46 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Encore une victoire remportée sur les ministres corrompus et corrupteurs de Londres, Vienne, Madrid, &c. Et, de plus fort, vive la République! Tettes coupables des Robespierre, Couthon, Saint-Just, et complices, tettes écrasées sous les pieds de la liberté, vous attestés, tout à la fois, jusques à quel degré de scélératesse l’homme peut être entraîné par la soif dévorante de l’ambition, et jusqu’à quel point est redoutable, à tous les scélérats conspirateurs contre la République, l’oeil surveillant et inévitable qui les poursuit et les découvre dans les souterains où le crime se réfugie pour organiser les complots liberticides. Citoyens représentans, recevés, avec nos félicitations sur l’énergie révolutionnaire que vous avez manifesté dans la mémorable journée du 9 au 10, les témoignages de la satisfaction que nous avons éprouvée en apprenant le fou-droiment des nouveaux Catilinas, qui eurent l’audace de vouloir conspirer contre la République, et assassiner la patrie. Puissent tous ceux qui leur ressemblent, ou tenteraient de les imiter, éprouver le même sort! Le crime voulut étouffer la vertu en conspirant contre la représentation nationale de France, mais les destinées du peuple sont de triompher de tous les efforts du crime. Pénétrés de ces sentimens, nos principes républiquains sont aussi inébranlables qu’est illimitée notre confiance en la Convention nationale, qui sera toujours notre point de raliement, et l’objet unique de nos espérances, comme de nos voeux en faveur des triomphes de l’égalité et de la liberté. J.B. Abral ( présid .), Garron ( commissaire nat.), Hillaire {second greffier) [et 5 signatures (de juges)]. x [Les membres composant le c. de surveillance et révolutionnaire de la comm. de Longny (1), à la Conv.; s.d. ] (2) Citoyens représentans, Grâces immortelles vous soient rendues! La patrie est encore sauvée du plus grand danger qu’elle ait jamais couru. Les traîtres étoient dans le sénat; ils étoient couverts du masque de toutes les vertus; c’étoit au nom de la liberté qu’ils prétendoient immoler ses plus fermes défenseurs. L’audace des conjurés s’étoit accrue par le nombre des complices de leurs projets liberticides, et par leur confiance dans une popularité usurpée. Continués, dignes représentans, de veiller au salut du peuple : il est là pour vous seconder; et les citoyens qui composent notre commune seront toujours autant de républicains qui sauront déjouer avec vous l’imposteur qui voudroit encore établir une nouvelle tyrannie. Quant à nous, dont les fonctions dérivent de vos décrets, croyés, citoyens représentans, que (1) District de Mortagne, Orne. (2) C 313, pl. 1250, p. 39. Mentionné par B"1, 30 therm. (1er suppl l); J. Sablier, n° 1499 (Longwy). la réputation du moderne Catilina n’a jamais influencé nos opérations intègres, comme la loi dont nous sommes les organes; nous avons veillés scrupuleusement à la sûreté publique, mais cette sûreté n’a jamais été violée par aucun acte arbitraire de notre comité. C’est en vos mains que nous nous empressons de déposer les serment d’être inflexible mais justes envers les individus qui pouroient nous être dénoncés. Arrêté en la séance du 22 thermidor, l’an II de la République française, une et indivisible, par nous, membres du comité de surveillance soussigné : Forlair, Letricheux, Fouvere, Limoy, Pinguet, VlETTE. y [Les membres du c. révol. de Tarare (1), à la Conv.; Tarare, 21 therm. II] (2) Citoyens représentants, La révolution que vous venez de faire dans votre sein a terminé celle des Français et sauvé la République. L’exemple frappant que vous avez donné sera un frein à l’ambition de ceux qui voudront s’emparer du pouvoir souverain. Quel sera l’étonnement des tirans de l’Europe, lorsque l’événement du 10 thermidor sera parvenu à leur connoissance! Pourront-ils encore douter que le voeu des Français ne soit bien prononcé pour la liberté et la République ? Continuez, fidels mandataires, à frapper les traîtres et les conspirateurs; déployéz l’énergie et le courage qui vous carractérisent; parachevez vos immortels travaux. Les habitans des villes et des campagnes n’ont leurs regards fixés que sur vous. C’est de votre amour pour eux, de votre attachement à la cause sacrée de la patrie, qu’ils attendent leur bonheur. Fidels à vos décrets, ils les exécuteront au péril de leur vie. C’est le serment que la commune de Tarare a fait en particulier, et que son comité de surveillance révolutionnaire vous renouvelle aujourd’hui en son nom. Vive la Convention, vive la République! Fait au bureau, à Tarare, le 21e thermidor, l’an 2 e de la République, une, indivisible et impérissable. Tricaud (présid.), Gourdia ( secrét .) [et 10 autres signatures], z [Les membres composant le c. de surveillance de Rochefort (3), à la Conv.; Rochefort, 17 therm. Il] (4) Citoyens représentants, Vous venez de démasquer et d’anéantir la plus monstrueuse conspiration qui se soit our-(1) Rhône. (2) C 313, pl. 1250, p. 38. Mentionné par B‘”, 2 fruct. (3) Charente-Inférieure. (4) C 313, pl. 1250, p. 43. Mentionné par B"1, 30 therm. (1er suppl1). SÉANCE DU 27 THERMIDOR AN II (14 AOÛT 1794) - N° 1 47 die contre la liberté : vous avez tenu vos serments. Les traîtres n’existent plus, ils périront tous. Continuez vos impérissables travaux pour le bonheur des générations. S. et F.! Grivet, Meyer, Papin, Le Cam, Valade, Ouvrât, Rossignol, Beshomb ( secrét .), Charles Cuny. a’ [Les 3 compagnies d’artillerie du départ 1 du Puy-de-Dôme, à la Conv.; Armée des Alpes, Grenoble, 16 therm. II] (1) Vive la République, vive la Montagne, vive la Convention nationale, périssent les roix, les dictateurs et les triumvirs! Législateurs, Grâces immortelles vous soyent rendues, pour avoir sauvé la République des coups que les traîtres vouloint lui porter pour l’anéantir! Qu’ils étoint habillement (sic) combinés! Pour vous ôter tous soupçons, il venoint vous dire qu’on les menaçoit, qu’on les [verbe illisible]. Les monstres! Leur ambition les aveugloit. Ils ne voyoint pas que la Convention, qui avoit fait tomber la tête du tyran, délivré la République de la faction des Girondins, livré au glaive de la loi les complices des Héberts et des Dantons, sauroit encore déjouer leurs complots contre-révolutionaires . Continuez, sages législateurs, à veiller pour la chose publique. Sacrifiez pour elle vos talents et vos vies. La couronne civique vous attend au bout de votre carrière, représentants patriotes, qui marchez d’un pas ferme dans les sentiers de la vertu. L’estime publique vous dédomagera de vos veilles et de vos travaux. Pour nous, nous jurons d’être inviolablement unis à la Convention nationale, et de mourir à notre poste pour défendre la liberté publique. Vive la montagne! Vive la Convention! Cellier ( capitaine ), Debrige ( capitaine commdt), Dusaugrey ( lieut '), Degeorge ( lieut‘ ), Degeorge ( 2ond lieut1), Guerint ( 2ond lieut1), Teullier (1er lieut1) [et 36 autres signatures]. b ’ [Les deffenseurs de la patrie qui sont au camp de Concourson, de Bonnezeaux et des Ponts-de-Cé (2), à la Conv.; s.d. ] (3) Les deffenseurs de la patrie qui sont au camp de Concourson, de Bonnezeaux et du Pont-de-Cé, après avoir applaudi à la chute du Catilina françois et de ses complices, invitent la Convention nationale de continuer, par ses vertus et ses talens, à faire aimer la République, et ils lui jurent de contribuer à la faire respecter (4). (1) C 316, pl. 1266, p. 61. Mentionné par B‘n, 30 therm. (1er suppl l). (2) Comm. de Doué et des Ponts-de-Cé, Mayenne-et-Loire. (3) C 316, pl. 1266, p. 78. Mentionné par B‘n, 4 fruct. (1er suppl1). (4) Le sommaire tient lieu d’adresse puisqu’il porte la mention honorable, insertion au bulletin le 27 therm. Autre mention : l’adresse est envoyée au comité de Salut public. c’ [La garde nat. de la comm. de Nevers (1), à la Conv.; Nevers, 18 therm. II] (2) Le peuple français debout contre les tyrans! La liberté ou la mort, est le serment que nous avons fait. La Convention ou la mort, est le serment que nous tiendrons. Que les traîtres conspirent : vous êtes là pour les déjouer, et nous pour les anéantir. Grâces vous soient mille fois rendues, infatigables législateurs, pour la vigilance et le courage que vous avez mis à démasquer et à faire punir le triumvirat Robespiere et ses indignes complices. Si vous avez été constamment à votre poste pendant tout le tems qu’a duré le danger, nous, gardes nationales, à l’instant où nous en avons été avertis, nous avons tous juré de le partager, et de voler à votre premier signal. Non, ce ne sera pas en vain que, depuis 5 ans, nous aurons fait tous les sacrifices. Non, ce ne sera pas en vain que le sang de nos frères aura coulé dans les combats. Quoi! Des traîtres auraient cru que nous retournerions sous le joug de la tyrannie! Ils auraient cru que nos têtes altières se courberaient devant de nouveaux despotes! Coupables insensés, que tout votre sang expie ce forfait! Continuez, vertueux représentans, à suivre tous les fils de cette atroce conspiration; qu’aucuns des lâches conjurés n’échappent à la vengeance nationale, et que leur punition éclatante apprenne à l’univers quel sera le sort de tous les imitateurs. Que vos mesures énergiques affermissent la liberté française contre ces ennemis de l’intérieur, tandis que les bayonnettes de nos volontaires apprennent aux tyrans et à leurs satellites qu’ils doivent la respecter, et que, de toutes les parties de la République s’élève ces cris mille fois répétés : périssent les conspirateurs, vive la liberté, vive la République, vive la Convention nationale! Brizon ( capitaine ), Gallois le jeune (capitaine), Rémond (capitaine), Courtille (capitaine de vétérans) [et plus de 100 autres signatures]. d ’ [L’état-major de la garde nat. de Blois (3), joint au conseil de discipline, à la Conv.; 12 therm. II] (4) Citoyens représentans, L’état-major de la garde nationale de Blois, joint au conseil de discipline, ne vous diront autre chose, pour vous féliciter d’avoir vaincu, (1) Nièvre. (2) C 316, pl. 1266, p. 64. Mentionné par B‘n , 30 therm. (1er suppl l). (3) Loir-et-Cher. (4) C 316, pl. 1266, p.71. Mentionné par Bm , 4 fruct. (1 er suppl1).