[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j g 1793 ' 395 au ministre de la guerre le reste de la lettre con¬ cernant François-Michel-Isidore Chéronville, bri¬ gadier fourrier du 24e régiment de cavalerie (1). Suit un extrait de la lettre du représentant Bol-let, d'après le Bulletin de la Convention (2) : Le citoyen Bollet, représentant du peuple, adresse à la Convention nationale le procès-verbal d’une fête civique et décadaire, qui fut célébrée par les républicains de la commune de Soissons. « Les citoyens de cette ville, dit-il, ont compté pour une victoire l’exécution de la ci-devant reine. » La Société populaire de Dunkerque manifeste à la Convention nationale les sentiments de dou¬ leur et d’indignation dont elle a été pénétrée à la nouvelle de l’assassinat commis sur le représen¬ tant du peuple à Toulon; elle en demande une vengeance éclatante, et que la nation anglaise soit rayée de la liste des peuples policés. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (S). Suit la lettre de la Société populaire de Dun¬ kerque (4) : « Dunkerque, le 3e jour du 2e mois de la 2e année de la Bépublique, une, indivisible et impérissable. « Citoyens représentants, « Les républicains de Rouen vous ont exposé, dans une adresse, les sentiments de douleur et d’indignation dont ils ont été pénétrés à la nou¬ velle de l’assassinat commis sur le représentant du peuple français Beauvais, dans la ville per¬ fide de Toulon. Pénétrés des mêmes sentiments, les membres de la Société populaire de Dun¬ kerque se joignent à eux dans leurs cris de vengeance; comme eux ils demandent que vous vengiez la nation de ce nationicide; que vous rayiez le peuple anglais de la liste des peuples policés; qu’aucun d’eux, que nos armes victo¬ rieuses font tomber entre nos mains, ne trouve grâce qu’il n’ait formellement désavoué cet assassinat horrible, et lorsque nous nous serons rendus dans le séjour de ces anthropophages insulaires, que tous ceux qui ont approuvé ou qui ne concourront pas à venger ce crime sur ceux qui en ont été les instigateurs et fauteurs, tombent sous le feu vengeur. « Intrépides Montagnards, déclarez haute¬ ment aux peuples libres et à l’Europe entière, que telle est la volonté du peuple français qui, nos ennemis en font déjà l’expérience, ne me¬ nace jamais en vain. Peut-être que cette décla¬ ration réveillera la pusillanimité de ces Anglais indécis qui, dans leurs âmes, désavouent et ce meurtre et la trahison de Toulon et les secours perfides qu’ils donnent aux rebelles de la Vendée et l’enlèvement de la frégate La Modeste dans un port neutre, et tant d’autres crimes dont on fl) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 342. (2) Bulletin de la Convention du 5e jour de la 2e dé¬ cade du 2e mois de l’an II (mardi 5 novembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 343. (4) Archives nationales, carton C 280, dossier 765. ne trouve pas d’exemple dans l’histoire, et qui ne peuvent être commis que par une nation qui, à la faveur des mots de loyauté et de philan¬ thropie, dont elle fait toujours parade, se per¬ met tout, pourvu qu’elle réussisse. Peut-être cette déclaration et les leçons que nos guerriers ont données à leurs hordes d’esclaves, leur fe¬ ront connaître que le moment du châtiment est arrivé, et peut-être encore qu’alors ils écarte¬ ront cette juste punition en faisant eux-mêmes justice de Pitt, de ses adhérents et de toute sa faction liberticide, et en faisant triompher les droits de l’homme, la liberté et les lois de la justice et de la raison. « Tel est le vœu des membres de la Société républicaine de Dunkerque. « Boulard, ex-président; Martin, secrétaire; Gord ange; Sciioel. » La Société des sans-culottes d’Âvesnes, après avoir élevé le courage que les braves soldats de la liberté ont montré en repoussant l’ennemi, et en le forçant à lever le blocus de Maubeuge, se loue beaucoup du zèle et du dévouement des ci¬ toyens d’Avesnes à servir les malades et les bles¬ sés; elle invite la Convention nationale à rester à son poste. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre de la Société des sans-culottes d'Avesnes (2) : La Société des sans-culottes d'Avesnes, à la Convention nationale. « Avesnes, le 10e jour de la 3e décade du 1er mois, l’an II de la République française une et indivisible. « Citoyens représentants, « Il est porté, ce grand coup qui devait décider du sort de cette partie de la République; mais nous devons le dire à la gloire des soldats de la liberté, ils ont combattu en héros, et les vils esclaves de la tyrannie ont éprouvé que les armes d’un peuple qui veut la liberté terrassent toujours l’appareil du despotisme. Enfin, les lauriers nous restent; le blocus de Maubeuge est levé; l’ennemi fuit, et bientôt il sera forcé de reconnaître que des hommes libres peuvent d’un seul coup anéantir et les rois et leurs trônes et leurs esclaves. « Qu’il est imposant, le spectacle d’un grand peuple combattant pour la liberté ! il fallait les voir nos soldats se presser pour arriver au champ d’honneur, il fallait les voir, animés du-plus sublime courage, charger l’ennemi et le pour¬ suivre. « O liberté, liberté ! que ton empire est ma¬ jestueux ! Tu es la source de toutes les vertus sublimes ! Tu élèves l’âme et tu rends les hom¬ mes ce qu’ils auraient dû toujours être. « Citoyens représentants, vous apprendrez aussi avec une douce satisfaction, avec quelle ardeur nos concitoyens ont concouru au soula-(1) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 24, p. 343. (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 765.