350 [Convention nationale.} AHCHIVES PARLEMENTAIRES. I » la haie avec cette autre inscription : Que les scé¬ lérats se 'présentent. Après lequel, une partie de la commune a dressé ledit arbre de la liberté dans l’endroit de sa plantation ; une autre partie s’est empressée de le couvrir de terre, et l’autro chantait di s hymnes et des chansons patrio¬ tiques. La plantation finie, il s’est fait un rond général autour de l’arbre, des citoyens et ci¬ toyennes qui ont dansé au son de la caisse et du violon, et la cérémonie s’est terminée par une salve de coups de fusil de la part des militaires. Après laquelle cérémonie il y a eu un banquet frugal, et du pain et boisson distribués sur ladite place, et toujours aux chants des hymnes et chansons républicains et danses. Signé au registre : Gabriel de Vicque, maire; Moumirel, procureur; Corset, Philippe Hamot, Delamarre, Henry Braut, offi¬ ciers municipaux. Certifié conforme au registre : Lebleu, secrétaire greffier. La Société populaire de Niort, indignée des ou¬ trages commis par les Anglais, demande que la Convention décrète que cette nation indigne a trahi l’humanité, qu’elle souille le ciel et la terre par sa présence, et que son existence est un ou¬ trage à la nature. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit V adresse de la Société populaire de Niort (2). La Société républicaine de Niort, à la Convention nationale. « Niort, le 8e jour de la lre décade du 2e (sic) mois de la 2e année de la République française. « Restaurateurs de la puissance du peu¬ ple français, « Nous ressentons jusqu’à l’emportement les outrages dont l’Angleterre, cette nation féroce, n’a cessé de nous abreuver depuis que nous avons levé l’étendard de la liberté. Nous sommes trop pressés par les flots de notre juste indigna¬ tion pour calculer les maux que le peuple anglais a fait souffrir à l’humanité; nous ne voyons, nous ne sentons que ceux qu’il nous a faits, et les premiers mouvements que le sentiment de notre douleur nous a fait éprouver sont ceux d’une haine implacable que rien ne peut assou¬ vir. Il a trahi les droits les plus sacrés de la nature, il a violé les droits des nations, il apporte jusque dans nos temples, jusque dans le sanc¬ tuaire de nos lois le fer et le poison. Il nous assas¬ sine à Marseille, à Lyon, à Toulon, dans la Ven¬ dée; et partout ce peuple impie a les mains fumantes du sang français. Comprimés par notre douleur, pressés par une soif cruelle, nous ne pouvons vous faire entendre que ce eri : (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 135. (2) Archives nationales, carton C 286, dossier 840. « Vengeance, législateurs, vengeance. » Périsse Carthage, périsse ce peuple d’anthropophages. Que le sang du beau-frère du tyran de Londres et celui de tous les alliés des tyrans du monde qui sont en notre pouvoir venge l’ombre de Beauvais. Décrétez à la face de l’univers que le peuple anglais a trahi l’humanité, que sa pré¬ sence souille le ciel et la terre et que son exis¬ tence est un outrage pour la nature entière. Cessez d’employer pour le combattre la froide et lente tactique de nos généraux. Les masses des Français égorgés demandent une prompte vengeance. Traversons la terre habitée par ces tigres; brûlons leurs repaires ensanglantés et qu’un exemple terrible apprenne aux nations que ce n’est pas en vain qu’elles enfreignent les lois de la nature et les droits sacrés de l’huma¬ nité. » (Suivent 37 signatures.) Le citoyen Jean-Baptiste Guyot, à qui la na¬ tion avait accordé une pension viagère, en in¬ demnité de son ancien bénéfice, en fait remise en faveur des défenseurs de la patrie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Le maire de la commune de Rozet, départe¬ ment de l’Aisne, fait passer à la Convention le procès-verbal de la fête patriotique qui a été cé¬ lébrée dans cette commune le 30 brumaire. Cette pièce contient aussi la délibération prise par les citoyens des deux sexes de ne reconnaître d’au¬ tres fêtes que les jours de décades, d’autre culte que celui de la raison; et que l’argenterie qui servait à la superstition sera portée à la Conven¬ tion nationale. La citoyenne Garnier a joint à cette offrande 8 marcs également d’argenterie, y compris un écu de 6 livres, une pièce de 15 sous et une de 12. La commune demande que son nom de Rozet-Saint-Albin soit changé en celui de Rozet-les-Menils. Mention honorable, insertion au « Bulletin » et renvoyé aux comités d’instruction publique et de division (2). Le ministre de l’intérieur écrit que le procureur général syndic du département du Calvados vient de lui donner avis qu’il a été procédé à la vente des biens de l’émigré Williamson, qui s’est élevée à la somme de 580,000 livres, quoique l’estima¬ tion n’en eût été faite que pour celle de 482,573 livres-insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre du ministre de V intérieur (4). Le ministre de l’intérieur, au citoyen Président de la Convention nationale. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 135. (2) Ibid. (3) Ibid. (4) Archives nationales, carton G 283, dossier 800.