ARCHIVES PARLEMENTAIRES . I |an‘vôse “ » ( 22 décembre 1793 134 (Convention nationale.] La Société, délibérant sur la demande faite par le citoyen Bernard, commissaire du départe¬ ment des Hautes-Pyrénées, chargé de recueillir des renseignements sur la vie révolutionnaire du citoyen Guchan, appelé à la Convention nationale poux remplacer le représentant Du¬ pont, décédé; Considérant que le citoyen Guchan a, dans toutes les circonstances critiques de la Révolu¬ tion, cherché à propager les principes de la liberté et de l’égalité, soit par ses discours, soit par ses bons exemples; que, lorsque Gontaut avait un grand nombre de partisans à Bagnères, Guchan chercha, avec quelques autres bons c-itoyenB, à faire connaître au peuple de Ba¬ gnères la scélératesse de ce monsieur, en empê¬ chant ses frères d’armes d’accéder à ses propo¬ sitions perfides; Considérant que, lors de la plantation de l’arbre de la liberté, Guchan fut un de ceux qui opinèrent pour que cet arbre chéri fût planté, tandis que des membres des autorités consti¬ tuées s’y opposaient, sous le prétexte spécieux que cela pourrait chasser l’étranger deBagnères; Considérant encore que, lorsque ces nombreux partisans du monstre de Joly cherchaient, par des insinuations perfides, à faire attester des faussetés en faveur de ce ci-devant ministre, Guchan parla avec cette franchise qui le carac¬ térise, et qu’il fit sentir la vérité à des citoyens égarés. . Considérant que, dans ses fonctions publiques, Guchan s’est toujours montré le vrai ami du peuple par une sévère exécution des lois qu’il provoquait, et par ses discours qui sentaient le plus pur républicanisme; Considérant, enfin, que lors des fameux évé¬ nements des 31 mai, 1er et 2 juin, il s’éleva à la hauteur des sublimes principes de la Montagne, qu’il chercha par des discours pleins de feu et d’énergie à terrasser le parti nombreux des Girondins en faisant gronder sur leurs têtes coupables les foudres de la vérité; Le peuple assemblé a unanimement délibéré que Guchan mérite à juste titre sa confiance pour la place honorable à laquelle il est appelé. Bernard, commissaire, obtient la parole et demande que les citoyens présents revêtent de leurs signatures l’attestation donnée au citoyen Guchan. La Société délibère sur cette proposition; elle est adoptée à l’unanimité (Suivent 44 signatures.) Attestation des membres du tribunal du district de Bagnères-Adour (1). Le deuxième de la seconde décade de fri¬ maire de l’an second de la République fran¬ çaise, une et indivisible; Les membres du tribunal du district de Ba-gnères-Adour, département des Hautes-Pyré¬ nées, assemblés dans la chambre du conseil; Le citoyen Bernard, administrateur et com¬ missaire du département, leur a demandé leur opinion sur la vie morale et politique du citoyen Guchan, maire de Bagnères, et un des suppléants (1) Archives nationales, carton D 1§1 38. des députés du département à la Convention nationale. Ils ont répondu qu’ils n’ont aucune connais¬ sance que le citoyen Guchan ait protesté contre les événements du 31 mai et des 1er et 2 juin derniers, ni participé à aucune mesure liberti-cide; qu’il a toujours été connu pour patriote bien prononcé d’un caractère ferme et éner¬ gique. De quoi avons dressé le présent procès-verbal les jour et an que dessus. Et. Rousse, juge, président; Frechou; Pic-QUÉ, juge; Borgella, juge; Dumoket. juge; Carrère, greffier d’office. Attestation des membres du bureau de paix (1). L’an mil sept cent quatre-vingt-treize, et le quatorze du mois de décembre (vieux style), le second de la République française, une et indi¬ visible, devant nous, Paul Sireix, juge de paix de la ville de Bagnères, assisté des citoyens Alexis Yedere et Daniel Graciette, assesseurs, dans notre salle d’audience, écrivant Armand Vedere, notre greffier assermenté. A comparu le citoyen Bernard, membre de l’Administration du département des Hautes-Pyrénées, qui nous a dit qu’en exécution d’un arrêté du département des Hautes-Pyrénées du 9 du courant, il avait été nommé commissaire pour se transporter dans la ville de Bagnères pour y recueillir tous les éclaircissements exigés par le décret de la Convention nationale sur le compte du citoyen Guchan, suppléant de Du¬ pont, décédé, ainsi qu’il est porté au susdit arrêté. Après nous avoir exhibé ledit arrêté, il nous a requis de le faire enregistrer sur le registre d’audience, et nous ayant demandé notre vœu sur le compte dudit Guchan, lui avons répondu que nous ne trouvons rien d’incivique dans la conduite dudit Guchan depuis et avant mil sept cent quatre-vingt-neuf, et que dans tous les temps il a donné des preuves les plus authen¬ tiques du plus vif civisme et que nous lui croyons les qualités nécessaires à un représen¬ tant montagnard. De quoi nous avons donné acte audit Bernard, que nous avons signé avec lesdits assesseurs et notre greffier. Signé : Sireix, juge de paix; Vedere, Gra¬ ciette, assesseurs; Vedere, greffier, ainsi signé à la minute. Expédié à Bagnères, le 15 décembre 1793, l’an II de la République, une et indivisible. Attestation des membres du bureau de conciliation (2). Nous, membres du bureau de conciliation établi près le tribunal du district de Bagnères-Adour, sur la demande à nous faite par le citoyen Bernard, commissaire délégué par le département pour scruter la conduite du citoyen Guchan, devenu membre de la Convention nationale par la mort de Dupont; certifions J) Archives nationales, carton D 1 §1 , 38. 2) Archives nationales, carton D 1 §1 38.