272 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE dans le sentier de la gloire et de la prospérité. Si nous avons eu la force de bannir nos Tar-quins de la République, en nouveaux romains nous aurons le courage de résister à tous les Porsennas. Sages Législateurs, semblables à ces énormes rochers qui, au milieu d’une mer courroucée bravent les mers en furie, restez fermes et inébranlables à vos postes et ne redoutez pas les efforts de l’aristocratie contre vous. Parcourez en assurance la brillante carrière où vous êtes entrés. Les intrépides sans-culottes de Paris vous gardent, le peuple debout et en masse veille au salut de ses dignes représentants et nous républicains de Nouic, pour votre conservation, vous offrons nos propres corps. Nous volerons à votre secours et ils vous serviront de rempart jusque au dernier soupir. Tel est le serment inviolable prêté dans notre séance au milieu de ces cris de joie et d’enthousiasme : vive la République, vivent nos bons Législateurs. P.S. Tout dans cette commune annonce l’esprit public et révolutionnaire qui y règne. Depuis le 15 ventôse et immédiatement après la réception de la loi du 29 frimaire nous avons vu avec plaisir nos chers enfants, l’espérance de la République, se rendre en foule chaque jour aux écoles primaires. Là, ils acquièrent les connaissances avantageuses pour le service de la patrie et leurs jeunes cœurs s’y forment à l’attachement pour la liberté et à la haine pour la tyrannie. Une infinité de bras républicains et nerveux vont arracher de la terre et préparer incessamment le salpêtre. Nous espérons qu’avant peu nous fournirons une assez grande quantité de ce minéral à être employée à la destruction et la défaite de nos ennemis. Salut, courage et fraternité. » Maichadiot (présid.), Chidannier (maire). 16 L’administration du district de Vienne (1) félicite les Montagnards d’avoir découvert la conspiration et puni les conspirateurs. Elle annonce en même temps que des biens des émigrés, évalués 2 494 179 liv. 3 s., ont été vendus 6 644 079 1. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au Comité des domaines nationaux du résultat des ventes (2). (Applaudi). 17 La Société populaire et la commune de Chezy-sur-Marne (3), applaudissent à l’établissement du gouvernement révolutionnaire, aux mesures prises par la Convention pour déjouer l’infâme (1) Isère. (2) P.V., XXXVII, 165. Bin, 25 fîor.; M.U., XXXIX, 375; C. Eg., n° 633; J. Sablier n° 1314; J. Paris, n° 498; J. Perlet, n° 601; J. Fr., n° 596. (3) Aisne. conspiration qui se couvroit du manteau du patriotisme; elle l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Chezy-sur-Marne ; s.d.] (2). « Citoyens représentans du peuple libre, La Société populaire de Chezy-sur-Marne, district d’Egalité-sur-Marne, ci-devant Château-thierry, département de l’Aisne, vous félicite de l’établissement du gouvernement révolutionnaire et des grandes mesures que vous avez prises pour découvrir les conspirations tramées sous le manteau du patriotisme. Incorruptible Montagne, tu viens encore une fois de sauver la République, continue un si bel ouvrage et ne te desempare de la foudre que lorsque tu auras anéanti jusqu’au dernier de ces traîtres ennemis du peuple qui tantôt secouent les torches du fanatisme, tantôt outrent la révolution, et enfin à qui tous les moyens seront propres pourvu qu’ils les mènent à leurs buts pervers (la destruction de la République). Ces serpens dangereux se glissent dans l’herbe pour nous lancer plus adroitement leur dard venimeux et porter parmi nous la désolation et la mort. Sages Législateurs, restez fermes et inébranlables à votre poste, tenez toujours avec justice les rênes du gouvernement révolutionnaire et républicain jusqu’à ce que les ennemis extérieurs terrassés viennent demander la paix aux conditions honorables pour la République que vous leur prescrivez et que le glaive de la loi, toujours élastique dans ses ressorts ait frappé sans distinction tous les conspirateurs. Représentans, lorsque notre Société apprit la conspiration contre le peuple français, un mouvement d’indignation s’empara des esprits; nous jurâmes tous à l’instant et de rechercher et de dénoncer les traîtres, les malveillants, les conspirateurs et les fanatiques. Reposez-vous sur nous, nos bras sont nerveux et avec du patriotisme nous avons du courage. Letang (présid.), Lange (vice-présid), Mercier (secret.), Moni (vice-présid.). 18 Le 5e bataillon des Landes sollicite la punition la plus éclatante des conspirateurs, invite la Convention à rester ferme à son poste, et se dévoue à la défense de la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Armée des Pyrénées, 13 germ. 17] (4). « Législateurs, Une conspiration horrible a existé; ses ramifications sont étendues d’un bout de la République à l’autre d’après le rapport de votre Comité de salut public; un grand nombre d’au-(1) P.V., XXXVII, 166. Bin, 25 flor. (2) C 302, pl. 1112, p. 5. (3) P.V., XXXVII, 166. Bin, 25 flor.; M.U., XXXIX, 376. (4) C 303, pl. 1112, p. 4. 272 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE dans le sentier de la gloire et de la prospérité. Si nous avons eu la force de bannir nos Tar-quins de la République, en nouveaux romains nous aurons le courage de résister à tous les Porsennas. Sages Législateurs, semblables à ces énormes rochers qui, au milieu d’une mer courroucée bravent les mers en furie, restez fermes et inébranlables à vos postes et ne redoutez pas les efforts de l’aristocratie contre vous. Parcourez en assurance la brillante carrière où vous êtes entrés. Les intrépides sans-culottes de Paris vous gardent, le peuple debout et en masse veille au salut de ses dignes représentants et nous républicains de Nouic, pour votre conservation, vous offrons nos propres corps. Nous volerons à votre secours et ils vous serviront de rempart jusque au dernier soupir. Tel est le serment inviolable prêté dans notre séance au milieu de ces cris de joie et d’enthousiasme : vive la République, vivent nos bons Législateurs. P.S. Tout dans cette commune annonce l’esprit public et révolutionnaire qui y règne. Depuis le 15 ventôse et immédiatement après la réception de la loi du 29 frimaire nous avons vu avec plaisir nos chers enfants, l’espérance de la République, se rendre en foule chaque jour aux écoles primaires. Là, ils acquièrent les connaissances avantageuses pour le service de la patrie et leurs jeunes cœurs s’y forment à l’attachement pour la liberté et à la haine pour la tyrannie. Une infinité de bras républicains et nerveux vont arracher de la terre et préparer incessamment le salpêtre. Nous espérons qu’avant peu nous fournirons une assez grande quantité de ce minéral à être employée à la destruction et la défaite de nos ennemis. Salut, courage et fraternité. » Maichadiot (présid.), Chidannier (maire). 16 L’administration du district de Vienne (1) félicite les Montagnards d’avoir découvert la conspiration et puni les conspirateurs. Elle annonce en même temps que des biens des émigrés, évalués 2 494 179 liv. 3 s., ont été vendus 6 644 079 1. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au Comité des domaines nationaux du résultat des ventes (2). (Applaudi). 17 La Société populaire et la commune de Chezy-sur-Marne (3), applaudissent à l’établissement du gouvernement révolutionnaire, aux mesures prises par la Convention pour déjouer l’infâme (1) Isère. (2) P.V., XXXVII, 165. Bin, 25 fîor.; M.U., XXXIX, 375; C. Eg., n° 633; J. Sablier n° 1314; J. Paris, n° 498; J. Perlet, n° 601; J. Fr., n° 596. (3) Aisne. conspiration qui se couvroit du manteau du patriotisme; elle l’invite à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Chezy-sur-Marne ; s.d.] (2). « Citoyens représentans du peuple libre, La Société populaire de Chezy-sur-Marne, district d’Egalité-sur-Marne, ci-devant Château-thierry, département de l’Aisne, vous félicite de l’établissement du gouvernement révolutionnaire et des grandes mesures que vous avez prises pour découvrir les conspirations tramées sous le manteau du patriotisme. Incorruptible Montagne, tu viens encore une fois de sauver la République, continue un si bel ouvrage et ne te desempare de la foudre que lorsque tu auras anéanti jusqu’au dernier de ces traîtres ennemis du peuple qui tantôt secouent les torches du fanatisme, tantôt outrent la révolution, et enfin à qui tous les moyens seront propres pourvu qu’ils les mènent à leurs buts pervers (la destruction de la République). Ces serpens dangereux se glissent dans l’herbe pour nous lancer plus adroitement leur dard venimeux et porter parmi nous la désolation et la mort. Sages Législateurs, restez fermes et inébranlables à votre poste, tenez toujours avec justice les rênes du gouvernement révolutionnaire et républicain jusqu’à ce que les ennemis extérieurs terrassés viennent demander la paix aux conditions honorables pour la République que vous leur prescrivez et que le glaive de la loi, toujours élastique dans ses ressorts ait frappé sans distinction tous les conspirateurs. Représentans, lorsque notre Société apprit la conspiration contre le peuple français, un mouvement d’indignation s’empara des esprits; nous jurâmes tous à l’instant et de rechercher et de dénoncer les traîtres, les malveillants, les conspirateurs et les fanatiques. Reposez-vous sur nous, nos bras sont nerveux et avec du patriotisme nous avons du courage. Letang (présid.), Lange (vice-présid), Mercier (secret.), Moni (vice-présid.). 18 Le 5e bataillon des Landes sollicite la punition la plus éclatante des conspirateurs, invite la Convention à rester ferme à son poste, et se dévoue à la défense de la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Armée des Pyrénées, 13 germ. 17] (4). « Législateurs, Une conspiration horrible a existé; ses ramifications sont étendues d’un bout de la République à l’autre d’après le rapport de votre Comité de salut public; un grand nombre d’au-(1) P.V., XXXVII, 166. Bin, 25 flor. (2) C 302, pl. 1112, p. 5. (3) P.V., XXXVII, 166. Bin, 25 flor.; M.U., XXXIX, 376. (4) C 303, pl. 1112, p. 4. SÉANCE DU 23 FLORÉAL AN H (12 MAI 1794) - Nos 19 ET 20 273 torités constituées de la République trempaient dans ce noir complot, mais votre surveillance a déjoué ces manœuvres liberticides, Représentants d’un peuple libre, c’est à vous à appesantir sur ces traîtres le glaive de la loi, c’est du sommet de votre sainte Montagne que vous ferez juger ces conspirateurs. Maintenant qu’ils sont arrêtés, que leurs complices sont en lieu de sûreté, nous nous empressons de vous féliciter de votre vigilance à déjouer les manœuvres liberticides des ennemis de la chose publique. Continuez vos glorieux travaux, restez fermes à votre poste jusqu’à ce que la patrie, notre mère commune, n’ait plus à craindre de retomber dans l’esclavage. Nos corps vous serviront de rempart et nos derniers soupirs seront pour le soutien de la représentation nationale. Continuez vos travaux et l’histoire, cette muse sévère dont l’auguste fonction est de fixer l’opinion de la postérité, vous assurera une gloire éternelle en vous plaçant au rang des bienfaiteurs de l’humanité, et de ces hommes vraiment vertueux qui pour agir ne consultent jamais que l’intérêt public. Nous réitérons le serment que nous avons déjà fait de ne mettre bas les armes que tous les despotes et leurs vils suppôts ne soient entièrement écrasés. Périssent à jamais les traîtres, les conspirateurs et les intrigants; vive la Montagne, vive la République, une et indivisible ! » J.M. Dunant (cape), Magnant (chef de hon), Duperron aîné [et plus de 60 signatures illisibles] . 19 La Société populaire de la commune de Roanne (1) applaudit à l’énergie, aux grandes mesures de salut public et aux travaux de la Convention. Pour seconder ses efforts, ils offrent leurs bras, leurs fortunes, leurs vies. Elle annonce un 6e envoi de dons patriotiques consistant en 565 chemises, 106 draps, 190 paires de bas, 24 paires de guêtres, 9 habits uniformes, 6 culottes, 5 mouchoirs et autres effets en linge et en toile. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Roanne, 16 flor. Il] (3). « Citoyens Législateurs, L’attitude calme et imposante que vous avez montrée dans les circonstances pénibles et cruelles où vous ont placé les plus monstrueuses conspirations; les conceptions sublimes que vous a inspirées le génie tutélaire de l’enfant de la nature (la liberté) ; les mesures hardies et énergiques que vous avez développées pour réaliser vos conceptions; les maximes de sagesse, d’ordre, de justice et d’humanité qui jaillissent sans cesse de votre auguste sénat; (1) Loire. (2) P.V., XXXVn, 166. Btn, 25 flor.; J. Sablier, n° 1314; J. Univ., n° 1634. (3) C 302, pi. 1086, p. 16 (état des dons), p. 17. tout enfin nous pénètre d’admiration et assure le bonheur d’un peuple magnanime... Continuez, mandataires fidèles et intrépides, recevez notre vive et juste reconnaissance, et si pour seconder vos glorieux projets, il est besoin de nos bras, de nos fortunes et de nos vies, dites ; et vous trouverez en nous des Français ! S. et F. » Legofé, Callard, Barge. Veuillez trouver une faible preuve de notre dévouement dans le sixième envoi que nous vous faisons de différents effets et dont le bordereau est joint à la présente adresse. 20 La section des Lombards se présente à la barre, et après avoir fait l’intéressante énumération des sacrifices qu’elle a faits et qu’elle continue de faire pour le triomphe de la liberté, elle invite la Convention à rester à son poste jusqu’à la parfaite confection de l’ouvrage qu’elle a heureusement commencé (1). L’ORATEUR de la Députation : Représentans du peuple, La section des Lombards ne vient point ici vous vanter ce qu’elle a fait pour concourir aux progrès de la chose publique et pour l’exécution de vos sages décrets. Elle vient vous dire qu’elle a fait son devoir. Elle vient se féliciter d’avoir été assez heureuse pour voir ses efforts couronnés de succès autant qu’il a été en son pouvoir de le faire. Depuis le 9 germinal la commission a extrait des entrailles de la terre jusques et compris le 19 floréal 5 773 livres 1/2 de salpêtre qu’elle a livré à l’administration. Son Comité révolutionnaire a recueilli 1184 chemises, 37 habits et plusieurs vestes, 328 paires de bas, 344 paires de souliers, 152 livres pesant de charpie, des guêtres, des mouchoirs et autres objets d’habillement qu’elle a versés dans les magasins nationaux pour les soldats de nos armées. Au 15 floréal ses commissaires vérificateurs à l’emprunt forcé ont arrêté et fini leurs rôles à la somme d’un million 9 589 1. 18 s. 10 d. exécutoires. La section des Lombards ne néglige rien pour amasser sous la surveillance de son commissaire de police, les matières propres à la confection du papier (2) . (suite de la lettre : La section présente 2 cavaliers jacobins, voir n° 53). Mention honorable, insertion au bulletin (1). (1) P.V., XXXVII, 167. Audit, nat., n° 597; Débats, n° 600, p. 316; B