SÉANCE DU 26 BRUMAIRE AN III (16 NOVEMBRE 1794) - N° 1 291 n’ [La société populaire de Mont-Ferme, Ain, à la Convention nationale, le 3 brumaire an HT] (43) Citoiens représentants, Notre société a accueilli avec des transports d’allegresse et de reconnaissance, votre adresse aux français : Les principes qui y sont dévelo-pés, ont toujours servi de base à sa conduite, et jamais elle n’a vu dans les sociétés populaires, qu’un rassemblement de citoiens qui, sous la protection de la loi, travaillent à s’instruire et à s’éclairer sur leurs droits, comme sur leurs devoirs; jamais elle n’a reconnu de souverain que dans les assemblées primaires et le mandataire du souverain, que dans la Convention nationale ; et c’est à ce centre unique qu’elle s’est toujours fortement attachée. Les systèmes de terreur n’appartiennent qu’aux tyrans et ne peuvent peser que sur des esclaves et non sur les valeureux français qui ont brisé le sceptre des roix et dissipé les phalanges des despotes. Continuez, Représentants, votre glorieuse carrière; Assurez, par vos sages travaux, la durée de la république, une, indivisible et démocratique, en préparant à la nation, une paix solide qui prouve à l’Europe qu’un peuple libre armé pour la défense de ses droits ne reçoit point de condition, mais en dicte. Vive la République, Vive la Convention nationale, fait à Montferme, ci-devant Saint-Rambert, le troisième brumaire l’an second [sic] de la République francoise, une et indivisible. Suivent 30 signatures. o’ [Les membres de la société populaire et républicaine de La Hauteur à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (44) Liberté, Égalité, mort aux tyrans. Législateurs, Votre sublime adresse aux français a été luë dans notre séance du decady dernier en inspirant aux vrais patriotes toute la confiance que vous mérités. Elle a ravi leurs coeurs elle a rallumé dans leurs âmes abbatues le feu sacré de l’amour de la patrie; elle leur a fait sentir le doux prix de la liberté, elle est la terreur et l’epouventail des méchans, de ces hommes de sang qui avaient distillé leur venin pestilentiel, qui avaient déployé le germe de l’intrigue et de la guerre civile jusques dans nos chaumières. De ces monstres qui pour gouverner tendaient à s’ériger un trône sur des tas de cadavres au milieu desquels ils auraient (43) C 326, pl. 1419, p. 21. (44) C 326, pl. 1419, p. 12. étouffé toutes les vertus pour y substituer leurs passions et leurs crimes. Les heureux effets de votre adresse avaient été devancés dans notre département par le vertueux Sautereau, votre digne collègue, il a parcouru toutes les villes; nous attendons avec impatience son coup d’oeil républicain et paternel sur nos campagnes, il a substitué la justice à la terreur et il a mis enfin chez nous l’humanité à l’ordre du jour. Restés, Législateurs, restés fermes à votre poste jusqu’à ce que le grand oeuvre de la Révolution soit achevé. Nous vous y déffendrons, nous vous jurons fidelité, attachement inviolable, unité, indivisibilité à la République et à la Convention. Si Sautereau qui n’agit que d’après vos principes, qui comme vous ne respire que le bonheur de ses semblables, à reçu partout où il a passé les eloges qu’il a si justement mérités; ne doutés pas que vous allés par la nouvelle attitude que vous prenez vous faire combler de bénédictions générales du peuple français. Vive la République ! vive la Convention nationale. Salut et fraternité. Suivent 28 signatures. P’ [La société populaire de Martigues à la Convention nationale, s. d.] (45) Liberté, Égalité. Pères de la Patrie, Vous l’avez déchiré ce voile tenebreux sous lequel se cachèrent les hommes de sang et de rapine. La vertu triomphe, le crime va dispa-roitre, la destruction entraine celle de Pitt et ses consorts, vous avez porté le dernier coup aux ennemis de la liberté, vous avez relevé le courage de tous les bons citoyens, de tous les vrais républicains, anathème à ceux qui oseront tenter de renverser les principes consacrés dans vôtre sublime adresse. La société populaire de Martigues couverte de l’egide le la justice, ne craint plus les poignards des robespierristes (46). Elle jure de nouveau la haine la plus implacable à tous les tyrans, elle déclare une haine étemelle à tous les conspirateurs, les malveillans, les fripons et les dilapidateurs. Elle vous invite de nouveau à ne quitter votre poste que lorsque le régné de la liberté aura ren-verssé celui de la tyrannie, ses yeux sans cesse tournés vers vous, son cri journalier est et sera toujours, vive la République, vive la Convention. F. Zaygues, président, L. Ferrandy, vice-président, A. Blanc, Gerieu, secrétaires. (45) C 326, pl. 1419, p. 19. (46) Le texte initial était « la justice ne craint plus les robespierristes », « poignards des » a été ajouté dans la marge.