SÉANCE DU 28 THERMIDOR AN II (15 AOÛT 1794) - N° 39 109 39 Les administrateurs du district d’Am-boise (1) annoncent le don que fait à la patrie le citoyen René Pol[l]et, du remboursement des finances de 2 maîtrises. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de liquidation (2). Extrait du registre de délibérations du conseil du distr. d’Amboise; du 3 mess. II (3) Vu la déclaration faite par le citoyen René Polet, directeur de la poste aux lettres, de laquelle il résulte que, voulant contribuer autant qu’il est en lui, aux frais de la guerre contre les tirans coalisés, il a fait don à la patrie : 1°. de deux lettres de maîtrise, savoir d’une d’épicier et l’autre de marchand mercier, 2°. du prix de 26 journées de son cheval qui a été mis en réquisition pour le service de la République. Vu les pièces jointes à la dite déclaration, le conseil, après avoir entendu le substitut de l’agent national, arrête que la déclaration et les pièces y jointes ensemble et expédition du présent arrêté seront envoyées à la Convention nationale. Pour expédition : BILLARD {en l’absence du présid.), CUBLERRE ( secrét .). Amboise, 3 mess. II, Aux citoyens administrateurs du district d’Amboise, René Pollet, directeur de la poste aux lettres, voulant contribuer autant qu’il est en lui aux frais de la guerre contre les tirans coalisés déclare, citoyens administrateurs, qu’il fait don à la patrie 1°. de 2 lettres de maîtrise, sçavoir l’une d’épicier, et l’autre de marchand mercier. 2°. du prix de 26 journées de son cheval qui a été mis en réquisition pour le service de la nation. Il remet entre vos mains ses lettres de maîtrise et il désire que ce foible don qu’il offre à la patrie obtienne votre approbation. S. et F. ! Pollet Bodin. Paris, 15 Prair. II Le c" J.-F. Gilbert, agent d’affaires, rue des Fossés-Germain-des-Prez, n° 7, au cn René Pollet, épicier. Conformément à la loi du 9 brumaire dernier, la liquidation de ta maîtrise doit se terminer d’ici au 1er juillet 1794, vieux style, sous peine de déchéance. Pour que je puisse satisfaire à cette loi, il est de toute nécessité que tu m’adresses promptement les pièces dont le détail est ci-après : 1°. une déclaration signée de toi et légalisée par la municipalité, ainsi conçue : (1) Indre-et-Loire. (2) P.V., XLIII, 235. (3) C 313, pl. 1251, p. 41 à 45. Bm, 2 fruct. (suppl1). Je soussigné déclare ne retenir en mes mains aucune pièce relative à ma maîtrise, et notamment ma sentence de réception. Dans le cas où il te seroit possible d’obtenir au greffe une expédition de cette pièce, je te conseille de le faire. 2°. Un certificat de résidence dans la République, délivré par la municipalité où tu habites, visé par le directoire du district et enregistré. Ce certificat doit être délivré au requérant, sur l’attestation de trois témoins après 3 jours d’affiche, et renfermer, dans son contenu que ledit requérant réside dans la République depuis le 1er Mai 1792 sans interruption; qu’il n’est porté sur aucune liste des émigrés arrêtée jusqu’à ce jour; qu’il n’est point arrêté pour cause de suspicion ou de contre-révolution; qu’il a payé son imposition mobiliaire de 1792 et années antérieures, ainsi que le dernier tiers de sa contribution patriotique et ses patentes des années 1791 et 1792. Si le requérant n’a pas été assujetti, soit au droit de patente, soit à celui de la contribution patriotique, le certificat doit en faire mention. Comme ce seul certificat suffit pour toucher à la trésorerie, il faut avoir soin qu’il soit signé des témoins et de la partie; qu’il soit sur papier timbré, visé par le district et enregistré dans les 10 jours du visa. Je t’observe que le délai est très-court, et qu’il faut mettre de la célérité dans l’envoi des pièces que je te demande. S. et F. ! Gilbert. Nous, maire et officiers municipaux de la commune d’Amboise, même district, département d’Indre-et-Loire, soussignés, certifions et attestons à tous qu’il appartiendra, sur l’attestation des citoyens François Legros, Gustin Gaudron et Richard-Philippes Donovan, domiciliés de cette commune, que le citoyen René Pollet-Bodin, directeur de la poste aux lettres, domicilié de cette commune, section d’Orient, réside dans la République depuis le 1er may 1792 sans interruption jusqu’à ce jour, et qu’il n’est porté sur aucune liste des émigrés arrêtée jusqu’à ce jour, qu’il n’est point arrêté pour cause de suspicion ou de contre-révolution; qu’il a payé 'son imposition mobiliaire de 1792 et années antérieures, ainsi que le dernier tiers de sa contribution patriotique et ses patentes des années 1791 et 1792. En foi de quoy, nous lui avons délivré le présent, après que la demande de présent certificat de résidence a été affiché durant 3 jours à la porte de cette maison commune, conformément à la loi. Fait à la maison commune d’Amboise, le 24 prair. II, et ont lesdits certifié et attestants signé : Pollet-Bodin, Gustin Gaudron, Dayault, Robert (off. mun.), Deslandes (maire), François Legurs fils, Doureau. Je soussigné René Pollet Bodin déclare ne retenir en mes mains aucune pièces relative à ma maîtrise, et notamment ma sentence de réception. Amboise, 24 prair. II. Pollet Bodin. 110 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Nous, maire de la commune d’Amboise, certifions que le citoyen Pollet, qui a signé la déclaration ci-dessus, est sa véritable signature et que foi doit y être ajoutée. En témoignage de quoi, nous avons signé à la maison commune d’Amboise, 25 prair. II. Deslandes (maire), Meunier (secret-greffier). 40 Le substitut de l’agent national près la commune de Braine, département de l’Aisne, rend compte de l’humanité des chasseurs à cheval des 3cme et 23 e régimens, qui ont abandonné leurs rations de viande pour les indigens malades. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Le substitut de l’agent nat. près la comm. de Braine, aux c™ représentants du c. de correspondance; Braine, 6 therm. II] (2) Citoyens, Je ne dois point vous laisser ignorer un trait de bienfaisance de la part des corps de nos frères d’armes, du 3erae et 23eme rég1. des chasseurs à cheval en dépôt dans cette commune, qui, instruits de la pénurie de la viande, ont faits le sacrifice d’une portion assez conséquente de leurs rations afin qu’elle serve au soulagement des indigents, malades, et viel-lards; ils sont venues prévenir la municipalité de faire prélever journellement 50 livres sur la distribution qui leurs est faite pour être réparties d’après l’état arrêté par l’administration municipal. En vous rendant compte de cette acte d’humanité, je satisfaits à l’invitation que vous avez faites à tous nos frères républicains de rendre public tous les traits qui méritent de l’être. S. et F. Dufresne. 41 Les administrateurs du district de Ne-vers, département de la Nièvre, envoient le procès-verbal de la fête de l’anniversaire du 14 juillet. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (3). [Le conseil du distr. de Neuers, au présid. de la Conu.; Neuers, 4 therm. II] (4) (1) P.V., XLIII, 235. (2) C 313, pl. 1251, p. 46. Bin, 1er fruct. Moniteur (réimpr.), XXI, 538; Débats, n° 698, 15; M.U., XLIII, 41. (3) P.V., XLIII, 235-236. (4) C 313, pl. 1251, p. 47, 48. Mentionné par B ", 3 fruct. (suppl1). Citoyen président, Nous t’adressons expédition du procès-verbal de la fête célébrée en la commune de Nevers le jour de l’anniversaire du 14 juillet 1789. Nous te prions de le présenter à la Convention nationale. Elle y verra quels sont les sentiments qui animent les citoyens du district de Nevers, avec quelle simplicité ils les manifestent, et que, forts du nom de républicains, leur ambition se borne à ce seul titre et que pour le conserver il n’est rien qu’ils ne puissent entreprendre. Vive la République ! Martin, Barré, Colas. Procès-uerbal de la fête célébrée en la commune de Neuers, chef-lieu du département de la Nièure. 26 messidor an II, 14 juillet 1794 (u.s.) A 4 heures du matin, des salves d’artillerie ont annoncé le lever du soleil; les tambours ont battu le rapel, les citoyens se sont réunis dans le lieu des séances de l’administration du district. Le représentant du peuple Noël Pointe s’est rendu au même lieu; le cortège s’est formé, les tambours en avant; un peloton de vétérans nationaux ouvrait la marche et étoit suivi de la société populaire et d’un peloton de gardes nationaux. Paraissait ensuite un peloton de jeunes élèves portant un étendart sur .lequel étaient inscrits ces mots : Elèues de la patrie ; immédiatement après s’avançait une prêtresse portant des parfums, entourée de son cortège, un peloton de jeunes gens de l’hospice national; la sagesse sous le costume de Minerve et son cortège, 24 vieillards portans des branches de chêne, la musique guerrière à leur tête, la liberté et son cortège, les corps constitués de tout le district et les corps militaires. La marche s’est dirigée au parc. Là s’élevait majestueusement le temple de l’Etre suprême, au milieu parraissait l’autel de la patrie, sur lequel la prêtresse a fait les libations et brûlé les parfums; le corps de musique a exécuté et chanté des hymnes à la liberté. Pointe a pris la parole et a annoncé que l’anniversaire du 14 juillet 1789 était le jour qu’il avait choisi pour mettre en feu les fourneaux de la fonderie de Bel-Air et hâter les moyens de foudroyer les tyrans et leurs vils esclaves. Cette nouvelle a été reçue aux acclamations mille fois répétées : Vive la République, vive la montagne ! A cette émotion simultanée, a succédé la proposition de se rendre en masse à la fonderie de Bel-Air, pour assister à la mise en feu des fourneaux; cette proposition a été acceuillie avec enthousiasme. Le président du district, par un discours plein de force et d’énergie, a comparé les tems malheureux de la tyrannie au siècle d’or de la liberté et a terminé par prouver que l’union, la fraternité et la pratique des vertus étaient la base de la liberté, que par elles seules pouvoit