370 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE ruines sanglantes de la représentation nationale, dont le projet infernal étoit d’égorger les meilleurs patriotes, pour se frayer le chemin de la tirannie, ce monstre barbare n’est plus. Sa chute a soulagé nos âmes, depuis trop longtems gémissantes sous son oppression. Cette triste et morne inquiétude que nous inspi-roit l’asservissement dans lequel il nous avoit plongés, fait place aux doux épanchemens de la fraternité et de la confiance. A la terreur répandue universellement par ce tiran, va succéder la justice, dont vous avez asseuré le triomphe. Nous sommes enfin délivrés du joug le plus odieux. Périssent, comme lui, tous les traîtres, tous les scélérats hipocrites, complices et satellites de cet horrible monstre, qui n’ont cessé de le caresser et d’être son soutien que quand la massue nationale lui a fait mordre la poussière. Ce Catilina moderne, parlant sans cesse de vertu, en ruminant toujours le crime, ourdissoit depuis longtems cette trame dans les ténèbres. Par l’exaltation d’un républicanisme outré, il étoit parvenu à fasciner les yeux du peuple, au point de s’environner de ses propres suffrages, pour exécuter contre lui ses projets perfides. D’un côté, il savoit adroitement lui cacher les fers qu’il lui préparoit; de l’autre, il avoit tellement intimidé les patriotes clairvoyans, qu’ils n’osaient lever le voile dont il couvroit ces fers, et qu’il falloit lui-même pour s’enlacer dans ses propres pièges, pour découvrir l’abîme qu’il avoit ouvert sous nos pas, tant l’âme simple et pure des sans-culottes se dilate à l’aspect de tout ce qui lui peint sa divinité chérie, la liberté ! C’est avec ce mot sacré dans la bouche, et les mains armées des poignards de la trahison, que ce scélérat et ses complices infâmes avoient envahi la confiance du peuple, qui rougit aujourd’hui d’en avoir été trompé. Il falloit à ce bon peuple ce grand exemple pour le déterminer enfin à proscrire à jamais cette acception, cette idolâtrie d’individus, qui déjà lui ont été si funestes en maintes occasions et ont failli dans celle-cy de le replonger dans l’exclavage. C’est ainsi que ce monstre abominable, au nom du patriotisme, et sous des dehors populaires, a voulu renverser la puissance nationale. Mais, citoyens représentans, par votre énergie vertueuse, le peuple françois est encore une fois vengé. La société populaire de Viry-Châtil-lon, réunie au conseil général et au comité de surveillance de cette commune, viennent rendre grâce au courage héroïque que vous avez développé en cette occasion périlleuse et qui a fait triompher la République du plus grand attentat qui ait encore été médité contre elle. Oui ! la Liberté est impérissable ! Les complots les plus noirs entrepris pour la détruire n’ont servi qu’à son affermissement. Soyez toujours ses plus fortes, colonnes, sages législateurs. Poursuivez vos travaux immortels. Restez fermes au poste que la confiance nationale vous a assigné. Continuez à exterminer tous les tirans, tous les traîtres, touttes les factions, tous les conspirateurs. Nous leur jurons à tous une haine implacable, et nous serons toujours prêts à verser notre sang pour votre défense et pour la cause du peuple. Vive la République ! Vivent nos dignes représentans ! S. et F. La sté popul. de Viry-Châtillon : Hochard (se-crét.), Feugere (présid.), Fiant (secrét.). Le conseil-gal de la comm. : Leconte (off. mun.), Emery (maire), Mathieu (off. mun.), Hochard, G. Moriere, C.D. Lanne, Larue (agent nat.) [et 1 signature illisible], Le c. de surveillance : Lefiant, Bonifait (présid.), Angot, Parmantier, Bignon, Feugere, Monpro fils (secrét.), Ferret, Hochard (secrét.). s [Les élèves du collège de Bar-sur-Omain (1) à la Conv.; Bar-sur-Omain, 13 therm. II\ (2) Vous triomphés, représentants du peuple, c’est la victoire de la vertu sur le crime démasqué. Nous abhorrons les audacieux hipocrites qui vouloient vous détruire et vous avilir: nous admirons l’énergie, digne du peuple français, que vous avés déployée pour les anéantir. Nous vous jurons d’être toujours unis à la représentation nationale; c’est un sentiment naturel, vous êtes les pères de la patrie, et nous sommes vos enfants. Gaillet, Clement, Simonnet, Magnier le jeune, Berthélemy, Rageot, Braconnot, François, J. Jussoux, Janot, Baudoz, Hutin, Augé l’aîné, Garnier, Humbert, cadet Augé, Raulet, Men-chaud, Narcisse, Robinot [et une signature illisible]. t [Les ouvriers composant l’attellier des cy-devant Capucins, pour la fabrication des armes portatives, à la Conv.; Paris, 21 therm. II] (3) Nous venons, cytoyens représentants, vous exprimer, au nom de tous nos camarades, notre reconnoissance de ce que vous avez encore une fois sauvé la République par la punition des nouveaux tyrans, et vous renouveller notre serment de vivre libre ou mourir en anéantissant toux ceux qui voudront usurper l’autorité légitime. Nous réclamons de vous, citoyens représentants, d’après les justes promesses que nous a fait votre comité de salut public, par sa proclamation en datte du 12 de ce mois, les différents objets cy après : 1) Nous vous observons que, vu la chèreté excessive des denrées et la médiocrité du prix de nos journées, qui sont de 3 à 5 liv., il ne nous est, pour ainsi dire pas possible de subsister, surtout ceux d’entre nous chargés de famille. A (1) Meuse. (2) C 315, pl. 1 264, p. 30; Bm, 23 therm. (1er suppl1). (3) C 315, pl. 1 264, p. 31; J. Sablier, n° 1 489. 370 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE ruines sanglantes de la représentation nationale, dont le projet infernal étoit d’égorger les meilleurs patriotes, pour se frayer le chemin de la tirannie, ce monstre barbare n’est plus. Sa chute a soulagé nos âmes, depuis trop longtems gémissantes sous son oppression. Cette triste et morne inquiétude que nous inspi-roit l’asservissement dans lequel il nous avoit plongés, fait place aux doux épanchemens de la fraternité et de la confiance. A la terreur répandue universellement par ce tiran, va succéder la justice, dont vous avez asseuré le triomphe. Nous sommes enfin délivrés du joug le plus odieux. Périssent, comme lui, tous les traîtres, tous les scélérats hipocrites, complices et satellites de cet horrible monstre, qui n’ont cessé de le caresser et d’être son soutien que quand la massue nationale lui a fait mordre la poussière. Ce Catilina moderne, parlant sans cesse de vertu, en ruminant toujours le crime, ourdissoit depuis longtems cette trame dans les ténèbres. Par l’exaltation d’un républicanisme outré, il étoit parvenu à fasciner les yeux du peuple, au point de s’environner de ses propres suffrages, pour exécuter contre lui ses projets perfides. D’un côté, il savoit adroitement lui cacher les fers qu’il lui préparoit; de l’autre, il avoit tellement intimidé les patriotes clairvoyans, qu’ils n’osaient lever le voile dont il couvroit ces fers, et qu’il falloit lui-même pour s’enlacer dans ses propres pièges, pour découvrir l’abîme qu’il avoit ouvert sous nos pas, tant l’âme simple et pure des sans-culottes se dilate à l’aspect de tout ce qui lui peint sa divinité chérie, la liberté ! C’est avec ce mot sacré dans la bouche, et les mains armées des poignards de la trahison, que ce scélérat et ses complices infâmes avoient envahi la confiance du peuple, qui rougit aujourd’hui d’en avoir été trompé. Il falloit à ce bon peuple ce grand exemple pour le déterminer enfin à proscrire à jamais cette acception, cette idolâtrie d’individus, qui déjà lui ont été si funestes en maintes occasions et ont failli dans celle-cy de le replonger dans l’exclavage. C’est ainsi que ce monstre abominable, au nom du patriotisme, et sous des dehors populaires, a voulu renverser la puissance nationale. Mais, citoyens représentans, par votre énergie vertueuse, le peuple françois est encore une fois vengé. La société populaire de Viry-Châtil-lon, réunie au conseil général et au comité de surveillance de cette commune, viennent rendre grâce au courage héroïque que vous avez développé en cette occasion périlleuse et qui a fait triompher la République du plus grand attentat qui ait encore été médité contre elle. Oui ! la Liberté est impérissable ! Les complots les plus noirs entrepris pour la détruire n’ont servi qu’à son affermissement. Soyez toujours ses plus fortes, colonnes, sages législateurs. Poursuivez vos travaux immortels. Restez fermes au poste que la confiance nationale vous a assigné. Continuez à exterminer tous les tirans, tous les traîtres, touttes les factions, tous les conspirateurs. Nous leur jurons à tous une haine implacable, et nous serons toujours prêts à verser notre sang pour votre défense et pour la cause du peuple. Vive la République ! Vivent nos dignes représentans ! S. et F. La sté popul. de Viry-Châtillon : Hochard (se-crét.), Feugere (présid.), Fiant (secrét.). Le conseil-gal de la comm. : Leconte (off. mun.), Emery (maire), Mathieu (off. mun.), Hochard, G. Moriere, C.D. Lanne, Larue (agent nat.) [et 1 signature illisible], Le c. de surveillance : Lefiant, Bonifait (présid.), Angot, Parmantier, Bignon, Feugere, Monpro fils (secrét.), Ferret, Hochard (secrét.). s [Les élèves du collège de Bar-sur-Omain (1) à la Conv.; Bar-sur-Omain, 13 therm. II\ (2) Vous triomphés, représentants du peuple, c’est la victoire de la vertu sur le crime démasqué. Nous abhorrons les audacieux hipocrites qui vouloient vous détruire et vous avilir: nous admirons l’énergie, digne du peuple français, que vous avés déployée pour les anéantir. Nous vous jurons d’être toujours unis à la représentation nationale; c’est un sentiment naturel, vous êtes les pères de la patrie, et nous sommes vos enfants. Gaillet, Clement, Simonnet, Magnier le jeune, Berthélemy, Rageot, Braconnot, François, J. Jussoux, Janot, Baudoz, Hutin, Augé l’aîné, Garnier, Humbert, cadet Augé, Raulet, Men-chaud, Narcisse, Robinot [et une signature illisible]. t [Les ouvriers composant l’attellier des cy-devant Capucins, pour la fabrication des armes portatives, à la Conv.; Paris, 21 therm. II] (3) Nous venons, cytoyens représentants, vous exprimer, au nom de tous nos camarades, notre reconnoissance de ce que vous avez encore une fois sauvé la République par la punition des nouveaux tyrans, et vous renouveller notre serment de vivre libre ou mourir en anéantissant toux ceux qui voudront usurper l’autorité légitime. Nous réclamons de vous, citoyens représentants, d’après les justes promesses que nous a fait votre comité de salut public, par sa proclamation en datte du 12 de ce mois, les différents objets cy après : 1) Nous vous observons que, vu la chèreté excessive des denrées et la médiocrité du prix de nos journées, qui sont de 3 à 5 liv., il ne nous est, pour ainsi dire pas possible de subsister, surtout ceux d’entre nous chargés de famille. A (1) Meuse. (2) C 315, pl. 1 264, p. 30; Bm, 23 therm. (1er suppl1). (3) C 315, pl. 1 264, p. 31; J. Sablier, n° 1 489.