ARCHIVES PARLEMENTAIRES REPUBLIQUE FRANÇAISE CONVENTION NATIONALE Séance du 8 brumaire l’an II de la République française, une et indivisible. (29 octobre 1793) La séance est ouverte à 10 heures et demie. Un secrétaire lit le procès-verbal du 1er bru¬ maire, présent mois : la rédaction en est adop¬ tée (1). U a été fait lecture d’une adresse des corps constitués, comité révolutionnaire et Société po¬ pulaire de Castres, et du conseil du département du Tarn, ensemble de la délibération et arrêté de cette administration, qui a arrêté qu’il sera levé un bataillon appelé le Vengeur , pour marcher contre Toulon venger l’assassinat de Beauvais, représentant du peuple. Un membre fait l’analyse de l’énergie et de l’activité qu’a montrée, depuis 1789 jusqu’à ce jour, cette administration, secondée par les pa¬ triotes, pour comprimer l’aristocratie et le fana¬ tisme, et étouffer dans leur source les insurrec¬ tions contre-révolutionnaires qui ont éclaté dans ce département, l’un de ceux qui a été le plus me¬ nacé de la guerre civile. Il rappelle à la Conven¬ tion la lettre de cette administration contre celle des Bouches-du-Rhône, son adresse à la Conven¬ tion contre le fédéralisme, et son invitation de rester à son poste, ferme sur la Montagne, jus¬ qu’à ce que la patrie soit sauvée. Il rappelle le dévouement des patriotes de ce département, qui, (1) Procès-verbaux de la Convention , t. 24, p. 182. Iré SÉRIE. T. LXXVIII, quoique le plus faible en population, Acompte 10,000 combattants aux frontières; il peint cet élan de patriotisme qu’ont manifesté cette admi¬ nistration, les corps constitués, le comité révo¬ lutionnaire, la Société populaire, à la nouvelle de l’assassinat de Beauvais, représentant du peuple. La Convention décrète la mention honorable et l’insertion au « Bulletin » (1). Suivent ces diverses 'pièces : Le conseil du département du Tarn, à la Convention nationale (2). « Castres, le 28e jour du 1er mois de l’an II de la République française une et indivisible. « Représentants du peuple, « Les Français se montrent dignes de la liberté, nos vœux sont comblés, la République est sau¬ vée. « La levée en masse s’opère dans ce départe¬ ment avec une incroyable facilité. Nos batail¬ lons sont presque aussitôt formés que requis, et ceux qui sont partis à peine depuis trois dé¬ cades ont déjà fait sentir aux automates espa¬ gnols la force de leurs piques républicaines. « Nos braves ne souffriront ni la faim, ni les injures de l’air, car nous travaillons sans relâche à leur habillement, et presque toutes les com¬ munes font suivre des subsistances pour leur nourriture. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24,* p. 182* (2) Archives nationales, carton G 278, dossier 748. 1