572 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j Janvier *1794 terie et 1 marc 4 onces 1 gros d’or. Ils demandent l’organisation des îêtes nationales, pour donner aux décades une solennité qui excite à la raison. Us prient la Convention de procurer des secours aux habitants de Vierzon qui manquent de sub¬ sistances. Renvoyé aux comités d’instruction publique et des secours (1). Suit un extrait de la lettre des administrateurs du district de Vierzon, d'après le Bulletin de la Convention (2). Les administrateurs du district de Vierzon invitent la Convention à rester à son poste, et annoncent qu’ils font passer 171 marcs 2 onces un gros d’argenterie, et un marc 4 onces un gros d’or, qui sont offerts à la patrie par les com¬ munes de Mehun, Vierzon, Crecye, Barmond, Lury, Cerbois, Gracey, Saint-Outrille, Avexy, Coulon et Massay. Ils demandent l’institution de fêtes nationales. Mention honorable. La municipalité et la Société populaire de la commune de Salers, département du Cantal, prient la Convention nationale d’agréer l’of¬ frande qu’elles font à la patrie, de 93 marcs 3 onces d’argenterie provenant de leur église. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Suit la lettre du maire et du Président de la Société populaire de Salers (4). Au citoyen Président de la Convention nationale. « Salers, le 24 frimaire, l’an II de la République une, indivisible et impé¬ rissable. « Citoyen Président, « La municipalité et la Société révolution¬ naire de cette commune, toujours empressées à contribuer de leur possible au soutien de la Révolution et au secours de la patrie, lui font offrande de l’argenterie qui s’est trouvée dans leur temple; nous avons été chargés de te prier de faire agréer notre offrande par la Conven¬ tion nationale; nous remplissons ce devoir avec d’autant plus d’empressement que l’argenterie a été déjà apportée et déposée à la messagerie d’Aurillac et que nous joignons ici la inscription (sic) du directeur, avec l’état et poids de chaque pièce qui se porte au total à quatre vingt-treize marcs et trois onces. « Salut et fraternité. « Rougier, maire; Duclaux, Président de la Société. » (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 220. (2) Bulletin de la Convention nationale, séance du 3° jour de la 2e décade du 4° mois de l’an II de la République une et indivisible (jeudi 2 janvier 1794). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 221. (4) Archives nationales, carton C 287, dossier 866, pièce 18. Commune de Salers (1). Aurillac, ce 21 frimaire, l’an II de la République une, indivisible et impé¬ rissable. Marcs Onces Gros Une croix d’argent de procession, - garnie en bois dedans, en tout dix-neuf marcs une once .............. 19 I » Une lampe dito, quatorze marcs une once quatre gros ............. 14 1 4 Deux chandeliers dito, avec une pointe de fer dedans, pesant en¬ semble douze marcs 6 onces ....... 12 6 » Un reliquaire avec son pied, pe¬ sant quatre marcs deux onces ..... 4 2 » Un petit reliquaire pesant une once quatre gros ................. 1 4 Une statue représentant saint Ma¬ thieu, avec une plaque de fer, pesant neuf marcs sept onces ............ 9 7 » Une statue représentant la Vierge pesant dix marcs une once ........ 10 1 » Une paire de burettes pesant un marc quatre once quatre gros ...... 14 4 Cinq calices avec cinq patènes, dont un vase plein de mastic (sic) pesant treize marcs trois onces quatre gros ...................... 13 3 4 Un ciboire pesant un marc deux onces .............................. 1 2 » Un soleil pesant un marc quatre onces ........ ................ ... 14» Un encensoir avec ses chaînes pe¬ sant cinq marcs une once .......... 5 1 » Certificat. Je certifie, nous François Pontenois-Fontete, marchand orfèvre d’Aurillac, que j’ai pesé les articles désignés ci-dessus, et que le tout pèse quatre-vingt-treize marcs trois onces, et a signé le présent pour servir et valoir ce que de droit. A Aurillac, le 21e frimaire l’an II de la Ré¬ publique une, indivisible et impérissable. Pontenois-Fontete. Le conseil général de la commune des Sables-d’Olonne annonce à la Convention que deux prêtres ont abjuré le dogme de l’erreur, et em¬ brassé celui de la raison. Ils ont fait la remise de leurs lettres de prêtrise. Le conseil général, de concert avec les auto¬ rités constituées et la Société populaire, ont célé¬ bré, le 30 frimaire, la fête de la raison, à laquelle ils ont dédié leur ci-devant église. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre du conseil général de la commune des Sables-d’ Olonne (2). Le conseil général de la commune des Sables-d’Olonne, au Président de la Convention natio¬ nale (3). « Aux Sables, le 1er nivôse, l’an II de l’ère républicaine. « Républicain, « Encore un triomphe de la raison et de la phi-(1) Archives nationales, carton G 287, dossier 866, pièce 20. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 221. (3) Archives nationales, carton G 288, dossier 884, pièce 9. 573 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j fanvfer 1794 losophie, encore un plaisir pour nous d’avoir a l’annoncer à la Convention nationale à laquelle nous transmettons deux déclarations faites sur nos registres par deux ci-devant prêtres, avec cinq lettres d’ordre qui nous ont été remises par le citoyen Chauviteau, l’un d’eux. « Hier nous avons célébré la fête de la raison, de concert avec les autorités constituées et la Société populaire de cette commune, nous lui avons fait la dédicace de notre ci-devant église paroissiale et avons eu le plaisir de voir la majeure partie de nos concitoyens abandonner les hochets du fanatisme et de la superstition pour venir rendre hommage à la raison et à la philosophie. Ci-joint est la profession de foi dont le maire, au nom du conseil général, a donné lecture, et à laquelle un nombreux audi¬ toire a adhéré avec enthousiasme et aux cris de Vive la République ! « Salut et fraternité. » ( Suivent 8 signatures.) Profession de foi du conseil général de la commune des Sables (1). Nous, membres du conseil général de la com¬ mune des Sables, promettons de défendre jus¬ qu’au dernier soupir la liberté, la République, une et indivisible; déclarons que nos principes sont ceux de la Montagne, avec laquelle nous voulons toujours être unis pour travailler de concert à inspirer l’horreur de la royauté et du fédéralisme, défendre les droits du peuple et faire une guerre éternelle à tous les ennemis. Promet¬ tons en outre de déjouer par la persuasion et l’exemple les efforts de tout imposteur qui s’avi¬ serait de prêcher des principes contraires à ceux de la nature et de la raison. Nous jurons enfin le plus saint des respects aux personnes et aux propriétés. Pour copie conforme : Chevallereatj, maire; Jolly, secrétaire Le procureur général syndic du département du Mont-Blanc félicite la Convention sur son décret du 14 frimaire, qui établit le gouverne¬ ment provisoire révolutionnaire, et fait lé ser¬ ment de sacrifier tout ce qui lui reste de vie pour le triomphe de la République. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (2). Suit la lettre du procureur général syndic du département du Mont-Blanc (2). Le procureur général syndic du département du Mont-Blanc, à la Convention nationale. « Chambéry, le 30 frimaire, l’an II de la République française, une, indivisible et démocratique. « Législateurs, « Le fédéralisme qui a désolé le midi de la France, n’eût jamais existé sans les conseils et (1) Archives nationales, carton G 288, dossier 884, pièce 10. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 221. (3) Archives nationales, carton G 288, dossier 884, pièce 11. les procureurs généraux syndics des départe¬ ments. L’expérience vous l’a appris, législa¬ teurs, et profitant de ses leçons salutaires vous les avez supprimés. Vous avez senti que, dans un état révolutionnaire, une administration de département, abusant des pouvoirs immenses qui lui étaient confiés, un procureur général syndic abusant de la grande influence que lui donnaient ses relations avec les districts et les départements, pouvaient, sur une vaste cir¬ conscription, porter les coups les plus funestes à la liberté, tandis qu’au contraire un district qui n’agit que sur un très petit point de la Répu¬ blique, et qui est surveillé par les autres districts et par les comités de surveillance ne peut être puissant que pour le bien et est à peu près im¬ puissant pour le mal. Vous avez de nouveau sauvé la liberté, législateurs, par le décret du 14 frimaire; il s’agitait encore sur plusieurs points de la République, le fédéralisme hideux; il renouait sourdement les fils de ses trames infernales; maintenant, c’en est fait, vous avez tranché la dernière tête de l’hydre monstrueuse. Si le Mont-Blanc vit de près le monstre qui vint vomir son écume jusque dans le sein des auto¬ rités constituées, s’il en fut pénétré d’horreur et s’il demeura ferme et inébranlable au milieu des flots qui agitèrent les départements méridio¬ naux, il n’est que plus profondément pénétré d’admiration pour le décret salutaire qui orga¬ nise le gouvernement révolutionnaire et qui anéantit pour jamais le fléau de la liberté, de l’unité et de l’indivisibilité de la République. « Recevez, législateurs, l’hommage des senti¬ ments de mon admiration particulière, et le serment que je vous fais, en quittant mon poste, de continuer à consacrer tout ce qui me reste de vie au triomphe de l’égalité et de la liberté et de la République une, indivisible et démocratique. « F. Havre-Buisson. » Le citoyen Guillier, juge au tribunal du dis¬ trict de Pont-Libre, département du Finistère, envoie le récépissé d’un fusil de calibre avec la baïonnette, d’une chemise, et de 4 paires de sou¬ liers, qu’il a donnés pour les défenseurs de la liberté : il dépose, pour être livrées aux flammes, ses lettres d’avocat, souscrites par le traître Lan-juinais, et un brevet d’officier garde-côte, souillé du nom du dernier tyran des Français. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre d’envoi (2). Guillier, juge au tribunal du district de Pont-Libre, département du Finistère, dépose sur l’autel de la patrie le récépissé d’un fusil de calibre avec sa bayonnette, d’une chemise et de quatre paires de souliers qu’il a fournis pour l’armement et l’équipement des défenseurs de la liberté. Il dépose pareillement ses lettres d’avo¬ cat souscrites par le traître Lanjuinais, et son brevet d’officier garde-côte, souillé du nom du dernier tyran des Français. Il prie la Conven¬ tion de livrer aux flammes ses lettres et brevet et il invite tous les possesseurs de pareils titres (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 221. (2) Archives nationales, carton G 287, dossier 86g, pièce 12.