et la dignité du peuple que vous seuls représentez et le peuple français sera heureux ; que vous importent les calomnies de quelques hommes immoraux, vous ne voulez que la reconnoissance des patriotes, vous ne voulez que leur bonheur. Immolez donc sans pitié aux grands intérêts qui vous animent toutes les factions qui voudroient dominer. Le peuple et la force de la raison, voila les seules puissances (21) C 325, pl. 1408, p. 28. (22) C 325, pl. 1408, p. 27. qui doivent régner sur le pais que les français habitent. Ces opinions exagérées, ces agitations qui nous ont déchirés et qui nous épuisent, ces desordres sans nombre, ces assassinats qu’on auroit voulu nationaliser, cette perpétuité cruelle de l’exécrable guerre de la Vendée, tous les maux enfin qui nous ont accablés, voila l’ouvrage des factions. L’agriculture, le commerce, l’industrie, les vertus, la paix intérieure, les sciences et les arts, tout ce qui peut assurer la prospérité d’un Etat libre étoit l’objet de leur haine. Elles vouloient nous plonger dans la barbarie, pour nous vendre plus sûrement après à un dominateur audacieux. Législateurs, redoutons ceux qui proscrivant la liberté de la presse, la sagesse et les lumières, ne vouloient perpétuer cette puissance effrayante que pour faire régner le crime, couvrir leur avilissement et leurs forfaits, et assurer leur impunité. Il faut rejetter à jamais de notre sein tous ces hommes féroces !... Toutes les autorités constituées ne doivent plus être composées que d’hommes vertueux, il faut des lois et non du sang!... Citoyens Représentans, tels sont vos principes et les nôtres, déjà nous en ressentons la douce influence, grâces vous soient rendues. Nos ennemis extérieurs sont battus de toutes parts et les rebelles vendéens vont être anéantis, vous nous l’avez assuré. Le commerce et les sciences utiles vont reprendre un éclat durable, une instruction publique sage et suffisante, va donner les moyens d’elever des hommes qui assureront le triomphe de la République, et des héros pour le bonheur de la patrie. L’homme probe, laborieux et instruit, le commerçant comme l’ouvrier, le laboureur comme l’homme de lettres, travaillant tous au bien général, vont enfin recevoir le prix de leurs pénibles travaux et bien mériter de la nation!... des années de vertus vont nous faire oublier des siècles de crimes. L’unité, l’indivisibilité et la prospérité de la République vont être assurées : Vive la Convention nationale ! Vive à jamais la République française! Robinot-Bertrand, président, Mellinet, rédacteur, Le Coq, Clinou, Quicque, secrétaires, Choudet, secrétaire archiviste. [La société populaire de Dun-sur-Loir à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an III] (23) Citoyens Réprésentans Nous avons lu avec enthousiasme votre adresse au peuple françois ; votre voix a reten-tie dans l’ame de tous les citoyens et au nom sacré de la justice et de la vertu, vous avez appellé pour jamais le peuple au tours de la Convention nationale. (23) C 325, pl. 1408, p. 14. SÉANCE DU 12 BRUMAIRE AN III (2 NOVEMBRE 1794) - N° 2 305 Vous venez de prouver qu’en détruisant le tyran vous voulez anéantir ses continuateurs. Vôtre décret sur les sociétés populaires nous en est un sur garant ; et c’est un nouveau titre que vous vous etes acquis a la confiance du peuple. Il se rallie a vos sages principes et il jure de redoubler d’efforts pour parvenir a leurs triomphes. Representans, exécutez le dessin que vous annoncez au peuple françois, que ceux qui osent encore demander le retour de la terreur, soient poursuivis comme des amis de la tyrannie, que les hommes de sang, que les dilapidateurs de la fortune publique, reçoivent le juste châtiment dû a leurs crimes, que la confiance et la securité soyent le partage de l’homme vertueux, que la justice règne seule et le vrai patriote redoublera d’efforts pour le bonheur de ses semblables. Frappez partout le coupable, nous admirerons vôtre energie et nôtre cri de raliement sera : vive la Convention nationale, vive la République une et indivisible. P.S. Si dans les districts voisins, les comités révolutionnaires sont organisés, les autorités constituées complettées, faites nous jouir promptement de cet aventage, qu’un représentant du peuple soit chargé de cette opération importante, nous ne connoissons que ce moyen pour obtenir des fonctionnaires dignes de la confiance du peuple et capables de gerer les affaires publiques. Suivent 86 signatures. [La société populaire de Granville à la Convention nationale, le 25 vendémiaire an III] (24) Égalité, liberté, union. Citoyens Répresentants Il n’est point de bon citoyen qui à la lecture de l’adresse aux Français, n’éprouve le saisissement de l’admiration; cet ouvrage fait pour l’immortalité frappe droit au coeur, par des principes dont la source est dans la nature, il porte la conviction dans l’esprit par la justesse des conséquences. Nous le disons avec vous Citoyens représentants sans moralité, point de vertu, point de Republique ; dans ce sublime gouvernement l’amour de la patrie sans lequel il ne peut subsister, conduit à la bonté des moeurs, et par une réaction nécessaire la bonté des moeurs mène a l’amour de la patrie. La souveraineté résidé dans le peuple, c’est l’article 15 des droits de l’homme; le peuple a delegué cette souveraineté a ses représentants, c’est donc eux qui en sont investis, c’est donc (24) C 325, pl. 1408, p. 18. eux qui doivent l’exercer dans sa plénitude, et la conserver intacte. C’est la qu’est le centre unique de l’autorité légitime, ainsi n’avons nous jamais connu et ne reconnoitrons nous jamais, que ce seul point de raliment : nous en consacrons ici l’assurance solemnelle. Loin de nous ces perfides intriguants, dominateurs ambitieux qui chérissent leur fortune et leur élévation dans le malheur de leurs freres et dans les déchirements de la patrie ; anathème contre ces monstres altérés de sang, ces odieux cannibales dont l’invariable anthropophagie veut elever le trône de la tyrannie sur les cadavres espirans de nos freres égorgés, victimes de la violation des loix les plus sacrées; vengeance contre les usurpateurs de la souveraineté du peuple, vengeances contre leurs egor-geurs. L’adresse au peuple François ne peut etre assés propagée, c’est dans cette persuasion que la société la fera lire pendant une decade à l’ouverture de ses séances; elle sera l’instruction et le plaisir de notre cité. Louange, amour et soutien à la Convention nationale. Louvel, président, Punot l’ainé, président adjoint et 6 autres signatures. [La société populaire de Roanne à la Convention nationale, le 23 vendémiaire an HT] (25) Liberté, Égalité, fraternité ou la mort. Séance du 23 vendémiaire. La société populaire après avoir entendu la lecture de l’adresse au peuple français et le rapport de Robert Lindet au nom des trois comités réünis, a applaudi avec enthousiasme aux principes qui y sont contenus et a arreté a l’unanimité que son comité de correspondance écrirait une lettre de félicitation à la Convention nationale. Suivent 3 signatures. Citoyens Représentants Et nous aussy nous avons craint en apprenant par les différentes addresses les élargissements trop multipliés, que l’esprit public fut encore corrompu parties propos insidieux et inciviques de quelques hommes qui régretaient l’ancien régime, mais nous avons été bientôt rassurés, quant nous nous sommes rappellés que cette loi révolutionnaire et bienfaisante du 17 septembre n’avait point été rapportée. En pardonnant a leur erreur passé, vous avés voulu leur faire aimer la révolution, en leur rendant la liberté, ce don prétieux que la nature accorde a tous les hommes et que la tirannie leur avait enlevée. (25) C 325, pl. 1408, p. 29.