[Convention nationale.! ARCHIVES PARLEMENTAIRES. M," nivôae , an U 101 I 21 décembre 1793 d'après un document des Archives natio¬ nales (1). Les sections de Paris, à la Convention nationale. « Législateurs, « Le penchant irrésistible que les hommes ont toujours montré pour le merveilleux, la crédu¬ lité, compagne inséparable de l’ignorance, basè-sent dès l’origine du monde le crédit et les succès du charlatanisme religieux. Nouveau Protée, il sut prendre toutes les formes et faire jusqu’à nos jours presque autant de dupes qu’il exista de mortels. En vain la raison essaya-t-elle par intervalle de se faire entendre, l’habitude et le préjugé parlaient seuls, ils furent écoutés. k II était réservé à la nation française d’étouf¬ fer enfin leurs cris impérieux, de prêter enfin l’oreille à la voix trop longtemps méconnue de l’éternelle vérité. Déjà les gibecières et tous les riches instruments du pieux escamotage se transforment en lingots, en armes, en vête¬ ments, bientôt les jongleurs sacrés le seront eu soldats ou du moins en bons chefs de familles; c’est un grand pas de fait sans doute, mais il est loin de suffire. « Non, ce n’est point assez d’avoir renversé toutes les idoles, brisé tous les hochets de la superstition. Si vous ne voulez pas qu’ils repa¬ raissent au premier instant, hâtez-vous de répandre sur tous les points de la République les lumières de la saine morale de la vraie philoso¬ phie. « Législateurs, gardez-vous bien de juger la France entière d’après cette heureuse cité. Sous le chaume existent encore des heures chré¬ tiennes, des vies de saints, Mathieu Lansberg et Nostradamus; sous le chaume on lit encore avi¬ dement ces œuvres du mensonge et de l’impos¬ ture; sous le chaume on croit encore aux mi¬ racles, aux revenants, aux sorciers et de l’erreur au fanatisme il n’v a qu’un pas aussi court que facile à franchir. « S’il ne vous est pas encore possible d’orga¬ niser l’instruction publique que de toutes parts on vous demande à grands cris, saisissez du moins toutes les occasions qui se présentent d’éclairer nos frères de la campagne. Le discours qui a été prononcé à votre tribune par Fabre d’Églantine est bien propre à déraciner la pré¬ vention, à détruire le charme qui les attache encore à nos vieux almanachs. Peut-être offre-t-il peu de profondeur, peut-être a-t-il besoin d’être mis dans un langage plus à la portée du commun des lecteurs. Fabre parlait aux repré¬ sentants du peuple, Fabre saura se rendre intel¬ ligible à tous les républicains. Ordonnez donc que ce discours vraiment précieux soit annexé au nouveau calendrier, que nul imprimeur, nul libraire ne puisse vendre l’un sans l’autre. Cet ouvrage régénérateur sera bientôt dans toutes les mains, nous le méditerons à l’envi les jours de repos, bientôt il effacera de nos cœurs jusqu’à la dernière trace du monstrueux bigotisme, il les préparera à recevoir les grands principes qui, désormais, doivent nous guider dans la carrière suivante : « Renvoyé au comité d’instruction publique, 2e année républicaine. » (I) Archives nationales, carton F17 1008', dos¬ sier 1392. sociale et si quelque faux prophète ose, à l’ave' nir, essayer de nouvelles fables, il ne recueillera de son audace que la honte et le mépris. (Suivent 11 signatures.) « La trèà grande maiorité des sections a adhéré. Adresse de la SocyjTV Populaire de Rodez (i)'/ . *• ' / Compte rendu du Bulletin de la Convinliqn,{ 2.) a § • � • * La Société populaire de Rodez, départyaaeqt-de l’Aveyron, félicite la Convention sur ‘les mesures qu’elle a prises, notamment depuis le’ 31 mai dernier (vieux style), pour le salut de la République. Elle renouvelle son invitation de rester à son poste jusqu’à la paix. III. Adresse des citoyens du canton de Blet-terans (Jura) (3). Compte rendu du Bulletin de la Convention (4) Les citoyens du canton de Bletterans, district de Lons-le-Saunier, département du Jura, ont accepté à l’unanimité la Constitution et applau¬ dissent à la conduite ferme et soutenue de la Convention et à tous ses travaux. IV. Adresse de la Société des sans-culottes de Sap (Orne) (5). Compte rendu du Bulletin de la Convention (6). La Société des sans-culottes de Sap, district de Laigle, département de l’Orne, prie la Con¬ vention de rester à son poste pour parachever le grand œuvre de la Révolution et consolider la liberté. « Vous avez, dit-elle, la foudre de la raison : écrasez les préjugés; faites disparaître les prêtres, nos plus cruels ennemis; accélérez l’instruction publique, et en ordonnant de brûler (1) L’adresse de la Société populaire de Rodez n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 1er nivôse; mais on en trouve un extrait dans le Bulletin de la Convention de cotte séance. (2) Premier supplément au Bulletin de la Conven¬ tion du 1er jour de la lrc décade du 4e mois de l’an II (samedi 20 décembre 1793). (3) L’adresse des citoyens du canton de Blette¬ rans n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 1er nivôse; mais on en trouve un extrait dans le Bulletin de la Convention de cette séance. (4) Second supplément au Bulletin de la Conven¬ tion nationale du 1er nivôse an II (s.imedi 21 dé¬ cembre 1793). (5) L’adresse des sans-culottes de Sap n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 1er ni-vôte an II; mais on en trouve un extrait dans le Bullelin de la Convention de cette séance. (6) Second supplément au Bullelin de la Conven¬ tion du 1er nivôse an II (samedi 21 décembre 1793), 102 [Convention nationale . ] loua les ci-devant catéchismes, faites que, jus¬ qu’au nom même en soit ignoré, que le peuple ne croie plus que du pain soit un Dieu; que tous les tabernacles deviennent les arches d’alliance de la patrie et soient le dépôt degr Droits sacrés de l’homme. Frappez! frappez J’ D’hydre est à l’extrémité. Que tous les signes - honteux de l’ignorance et du f an at initié-.disparaissent, et que les bustes des grands'heftiines soient doré¬ navant nos reliques; •Tctiriôaetioiis, notre morale; leurs vertus, notre" exemple, et leur amour brûlant pour, lj,\patïie, nos passions et notre devoir. » . *> ; ' '* • Mention honorable. ; ‘ v Liste des prêtres qui ont abandonné LEURS FONCTIONS ECCLÉSIASTIQUES (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Liste des prêtres qui, reconnaissant les erreurs du fanoMsme, ont renoncé aux fondions ecclésias¬ tiques et sacerdotales, et ont déposé leurs lettres de prêtrise au secrétariat de la commune de La Fère, ‘district de Chauny, département de l'Aisne, dans le courant du mois de brumaire, 2e année républicaine. Les citoyens, Dié, ex-chanoine du ci-devant Saint-Montain, à La Fère, marié. Lavise, ex-chanoine du même Saint-Montain et professeur du ci-devant collège de La Fère, marié. Barbier, aussi, ex-chanoine du même Saint-Montain. Cappeaux, idem. Lefebvre, idem. Brunelle, idem, marié. Cudoux, idem, marié. Mignaux, idem. Licent, curé de La Fère. André, vicaire de La Fère. Doyen, ex-chauoine de Guise. Thomas, curé de Charmes. Mignot, ex-religieux de Saint-Louis de La Fère. Leclerc, curé d’Hannappe. Duroyer-Bournonville, ex-chanoine de Saint-Furay de Péronne. De toutes ces lettres et titres de prêtrise, il en sera fait un autodafé, avec le reste des titres de féodalité déposés au secrétariat de cette com¬ mune, le jour de la fête de la raison qui doit avoir lieu au premier jour. (1) La liste de ces prêtres n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 1er nivôse an II; mais elle est insérée dans le Bulletin de la Conven¬ tion de cette 6éanee. - (2) Second supplément au Bulletin de la Conven¬ tion du 1er nivôse an II (samedi 21 décembre 1793). i ,T mvô6e an ïi 21 décembre 1793 VI. Fabre d’Églantine est adjoint au comité d’instruction publique (I). Compte rendu du Mercure universel (2). La Convention nationale décrète que le ci-citoyen Fabre d’Églantine est adjoint au comité d’instruction publique. VU Don patriotique de la société républicaine de chateau-Salins (3). Compte rendu du Mercure universel (4). La Société républicaine de Château-Salins écrit qu’elle a envoyé à Nancy 500 marcs d’ar¬ genterie et plusieurs milliers de cuivre et de fer. « Certains prêtres, dit-elle, font des imprimés pour rétrograder l’esprit public; mais nous les surveillons. Purgez l’intérieur de tous les faux patriotes, comme l’a fait ici le citoyen Faure, représentant du peuple, et le calme renaît. » Mention honorable. 4AVE\i: .V 1 à la séance de la Convention nationale du Ie1' nivôse un II au matin. (Samedi 31 dé¬ cembre 1903 ) Compte rendu, par divers journaux, de l’admission à la barre des citoyens de Commune-AITranchie qui viennent pré¬ senter à la Convention les restes de Cliaiicr (5). (1) L’adjonction de Fabre-d’Eglantine au comité d’instruction publique n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du l*r nivôse an II; mais il y est lait allusion dans le compte rendu de cette séance publiée par le Mercure universel. (2) Mercure universel [2 nivôse an II (dimanche 22 décembre 1793), t. 35, p. 28, col. 1]. (3) Le don patriotique de la Société républicaine de Château-Salins n’est pas mentionné au procès-verbal de la séance du 1er nivôse an II; mais il y est fait allusion dans le compte rendu de cette séance publié par le Mercure universel. (4) Mercure universel [2 nivôse an II (dimanche 22 décembre 1793), t. 35, p. 29, col. 1]. D’autre part, le second supplément au Bulletin de ta Convention du 3 nivôse (lundi 23 décembre 1793) rend compte du don patriotique du district de Château-Salins dans les termes suivants : « Le directoire et le procureur syndic du district de Château-Salins informent la Convention qu’ils ont envoyé à Nancy plus de 500 marcs d’argenterie et qu’un envoi plus considérable va succéder. « Nous avons, disent-ils, plusieurs milliers de cuivre et beaucoup de fer; quelques communes ont trans¬ formé leurs églises en temples de la Raison; certains prêtres intriguent pour faire rétrograder l’esprit public et calomnier les républicains qui le pro¬ pagent; mais leur crédit est faible et nous les sur¬ veillons. » (5) Voy. ci-dessus, même séance, p. 75 le compte rendu de l’admission à la barre des citoyens de Com¬ mune-Affranchie, d’après le Moniteur. ARCHIVÉS PARLEMENTAIRES, j