SÉANCE DU 23 VENDÉMIAIRE AN III (14 OCTOBRE 1794) - N° 47 151 47 Les républicains composant l’armée navale remercient la Convention du drapeau glorieux qu’elle leur a décerné au nom de la patrie : à l’aspect de ce signe assuré de la victoire flottant sur le vaisseau La Montagne, leurs coeurs ont ressenti tous les feux du patriotisme ; ils se sont livrés aux plus doux transports d’amour et de re-connoissance envers la patrie généreuse. Ils jurent que, ralliés à cet étendard qui flotte au milieu des vaisseaux républicains, ils iront bientôt délivrer les mers des brigands qui les infestent, comme leurs frères des armées de terre ont purgé le sol de la liberté des hordes d’esclaves qui le fouloient. Mention honorable, insertion au bulletin (113). BRÉARD, au nom du comité [de Salut public], fait ensuite lecture de la lettre suivante : [Les républicains composant l’armée navale à la Convention nationale, de Brest, le 11 vendémiaire an III] (114) Pères de la patrie, Nous l’avons reçu ce gage certain de la confiance nationale, ce drapeau glorieux, que vous nous avez décerné au nom de la patrie. A l’aspect de ce signe assuré de la victoire, flottant sur le vaisseau la Montagne, nos coeurs ont ressenti tous les feux du patriotisme ; ils se sont livrés aux plus doux transports d’amour et de reconnaissance envers la patrie généreuse. Matelots, soldats, officiers, capitaines, généraux, tous ont mesuré avec enthousiasme la tâche sublime que ce nouveau bienfait de la nation leur impose, et tous, oui tous, ont juré en présence des représentans du peuple près l’armée navale, que ce drapeau, emblème de l’unité et de l’indivisibilité de la république, serait arboré par leurs mains victorieuses à bord du vaisseau amiral de la flotte des perfides Anglais, dont l’anéantissement a été signalé si puissamment en ce jour dans le coeur des républicains qui composent l’armée navale. Oui, citoyens représentans, nous le jurons à la patrie; vous qui en êtes les pères, recevés notre serment. Ralliés à cet étendard glorieux qui flotte au milieu de nos vaisseaux républicains, guidés par lui au chemin de la victoire, bientôt nous allons délivrer les mers des brigands qui les infestent, comme nos intrépides frères des armées de terre ont purgé le sol de la liberté des hordes d’esclaves qui le souillaient; et comme eux enfin, nous ferons entendre, jusqu’à notre dernier soupir, ce cri cher à tous les Français : Vive la république, vive la Convention. E. Bruix, capitaine de vaisseau et douze autres signatures. (113) P.-V., XLVII, 173. (114) C 322, pl. 1354, p. 5. Moniteur, XXII, 244; Débats, n 753, 359-360; Bull., 23 vend.; Ann. R.F., n 23; F. de la Républ., n° 24, 26; J. Fr., n' 749; J. Mont., n° 3 ; J. Paris, n° 24; J. Univ., n” 1785 ;M.U„ XLIV, 373; Mess. Soir, n° 787.