SÉANCE DU 26 BRUMAIRE AN III (16 NOVEMBRE 1794) - N° 1 281 cotté, il s’élève un pouvoir contraire au bonheur de la Republique. Restés a votre poste, jusques a l’anéantissement definitif de tous nos ennemis, maintenés le gouvernement révolutionnaire, mais juste qui doit etre le boullevard des vraix républicains et l’effroi des malveillians. Pour nous, Représentants, qui sommes au poste de la surveilliance, ne doutés pas que nous ne soyons les sentinelles innebranlables du vrai patriotisme et les fidelles observateurs de vos loix, et les ennemis déclarés de toute espèce de tyrannie. Vive la République, une et indivisible. Vive la Convention nationnalle. Barafois, président et 9 autres signatures. P [La municipalité et le conseil général de Muret à la Convention nationale, le 3 brumaire an III] (19) Liberté, Égalité. Vive la République, vive la Convention. Citoyens représentants, Les grands principes que vous avés consacrés dans votre adresse au peuple français, sont ceux que nous proffessons depuis longtemps; nos concitoyens les partagent, et quoique accusés par des patriotes exclusifs plus avides de sang et d’argent que d’honneur et de probité, d’etre tour à tour aristocrates, fédéralistes et fanatiques, les habitants de Muret n’ont pourtant jamais cessé d’etre bons républicains, ni d’etre entièrement attachés a la Convention. C’est ce dont nous nous empressons de vous convaincre et de vous en répondre sur nos tetes. Salut et fraternité. Peyssier, maire, Bonnessier, secrétaire général, SÉVÈNE jeune, agent national et 13 autres signatures. q [Le conseil général de la commune de Sisteron à la Convention nationale, s. d.] (20) Citoiens représentants Grâces soient rendues a vos sublimes travaux et à votre énergie, nous avons lû votre adresse au peuple français et tous les membres se sont spontanément levés pour en ordonner la publication, elle s’est faite dans tous les quartiers de notre commune aux acclamations unanimes de Vive la Convention, vive la République une et indivisible. Oui, citoiens représentants, (19) C 324, pl. 1398, p. 14. (20) C 324, pl. 1398, p. 18. nous n’avons jamais eu d’autre cri, et ce sentiment sera éternellement gravé dans nos coeurs. Nous y joignons notre voeu bien sincere que vous resties a votre poste jusqu’à ce que le vaisseau de la republique si souvent agité par les passions humaines arrivé au port, annonce enfin le triomphe de la justice que vous avez mis à l’ordre du jour et que désormais la terreur n’entre plus que dans le coeur des satellites de Pitt et de Cobourg. Salut et fraternité. Neviere, agent national, Pellegrin, greffier et 12 autres signatures. r [Le conseil général de la commune de Cuiseaux à la Convention nationale, s. d.] (21) Législateurs, Le régné de la justice et de la vertu est enfin rétabli ! Une nouvelle lumière vient de luire à nos yeux... et, grâces à votre adresse au peuple français, nous sommes pour toujours éclairés sur nos droits et nos devoirs; nous vous en exprimons toute notre reconnoissance. Pères de la patrie, notre confiance en vous est sans bornes : Vous seuls êtes revêtus des pouvoirs du peuple : Restez donc à votre poste. A bas les dictateurs, les triumvirs, les rois, périsse l’intrigant sous le glaive des lois. Le cri de Vive la Convention, sera toujours notre seul cri de ralliement. Les citoyens composans le conseil général de la commune de Cuiseaux. Gollion, maire, Mogue, secrétaire général et 11 autres signatures dont 4 d’officiers municipaux. s [Le conseil général et les habitants de la commune de Donzy à la Convention nationale, le 7 brumaire an III] (22) Liberté, Égalité, Fraternité, mort aux tyrans Représentans, Tandis que votre immortelle et vivifiante addresse ranime dans tous les coeurs l’amour brûlant de la patrie qu’une barbare terreur y avoit comprimée; tandis que de toutes parts l’allégresse publique prouve que dans cette rassurante addresse vous avez moins exprimé vos principes et vos sentimens que ceux de la nation entière, pourquoi quelques scélérats obscurs par une atroce perfidie, osent-ils, dans des écrits calomnieux et méchants, vous présenter les (21) C 324, pl. 1398, p. 9. (22) C 324, pl. 1398, p. 5. M.U., n° 1343. 282 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE mouvements d’une joie si naturelle, quand on commence à respirer, comme l’attitude de l’aristocratie qui oseroit relever sa tête hideuse? pourquoi les entend-on crier aux aristocrates, aux modérés, aux fanatiques, aux intrigans, etc, et n’ont-ils par le courage, s’ils sont républicains autant qu’ils le disent, d’indiquer où ils sont ces aristocrates, ces modérés, ces fanatiques, ces intrigans etc? Veulent-ils avec leurs cris nocturnes et trompeurs effrayer encore le peuple françois par quelque sinistre présage, surprendre sa crédulité et lui faire consentir en tremblant, le rétablissement de leur fatale domination? Représentans, telle est la ressource de ces meneurs ténébreux, de ces hommes outrées et méchans qui pleurent encore et ne vous pardonneront jamais la mort de leur père que vous avez si courageusement frappé dans la journée mémorable du dix thermidor : à les entendre d’un côté prôner seuls leur zele, leur amour, leurs services pour la chose publique, et de l’autre à voir le peuple écoutant avec le plus vif intérêt votre sublime addresse, on croi-roit que nous avons deux patries, l’une peuplée d’hommes au regard sombre et inquiet, marchant sur une terre ensanglantée et couverte de cadavres, de chaînes, de prisons et d’echaffauds, ayant pour loi suprême, l’arbitraire, pour dieu leur aveugle fureur, pour cortège des malheureux en pleurs qu’ils trompent sans cesse et qui réclament en vain les victimes que leur férocité va froidement immoler et l’autre composée d’un peuple d’amis et de frères habitants sous un ciel pur et serein, que le génie de la liberté embelit de l’image riante de la félicité publique, d’un peuple dont le maintien est fier sans être farouche, l’abord franc et jamais embarassé dont les moeurs sont austères et l’amour de la vertu bien prononcée; qui ne peut souffrir que chez lui elle soit un vain mot ; qui déteste les rois, l’orgueil et le crime, punit avec sévérité, pardonne avec bonté mais sans foiblesse, qui dans toutes ses actions écoute la tendre amitié, oblige et tend dans le malheur une main secourable, sans en tirer vanité, ramène avec douceur celui qui s’égare, s’honore d’être humain et juste, qui reconnoit un être suprême pour lui rendre le continuel hommage de ses vertus, et dans tout cela voit sa patrie, la chérit et respecte ses loix. La France entière veut être ce peuple, veut avoir cette patrie : que les trois ou quatre mille brigands qui l’ont désolée et regrettent si fort de ne pouvoir plus encore la décimer, aillent établir loin d’elle leur horrible patrie ; nous ne la reconnoitrons jamais, votre addresse vient de nous indiquer celle que nous désirions : elle est digne de vous et du peuple françois : celle-la nous l’aimerons et nous saurons la défendre. Représentans défiez vous de ces cris poussés par le désespoir de ne plus avoir de victimes à dévorer, ils ressemblent aux cris perfides de ce monstre qui habite les bords du Nil qui par des sons plaintifs n’attire les pas-sans que pour les égorger, les hommes féroces qui les font entendre ont sa dangereuse astuce et sa voracité. C’est par les dénominations d’aristocrates et de modérés qu’ils désignent leurs victimes, et pour s’en assurer un plus grand nombre, ils appelent aristocrates les hommes courageux qui brisent leurs masques et modérés ceux qui ne partagent point leur féroce exaltation ; ils affectent de confondre la sensible humanité avec ce lâche et perfide modérantisme qui semblable à la froide torpille glace et engourdit la main du gouvernement, et c’est par la résurrection mensongère de ses ennemis et en inventant encore des conspirations qu’ils veulent donner au peuple de nouvelles tourmentes. Depuis votre immortelle addresse ils ont un autre cri dont ils font retentir les tribunes : la Montagne, disent-ils, a déjà sauvé la République, la Montagne la sauvera encore... Etes vous donc, représentans, autre chose que cet ensemble heureux et unanime du dix thermidor qui forme cette Convention nationale que la france entière entoure de son amour et de sa confiance? Et la patrie n’est elle pas sauvée par l’anéantissement des monstrueux triumvirs que vous venez d’abattre, par votre courageuse résolution de frapper partout ses vils suppôts et surtout par l’attitude imposante et majestueuse dans laquelle vous venez de vous prononcer? Pour nous, Représentans, nous ne nous laisserons point tromper par ces clameurs perfides : votre addresse à la main nous saurons connoitre les méchans qui voudraient encore déchirer la patrie : Cet écrit brûlant du feu de l’étemelle vérité répand une lumière qui importune leurs regards et décèle leur hideuse existence; nous saurons aussi découvrir à l’aide du flambeau salutaire les mouvements ténébreux de l’aristocratie qui chercherait en vain à mettre quelque circonstance à proffit, car nous voulons la liberté, non pas celle que nous vantoit l’in-fame Robespierre, mais celle que vous venez de proclamer dans cette sublime addresse : c’est là que nous trouvons le véritable patriotisme, c’est là où sont écrits en caractères inéfaçables les principes sacrés qui doivent fonder le bonheur public et que nous défendrons jusqu’à la mort, en ne reconnoissant jamais d’autre point de ralliement que la Convention nationale. Vive la Republique une et indivisible! vive la Convention qui fait renaitre la justice et l’humanité! périssent les méchans et les traitres! Les membres composant le conseil général de la commune de Donzy et a eux joints les habitans de ladite commune réunis en assemblée communalle. Couroux-Desprez, agent national, Raffeau, secrétaire et 72 autres signatures dont 13 de notables et 7 d’officiers municipaux