SÉANCE DU 20 FRUCTIDOR AN II (6 SEPTEMBRE 1794) - N° 89 321 L’orateur: Citoyens Représentons, Tandis que les tyrans coalisés disparoissent devant les soldats de la liberté, tondis qu’ils apprennent, dans le désordre tumultueux de leur honteuse défaite, combien il est insensé d’opposer des armées d’esclaves au courage stoïque des soldats républicains; la marine française, si longtemps et si traîtreusement négligée, devenue enfin républicaine, annonce à ces vains insulaires que leur despotisme maritime touche à sa fin. Les sans-culottes composant la société populaire de Rhodez, qui ne sont riches qu’en patriotisme, jaloux cependant de concourir à la destruction de cette race mercantille, ont ouvert une souscription dont le produit, de 5 053 L 5 s, est destinée à concourir au remplacement du vaisseau Le Vengeur, que la journée mémorable du 20 prairial a vu s’engloutir dans les flots, au milieu des cris mille fois répétés Vive la République ! Par vos soins, un nouveau Vengeur sortira incessamment de nos ports, et ira venger sur les féroces Anglais la mort de ces intrépides républicains, qui ont mieux aimé périr que de se rendre. Recevez, citoyens législateurs, une nouvelle assurance de notre attachement inviolable à la représentation nationale, comme aussi de notre impérissable gratitude pour vos immortels travaux. Offrez pour nous en tribut à la patrie tout notre sang et toutes nos fortunes (161). La séance est levée à quatre heures (162). Signé, Bernard (de Saintes), président; L. Louchet, Cordier, Borie, Reynaud, Benta-bole, Guffroy, Secrétaires. (161) Bull., 21 fruct. (suppl.). Voir ci-dessus n° 71. (162) P. V., XLV, 122. 21