198 [Convention nationale.} ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j » *“93 soupçon, accuse-moi la réception du petit paquet que je te fais passer par la messagerie de Dour-dan. « Citoyen représentant, reçois les embrassades de tes citoyens. « Desmarres; Iroquet, 'procureur. « Gometz-la-Ville, par Orsay, département de Seine-e-tOise, 2e décadi de brumaire, 2e an¬ née républicaine. » III. Adresse de la commune de Dugny. « Citoyens représentants (1), « Députés de la commune de Dugny, district de Franciade, nous vous apportons ce que nous avions réservé pour le service du culte catho¬ lique. « Eclairés par les discours vraiment patrio¬ tiques du citoyen Duleau, notre ci-devant curé, nous nous réunissons aux vœux de la majorité de la République et nous ne voulons plus reconnaître d’autre culte que celui de la liberté, de la raison et de l’humanité. « Les citoyens Duleau, curé, et Beaucamp, ex-religieux bénédictin, ayant renoncé à leur ministère, nous ont remis leurs lettres de prê¬ trise : nous vous les déposons. « Nous vous apportons aussi la croix de Saint-Louis du citoyen Duchilleau, qu’il nous a dépo¬ sée dans son temps, conformément à la loi. « Législateurs, la renommée s’avance, et d’une main, annonçant à l’univers vos longs et pénibles travaux, de l’autre elle ornera vos têtes de la conronne civique, seule récom¬ pense digne de vous. » IV. Extrait du procès-verbal dm comité de surveillance révolutionnaire de la commune de Belleviïle, district de Franciade, département de Paris. en date du 22 brumaire. Van II de la Répu-blique irançaise, une et indivisible (2). Le comité de surveillance saisit avec empres¬ sement l’offrande que la commune de Belleviïle vient faire à la Convention nationale, des ho¬ chets inventés parla superstition et le fanatisme. Le comité de surveillance joint à toutes ces mascarades, celles qu’il a saisies dans une maison située à Ménilmontant, et occupée ci-devant par Miranda, Savoir : Une chasuble de damas de trois couleurs bordée d’un galon de franges d’or; une étole, idem; un manipule; la soutane de taffetas noir; une aube de mousseline; un couvre-calice; la bourse avec de petits linges; trois lavabos; deux missels; trois tableaux contenant l’épitrc, le credo et l’évangile Saint-Jean; un Christ d’ivoire, quatre fleurs de lys en cuivre et deux chandeliers à bras en cuivre doré. Pour copie conforme au registre du comité de surveillance révolutionnaire de Belleviïle, ce 24 brumaire, l’an deuxième de la République française, une et indivisible. Delime; Louvain; Huet, secrétaire ; L. Mil-cent, secrétaire greffier. Extrait du registre des délibérations de la muni¬ cipalité de Belleviïle, district de Franciade, et département de Paris (1). Du vingt -troisième brumaire de l’an second de la République, une et indivisible. Le corps municipal et le conseil municipal de la commune de Belleviïle réunis. Plusieurs citoyens ont eu successivement la parole, à l’effet de représenter avec l’élan du patriotisme qui a toujours animé et anime les habitants de Belleviïle, combien il était important que la commune ne fût pas la dernière à prouver à la République entière, qu’elle a renoncé à tout ce qui tient à la superstition et au fanatisme. En conséquence, ils ont terminé par requérir le corps municipal et le conseil général de faire conduire à la Convention nationale, demain dans le jour, tous les ornements, calices, cha-deîiers, croix, candélabres et tout ce qui a rap¬ port au culte, observant qu’il serait très crimi¬ nel de retarder plus longtemps l’exécution d’un acte qui donnera aux législateurs l’idée du carac¬ tère et des principes vraiment républicains des citoyens de la commune de Belleviïle, qui se glorifient et se glorifieront de porter dans tous les temps le nom sublime de commune de la Montagne. Sur quoi, le procureur de la commune en¬ tendu, le conseil, applaudissant aux sentiments vraiment républicains et philosophiques des divers orateurs; Considérant que c’était avec la douleur la plus profonde que la commune de Belleviïle s’était vue devancée dans la carrière de la saine philosophie par ses concitoyens et confrères des autres communes, A arrêté, à l’unanimité, et au milieu de l’en¬ thousiasme que tous les ornements, vases, ca¬ lices, chandeliers, croix, bénitiers et tout ce qui a rapport à un culte qui avait induit si long¬ temps les hommes dans l’erreur et des préju¬ gés si funestes au bonheur de la Société n’é¬ taient plus dignes du regard de vrais républi¬ cains, amis de la réunion et de la loi, A arrêté que demain, dans le jour, tous les ornements et vestiges de la superstition et du fanatisme seraient transportés en triomphe à l’Assemblée nationale, comme un signe authen¬ tique de la victoire éclatante et des progrès que font tous les jours l’esprit public et la saine raison sur tous les citoyens de la commune. A arrêté que le départ serait annoncé au son de la caisse, avec invitation à tous les citoyens et citoyennes de se réunir au corps municipal et au conseil général de la commune avec la fra¬ ternité et l’union qui doivent rallier de cœur et d’intention, dans un si beau jour de triomphe, comme dans tous les temps, les vrais amis de la République et de la saine philosophie, et que l’état des objets ci-dessus désignés serait annexé au présent procès-verbal. (1) Archives nationales, carton C 278, dossier 744. • (2) Ibid. (1) Archives nationales, carton G 278, dossier 744«