202 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 24 La société populaire de Tarascon, département des Bouches-du-Rhône, dit que leur commune, qui a gémi sous le poids de l’oppression du moderne Néron, vient d’être rendue à la liberté par les représentans Auguis et Serres. A peine, disent-ils, vos collègues ont-ils paru, que la bande des voleurs et des néroniens a disparu du sol de la liberté. En vain, mugissent-ils des cris de contre-révolution, le peuple indigné ouvre les yeux, déroule en frémissant d’horreur le tableau de leurs forfaits, et tous demandent vengeance. Mention honorable, insertion au bulletin (61). [La société populaire régénérée de Tarascon à la Convention nationale, le 3 brumaire an III\ (62) Représentans, Enfin ils ont dominés les fidelles disciples du Néron Robespierre. Notre commune qui jusqu’à aujourd’hui gemissoit sous le poid de leur opression sanguinaire est rendue à la liberté. Auguis et Serres, vos délégués ont a peine paru parmi nous, que la bande des voleurs et des neronniens a été terrassée. Déjà la main de la vérité leur a arraché le masque, bientôt celle de la justice leur arrachera la vie. En vain poussent-ils les hauts cris de contre-révolution, le peuple indigné ouvre les yeux déroule en reculant d’horreur le noir tableau de leurs forfaits humanicides et réclame vengeance... Vengeance, Représentans! il l’obtiendra. De cet acte de justice, dépendent votre existence, votre bonheur, la liberté de l’univers ; eh quoi!... Quelques scélérats auroient-ils machinés impunément d’établir leur régné sur des piles de cadavres, d’asservir le peuple par le peuple lui-même. Non, non, vous redoublerez le coup révolutionnaire de la massue nationale et ils ne seront plus. Représentans Les heritiers de l’infame Maximilien ne sont pas les seuls ennemis que vous ayés a frapper, les fédéralistes et les aristocrates detestent la liberté; comme les continuateurs de Robespierre, ils abhorrent la vertu et la justice parce qu’elles seules affermissent la Republique. Comme eux, qu’ils périssent donc, nous ne voulons pas plus de la tyrannie du moderne Tibere que des amis du défunt Capet. Vive la République une et indivisible Vive la Convention nationale Vivent les sociétés populaires. Les membres composant la société populaire et régénérée de Tarascon-sur-Rhône. Coste, président, Richard, Jullian, secrétaires. 25 Le conseil général de la commune de Solliès, département du Var, après avoir félicité la Convention sur ses travaux, l’avoir invité à finir son ouvrage, annonce que la commune a ouvert une souscription pour la construction d’un vaisseau, dont le produit s’élève à 3880 L. Mention honorable, insertion au bulletin (63). [Le conseil général de la commune de Solliès à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (64) Représentans, Nous avons vivement aplaudi a votre adresse au peuple français, lue par Cambacérès a la Convention le dix huit de ce mois : les principes qu’elle renferme sont gravés dans nos tous nos coeurs. Nous avons juré comme vous une haine implacable aux tyrans, aux aristocrates, aux royalistes ; aux fripons, aux ambitieux, aux dilapidateurs et aux scélérats de toute espece. La liberté ou la mort, telle est notre devise. Nous aplaudissons de nouveau a la fermeté et a l’energie que vous avés déployées dans les journées du neuf et dix thermidor pour punir ces triumvirs modernes qui sous le masque de la popularité vouloient usurpé la souveraineté. Vous avés encore une fois sauvé la République des dangers qui la menacoient; recevés en nos sincères remerciements. Demeurés à votre poste jusqu’au moment ou la révolution sera conso-mée. Maintenés la Justice a l’ordre du jour a la place de la terreur que le tiran Robespierre et ses infâmes sicaires avoient atirée au milieu de la France. Pour nous fidelles aux principes, notre cri sera toujours la republique une et indivisible, et notre point, notre seul point de raliement, la Convention nationale. Nous terminerons en vous anoncant que notre commune a ouvert une souscription pour la construction d’un vaisseau de haut rang devant remplacer Le Vengeur. Le montant de cette souscription a été de trois mille huit cent quatre vingt livres que nous avons fait verser entre les mains du receveur du district. Nous espérons que toutes les commîmes de la république s’empresseront de nous imiter et par ce moyen nous serons bientôt en état de confondre (61) P.-V., XLIX, 149-150. (62) C 326, pl. 1417, p. 10. (63) P.-V., XLIX, 150. Bull., 25 brum. (suppl.). (64) C 324, pl. 1397, p. 8.