342 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 27 La commission de l’organisation et du mouvement des armées de terre transmet copie du procès-verbal d’exécution du jugement rendu par la commission militaire établie à Douay, contre Joseph Duranel, condamné à la peine de mort pour fait d’émigration. Insertion au bulletin et renvoi au comité de sûreté générale (1). 28 La société populaire de Bastide-des-Jourdans, département de Vaucluse, annonce à la Convention nationale que les principes de la philosophie font des progrès dans la commune; qu’elle a dédié à la Raison les temples qui y servoient au culte catholique; que les prêtres de cette commune ont abdiqué leurs fonctions; que l’argenterie qui servoit au culte a été remise aux administrateurs du district d’Apt pour être envoyée à la monnoie, et qu’un atelier de salpêtre est en activité dans cette petite commune. Elle demande la punition de tous les coupables, félicite la Convention sur ses travaux, promet de les seconder, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce que tous nos ennemis soient terrassés et le gouvernement républicain affermi. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Bastide-des-Jourdans, 12 flor. II] (3) . « Citoyens législateurs, Les français libres ont juré d’exterminer tous leurs ennemis; ils ont fondé ce serment auguste sur votre zèle intrépide, et tous ensemble, ne faisant qu’un corps pour parvenir au but. Vous souhaitez que le peuple qui vous doit sa liberté fasse son étude de la raison en renonçant à la fourberie. Nous sommes parfaitement dans vos principes; le fanatisme est anéanti dans notre commune, et le temple qui avait servi longtemps aux mensonges est enfin dédié à la raison. Les peuples libres préfèrent la vérité aux mensonges, se pressent d’aller apprendre son vrai bonheur, le préfèrent volontiers aux vaines chimères de ce ci devant perturbateur de clergé. L’argenterie servant à la vanité de nos prêtres qui ont renoncé pour toujours à [leurs] fonctions, a passé entre les mains de nos administrateurs pour vous les faire parvenir, afin que ces vases, ci devant sacrés, afin qu’ils soient métamorphosés en pièces monétiques pour servir au grand usage de la liberté. Vous avez demandé des ateliers de salpêtre, nous avons dirigé votre demande avec le plus grand empressement; un atelier est en activité dans notre petite commune; nous aurons soin (1) P.V., XXXIX, 41. Bin, 19 prair. (2) P.V., XXXIX, 41. Bin, 25 prair. (2e suppl1) et 26 prair. (2e suppP). (3) C 306, pl. 1161, p. 10. de faire accélérer le travail, et cet atelier ne finira que lorsque nous ne trouverons plus de terre à extraire et que tous nos ennemis soient vaincus; nous [sommes] très persuadés que nous n’avons rien d’impossible tant que vous êtes à notre tête; un peuple libre vous a choisi pour maintenir ses droits, il vous invite à ne jamais douter de nos pouvoirs; que le bien public vous anime et les républicains seconderont vos efforts; veuillez bien recevoir nos félicitations sur vos magnanissimes travaux et continuez les, dignes Législateurs intrépides montagnards; hâtez la punition de tous les coupables; démasquez tous les faux patriotes, comme ceux qui pourraient encore se trouver parmi vous, ayant tracé votre perte et celle de tous les amis de la liberté; vomissez tous ces abominables et leurs complices, et faites que les uns et les autres tombent sous le glaive de la loi. Nous coopérerons toujours avec la plus grande ardeur à vous seconder. Nous vous invitons à rester à votre poste jusqu’à ce que tous vos ennemis soient terrassés et forcés de reconnaître le gouvernement républicain universel, qui seul peut faire le bonheur de tous les peuples de l’Univers. S. et F. ». Vive la Montagne ! » Lieutaud (présid.), Planchu (secret.), Rome. 29 La société populaire de Cadalen, district de Gaillac, département du Tarn, écrit qu’établie depuis 1789, elle n’a jamais dévié des vrais principes révolutionnaires; que cette commune a été des premières à consacrer un temple à la Raison sur les débris de celui du fanatisme et du mensonge, et qu’elle vient de faire passer au district 23 marcs 6 onces 3 grains d’argenterie provenant du ci-devant culte. Elle félicite la Convention d’avoir encore une fois sauvé la patrie en déjouant les nouvelles conspirations et faisant périr ses auteurs, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Cadalen , s.d .] (2). « Citoyens représentants, Les besoins de la patrie ont toujours été l’objet de notre sollicitude, notre canton pauvre en général, n’a pu lui faire don que des preuves de son amour pour le bonheur public, sa société populaire, rustique, montagnarde, établie depuis 1789 a suivi la révolution avec toutes les vertus constitutionnelles jointes à un civisme sans tache, sans le faire valoir. Nos cœurs ont prévu les nécessités de nos frères d’armes, nous n’avions point de sacrifices à faire, qui dit sacrifice dit involontaire. La patience jointe à la fermeté nous ont rendus vainqueurs du fanatisme; nos braves laboureurs, en abjurant la superstition conservent (1) P.V., XXXIX, 41. B‘", 25 prair. (2e suppl4) et 26 prair. (2e suppl4). (2) C 305, pl. 1138, p. 5. 342 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 27 La commission de l’organisation et du mouvement des armées de terre transmet copie du procès-verbal d’exécution du jugement rendu par la commission militaire établie à Douay, contre Joseph Duranel, condamné à la peine de mort pour fait d’émigration. Insertion au bulletin et renvoi au comité de sûreté générale (1). 28 La société populaire de Bastide-des-Jourdans, département de Vaucluse, annonce à la Convention nationale que les principes de la philosophie font des progrès dans la commune; qu’elle a dédié à la Raison les temples qui y servoient au culte catholique; que les prêtres de cette commune ont abdiqué leurs fonctions; que l’argenterie qui servoit au culte a été remise aux administrateurs du district d’Apt pour être envoyée à la monnoie, et qu’un atelier de salpêtre est en activité dans cette petite commune. Elle demande la punition de tous les coupables, félicite la Convention sur ses travaux, promet de les seconder, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce que tous nos ennemis soient terrassés et le gouvernement républicain affermi. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Bastide-des-Jourdans, 12 flor. II] (3) . « Citoyens législateurs, Les français libres ont juré d’exterminer tous leurs ennemis; ils ont fondé ce serment auguste sur votre zèle intrépide, et tous ensemble, ne faisant qu’un corps pour parvenir au but. Vous souhaitez que le peuple qui vous doit sa liberté fasse son étude de la raison en renonçant à la fourberie. Nous sommes parfaitement dans vos principes; le fanatisme est anéanti dans notre commune, et le temple qui avait servi longtemps aux mensonges est enfin dédié à la raison. Les peuples libres préfèrent la vérité aux mensonges, se pressent d’aller apprendre son vrai bonheur, le préfèrent volontiers aux vaines chimères de ce ci devant perturbateur de clergé. L’argenterie servant à la vanité de nos prêtres qui ont renoncé pour toujours à [leurs] fonctions, a passé entre les mains de nos administrateurs pour vous les faire parvenir, afin que ces vases, ci devant sacrés, afin qu’ils soient métamorphosés en pièces monétiques pour servir au grand usage de la liberté. Vous avez demandé des ateliers de salpêtre, nous avons dirigé votre demande avec le plus grand empressement; un atelier est en activité dans notre petite commune; nous aurons soin (1) P.V., XXXIX, 41. Bin, 19 prair. (2) P.V., XXXIX, 41. Bin, 25 prair. (2e suppl1) et 26 prair. (2e suppP). (3) C 306, pl. 1161, p. 10. de faire accélérer le travail, et cet atelier ne finira que lorsque nous ne trouverons plus de terre à extraire et que tous nos ennemis soient vaincus; nous [sommes] très persuadés que nous n’avons rien d’impossible tant que vous êtes à notre tête; un peuple libre vous a choisi pour maintenir ses droits, il vous invite à ne jamais douter de nos pouvoirs; que le bien public vous anime et les républicains seconderont vos efforts; veuillez bien recevoir nos félicitations sur vos magnanissimes travaux et continuez les, dignes Législateurs intrépides montagnards; hâtez la punition de tous les coupables; démasquez tous les faux patriotes, comme ceux qui pourraient encore se trouver parmi vous, ayant tracé votre perte et celle de tous les amis de la liberté; vomissez tous ces abominables et leurs complices, et faites que les uns et les autres tombent sous le glaive de la loi. Nous coopérerons toujours avec la plus grande ardeur à vous seconder. Nous vous invitons à rester à votre poste jusqu’à ce que tous vos ennemis soient terrassés et forcés de reconnaître le gouvernement républicain universel, qui seul peut faire le bonheur de tous les peuples de l’Univers. S. et F. ». Vive la Montagne ! » Lieutaud (présid.), Planchu (secret.), Rome. 29 La société populaire de Cadalen, district de Gaillac, département du Tarn, écrit qu’établie depuis 1789, elle n’a jamais dévié des vrais principes révolutionnaires; que cette commune a été des premières à consacrer un temple à la Raison sur les débris de celui du fanatisme et du mensonge, et qu’elle vient de faire passer au district 23 marcs 6 onces 3 grains d’argenterie provenant du ci-devant culte. Elle félicite la Convention d’avoir encore une fois sauvé la patrie en déjouant les nouvelles conspirations et faisant périr ses auteurs, et l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Cadalen , s.d .] (2). « Citoyens représentants, Les besoins de la patrie ont toujours été l’objet de notre sollicitude, notre canton pauvre en général, n’a pu lui faire don que des preuves de son amour pour le bonheur public, sa société populaire, rustique, montagnarde, établie depuis 1789 a suivi la révolution avec toutes les vertus constitutionnelles jointes à un civisme sans tache, sans le faire valoir. Nos cœurs ont prévu les nécessités de nos frères d’armes, nous n’avions point de sacrifices à faire, qui dit sacrifice dit involontaire. La patience jointe à la fermeté nous ont rendus vainqueurs du fanatisme; nos braves laboureurs, en abjurant la superstition conservent (1) P.V., XXXIX, 41. B‘", 25 prair. (2e suppl4) et 26 prair. (2e suppl4). (2) C 305, pl. 1138, p. 5. SÉANCE DU 17 PRAIRIAL AN II (5 JUIN 1794) - Nos 30 A 33 343 dans leurs âmes cet hommage souverain qui n’est dû qu’à l’auteur de la nature; c’est dans son sein qu’elle puise pour s’élever à la hauteur de la révolution la raison qui par la dédicace de son temple a fait tomber le voile épais de l’erreur et du mensonge. Nous venons de faire passer au district pour remettre au pied de cette montagne régénératrice 23 marcs 6 - 3 - d’argenterie autrefois sacrée, et précieuse dans ce moment. Puis quand passant au creuset national elle va servir, dirigée par vos mains, à lancer la foudre qui va terrasser les tyrans et leurs vils esclaves. Nous vous félicitons, Citoyens représentons d’avoir sauvé derechef la République en dévoilant les noirs complots de ses ennemis; notre sang est là toujours prêt à couler pour vous maintenir, jusqu’à l’entier anéantissement du despotisme, au poste où notre vœu vous a placés. Vive la République, vive la Convention, vive la Montagne ! Salut, union, estime, amitié et fraternité ». Pezet ( présid .), Cahour (vice-présid.) , Cahusac [et 8 signatures illisibles]. 30 L’agent national du district d’Amay-sur-Ar-roux, département de la Côte-d’Or, écrit qu’un domaine de l’émigré Damoiseau, situé dans la commune de Meulay, estimé 49,691 livres, s’est vendu, divisé en 61 lots : 232,930 liv. Insertion au bulletin et renvoi au comité des domaines nationaux (1). 31 La société populaire de Montfort, département du Gers, félicite la Convention nationale sur ses glorieux travaux, et lui annonce qu’elle offre à la patrie un cavalier monté et équipé. Elle termine par dire que les comités de salut public et de sûreté générale ont toute sa confiance, et invite la Convention nationale à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Montfort, 10 flor. II] (3). « Législateurs, La société montagnarde de Montfort ne sait pas faire des phrases, mais elle parle le simple langage de la vérité. Toujours emportée par l’amour sacré de la patrie, soutenue par votre énergie, elle vous félicite de vos glorieux travaux. Elle offre un cavalier monté et équipé à la République, son bras va combattre les tyrans, il reviendra victorieux ! ou s’il périt, sa mort ne s’effacera jamais de nos cœurs pourvu qu’avant son dernier soupir il voit celui d’un esclave. (1) P.V., XXXIX, 41. Btn, 22 prair. (1er suppl‘); M.U., XL, 283. (2) P.V., XXXIX, 42. B