688 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE restent à l’ordre du jour; elles seules triomphent, et les traîtres périront. Le destin de la République a veillé sur les jours de Collot-d Herbois et de Robespierre; il veillera également sur ceux de tous les représentons, et les poignards des tyrans ne sauroient les atteindre. » Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Douai, 24 prair. II] (2) . « Citoyens représentans, Les habitans de la commune de Douai viennent d’exécuter, au milieu de l’allégresse et de la pompe la plus solennelle, votre décret sur l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. C’est en célébrant la fête du 20 prairial qu’ils ont exprimé leurs vœux. Tous avaient concouru à l’avance à embellir cette fête et à la rendre digne de son objet par des préparatifs pris dans la nature et simples comme elle. Une montagne s’élevait majestueusement au milieu de la place publique. Sur cet autel sacré brûlait le parfum dont la fumée portait au ciel le gage de la sincérité qui l’offrait; autour de cette montagne chérie et sur la cime, les différents âges assemblés, ont rendu leurs hommages à l’Etre Suprême. Là des chants accompagnés de musique ont loué la sagesse de vos décrets; là vos immortels travaux ont reçu mille bénédictions. Le fanatisme et l’hypocrisie ont été foulés aux pieds, et la vraie religion, ceile que vous venez de rendre à sa splendeur a reçu le culte qui lui était dû. Les cris mille fois répétés, vive la République, vive la Montagne, annonçaient de toutes parts le saint enthousiasme excité par l’amour de la liberté, de l’égalité, et la reconnaissance de vos bienfaits. Ce spectacle touchant, Citoyens représentans, n’est pas le premier que les citoyens de Douai aient offert; ce n’est pas d’aujourd’hui qu’ils bénissent vos décrets, aftermissant de jour en jour leur bonheur. Toujours on les a vus, brûlant de l’amour de la patrie, soutenir énergiquement la cause que vous avez juré de faire triompher. Leur zèle n’a pas eu besoin d’être excité, leurs cœurs sentaient tout le prix de la liberté. Fallait-il des défenseurs, ils en ont donné qui se sont fait remarquer par leur courage. Nos frères avaient-ils besoin à l’armée, des habillemens, du linge, des souliers ont été offerts en dons patriotiques; le salpêtre s’est fabriqué aussitôt que le besoin a été connu, mais ce n’était pas assez de fournir la foudre, ils se sont encore dépouillés entièrement de leurs cuivres rouges pour couler l’instrument vengeur qui doit la lancer : 8000 livres de cuivre ont été apportées sur l’autel de la patrie. Les papeteries manquent-elles de matières, 25.000 livres de vieux linges remplissent aussitôt des magasins. La commune de Douai, une des premières, a dépouillé les temples du dieu de la colère, (1) P.V., XXXIX, 361. Bin, 2 mess.; M.U., XL, 456; C. Eg., n° 668; Audit, nat., n° 630 (sic pour 632) ; M.U., XLI, 57. (2) C 305, pl. 1152, p. 14. de la vengeance, des ornemens scandaleux surpris à la bonne foi par l’hypocrisie. Ainsi les citoyens de Douai prouvent leur patriotisme; ils ne s’en tiennent pas à des démonstrations extérieures, ils agissent. Ce n’est pas par des efforts apparents et vains qu’ils contribuent à l’affermissemen de la République, ils travaillent efficacement et de toutes leurs forces à la défendre contre ses ennemis. Législateurs, dignes représentans d’un peuple libre, continuez vos travaux, montez à grands pas vers l’immortalité... vous avez eu le courage de vous en ouvrir la route à travers mille dangers, rien ne vous arrêtera. Que la justice et la vertu restent à l’ordre du jour, elles seules triompheront et les traîtres périront. Le destin de la République a veillé sur les jours de Collot d’Herbois et de Robespierre, il veillera également sur ceux de tous les représentans et les poignards des tyrans ne sauraient les atteindre. Vive la Montagne ! ». Claro aîné, Delval, Pilât, Paulée, Picart, Bureau, Caulette, Vallier, Estabel, Lapos-tolle, Flamey, Saladin, Hourier, Michel, Bommart, Fauche, Marchand, Gontois, Pugnet. 45 Le citoyen Henriquez, domicilié dans la section du Panthéon français, offre à la Convention nationale un ouvrage intitulé ; Le mois Républicain, qu’il destine à l’instruction de la jeunesse. Renvoyé au comité d’instruction publique (1). [Paris, 29 prair. II] (2). « Citoyens Représentans, Je vous offre un ouvrage intitulé le Mois républicain. Je le destine à l’instruction de la jeunesse; je vous demande un examen sévère, je m’estimerai heureux, si vous le trouvez digne des sentiments de l’homme libre ». Henriquez. 46 Un membre [Monnel], au nom du comité des décrets et procès-verbaux, propose, et la Convention adopte le décret suivant : « La Convention nationale, après avoir enten-(1) P.V., XXXLX, 362. Bin, 3 mess. (1er suppl‘). (2) F17 1010e, pl. 2, p. 3264. Mentions marginales ; — « Renvoyé à Lindet, le 15 mess. », sans signature; — « L’ouvrage sera déposé aux Archives avec note d’improbation sur quelques expressions qui s’y rencontrent », 25 mess, signé Laichard. Le mois républicain, ou Instructions historiques et morales pour chaque jour du mois; à l’usage des écoles primaires — Brochure de 72 pages; imprimé à Paris, chez Valère Cailleau. Le C" Henriquez est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment : Fêtes nationales et religieuses, et « Epitres et Evangiles du républicain, pour toutes les décades de l’année, à l’usage des jeunes Sans-culottes. Cet ouvrage a reçu l’accueil le plus flatteur de la Conv. qui en a fait mention honorable et ordonné que son acceptation serait insérée dans le Bulletin. 688 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE restent à l’ordre du jour; elles seules triomphent, et les traîtres périront. Le destin de la République a veillé sur les jours de Collot-d Herbois et de Robespierre; il veillera également sur ceux de tous les représentons, et les poignards des tyrans ne sauroient les atteindre. » Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Douai, 24 prair. II] (2) . « Citoyens représentans, Les habitans de la commune de Douai viennent d’exécuter, au milieu de l’allégresse et de la pompe la plus solennelle, votre décret sur l’existence de l’Etre Suprême et l’immortalité de l’âme. C’est en célébrant la fête du 20 prairial qu’ils ont exprimé leurs vœux. Tous avaient concouru à l’avance à embellir cette fête et à la rendre digne de son objet par des préparatifs pris dans la nature et simples comme elle. Une montagne s’élevait majestueusement au milieu de la place publique. Sur cet autel sacré brûlait le parfum dont la fumée portait au ciel le gage de la sincérité qui l’offrait; autour de cette montagne chérie et sur la cime, les différents âges assemblés, ont rendu leurs hommages à l’Etre Suprême. Là des chants accompagnés de musique ont loué la sagesse de vos décrets; là vos immortels travaux ont reçu mille bénédictions. Le fanatisme et l’hypocrisie ont été foulés aux pieds, et la vraie religion, ceile que vous venez de rendre à sa splendeur a reçu le culte qui lui était dû. Les cris mille fois répétés, vive la République, vive la Montagne, annonçaient de toutes parts le saint enthousiasme excité par l’amour de la liberté, de l’égalité, et la reconnaissance de vos bienfaits. Ce spectacle touchant, Citoyens représentans, n’est pas le premier que les citoyens de Douai aient offert; ce n’est pas d’aujourd’hui qu’ils bénissent vos décrets, aftermissant de jour en jour leur bonheur. Toujours on les a vus, brûlant de l’amour de la patrie, soutenir énergiquement la cause que vous avez juré de faire triompher. Leur zèle n’a pas eu besoin d’être excité, leurs cœurs sentaient tout le prix de la liberté. Fallait-il des défenseurs, ils en ont donné qui se sont fait remarquer par leur courage. Nos frères avaient-ils besoin à l’armée, des habillemens, du linge, des souliers ont été offerts en dons patriotiques; le salpêtre s’est fabriqué aussitôt que le besoin a été connu, mais ce n’était pas assez de fournir la foudre, ils se sont encore dépouillés entièrement de leurs cuivres rouges pour couler l’instrument vengeur qui doit la lancer : 8000 livres de cuivre ont été apportées sur l’autel de la patrie. Les papeteries manquent-elles de matières, 25.000 livres de vieux linges remplissent aussitôt des magasins. La commune de Douai, une des premières, a dépouillé les temples du dieu de la colère, (1) P.V., XXXIX, 361. Bin, 2 mess.; M.U., XL, 456; C. Eg., n° 668; Audit, nat., n° 630 (sic pour 632) ; M.U., XLI, 57. (2) C 305, pl. 1152, p. 14. de la vengeance, des ornemens scandaleux surpris à la bonne foi par l’hypocrisie. Ainsi les citoyens de Douai prouvent leur patriotisme; ils ne s’en tiennent pas à des démonstrations extérieures, ils agissent. Ce n’est pas par des efforts apparents et vains qu’ils contribuent à l’affermissemen de la République, ils travaillent efficacement et de toutes leurs forces à la défendre contre ses ennemis. Législateurs, dignes représentans d’un peuple libre, continuez vos travaux, montez à grands pas vers l’immortalité... vous avez eu le courage de vous en ouvrir la route à travers mille dangers, rien ne vous arrêtera. Que la justice et la vertu restent à l’ordre du jour, elles seules triompheront et les traîtres périront. Le destin de la République a veillé sur les jours de Collot d’Herbois et de Robespierre, il veillera également sur ceux de tous les représentans et les poignards des tyrans ne sauraient les atteindre. Vive la Montagne ! ». Claro aîné, Delval, Pilât, Paulée, Picart, Bureau, Caulette, Vallier, Estabel, Lapos-tolle, Flamey, Saladin, Hourier, Michel, Bommart, Fauche, Marchand, Gontois, Pugnet. 45 Le citoyen Henriquez, domicilié dans la section du Panthéon français, offre à la Convention nationale un ouvrage intitulé ; Le mois Républicain, qu’il destine à l’instruction de la jeunesse. Renvoyé au comité d’instruction publique (1). [Paris, 29 prair. II] (2). « Citoyens Représentans, Je vous offre un ouvrage intitulé le Mois républicain. Je le destine à l’instruction de la jeunesse; je vous demande un examen sévère, je m’estimerai heureux, si vous le trouvez digne des sentiments de l’homme libre ». Henriquez. 46 Un membre [Monnel], au nom du comité des décrets et procès-verbaux, propose, et la Convention adopte le décret suivant : « La Convention nationale, après avoir enten-(1) P.V., XXXLX, 362. Bin, 3 mess. (1er suppl‘). (2) F17 1010e, pl. 2, p. 3264. Mentions marginales ; — « Renvoyé à Lindet, le 15 mess. », sans signature; — « L’ouvrage sera déposé aux Archives avec note d’improbation sur quelques expressions qui s’y rencontrent », 25 mess, signé Laichard. Le mois républicain, ou Instructions historiques et morales pour chaque jour du mois; à l’usage des écoles primaires — Brochure de 72 pages; imprimé à Paris, chez Valère Cailleau. Le C" Henriquez est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment : Fêtes nationales et religieuses, et « Epitres et Evangiles du républicain, pour toutes les décades de l’année, à l’usage des jeunes Sans-culottes. Cet ouvrage a reçu l’accueil le plus flatteur de la Conv. qui en a fait mention honorable et ordonné que son acceptation serait insérée dans le Bulletin.