142 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE le choc a troublé la tranquilité publique et entravé la marche du gouvernement, nous ne désirons, nous ne voulons que la destruction des tyrans, des factieux, des ambitieux et des traîtres; que la liberté, l’égalité et l’indivisibilité de la République; nous ne reconnaissons d’autre pouvoir légitime, d’autre point de ralliement que la Convention nationale, dont la masse est pure, comme le peuple souverain qu’elle représente. Non, la liberté ne périra jamais : le génie de la France veille sans cesse sur ses glorieuses destinées; et ce génie bienfaisant siège au milieu de vous sur la Montagne. Vive la République ! Vive la Convention Nationale ! Sëclure De Larelle ( présid . de la sté et maire), Galisset ( vice-présid . du distr.), Jeuffrent Roger ( présid . du c. révol), Bodin ( agent nat), Rosnay Fromel {juge près le tribunal) [et un nom illisible (celui du juge de paix)]. 35 La société populaire de Saarbourg (1) voue à la mort le Cromwel nouveau qui vient de paroître et ses complices; promet de se rallier toujours autour de la Convention nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Saarbourg, 13 therm. II] (3) Citoyens représentans, Un Cromvel nouveau siégeait parmi vous ! Robespierre, sous le masque d’une popularité hipocrite, avait osé prétendre à l’absolu pouvoir ! Sans doute il n’est déjà plus, cet audacieux ennemi de la liberté ! Sans doute sa tête a expié ses forfaits et ses complices partageront bientôt le tombeau des conspirateurs nombreux que la révolution a mis au néant. Représentans du peuple, nous nous sommes toujours ralliés autour de vous; nous nous rallierons toujours autour de vous. Vous avés encore une fois sauvé la patrie. La patrie sera encore reconnaissante. Votre courage est digne d’elle... La liberté de votre pays vous occuperait exclusivement au milieu des ruines du monde. Nous frémissons d’horreur quand nous songeons aux dangers qui nous ont menacé. Quoi ! nous, des républicains allaient se réveiller esclaves courbés sous le joug odieux d’un dictateur ! Le peuple français !... Mais vous veilliés pour lui, et le peuple français est encore libre; il le sera toujours... Scélérats, qui prononçâtes tant de fois le mot de vertu, lorsque le crime était dans vos cœurs; le mot de peuple, lorsque vous le trahissiés; qui n’anvoyiés des conspirateurs à la mort que pour conspirer plus (1) Et non Strasbourg. Département de la Meurthe. (2) P.V., XLIII, 21. B m, 27 therm. (1er suppl1). Mentionné par J. Fr., n° 679; J. Sablier, n° 1479. (3) C 315, pl. 1260, p. 4. à votre aise, quel aveuglement était le vôtre! Comment pouviés-vous espérer d’asservir la République ! Servés d’exemple à ceux qui tenteraient de vous imiter ! Et puissiés-vous encore apprendre, avant votre supplice, qu’il n’est pas un Français qui n’enviera la gloire de vous avoir frappés et d’avoir délivré la terre de votre odieuse existence. Vertueux Parisiens, encore une fois les hommes libres vous doivent leur salut. Notre estime pour vous est égale à votre sagesse et à votre énergie. De nouveaux catilina vous avaient trompé; ils ne vous connaissaient pas; vous serés toujours pour le peuple, et jamais pour les conspirateurs. Et vous, dignes représentans, continués vos travaux; écrasés tous les traîtres; soyés toujours comme la nature; tous les orages, qui s’élèvent près de vous, doivent être pour purifier l’hori-son et faire luire sur la terre de la liberté les beaux jours qu’elle promet. A. Jordy (présid), Rigoine ( secrét .), Lagarde ( secrét .), Mackel (secrét), [et 98 autres signatures]. 36 Les administrateurs et les membres composant le tribunal du district de Saarbourg (1), témoignent leur surprise de ce que d’audacieux conspirateurs aient osé paroître, tandis que de toutes parts nos armées sont victorieuses; ils annoncent qu’eux et leurs concitoyens se sont réunis pour jurer une haine implacable à la tyrannie, et un attachement inviolable à la Convention nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Les administrateurs et l’agent nat. du distr. de Saarbourg à la Conv.; Saarbourg, 13 therm. m (3). Citoyens représentans, Tandis que les soldats de la République la consolident chaque jour par de nouveaux succès, et que partout les armées des rois reculent épouvantées, que venons-nous d’entendre ? La tirannie a encore osé paraître ! un nouveau trône était au milieu de vous ! Les amis de la liberté, gémissant, se demandaient : où est donc la Montagne ?... La Montagne veillait sur la patrie; elle a écarté les dangers qui la menaçaient; elle a écrasé, elle écrasera toujours ses ennemis. O patrie ! Toi, qui es si chère au cœur des Français, toi, pour qui tes enfans font si volontiers tous les sacrifices, tu allais devenir la proie d’un nouveau despote ! Le peuple allait se (1) Meurthe. (2) P. V., XLIII, 21. Bi", 26 therm. (2e suppl1) et 27 therm. (1er suppl1). Mentionné par J. Fr., n° 679. (3) C 312, pl. 1242, p. 10 et 1. SÉANCE DU 17 THERMIDOR AN II (4 AOÛT 1794) - N° 37 143 prendre aux pièges qu’on lui avait tendus, et se réveiller esclave ! Mais, non : vous veilliés pour lui, dignes et courageux représentans, vous lui aviés fait l’abandon de votre vie : le peuple a triomphé... c’est à vous, c’est à votre sagesse et à votre énergie qu’il doit son salut. Les traîtres ne savaient-ils donc pas que, tant qu’il restera un homme libre, il saura délivrer son pays de quiconque voudra usurper la puissance souveraine ? Grand Dieu ! Un Cromwel chés les républicains !... Monstre, va rejoindre le tiran que nous avons puni, et que ton ombre aille apprendre à tous les tirans de la terre le sort qui les attend ! Représentans, les habitans du district de Saarbourg, qui, dans toutes les époques de la révolution ont prouvé que la liberté seule, et non le règne de quelques ambitieux, était le but de leurs efforts et de leurs vœux, viennent de manifester de nouveau leur attachement à la cause du peuple, à l’unité de la République, et aux vertueux représentans, qui ne cessent de travailler pour le bonheur public... Des cris de joie retentissent dans tout ce district : partout le serment de vivre libre ou mourir y est répété. Le jour qui a vu délivrer notre pays d’un oppresseur est un jour de deuil pour les ennemis de l’humanité, pour l’aristocratie qui, bientôt, se serait relevée. C’est un jour d’alégresse pour les hommes libres de tous les pays et de tous les siècles. Jamais danger plus grand ne menaça la patrie; la mémoire des Brutus modernes, qui l’en ont délivré, doit être célébrée. La gloire des braves habitans de la cité qui renferme les mandataires du peuple, doit être chantée solennellement. Nous vous demandons l’institution d’une fête pour rappeller l’époque, autant heureuse que mémorable, des 9 et 10 Thermidor. Représentans fidels à la liberté et au peuple, ce jour vous recevrés le prix de vos travaux. Vos noms seront bénis, et tous les citoyens, se formant à votre exemple, acquerront de nouvelles vertus et brûleront de vous imiter. Continués le cours de vos victoires : le Peuple vous a remis sa foudre; lancés-la sur tous les traîtres comme sur tous les rois. Vous avés le levier que désirait Archimède : que la terre s’ébranle à votre voix et engloutisse tous les tirans ! Jacquat, Dognou, A. Jordy ( agent nat.), Fou-CRiET, GiRGONNE ( secrét . gal) [et 2 noms illisibles, dont celui du président \. Les employés à l’administration apprenant qu’une adresse était faite à la Convention, se sont présentés pour la signer, ce qui leur a été accordé. Bertin, Bastien, Calot, Oliou, Michel, Vitman, Schvoerer, Lassus, Maitret, Abley l’aîné, Abley, Clanchey, Deutsche, Cressel fils, Pécheur Berga, Cresel, Faigles, Lagarde l’aîné [et 1 signature illisible]. [Le tribunal du distr. de Sarrebourg à la Conv.; Sarrebourg, 13 therm. II\ Citoyens représentans Encore une conjuration annéantie ! Encore une fois la liberté sauvée et ses inflexibles deffenseurs échappés au fer des scélérats ! Les monstres !... Ils ne savoient pas que le crime lutte toujours en vain contre la vertu ! Grâce soit rendue au génie tutélaire de la République ! Ses incorruptibles représentans sauront braver tous les orages et dirigeront avec calme et sagesse le gouvernail qui leur est confié. Nous venons avec tous nos concitoyens, assemblés spontanément, de renouveller le serment de rester invariablement attachés à la Convention nationale; Nous vous le répétons, citoyens représentans, ce serment inviolable que nulle fraction n’ébranlera. Périssent les traîtres et les usurpateurs du pouvoir dictatorial ! Nous abjurons les vils imitateurs de Cromwel et le génie seul de Brutus nous dirigera dans nos devoirs envers la patrie. Les juges et commissaire national du tribunal du district de Sarrebourg. Bougel, Scotte, J.C. Bard, Digoine J. (commre nal). 37 La société populaire de Champ-social (1) écrit à la Convention nationale, qu’elle n’a pu soutenir l’idée de la scélératesse du projet liberticide de Robespierre et complices; elle rend grâce au génie de la liberté, qui a éloigné la foudre qui devoit faire de la sublime montagne un nouvel Etna. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Champ-social, 12 therm. II\ (3) Citoyens représentans, A la nouvelle de l’abîme affreux que creusait sous vos pas une faction aussi puissante que scélérate, nos sens ont été paralisés, une froide consternation s’est emparée de nos esprits. C’est en vain que nous tenterions d’exprimer l’indignation peinte sur les visages, le frémissement d’horreur qui s’est fait sourdement entendre, à la vue de cette montagne célèbre, qui, changée tout à coup en un nouvel Etna, nous a paru prête à engloutir dans une explosion terrible les premiers athlètes de la révolution. Mais grâces au génie sublime qui veille sur les destinées de la France, le crime ne s’est point consommé. Le courage et la vertu ont brisé le masque des traîtres, et la République a distingué encore une fois ses fidèl[e]s deffenseurs. Pour vous, braves et généreux Parisiens, attentifs à ce signal, vous avez sçu reconnaître vos véritables amis, et vous vous êtes acquis une gloire immortelle en protégeant de vos armes ce dépôt précieux que vous a confié le peuple (1) Ci-devant Harcourt, district de Bernay, Eure. (2) P.-V., XLIII, 21. Mention in B m, 26 therm. (2e suppf). (3) C 315, pl. 1260, p. 3. SÉANCE DU 17 THERMIDOR AN II (4 AOÛT 1794) - N° 37 143 prendre aux pièges qu’on lui avait tendus, et se réveiller esclave ! Mais, non : vous veilliés pour lui, dignes et courageux représentans, vous lui aviés fait l’abandon de votre vie : le peuple a triomphé... c’est à vous, c’est à votre sagesse et à votre énergie qu’il doit son salut. Les traîtres ne savaient-ils donc pas que, tant qu’il restera un homme libre, il saura délivrer son pays de quiconque voudra usurper la puissance souveraine ? Grand Dieu ! Un Cromwel chés les républicains !... Monstre, va rejoindre le tiran que nous avons puni, et que ton ombre aille apprendre à tous les tirans de la terre le sort qui les attend ! Représentans, les habitans du district de Saarbourg, qui, dans toutes les époques de la révolution ont prouvé que la liberté seule, et non le règne de quelques ambitieux, était le but de leurs efforts et de leurs vœux, viennent de manifester de nouveau leur attachement à la cause du peuple, à l’unité de la République, et aux vertueux représentans, qui ne cessent de travailler pour le bonheur public... Des cris de joie retentissent dans tout ce district : partout le serment de vivre libre ou mourir y est répété. Le jour qui a vu délivrer notre pays d’un oppresseur est un jour de deuil pour les ennemis de l’humanité, pour l’aristocratie qui, bientôt, se serait relevée. C’est un jour d’alégresse pour les hommes libres de tous les pays et de tous les siècles. Jamais danger plus grand ne menaça la patrie; la mémoire des Brutus modernes, qui l’en ont délivré, doit être célébrée. La gloire des braves habitans de la cité qui renferme les mandataires du peuple, doit être chantée solennellement. Nous vous demandons l’institution d’une fête pour rappeller l’époque, autant heureuse que mémorable, des 9 et 10 Thermidor. Représentans fidels à la liberté et au peuple, ce jour vous recevrés le prix de vos travaux. Vos noms seront bénis, et tous les citoyens, se formant à votre exemple, acquerront de nouvelles vertus et brûleront de vous imiter. Continués le cours de vos victoires : le Peuple vous a remis sa foudre; lancés-la sur tous les traîtres comme sur tous les rois. Vous avés le levier que désirait Archimède : que la terre s’ébranle à votre voix et engloutisse tous les tirans ! Jacquat, Dognou, A. Jordy ( agent nat.), Fou-CRiET, GiRGONNE ( secrét . gal) [et 2 noms illisibles, dont celui du président \. Les employés à l’administration apprenant qu’une adresse était faite à la Convention, se sont présentés pour la signer, ce qui leur a été accordé. Bertin, Bastien, Calot, Oliou, Michel, Vitman, Schvoerer, Lassus, Maitret, Abley l’aîné, Abley, Clanchey, Deutsche, Cressel fils, Pécheur Berga, Cresel, Faigles, Lagarde l’aîné [et 1 signature illisible]. [Le tribunal du distr. de Sarrebourg à la Conv.; Sarrebourg, 13 therm. II\ Citoyens représentans Encore une conjuration annéantie ! Encore une fois la liberté sauvée et ses inflexibles deffenseurs échappés au fer des scélérats ! Les monstres !... Ils ne savoient pas que le crime lutte toujours en vain contre la vertu ! Grâce soit rendue au génie tutélaire de la République ! Ses incorruptibles représentans sauront braver tous les orages et dirigeront avec calme et sagesse le gouvernail qui leur est confié. Nous venons avec tous nos concitoyens, assemblés spontanément, de renouveller le serment de rester invariablement attachés à la Convention nationale; Nous vous le répétons, citoyens représentans, ce serment inviolable que nulle fraction n’ébranlera. Périssent les traîtres et les usurpateurs du pouvoir dictatorial ! Nous abjurons les vils imitateurs de Cromwel et le génie seul de Brutus nous dirigera dans nos devoirs envers la patrie. Les juges et commissaire national du tribunal du district de Sarrebourg. Bougel, Scotte, J.C. Bard, Digoine J. (commre nal). 37 La société populaire de Champ-social (1) écrit à la Convention nationale, qu’elle n’a pu soutenir l’idée de la scélératesse du projet liberticide de Robespierre et complices; elle rend grâce au génie de la liberté, qui a éloigné la foudre qui devoit faire de la sublime montagne un nouvel Etna. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Champ-social, 12 therm. II\ (3) Citoyens représentans, A la nouvelle de l’abîme affreux que creusait sous vos pas une faction aussi puissante que scélérate, nos sens ont été paralisés, une froide consternation s’est emparée de nos esprits. C’est en vain que nous tenterions d’exprimer l’indignation peinte sur les visages, le frémissement d’horreur qui s’est fait sourdement entendre, à la vue de cette montagne célèbre, qui, changée tout à coup en un nouvel Etna, nous a paru prête à engloutir dans une explosion terrible les premiers athlètes de la révolution. Mais grâces au génie sublime qui veille sur les destinées de la France, le crime ne s’est point consommé. Le courage et la vertu ont brisé le masque des traîtres, et la République a distingué encore une fois ses fidèl[e]s deffenseurs. Pour vous, braves et généreux Parisiens, attentifs à ce signal, vous avez sçu reconnaître vos véritables amis, et vous vous êtes acquis une gloire immortelle en protégeant de vos armes ce dépôt précieux que vous a confié le peuple (1) Ci-devant Harcourt, district de Bernay, Eure. (2) P.-V., XLIII, 21. Mention in B m, 26 therm. (2e suppf). (3) C 315, pl. 1260, p. 3.