[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. j ?| 351 « Paris, ce 21 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Le procureur général syndic du départe¬ ment du Calvados vient de me donner avis qu’il a été procédé à la vente des biens fonds qui appartenaient à l’émigré Williamson; qu’elle s’est élevée à la somme de 580,000 livres, quoi¬ que d’après l’estimation ces biens eussent été seulement évalués à 462,573 livres et qu’elle eut lieu aux cris répétés de : Vive la nation ! vive la Montagne ! « Ce renseignement, qui prouve que dans le département du Calvados on ne croit pas plus aux revenants que dans tout le reste de la Répu¬ blique, m’a paru susceptible d’être présenté à la Convention nationale. Je te prie de le mettre sous ses yeux. « Paré. » Les administrateurs du district de Fontenay-lç-Peuple font passer le procès-verbal du brûle¬ ment des titres féodaux qui ont été déposés dans leurs archives. Insertion au « Bulletin » (1). Procès-verbal (2). Les administrateurs du district de Fontenay - le Peuple, au citoyen Président de la Convention nationale. « Fontenay-le-Peuple, 28 brumaire de l’an II de la République, une et indi¬ visible. « Citoyen, « Nous te faisons passer copie du procès-verbal de brûlement des titres féodaux déposés à nos archives. « Boute ville, président; Durand, secré¬ taire. » Aujourd’hui samedi, dix-neuf brumaire, l’an second de la République française, une et indi¬ visible, neuf heures du matin. Nous, adminis¬ trateurs composant le conseil général du dis¬ trict de Fontenay-le-Peuple, avons, en exécu¬ tion de l’article 8 de la loi du 17 juillet dernier, et après affiches préalables, procédé, sur la place de la Révolution et auprès de l’arbre de la liberté, au brûlement des titres féodaux rela¬ tifs aux domaines nationaux déposés à nos archives, en présence d’une très grande quan¬ tité de citoyens et aux cris répétés de : Vive la République ! Fait les jour et an que dessus, sur les quatre heures du soir. Signé : Boute ville, président, et Durand, secrétaire. Pour copie conforme : Durand, secrétaire. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 136. (2) Archives nationales, carton G 284, dossier 824. Les citoyens composant le 4e bataillon du Var, au camp des Montagnards, expriment, dans une adresse énergique, l’horreur que leur a inspirée la conduite infâme des habitants de Toulon. « Plu¬ sieurs de nous, disent-ils, ont eu le malheur de naître dans cette ville exécrable, et presque tous dans son district. Quelques-uns y ont des pro¬ priétés, et même leur fortune; mais ayant fait depuis longtemps, en faveur de la patrie, le sa¬ crifice de notre vie, il ne nous reste plus qu’un vœu à exprimer, c’est de nous unir avec tous les bons républicains sans-culottes. Vengeance contre cette ville rebelle ! vivent la République et la Montagne! » Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1), Suit l'adresse du 4e bataillon du Var (2). « Citoyens représentants, « Le 4e bataillon du Var qui, du camp d’He-seingue, vous a fait connaître les transports de sa joie en acceptant la sainte constitution de la République, vous annonce aujourd’hui du camp des Montagnards l’horreur que lui inspire la conduite infâme des habitants de Toulon, ville exécrable, où quelques-uns de nous ont eu le malheur de naître, et presque tous dans son district. Mais non, ce n’est point le peuple qui a pu se couvrir d’un tel opprobre; c’est un reste de cette aristocratie échappée à nos coups, joints à des scélérats faux patriotes plus à crain¬ dre que le serpent que nous réchauffons dans notre sein. Ces êtres vils, avides de l’or de Pitt et d’infamie, ont livré la plus belle, la plus redou¬ table place forte de la République; ils ont cru avoir tout fait pour les tyrans; mais qu’ils pensent, les lâches, qu’ils auraient été brûlés par le feu du ciel, s’ils n’allaient l’être bientôt par celui de Cartaut. Représentants, plusieurs de nous ont des propriétés et même leur fortune dans cette ville ; mais ayant fait depuis longtemps pour la patrie le sacrifice de notre vie, il n’en reste plus à faire, et nous nous écrions, avec tous les bons répu¬ blicains sans-culottes : « Vengeance contre cette ville rebelle ! Vivent la République et la Mon¬ tagne ! ». A Bouillon, le 9e jour de la 3e décade de brumaire, 2 e année de la République française, une et indivisible. (Suivent 32 signatures.) Garraud (Garrau), représentant du peuple à l’armée des Pyrénées-Occidentales, écrit, le 12 de ce mois, qu’il vient d’apprendre qu’on a trouvé dans les papiers du traître Lydon (Lidon) un passeport signé Garreau; il déclare qu’il n’a ja¬ mais signé un pareil écrit. « S’il existe, dit-il, c’est un faux que ce scélérat a commis. » Insertion au « Bulletin » (3). (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 136. (2) Archives nationales, carton G 286, dossier 840. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 136.