REPUBLIQUE FRANÇAISE CONVENTION NATIONALE Séance du 4 frimaire, -l’an II de la République française, une et indivisible. (Dimanche 24 novembre 1793) Un secrétaire fait lecture du procès-verbal de la séance du 30 brumaire; il est adopté (1). Un autre secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance du 31 brumaire; il est égale¬ ment adopté (2). Le citoyen Salgue, ci-devant vicaire épiscopal à Sens, annonce que dès le 20 septembre dernier (vieux style), il fit, dans le sein de la Société populaire de la même ville, sa renonciation à l’exercice de toutes fonctions ecclésiastiques, et au traitement attaché à la place de vicaire épis¬ copal, comme aussi à la pension dont il jouis¬ sait en qualité d’ancien chanoine : il dépose sur le bureau une copie de cette déclaration et la somme de 120 livres provenant de la vente de ses habits d’église, qu’il offre pour les frais de la guerre. Mention honorable du don et insertion au « Bul-1 etin ». Un membre observe que le citoyen Salgue pré¬ tend que son abdication des fonctions ecclésias-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 65. (2) Ibid. lre SÉRIE. T. LXXX. tiques lui a fait des ennemis et a causé son arres¬ tation. La Convention nationale renvoie à son comité de sûreté générale pour s’assurer des motifs de l’arrestation du citoyen Salgue (1). Maure, représentant du peuple dans le départe¬ ment de l’Yonne, écrit que les esprits, dans ce département, sont à la hauteur de la Révolution. Il annonce que les bijoux, les espèces et la vais¬ selle d’argent sont en route pour la Monnaie. Insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre de Maure (3). Maure, représentant du peuple dans le départe¬ ment de V Yonne, au citoyen Président de la Convention nationale. « Auxerre, 1er frimaire, 2e année républicaine. « Les administrés du département de l’Yonne, citoyen Président, sont à la hauteur de la Révo¬ lution; les espèces monnayées, la vaisselle d’argent et les bijoux sont à la disposition de la République. Il est instant que la Convention ordonne à son comité des finances de lui pré¬ senter un projet pour que les échanges contre le papier national plussent s’effectuer sans retard 7 (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 65, (2) Ibid . (3) Archives nationales, carton C 283, dossier 797 1 2 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES-{ mets sous les yeux de la Convention ma de mande. « Maure aîné. » Dubignon (Du Bignon), député d’Ule-et-Vir laine, écrit à la Convention qu’il renoncq air. baptême dont il a été souillé par les prêtes, ut n’admet d’autre culte que celui de la-liberté et de l’égalité. “ \ ' Insertion au « Bulletin Suit la lettre � de Bignon (2). � $ ’JPàiSâ, ' 24 brumaire, l’an II de la t * - * République. « Citoyens et Collègues, « Des prêtres imbéciles et trompeurs ont ou¬ tragé en moi la nature et l’homme, ils m’ont souillé par les cérémonies d’un baptême auquel je renonce pour mes enfants et pour moi. Je renonce encore à' tous les actes de leur ensei¬ gnement stupide. « Nous sommes sortis purs des mains du créa¬ teur de toutes choses ; je reconnais la sublimité de la nature et de son ouvrage. Je proscris les impostures de cet infâme prêtre de Rome qui doit un jour porter sa tête sur l’échafaud, châtiment trop doux pour ce monstre féroce qui, de concert avec les rois, a causé tous les malheurs du genre humain. « Je reviens à la nature. Je n’admets d’autre culte que celui de la liberté, de l’égalité; je ne bâtirai des autels qu’à la République. « Salut et fraternité. « Du BnâNON, député d’JMe-et-Vilaine. » L’aecusateur militaire du 1er arrondissement de l’armée du Rhin, annonce à l’Assemblée que ce tribunal, érigé par Saint-Just et Lebas, repré¬ sentante du peuple, en Commission révolution¬ naire, fait tous les jours justice des traîtres, et que cette armée sera bientôt totalement épurée. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre de V accusateur militaire du pre¬ mier arrondissement de V armée du Rhin {4)„ A la Convention nationale. « Strasbourg, le 23 brumaire, l’an II de la République une et indi¬ visible. « Je vous envoie, citoyens représentants, un étendard pris sur l’ennemi, c’est une charmante petite croix de Saint-Louis dont le ci-devant chevalier de Béril n’aura plus besoin demain, car il sera fusillé en présence de l’armée. Il est (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 66. (2) Archives nationales., carton G 285, dossier 828. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p, 66. (4) Archives naimtmtes, carton C 283, dossier 797. convaincu d’avoir porté sur lui des signes de royauté et de rébellion, notamment une cocarde blanche qu’il à déchirée et cherché à enfouir quand il a été arrêté. Il y avait ensuite une petite lettre qu’il a eu de la peine à reconnaître �quoiqu’elle lui recommandât Dieu et le roi, et cet ' homme était chef de brigade du 8e régiment des chasseurs à cheval. « Comme sur mémoire du tribunal, nos col¬ lègues Saint-Just et Lebas nous ont érigés en commission révolutionnaire pour juger sans forme de procédure par juré, les agente et par¬ tisans de l’ennemi, ainsi que les agents infi¬ dèles des administrations, et que depuis ils ont donné un second arrêté pour déclarer acquis à la République les biens des traîtres qui seront condamnés à mort; ceux de Béril sont con¬ fisqués, et je vous envoie d’abord les bijoux d’or et d’argent qu’il avait sur lui. « Je joins, citoyens représentants, quelques exemplaires des jugements que j’ai fait impri¬ mer pour l’aimée. Vous y trouverez celui d’un autre ci-devant noble, Tansin, chef de brigade, qui avait perdu son corps, mais que nous avons purgé de 4 officiers, et celui du général Isam-bert, l’nn des auteurs de l’abandon des lignes de Wissembourg, qui est mort en contre-révo¬ lutionnaire avec et à côté d’un soldat qui, moins fin que lui, criait tout haut : Vive le roi. Heu¬ reusement ceux-ci sont rares, l’armée est bonne, malgré les scélérats qu’elle renferme encore, et si, depuis 15 jours que je suis ici, nous sommes déjà parvenus à en frapper autant, nous espé¬ rons bien que la purge entière ne passera pas l’arrière saison. « Ainsi périssent les traîtres et vive la 'Répu¬ blique ! « L’accusateur militaire du 1er arrondissement de l'armée du Rhin : « Jos. Bru at. » Les représentants du peuple près l’armée de la Moselle annoncent que cette année vient de force? les Prussiens d’abandonner leur position, et que l’armée française occupe Deux-Ponts� ils font passer un arrête contenant plusieurs desti¬ tutions. Cette lettre est renvoyée au comité 4e Salut publie, elle sera insérée au « Bulletin » (1) . Suit ha lettre de Stmbrany et Richaud, repré¬ sentants du peuple près formée de la Moselle (2). Les représentante du peuple près de formée de la Mo&ëHe, à la Convention nationale, « Au quartier général de l’armée de la Moselle, à Deux -Ponts, le 1er de frimaire, 2e année de la République française, une et indivisible. « L’armée de la République a séjourné à Bliescastel, pour donner à la colonne d’Ambert, (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 66. (2) Bulletin de la Convention du 4e jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (dimanche 24 no¬ vembre 1783) ; Archives du ministère 4e in guerre ; Armées du Rhin et de la Moselle, carton 2 /24. Muni-