336 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Citoyens représentans, Dans la lutte des vertus et des vices, les républicains ne peuvent hésiter ; la Convention, digne du mandat qu’elle a reçu du peuple, veut la justice et l’humanité et quelques scélérats disséminés dans la République, encore teints du sang qu’ils ont fait couler, vous demandent audacieusement de perpétuer la terreur et la mort. Non, citoyens représentans, la confiance est rétablie dans tous les coeurs vraiment patriotes, vous ne la détruirez pas ; la justice régnera ; le gouvernement révolutionnaire marchera; les aristocrates, les buveurs de sang, les intrigans dominateurs seront anéantis, et le peuple français jouira enfin des bienfaits d’une révolution qui doit s’achever, non par de nouvelles proscriptions, mais par la punition prompte et sévère des hommes qui entravent vos vues sages et bienfaisantes. Ne croyez pas que le voeu du peuple soit exprimé par quelques adresses, la plupart mendiées, qui vous parviennent, et qui provoquent des mesures révoltantes que vous ne sauriez adopter ; des coupables, tremblant devant le glaive de la loi déjçt levé sur leurs têtes, sont les seuls auteurs de ces écrits infâmes que la masse entière des bons citoyens réprouve. Les républicains de Tonneins doivent un désavoeu formel aux principes sanguinaires d’une adresse du comité révolutionnaire de leur commune; les papiers publics en ont déjà fait justice, et il n’est pas un vrai patriote qui n’ait été indigné de cette production monstrueuse. Courage, énergie, constance, braves et fidèles représentans ; que les cris de quelques forcenés ne vous arrêtent pas; établissez solidement le règne des lois révolutionnaires jusqu’à la paix, et celui de la justice pour toujours. Suivent quatre pages de signatures. b [La société populaire de Boulieu à la Convention nationale, le 10 vendémiaire an III ] (7) Liberté, Egalité ou la mort. Citoyens Représentants La société populaire de Boullieu n’est qu’un point imperceptible dans la République, elle a cependant le droit d’enoncer son opinion, elle ne variera pas dans ses principes, elle a jurée de mourir plutôt que de perdre la liberté, l’égalité; elle a applaudit aux démarchés sages et vigoureuses qu’a prises la Convention pour faire disparaitre de la terre de la liberté les tirans qui se trouvaient dans son sein et autour d’elle ; elle applaudit encore a sa conduite sage qu’elle tient dans ce moment; ce n’est pas la terreur qui forme des Républicains, c’est des loix sages ; elle croit que l’on ne peut etre réellement libre (7) C 325, pl. 1409, p. 11. Bull, 20 brum. que sous l’empire de la loi, qu’un vrai républicain ne doit obéir qu’a elle seule; qu’en conséquence tous ceux qui contrarient la Convention nationalle et qui ne se soumettent pas a ses decrêts sont des pertubateurs du bonheur général, les vrais ennemis de la liberté, de l’égalité ; elle engage ses Représentants a tenir la main a l’execution des decrets de la Convention, a faire punir sévèrement tous ceux qui voudraient les eluder et de regarder tous les individus de la Republique qui les suivent exactement comme ses freres ; enfin la société populaire de Boulieu promet et jure de ne jamais se séparer de la Convention, de mourir pour la deffendre contre tous les intriguants et ambitieux, elle fait les voeux les plus vifs pour le bonheur général. Arretté dans sa séance publique du dixième vendémiaire troisième année de la Republique française une et indivisible et ont les president et secrétaires signés. Salut et fraternité. Vive la République, vive la Convention. Beauvoir, président, Desfrançais, Arnal, secrétaires et 23 autres signatures. c [La société populaire d’Allauch à la Convention nationale, le 12 vendémiaire an HT] (8) Répresentants Si vous vouléz découvrir la vérité ne la cherchés pas dans ces adresses bannales et mensongères dont la fabrique est peut être à Paris et qui se repetent en écho de commune en commune. C’est dans les campagnes que vous connoitrés l’opinion publique. C’est là que le simple instinct revolutionaire et le seul bon sens patriotique nous garantissent de l’in-fluance de tous les charlatans politiques. On crie à la persécution des patriotes, au reveil de l’aristocratie et du modérantisme... Les hommes qui sous nos yeux poussent ce cri de guerre sont des scélérats gorgés de pillage et de crime et qui craignent qu’on ne leur demande compte de leur conduite ; ils invoquent le régné de la terreur, parce que leurs crimes appellent d’autres crimes, ils voudroient convertir en tombeaux ces affreuses prisons, ou ils ont entassés leurs victimes de peur que leurs voix menaçante ne les accuse au grand jour. Dans le moment ou l’on se disposoit a assassiner la représentation nationale à marseille, des émissaires vinrent a allauch pour nous faire prendre les armes en criant à la persécution des patriotes. Nous nous insurgeâmes comme ils le desiroient mais ce fut pour defendre la Représentation nationale et les impudents émissaires furent arretés ; il ne faut qu’etre sensible a son propre interet pour convenir que la Convention nationale est le centre de toutes nos (8) C 325, pl. 1409, p. 10. Bull., 14 brum.