[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { Î�nvier*i7»i 643 Le même annonce que l'on a célébré à Tours, le 11 nivôse, une fête solennelle en mémoire de la reprise de Toulon : le cortège était nombreux, et la joie qui brillait dans tous les regards, ajoutait à la majesté de la cérémonie (1). Suit la lettre de Guimberteau (2). Jean Guimberteau, représentant du peuple dans la 15e division à la Convention na¬ tionale. « Tours, le 11 nivôse de l’an II de la Ré¬ publique, une et ' indivisible. « Citoyen Président, « J’ai annoncé à la Convention nationale par la lettre du 6 de ce mois, que l’enthousiasme était dans toutes les âmes des sans-culottes de Tours aussitôt que l’on a reçu la nouvelle de la prise de Toulon, que de concert avec moi les corps administratifs organisaient une fête civique en mémoire de cet heureux événement, et de la destruction des brigands sur la rive droite de la Loire. Eh bien ! cette fête a eu lieu hier avec une solennité dont on ne voit d’exem¬ ples que chez les peuples libres. Le cortège était nombreux et la joie qui brillait dans tous les regards ajoutait à la majesté de la céré¬ monie. Que nos prêtres, nos fanatiques viennent après cela nous vanter leurs processions, leurs Te Deum et tous les hochets de l’erreur dont ils se faisaient accompagner, pour séduire la cré¬ dulité de ce qu’ils appelaient leur troupeau. Le soleil éclairait la marche, le symbole de la liberté en faisait l’ornement, les bustes des martyrs de la Révolution étaient nos seules reliques, les étendards tricolores, nos bannières ; nos chants, des cantiques et des hymnes en l’honneur de la liberté. Des discours analogues à la fête ont été prononcés dans toutes les places publiques, et la cérémonie a été terminée par la brûlure de tous les drapeaux dont les tyrans coalisés se font précéder dans leurs combats. « Ce jour a été un des plus beaux de ma vie. Il me tarde de vous transmettre le procès-verbal de cette fête des enfants de la raison, vous vous attendrirez au récit de tout ce qui s’est passé. Qu’on vienne après cela dire que les Français ne sont pas dignes de la liberté ! que nos vils dé¬ tracteurs voient les sans-culottes dans la dé¬ monstration de leur joie et qu’üs tremblent à l’aspect du courage et de l’énergie qui les cara-térisent. « Vive la République ! Vive la Montagne ! Vivent les sans-culottes ! « Guimberteau. » Les officiers municipaux de Montîort-le-Brutus écrivent que la même fête a été célébrée dans leur commune, avec les transports de la joie la plus vive. Ils demandent l’établissement des fêtes natio¬ nales. « C’est dans ces fêtes, disent-ils, que Pesprit public s’agrandit, que les avantages de la liberté et de l’égalité sont mieux appréciés, et fl) Procès-verbaux de la Convention , t. 28, p. 290. [Z] Archives nationales, carton G 287, dossier 861, pièce 12. enfin que la génération nouvelle se prépare à ses grandes destinées. » Renvoi au comité d’instruction publique, avec mention honorable et insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre des officiers municipaux de Montfort-le-Brutus (2). « Montfort-le-Brutus, le 12 nivôse an II de la République, une et indivisible. « Législateurs. « Nous avons célébré, avec les transports de la joie la plus vive la fête que vous avez décrétée pour la reddition de Toulon et les succès de nos armées. Puisse cette ligue impie de tyrans coalisés contre nous être bientôt détruite et les hommes qu’ils asservissent devenir libres comme nous ! « Procurez-nous souvent des fêtes nationales; c’est dans ces fêtes que l’esprit public s’agran¬ dit, que la liberté et l’égalité se font mieux sentir, que les gens encore attachés aux anciens préju¬ gés s’en dépouillent insensiblement, et que la génération nouvelle se prépare à ses grandes destinées. Nous en avons vu un exemple dans la fête que nous venons de célébrer : une jeunesse guerrière est rassemblée dans nos murs depuis trois mois, émue par le spectacle de la fête, elle ne peut voir plus longtemps ses bras inactifs et son courage enchaîné. Dans un élan patrio¬ tique elle arrête de vous demander à marcher contre l’ennemi, elle craint d’arriver trop tard et de ne plus trouver de lauriers à moissonner. Législateurs sages et éclairés, satisfaites à son empressement et comptez sur les vertus répu¬ blicaines des habitants de Montfort-le-Brutus. « Les maire et officiers municipaux de la com¬ mune de Montfort-le-Brutus, « Dejean, maire; Morin; Roussel, officier municipal; Percheron; Auvrt, pro¬ procureur de la commune; Vigoureux, secrétaire. » Les administrateurs du district d’Orléans en¬ voient l’état des matières d’or et d’argent trouvées dans les églises et dans les maisons de leur arron¬ dissement, montant à 1,674 marcs 4 onces 6 gros. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Suit la lettre des administrateurs du district d’Orléans (4). Les administrateurs composant le directoire du district d’Orléans, au citoyen Président de la Convention nationale. a Orléans, le 13 nivôse, l’an II de la Ré¬ publique une et indivisible. « Citoyen, « Nous t’envoyûns l’état des matières d’or et d’argent trouvées dans les églises et dans les fl) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 28, p. 290. (2) Archives nationales, carton F” 1008*, dossier 1618 bis. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 290. (4) Archives nationales , carton G 287, dossier 869, pièce 30.