20 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Soldats, nous vous parlerons le langage des camps. En déjouant les complots liberticides des conspirateurs du dedans, vous assurez notre bonheur et le vôtre. En combattant les ennemis de la République, nous assurons votre liberté et la nôtre. Qu’ils soient exterminés, ces modernes Catilina, qui vouloient asseoir leur autorité tirannique sur les bûchers de leur patrie et sur les cadavres de leurs concitoyens. Continuez de surveillance, pères de la patrie, et nous continuerons d’énergie. Pichard ( cape ), Caïus Gracchus Lafond (chef de bon), Lagrange ( cape ), Falleix ( cape de grenadiers), Limousin (adjdt -major), Magnant ( ss.-lieut ‘), Poitevin ( lieut '), Audounaud (sergent-major), Philippeau (ss. -lieut1) [et 41 autres signatures (de sergents, caporaux ou volontaires)]. g ’ [Le conseil gal, le c. de surveillance et la sté popul. de Vic-sur-Cère (1), à la Conv.; Vic-sur-Cère, 18 therm. II] (2) A la nouvelle de l’horrible conspiration que le nouveau Catilina et ses complices avoient ourdie, que vous avez déjouée et punie aussitôt par votre énergie, votre courage, et votre surveillance, nous nous sommes instantanément réunis. Un seul cri s’est fait entendre : Vive la Convention, vive la République indivisible, périssent les tyrans, les conspirateurs, et les traîtres! Nous nous empressons, citoyens repré-sentans, de vous féliciter de cette nouvelle victoire. Continués à vous montrer les dignes représentans d’un peuple libre, et comptés sur nos co[e]urs, nos bras, et nos vie[s], pour vous deffendre, vous venger, et maintenir la liberté, et l’égalité. Durieu (maire), Comblât, Pradelin, Bertrand (agent nat.), Mondot, autre Durieu, Chambon, Revel, Lassanche, Desprats, Escard, Bruel, Revel, Tournier, autre Desprats, Valette, Rabez, Chualz (présid. de la sté popul.), Bertrand jeune (secrét.) [et deux signatures illisibles]. h’ [Les administrateurs du directoire du distr. de Belley (3), à la Conv.; Belley, 17 mess, (sic) II] (4) Encor une fois, représentans d’un peuple libre, vous avez sçus sauver le vaisseau de la République. Il étoit d’autant plus en danger que le pilote adroit qui le conduisait au nauffrage y avait déjà presque toujours travaillé. Digne collaborateur des Brissots et des Pétions, il sçut des premiers les précipiter dans l’onde. (1) Cantal. (2) C 313, pl. 1250, p. 24. Mentionné par B‘n, 4 fruct. (1er suppl ). (3) Ain. (4) C 313, pl. 1250, p. 25. Mentionné par Bm , 1er fruct. (lersuppT). Lorsqu’il vit arriver le temps calme de la liberté, fin et astucieux, il paroissait ne tenir à rien et tenoit à tout. Eussiez-vous décrettés une loi simple et salutaire, il semblait qu’elle était portée à sa sanction, et partout Robespiere voulait perfectionner. Le décret du 18 floréal, que tout bon républicain n’avait jamais cessé d’avoir dans le coeur, avait paru son ouvrage, par la tournure qu’avoient donnés les apôtres dans les départe-mens. Partout, disoient-ils, Robespiere a forcé la Convention nationale et les Français a reconnaître l’Etre suprême. L’identifiant ensuitte à lui, ils colportoient jusque dans les chaumières sa banière teinte de sang avec cette inscription : sublime et unique Robespiere. Nous les avons vu dans nos districts, ces apôtres de Pit et de Cobourg, encencer et ne parler que de ce nouveau Catilina; il semblait, à les entendre, que les représentans d’un grand peuple avoient déposés à ses pieds les pouvoirs qui leur avoient été confiés et qu’ils n’étoient plus que les instruments de ce monstre. Représentans, les vrais amis de la République n’ont jamais été duppes de ces menées perfides, mais, vous le sçavez, il avait paralisé jusqu’aux Jacobins de Paris, et quiconque aurait osé prononcer un mot contre lui ou contre son parti, était aussitôt incarcéré. Ce qui vous frappera sans doute c’est que, de ces maisons où sont les ennemis de la République, Robespiere était porté aux nues. Chacun avait son adresse, chacun se disait son ami ou sa connaissance, et tous menaçoient les fonctionnaire publiques patriotes, de Robespiere. Vous avez rompus le fil de cette horrible conspiration. La tête du tyran et d’une partie de ses complices sont tombées. Grâce vous soit rendue, vous avez un droit de plus à notre reconnaissance. Restéz à vos postes, nous vous en conjurons, frapez du glaive de la loi cette faction sçélerate qui vouloit nous donner des maîtres. Fermes à celui qui nous est confié, nous vous jurons d’y être les fidelles sentinelles du peuple et les sévères instruments des loix. Vive la République! Vive la Convention nationale! Vive la montagne! Bonnet (agent nat.), André Massip, Dumaraz. [Le c. révolutionnaire d’Excideuil (1), à la Conv.; s.d. ] (2) Représentants, Vous vous êtes imposés le devoir d’établir la démocratie, chés une nation qui a longtemps languit dans les fers. C’est pour cela que vous venés de donner cette impulsion véhémente qui, en faisant tonber des testes coupables, comprime à la fois les passions de la cupidité, de l’intrigue et de l’enbition. Des ennemis du peuple, abusant de sa confiance, au sein même de la Convention, cherchoient à abatre le gouvernement, pour reigner sans doute avec (1) Dordogne. (2) C 313, pl. 1250, p. 26. Bin , 29 therm. (l�suppl1). SÉANCE DU 26 THERMIDOR AN II (13 AOÛT 1794) - N° 1 21 plus d’impunité; mais, debout devant les intriguants qui en avoint usurpé le caractère, vous n’avés pas perdu de vue que vous étiés la première assenblée d’hommes libres sur qui les regards des hommes sont fixés, et sur laquelle les nations fondent leurs espérances. Vous avés anéanti les chefs d’une conspiration, qui avoient ébranlé l’opinion de ceux qui travaillent peut-être encore à se faire un apuy de quelque nouvelle faction, pour échaper au fer de la loy dans le choc de ces mouvements liberticides. Cette nuit à jamais mémorable est une victoire pour les véritables amis du peuple. Elle acroît notre haine pour la tirannie, et notre amour pour la liberté. Hâtés-vous donc, législateurs, de diriger, contre ceux qui trameront encore la destruction de la République, les coups morteils (sic) avant qu’ils puissent se reconnoître. Inébranlables à votre poste, assurés nos sublimes destinées. Nous méritons cet honeur, et notre sang, prest à couler pour votre défense, vous tracera la route de l’immortalité. C’est donc à toy, montagne sainte, qui, par ton énergie, ta surveillance et fermeté, a sçu conjurer l’orage qui grondoit sur nos testes, que nous adressons nos voeux et nos demendes. Tu a frapé, avec la célérité de la foudre, des monstres qui, couverts du manteau du patriotisme, vouloient encore tiramniser, et, sur les débris de la République, élever un trône, qui, outrageant à la fois les droits de la nature et de l’humanité, nous auroit replongé dans un ancien esclavage. Tu n’a cessé de mériter la reconnoissence de la nation entière. Reçois celle du comité révolutionaire d’Excideuil, qui te jure de n’embrasser aucun parti que celuy de la Convention, seul point de raliment. Vive la République! Vive la Convention! Durepaire, Olive Rey, D’ainy, Pouquet, Pichon, Digrafias, Ravino fils aîné ( présid .), Merlhiot aîné ( secrét .). y [Le conseil gal de la comm. d’Omans (1), à la Conv.; Omans, 19 therm. II] (2) Citoyens représentans, Tous les bons Français applaudissent et admirent la sagesse, la fermeté et l’énergie que vous avés montré dans le combat que vous avés soutenu contre la conspiration des Robespierre, Saint-Just, Couthon, Le Bas et complices. Le glaive de la loi les a frapé; ils ne sont plus. Vous avés bien mérité, vous avés sauvé, et la patrie et la liberté. Périssent, de même, tous les tirans, tous les traîtres et ambitieux, enfin tous ceux qui oseront porter atteinte à la liberté. Notre surveillance saura déjouer leurs complots. Continués, représentans, à veiller sur le vaisseau de cette liberté qui nous est si chère. Vous serés toujours notre point de raliement, et nous, vos défenseurs. (1) Doubs. (21 C 313, pl. 1250, p. 27. Mentionné par bm , 4 fruct. (1er suppl ). Les membres composans le conseil général de la commune d’Ornans : Colard (maire), Gar mond (off. mun.), Teste (notable), Oudot (off. mun.), G. Combette (off. mun.), jean Denasta (notable), Glynessot (off. mun.), Roland (off. mun.), P. Cuenot (notable), Goussang (off. mun.), Cayeron (off. mun.), G. Cueno, Colard (notable), Gressot (notable), Juste Venon (notable), Tissandier (agent nat.), autre Colard. k’ [Les administrateurs du distr. d’Omans, à la Conv.; Omans, 17 therm. II] (1) Recevéz nos félicitations sur l’énergie que vous avéz déployée dans le dernier genre de conspiration ourdie contre la liberté, et sur le prompt suplice des infâmes conjurés. La postérité aura peine à croire leurs forfaits, elle en frémira d’horreur, comm’elle sera pénétrée d’admiration de l’intrépide contenance des représentants d’un peuple libre qui, par leur vigueur et leur fermeté, ont sauvé la patrie. Nous renouvelions notre inviolable attachement à la République, à la Convention nationale, au gouvernement révolutionaire convenable à l’affermissement de la liberté et à la prompte destruction des ennemis du bonheur du peuple. Nous veillerons sans cesse pour l’exécution de vos sages décrets, et nous ne survivrons jamais à la perte de la liberté. Boulez, Gouyot, Grandsaigues, Regnaud, Pasteur, Mouroz, Nuolaz, Vasse Guillaume, Maire (secrét.). r [Les administrateurs et l’agent nat. du distr. de Melle (2), à la Conv.; Melle, 17 therm. II] (3) C’est au moment où l’échaffaud fume encore du sang impur du nouveau tyran et des scélérats ses complices, que nous élevons vers vous, dignes représentants d’un peuple libre, notre voix reconnaissante pour vous remercier d’avoir encore une fois sauvé la patrie. C’en était fait pour jamais de la liberté, si les principes que vous avés proffessés, si l’énergie et la fermeté que vous avés déployées dans cette crise périlleuse n’eussent, avec la célérité de la foudre, terrassé l’infame Robespierre et les monstres féroces, qui, sous l’hypocrite manteau du patriotisme, s’efforçaient de l’anéantir pour exercer, sur ses débris, la plus horrible tyrannie. Avec quel insolent orgeuil ce hardi conspirateur se déclarait ouvertement le protecteur et l’ami de toutes les vertus! Lui, l’ami des vertus! il ne fut jamais que celui du crime. Mais oublions, s’il se peut, ce traître et ses forfaits. La postérité, dans son jugement équitable, ne se rapellera son nom qu’avec horreur, tandis que, (1) C 313, pl. 1250, p. 28. (2) Deux-Sèvres. (3) C 313, pl. 1250, p. 29. Mentionné par Bln , 4 fruct. (1er suppl1).