ARCHIVES PARLEMENTAIRES. I £ iWnwïre «n » ( 24 novembre 1793 58 [Convention nationale.] détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention, du département de Paris, à l’époque du 3 dudit. Parmi les individus qui y sont renfermés, il y en a qui sont prévenus de fabrication ou distribution de faux assignats; assassinats, contre-révolution, délits de police municipale, correctionnelle, militaire et d’autres pour délits légers. « Conciergerie ....... .............. 512 « Grande-Force ................... 557 « Petite-Force ..................... 261 « Sainte-Pélagie ................... 288 « Madelonnettes ................... 264 « Abbaye (y compris 16 militaires et 5 otages) ........................... 122 « Bicêtre .......................... 554 « A la Salpêtrière ................. 366 « Chambres d’arrêt, à la mairie ..... 80 « Luxembourg .................... 366 ..Total ................... 3.370 « Certifié conforme aux feuilles journalières à nous remises par les concierges des maisons de justice et d’arrêt du département de Paris. « Huissée; D.-E. Laurent. » La Société républicaine de Mugron exprime à la Convention nationale, à la Montagne, sa recon¬ naissance pour ses travaux et son énergie; elle l’invite à rester à son poste, et lui déclare que de six députés que le département a envoyés, trois seulement sont dignes de sa confiance, et que les trois autres, Saurine, Cadroy et Lefranc, doivent être remplacés comme indignes du grand caractère dont ils sont revêtus. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de la Société républicaine de Mugron (2). La Société républicaine de Mugron, à la Con¬ vention nationale. « Mugron, le 16e jour du 2e mois de l’an II de la République française, une et indi¬ visible. « Citoyens représentants, « Un cri unanime retentit dans la Républi¬ que : La Montagne a sauvé la patrie. « Qu’ils sont chers à nos coeurs ces fidèles montagnards, qui ont eu le courage de résister A la perfidie des complots liberticides, la force de les déjouer, et la fermeté de les punir. « Mais combien la lâcheté de leurs collègues qui ont abandonné la Montagne n’excite-t-elle pas notre indignation? Trop long-temps ils ont occupé une place suspensive entre les regrets du trône et la marche de-la liberté; trop long¬ temps ils ont protégé le système contre-révo¬ lutionnaire des fédéralistes. « Le génie tutélaire de la patrie veillait à sa conservation, il résidait à la Montagne, c’est d’elle qu’ont jailli ces rayons d’une lumière pure qui ont dissipé la ténébreuse noirceur des tra¬ hisons; c’est de son sein qu’est sortie la Cons¬ titution qui fixe à jamais les droits de l’homme libre. « Représentants, nous ne formons qu’un point dans la République, notre fidélité aux principes, notre amour ardent de la liberté, pourront seuls fixer vos regards. Nous ne résis¬ terons plus au besoin de manifester l’exécra¬ tion que nous avons vouée à la faction scélérate dont les débris siègent encore dans votre as¬ semblée. « Notre département a nommé six représen¬ tants, les trois (sic) sont Darfigœyte, Dizès et Ducos, il nous sont chers, ils ont bien mérité de la patrie. Dartigœyle est de Mugron, son dévouement à la cause du peuple, son énergie pour la liberté prouvent que le vrai patrio¬ tisme n’est pas étranger parmi nous. « Mais nos trois autres députés : Saurine, Cadroy, Lefranc, ont plus ou moins adopté le . système des traîtres, ils sont indignes de repré¬ senter le peuple puisqu’ils ont abandonné sa cause, nous demandons qu’ils soient remplacés. « Pour vous, mandataires fidèles, francs mon¬ tagnards, qui avez sauvé la patrie, achevez cet ouvrage auguste, digne de vos efforts, et ne quittez votre poste qu’ après avoir assuré le règne de la liberté. « Châtelet, président; Fossatre, secrétaire. » Le citoyen Ducla, de La Réole, fait don à la patrie, pendant la durée de la guerre, de la moitié de la pension qu’il a obtenue pour prix de ses services, à compter du 1er juillet dernier. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du citoyen Ducla (2). A la Convention nationale. ■x Citoyen Président, « Un vieux militaire, qui servit sous l’ancien régime 22 ans, en qualité de soldat et autant en celle d’officier, qui obtint, après 40 ans, la décoration du despotisme, vient vous prier de la recevoir, non comme un sacrifice, mais bien comme un hommage qu’il rend aux bien¬ faisantes lois de la liberté et de l’égalité. « Ma vieillesse, citoyen Président, ne me per¬ met plus de secourir la patrie de mes bras, mais mon cœur lui est toujours resté dévoué, et c’est pour lui en donner une preuve certaine que je prends la liberté de vous prier de faire agréer à la Convention nationale la moitié de la pen¬ sion que m’a accordée la nation. J’en fais vo¬ lontiers le sacrifice pendant la durée de la guerre, à compter du premier trimestre de juillet der-(1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 139. {2} Archives nationales , carton G 285, dossier 828. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 139. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 805.