SÉANCE DU 27 FRUCTIDOR AN II (13 SEPTEMBRE 1794) - N08 3-5 135 ronnés, nous vous en conjurons au nom et pour le salut de la Patrie. Citoyens Représentans nous vous félicitons aussi d’avoir renversé le trône et tous les ci-devant qui nous traitoient si indignement. Nous réitérons nos félicitations, sur le décret du 15 thermidor qui exclud de toutes fonctions publiques civiles où militaires, les ci-devant nobles et ministres. Le rappel de quelques uns nous avoit alarmé. A présent qu’ils sont renvoyés, nous nous flattons de parvenir aux premières places suivans nos talens; et effectivement nous nous passerons bien de ces auxiliaires là ! surtout dans la marine régénérée de la République, où ils ne pouvoient donner que de mauvais exemples. Voilà nos vœux et nos principes Citoyens Représentans, nous vous sommes tout dévoués, comptez sur nous, nous verserons jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour le soutien de la liberté. Vive la République, Vive la Convention nationale, la Montagne et les sans-culottes. Sur la rade de Brest, ce 25 thermidor l’an II de la République, une et indivisible. Vigreux, Daniel, Gauvin, officiers, Michel, caporal, Bernard, timonier, Le L anne, maitre charpentier, Jeoffroy, maitre-canonnier, et environ 73 signatures. Vu et approuvé l’adresse et les signatures ci-dessus par moi capitaine de Vaisseau commandant, Jaquet. 3 Le citoyen Chemin, fils, demeurant section de la Cité [Paris], fait hommage à la Convention nationale du premier volume du Républicain, ouvrage périodique d’éducation. Mention honorable de l’hommage, et renvoi au comité d’instruction publique (15). Le citoyen Chemin, éditeur de la section de la Cité, prie le président de la Convention nationale de lui présenter le premier volume du Livre du Républicain, ouvrage périodique, d’éducation, dont les élémens, tous puisés dans les travaux de la Convention, et dans la meilleure littérature ancienne et moderne, font un livre classique pour le second degré d’instruction (16). 4 La société populaire d’Alençon [département de l’Orne] invite la Convention nationale à surveiller les aristocrates et les (15) P.V., XLV, 234. (16) Bull., 28 fruct. (suppl.). modérés qui voudroient faire tourner à leur profit la révolution du 9 thermidor, qui a terrassé les traîtres qui, sous le nom de patriotisme et de vertu, avoient formé le projet d’asservir la patrie. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de Sûreté générale (17). [La société populaire et montagnarde d’Alençon à la Convention nationale, s. d.] (18) Citoyens Représentans, Nous serions des lâches, si nous balancions à vous dire que de vils calomniateurs sortis des prisons, vomissent le mensonge et le venin contre la représentation nationale et les autorités constituées; que ces hommes qui ont juré une haine étemelle contre la Répubbque, sourient d’un air moqueur au mot de patriotisme qu’ils appellent du robespierrisme, et qu’ils répandent parmi le peuple, des principes de discorde, de dissention et de vengeance. Enfin nous serions des lâches si nous balancions à vous dire que les royalistes aiguisent leurs poignards derrière la Montagne, et qu’ils n’attendent qu’un nouveau Monk pour paroitre et frapper. Ah ! sans doute il sera beau le jour où après avoir fondé immuablement la liberté et l’égalité, la patrie n’aura plus besoin de montrer un visage sévère : mais ce jour n’est pas encore arrivé; le feu de l’aristocratie n’est pas éteint, il s’accroît chaque jour, et si l’on demeure insensible à ses progrès, de nouveaux volcans ne tarderont pas à s’ouvrir dans la République. Qui peut donc prévenir l’explosion? Vous, citoyens représentans. Ce n’est pas assez d’avoir renversé le despotisme, il faut anéantir l’aristocratie qui veut s’élever sur ses mines. Ce n’est pas assez d’avoir rendu la liberté aux amis de la patrie, il faut l’oter à ceux qui conspirent contr’elle. Ce n’est pas assez d’avoir repoussé les tyrans coalisés, il faut enchaîner les traitres qui les attendent comme des conquérans libérateurs. Il faut les enchaîner jusqu’à ce que la République française soit universellement reconnue. Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention ! Vive la Montagne ! Suivent les signatures. 5 La société populaire du Puy, département de la Haute-Loire, fait hommage à la Convention nationale d’un recueil de chants patriotiques; elle l’assure de son dévouement, de sa haine pour les intri-(17) P.-V, XLV, 234. (18) J. Mont., n° 139.