336 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE qu’il n’est pas un vrai français qui n’envie le sort de Geffroy, et qui ne soit prêt, pour venger la République outragée, à devenir un nouveau Mutius Scévola. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Belle-Défense , s.d.] (2). « Citoyens représentans, Il est donc vrai ! la représentation nationale a été attaquée; ces conventions de la nature respectées par les nations les plus sauvages, le droit des gens méconnu par des monstres pour qui rien n’est sacré, ont été foulés aux pieds ! Deux fois encore le fer et le plomb homicides ont été préparés et dirigés par des mains sacrilèges contre les amis de l’humanité, contre les intrépides proclamateurs des droits de la nature ! Mais grâces soient rendues à l’Etre étemel qui veille au bonheur social, qui couvre la vertu de sa protection tutélaire, nous n’avons pas à gémir du succès de ces nouveaux crimes. Ils savent, les monstres couronnés, et les atroces complices de leurs forfaits, que le coup qui frappe un représentant porte au cœur de tous les français, et dans leur aveugle furie, ils ont voulu porter la mort dans le cœur de tous les français. Ils savent que nos représentans se sont montrés nos pères, nos frères, nos amis, nos défenseurs, et les scélérats ont tenté par les mêmes coups, de déchirer le sein de la patrie sous le rapport de tous les sentimens qu’enfante la nature reconnaissante. Eh bien ! qu’ils apprennent, ces féroces ennemis, que l’exaltation des vertus l’emporte sur les attentats du crime; que l’amour filial, l’attachement fraternel, la vive amitié, la sincère reconnaissance qui vous environnent d’un quadruple rempart, peuvent au premier signal guider dans leurs flancs le fer de la vengeance. Qu’ils apprennent qu’il n’est pas un français qui n’envie le sort de Geoffroi, qu’il n’en est point qui ne soit prêt, pour venger la République outragée, à devenir un nouveau Mutius Scevola. Et vous, Dignes représentans, restez à votre poste pour le salut de la patrie; et tandis que les tyrans épouvantent l’univers par leurs forfaits, continuez à en faire l’admiration par vos vertus. » Gaudemet, Rossigneux, L’Hernoux ( secrét .). 12 Les citoyens composant le conseil général de la commune de Dole, département du Jura, écrivent qu’ils ont frémi d’horreur et de crainte à la nouvelle effrayante de l’exécrable attentat médité sur la personne de Robespierre et entrepris sur celle de Collot-d’Herbois, mais Robespierre et Collot-d’Herbois ont échappé aux coups de leurs infâmes assassins; la poudre et le plomb se refusent aux noirs desseins de nos ennemis. Nos armées triomphent, nos (1) P.V., XXXIX, 34. Btn, 26 prair. (2° suppl4). (2) C 306, pl. 1161, p. 4. épis et nos grappes se développent. Grâces en soient rendues à PEternel. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Dole, 10 prair. II] (2). « A la nouvelle effrayante de l’exécrable attentat médité sur la personne de Robespierre, et entrepris sur celle de Collot d’Herbois, nous avons frémi d’horreur et de crainte. Mais nos armées triomphent, nos épis et nos grappes se développent, et la poudre et le plomb se refusent aux noirs desseins de nos ennemis : Voilà les miracles auxquels nous croyons. Grâces en soient rendues à l’Etemel qui, par ces prodiges édatans, annonce clairement à l’univers qu’il veut la liberté du monde et en protège les plus zélés apôtres. » Odille (maire) , Machard, Cordier, Bardes, Vuillier, Chappuis, Brocard, Sarvanton, Be-lin, More, Fourneret, Bretillot, Presle. 13 La société populaire de Compiègne (3) manifeste tout l’intérêt qu’elle a pris aux dangers dont ont été menacés Collot-d’Herbois et Robespierre, et au bonheur qu’ils ont eu d’échapper au fer de leurs assassins. Elle vote à l’unanimité des remerciemens au courageux Geffroy. Mention honorable, insertion au bulletin (4) . [Compiègne, 6 prair. II] (5). « Citoyens représentans, Ce n’est pas parce que nous connaissons particulièrement Collot d’Herbois, et que nous connaissons avec toute la République les vertus et les talens de Robespierre, que nous avons pris tant d’intérêt aux dangers qu’ils ont courus et au bonheur qu’ils ont eu d’échapper au glaive de l’infâme Ladmiral. C’est parce qu’ils sont représentans du peuple et que le sort de la République est attaché à leurs personnes. N’est-ce pas là un coup visible de cet Etre Suprême dont vous venez de proclamer la reconnaissance ! N’est-ce pas la récompense de la vertu et de l’héroïsme ? N’en doutons pas, un génie protecteur veille sur vos destinées. Que pouvons-nous craindre après cela des lâchetés et des crimes de Pitt et de Cobourg. Nos armées écrasent tous les jours leurs cohortes méprisables; Que sera-ce si l’Etre Suprême combat avec nous. La cause de la liberté est digne d’un dieu, c’est son ouvrage qu’il soutient; l’harmonie du monde serait détruite si elle succombait. Les despotes (1) P.V., XXXIX, 35. Bin, 19 prair. et 26 prair. (2e suppl4); J. Sablier, n° 1362; J. Lois, n° 616; Mon., XX, 665; M.U., XL, 285. (2) C 305, pl. 1148, p. 7; Audit, nat, n° 621; J. XJniv., n° 1656. (3) Oise. (4) P.V., XXXIX, 35. Bin, 26 prair. (2e suppl4); Mon., XX, 665; J. Lois, n° 616; M.U., XL, 285; J. Fr., n° 620. (5) C 306, pl. 1161, p. 5. 336 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE qu’il n’est pas un vrai français qui n’envie le sort de Geffroy, et qui ne soit prêt, pour venger la République outragée, à devenir un nouveau Mutius Scévola. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Belle-Défense , s.d.] (2). « Citoyens représentans, Il est donc vrai ! la représentation nationale a été attaquée; ces conventions de la nature respectées par les nations les plus sauvages, le droit des gens méconnu par des monstres pour qui rien n’est sacré, ont été foulés aux pieds ! Deux fois encore le fer et le plomb homicides ont été préparés et dirigés par des mains sacrilèges contre les amis de l’humanité, contre les intrépides proclamateurs des droits de la nature ! Mais grâces soient rendues à l’Etre étemel qui veille au bonheur social, qui couvre la vertu de sa protection tutélaire, nous n’avons pas à gémir du succès de ces nouveaux crimes. Ils savent, les monstres couronnés, et les atroces complices de leurs forfaits, que le coup qui frappe un représentant porte au cœur de tous les français, et dans leur aveugle furie, ils ont voulu porter la mort dans le cœur de tous les français. Ils savent que nos représentans se sont montrés nos pères, nos frères, nos amis, nos défenseurs, et les scélérats ont tenté par les mêmes coups, de déchirer le sein de la patrie sous le rapport de tous les sentimens qu’enfante la nature reconnaissante. Eh bien ! qu’ils apprennent, ces féroces ennemis, que l’exaltation des vertus l’emporte sur les attentats du crime; que l’amour filial, l’attachement fraternel, la vive amitié, la sincère reconnaissance qui vous environnent d’un quadruple rempart, peuvent au premier signal guider dans leurs flancs le fer de la vengeance. Qu’ils apprennent qu’il n’est pas un français qui n’envie le sort de Geoffroi, qu’il n’en est point qui ne soit prêt, pour venger la République outragée, à devenir un nouveau Mutius Scevola. Et vous, Dignes représentans, restez à votre poste pour le salut de la patrie; et tandis que les tyrans épouvantent l’univers par leurs forfaits, continuez à en faire l’admiration par vos vertus. » Gaudemet, Rossigneux, L’Hernoux ( secrét .). 12 Les citoyens composant le conseil général de la commune de Dole, département du Jura, écrivent qu’ils ont frémi d’horreur et de crainte à la nouvelle effrayante de l’exécrable attentat médité sur la personne de Robespierre et entrepris sur celle de Collot-d’Herbois, mais Robespierre et Collot-d’Herbois ont échappé aux coups de leurs infâmes assassins; la poudre et le plomb se refusent aux noirs desseins de nos ennemis. Nos armées triomphent, nos (1) P.V., XXXIX, 34. Btn, 26 prair. (2° suppl4). (2) C 306, pl. 1161, p. 4. épis et nos grappes se développent. Grâces en soient rendues à PEternel. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Dole, 10 prair. II] (2). « A la nouvelle effrayante de l’exécrable attentat médité sur la personne de Robespierre, et entrepris sur celle de Collot d’Herbois, nous avons frémi d’horreur et de crainte. Mais nos armées triomphent, nos épis et nos grappes se développent, et la poudre et le plomb se refusent aux noirs desseins de nos ennemis : Voilà les miracles auxquels nous croyons. Grâces en soient rendues à l’Etemel qui, par ces prodiges édatans, annonce clairement à l’univers qu’il veut la liberté du monde et en protège les plus zélés apôtres. » Odille (maire) , Machard, Cordier, Bardes, Vuillier, Chappuis, Brocard, Sarvanton, Be-lin, More, Fourneret, Bretillot, Presle. 13 La société populaire de Compiègne (3) manifeste tout l’intérêt qu’elle a pris aux dangers dont ont été menacés Collot-d’Herbois et Robespierre, et au bonheur qu’ils ont eu d’échapper au fer de leurs assassins. Elle vote à l’unanimité des remerciemens au courageux Geffroy. Mention honorable, insertion au bulletin (4) . [Compiègne, 6 prair. II] (5). « Citoyens représentans, Ce n’est pas parce que nous connaissons particulièrement Collot d’Herbois, et que nous connaissons avec toute la République les vertus et les talens de Robespierre, que nous avons pris tant d’intérêt aux dangers qu’ils ont courus et au bonheur qu’ils ont eu d’échapper au glaive de l’infâme Ladmiral. C’est parce qu’ils sont représentans du peuple et que le sort de la République est attaché à leurs personnes. N’est-ce pas là un coup visible de cet Etre Suprême dont vous venez de proclamer la reconnaissance ! N’est-ce pas la récompense de la vertu et de l’héroïsme ? N’en doutons pas, un génie protecteur veille sur vos destinées. Que pouvons-nous craindre après cela des lâchetés et des crimes de Pitt et de Cobourg. Nos armées écrasent tous les jours leurs cohortes méprisables; Que sera-ce si l’Etre Suprême combat avec nous. La cause de la liberté est digne d’un dieu, c’est son ouvrage qu’il soutient; l’harmonie du monde serait détruite si elle succombait. Les despotes (1) P.V., XXXIX, 35. Bin, 19 prair. et 26 prair. (2e suppl4); J. Sablier, n° 1362; J. Lois, n° 616; Mon., XX, 665; M.U., XL, 285. (2) C 305, pl. 1148, p. 7; Audit, nat, n° 621; J. XJniv., n° 1656. (3) Oise. (4) P.V., XXXIX, 35. Bin, 26 prair. (2e suppl4); Mon., XX, 665; J. Lois, n° 616; M.U., XL, 285; J. Fr., n° 620. (5) C 306, pl. 1161, p. 5. SÉANCE DU 17 PRAIRIAL AN II (5 JUIN 1794) - N08 14 ET 15 337 et les fanatiques sont des Encelades qu’il a trop longtemps soufferts et dont l’existence accuse la justice et sa puissance. Nous votons avec vous des remerciemens à l’immortel Geoffroi. S. et F. » Moncien (présid.), Quin ( secret.), Valet. 14 Les membres de la société populaire du Hâvre-Marat, département de Seine-Inférieure, écrivent qu’ils ont frissonné d’horreur en apprenant l’attentat dirigé contre les jours de Robespierre et CoÙot-d’Herbois; ils applaudissent au courageux dévouement de Geffroy, et disent qu’il n’en est pas un parmi eux qui n’envie son honorable blessure. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Le Havre, 8 prair. fl] (2) . « Représentants du peuple, Nous avons frissonné d’horreur en apprenant l’abominable attentat que la main d’un scélérat a commis sur la représentation nationale dans la personne de Collot d’Herbois, votre collègue. Cet affreux assassinat eut couvert d’un voile funèbre la République s’il s’était consommé; mais une puissance invisible a rendu vain le projet exécrable de ce forcené; puisse son prompt supplice épouvanter les monstres qui oseraient attenter à vos jours. Nous avons applaudi avec transports au courage, au dévouement de Geoffroy. Il n’est pas un seul de nous qui n’envie son honorable blessure et qui ne fut prêt à verser tout son sang pour sauver ou prolonger la vie d’un ami, d’un père de la patrie. S. et F. ». Dartet (présid.), Chareau, Alexandra, Valinet. 15 Les citoyens composant le conseil-général de la commune de Givry (3), district de Chalons-sur-Saone, réunis à la société populaire du même lieu, expriment leurs sentimens sur les travaux de la Convention, et leur indignation contre les traîtres et les conspirateurs. Ils annoncent que leur petite commune seule a produit plus de 1,500 livres de salpêtre d’une très-bonne qualité, et que leur atelier, qui est en pleine activité, en produira bientôt davantage. Ils ajoutent que la superstition a entièrement disparu de ces contrées; que leur temple, décoré d’une architecture moderne, dédié à l’Etre-Suprême et à l’immortalité de l’âme, est dégagé de tous ces simulacres qui ne tendoient qu’à l’idolâtrie en insultant à la raison humaine; et que les objets d’or, d’argent, cuivre, bronze et fer ont été envoyés depuis long-temps pour (1) P.V., XXXIX, 35. B1”, 26 prair. (2e suppl4) ; J. Lois, n° 616; Mon., XX, 665; Mess, soir, n° 657; J. Sablier, n° 1362; J. Fr., n° 620; M.U., XL, 285. (2) C 306, pl. 1161, p. 6. (3) Saône et Loire. augmenter les ressources et les richesses de la République. Enfin, ils terminent en disant qu’aux précédens envois qu’ils ont déjà faits de linge, d’habits, d’armes, d’effets d’équipement en tout genre, ils joignent le reçu des administrateurs de leur district d’un cavalier Jacobin tout armé et équipé, qu’ils fournissent pour la défense de la patrie, et à qui ils ont donné sa route pour l’armée du Rhin, où il est déjà rendu. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Givry, s.d.] (2) . « Citoyens législateurs, Une faction liberticide avait longtemps agité le sanctuaire des lois; des perfides conspiraient votre perte et celle de la République; déjà ils se flattaient de l’opérer en vous avilissant, mais votre brûlante énergie, votre fermeté persévérante ont fait échouer les traîtres; ils n’ont pu tenir devant les vertus brillantes que vous leur avez opposées et qui ont sauvé la patrie. Protéger l’innocence, pardonner à la faiblesse, ne faire trembler que l’iniquité, aplanir et redresser les sentiers de la justice, les purger surtout de ces êtres immoraux qui n’en étaient que les guides infidèles, de ces druides modernes qui tendaient des pièges à l’ignorance et à la crédulité, réformer les mœurs, en même temps que vous repoussez les armées coalisées des tyrans en les faisant trembler jusque dans leur repaire, voilà des travaux et des faits auxquels la postérité aura peine d’ajouter foi et qui voudront bien ceux tant vantés dans la fable d’Hercule. Que les despotes comptent encore s’ils le peuvent les siècles ou les années qu’ils prétendent avoir illustrés par l’assassinat des peuples ou par leurs brigandages. Nous, nous ne compteront désormais que les jours, les heures et les instans qu’ont existé les martyrs de la liberté et ceux de nos représentans fidèles qui resteront à leur poste. Continuez donc, Pères de la patrie, vous que le peuple a chargés de son bonheur, à affermir notre liberté, et tandis que vous la consolidez en l’entourant de toutes les vertus morales et civiques, nous nous occuperons, ainsi que nous l’avons fait jusqu’à présent, de faire exécuter vos salutaires décrets avec tout le zèle et la surveillance qui caractérisent de vrais patriotes; déjà notre petite commune a produit seule plus de 1500 livres de salpêtre d’une très bonne qualité. Notre atelier qui est en pleine activité en produira bientôt davantage et nous augmenterons ainsi la masse du nitre qui doit foudroyer nos ennemis; déjà les parents de nos braves défenseurs, et nos patriotes indigents vont jouir des bienfaits et de la munificence de la nation; la superstition a entièrement disparu de nos contrées; notre temple décoré d’une architecture moderne dédié à l’Etre Suprême et à l’immortalité de l’âme, est dégagé de tous les simulacres qui ne tendaient qu’à l’idolâtrie en insultant à la raison humaine. Les objets d’or, (1) P.V., XXXIX, 36. B1”, 25 prair. (2® suppl‘) et 4 mess. (2® suppl*). (2) C 305, pl. 1148, p. 8. 22 SÉANCE DU 17 PRAIRIAL AN II (5 JUIN 1794) - N08 14 ET 15 337 et les fanatiques sont des Encelades qu’il a trop longtemps soufferts et dont l’existence accuse la justice et sa puissance. Nous votons avec vous des remerciemens à l’immortel Geoffroi. S. et F. » Moncien (présid.), Quin ( secret.), Valet. 14 Les membres de la société populaire du Hâvre-Marat, département de Seine-Inférieure, écrivent qu’ils ont frissonné d’horreur en apprenant l’attentat dirigé contre les jours de Robespierre et CoÙot-d’Herbois; ils applaudissent au courageux dévouement de Geffroy, et disent qu’il n’en est pas un parmi eux qui n’envie son honorable blessure. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Le Havre, 8 prair. fl] (2) . « Représentants du peuple, Nous avons frissonné d’horreur en apprenant l’abominable attentat que la main d’un scélérat a commis sur la représentation nationale dans la personne de Collot d’Herbois, votre collègue. Cet affreux assassinat eut couvert d’un voile funèbre la République s’il s’était consommé; mais une puissance invisible a rendu vain le projet exécrable de ce forcené; puisse son prompt supplice épouvanter les monstres qui oseraient attenter à vos jours. Nous avons applaudi avec transports au courage, au dévouement de Geoffroy. Il n’est pas un seul de nous qui n’envie son honorable blessure et qui ne fut prêt à verser tout son sang pour sauver ou prolonger la vie d’un ami, d’un père de la patrie. S. et F. ». Dartet (présid.), Chareau, Alexandra, Valinet. 15 Les citoyens composant le conseil-général de la commune de Givry (3), district de Chalons-sur-Saone, réunis à la société populaire du même lieu, expriment leurs sentimens sur les travaux de la Convention, et leur indignation contre les traîtres et les conspirateurs. Ils annoncent que leur petite commune seule a produit plus de 1,500 livres de salpêtre d’une très-bonne qualité, et que leur atelier, qui est en pleine activité, en produira bientôt davantage. Ils ajoutent que la superstition a entièrement disparu de ces contrées; que leur temple, décoré d’une architecture moderne, dédié à l’Etre-Suprême et à l’immortalité de l’âme, est dégagé de tous ces simulacres qui ne tendoient qu’à l’idolâtrie en insultant à la raison humaine; et que les objets d’or, d’argent, cuivre, bronze et fer ont été envoyés depuis long-temps pour (1) P.V., XXXIX, 35. B1”, 26 prair. (2e suppl4) ; J. Lois, n° 616; Mon., XX, 665; Mess, soir, n° 657; J. Sablier, n° 1362; J. Fr., n° 620; M.U., XL, 285. (2) C 306, pl. 1161, p. 6. (3) Saône et Loire. augmenter les ressources et les richesses de la République. Enfin, ils terminent en disant qu’aux précédens envois qu’ils ont déjà faits de linge, d’habits, d’armes, d’effets d’équipement en tout genre, ils joignent le reçu des administrateurs de leur district d’un cavalier Jacobin tout armé et équipé, qu’ils fournissent pour la défense de la patrie, et à qui ils ont donné sa route pour l’armée du Rhin, où il est déjà rendu. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Givry, s.d.] (2) . « Citoyens législateurs, Une faction liberticide avait longtemps agité le sanctuaire des lois; des perfides conspiraient votre perte et celle de la République; déjà ils se flattaient de l’opérer en vous avilissant, mais votre brûlante énergie, votre fermeté persévérante ont fait échouer les traîtres; ils n’ont pu tenir devant les vertus brillantes que vous leur avez opposées et qui ont sauvé la patrie. Protéger l’innocence, pardonner à la faiblesse, ne faire trembler que l’iniquité, aplanir et redresser les sentiers de la justice, les purger surtout de ces êtres immoraux qui n’en étaient que les guides infidèles, de ces druides modernes qui tendaient des pièges à l’ignorance et à la crédulité, réformer les mœurs, en même temps que vous repoussez les armées coalisées des tyrans en les faisant trembler jusque dans leur repaire, voilà des travaux et des faits auxquels la postérité aura peine d’ajouter foi et qui voudront bien ceux tant vantés dans la fable d’Hercule. Que les despotes comptent encore s’ils le peuvent les siècles ou les années qu’ils prétendent avoir illustrés par l’assassinat des peuples ou par leurs brigandages. Nous, nous ne compteront désormais que les jours, les heures et les instans qu’ont existé les martyrs de la liberté et ceux de nos représentans fidèles qui resteront à leur poste. Continuez donc, Pères de la patrie, vous que le peuple a chargés de son bonheur, à affermir notre liberté, et tandis que vous la consolidez en l’entourant de toutes les vertus morales et civiques, nous nous occuperons, ainsi que nous l’avons fait jusqu’à présent, de faire exécuter vos salutaires décrets avec tout le zèle et la surveillance qui caractérisent de vrais patriotes; déjà notre petite commune a produit seule plus de 1500 livres de salpêtre d’une très bonne qualité. Notre atelier qui est en pleine activité en produira bientôt davantage et nous augmenterons ainsi la masse du nitre qui doit foudroyer nos ennemis; déjà les parents de nos braves défenseurs, et nos patriotes indigents vont jouir des bienfaits et de la munificence de la nation; la superstition a entièrement disparu de nos contrées; notre temple décoré d’une architecture moderne dédié à l’Etre Suprême et à l’immortalité de l’âme, est dégagé de tous les simulacres qui ne tendaient qu’à l’idolâtrie en insultant à la raison humaine. Les objets d’or, (1) P.V., XXXIX, 36. B1”, 25 prair. (2® suppl‘) et 4 mess. (2® suppl*). (2) C 305, pl. 1148, p. 8. 22