Séance du 22 fructidor an II (lundi 8 septembre 1794) Présidence de BERNARD (de Saintes) 1 A l’ouverture de la séance, un secrétaire fait lecture de la correspondance, dont extrait suit : La société populaire de Roquevaire a, district d’Aix, [département des Bouches-du-Rhône]; la société populaire et les autorités constituées de Tarare b; l’administration centrale du département des Hautes-Pyrénées c, la société populaire de Wissembourg d, le dixième bataillon du Var % les administrateurs du district de Mont-Adour�, la société populaire de Langres g; celle de Montbrond h, département de la Charente; les employés à l’administration du district de Revel *, département de Haute-Garonne; la société populaire de Cabrespine \ district de Carcassonne; celle de Seix\ district de Girons; celle de Salsigne2; la société populaire et la commune de Cloyem, district de Dun-sur-Loir, félicitent la Convention nationale sur ses glorieux travaux, son énergie dans les journées des 9 et 10 thermidor, la chûte du scélérat Robespierre, les succès des armées de la République, et l’invitent à rester à son poste. La Convention nationale décrète la mention honorable et l’insertion au bulletin de ces différentes adresses (1). a [La société populaire et montagnarde de Roquevaire , département des Bouches-du-Rhône, à la Convention nationale, le 1er fructidor an mi 2) Représentai, Vous venez de rendre dans vos séances des 9 et 10 thermidor la liberté au peuple français, (1) P. V., XLV, 145. (2) C 320, pl. 1 317, p. 23. vous avez frappé de la foudre nationale trois tyrans et leurs complices, vous avez anéanti ces nouveaux Catilina qui avoient sçu réunir l’affection du peuple pour mieux l’enchaîner, vous avez donné un nouvel essor à l’opinion des républicains français, comprimée depuis quelques tems par l’ascendant despotique du tyran Robespierre sur l’opinion publique. Grâces vous soient rendues, Représentans, recevez avec l’hommage de notre reconnois-sance, le serment que nous avons renouvellé de vous rester fîdellement attachés; les réputations usurpées ne nous en ont jamais imposé, et ne nous éloigneront jamais du véritable point de raliement, nous n’avons jamais eu de confiance entière qu’à la Convention nationale, oui, législateurs, la commune de Roquevaire n’a jamais perdu de vue cette Montagne sainte, une poignée d’ex-nobles et de ci-devant prêtres ont bien pû égarer quelques cultivateurs qui vivoient à leurs dépens et exécutaient leurs ordres, mais les coupables ont disparu, l’énergie des patriotes a sauvé l’honneur de cette commune, et la République une et indivisible y est seule respectée. Représentans, vous avez de nouveau sauvé la Patrie, achevez ce que vous avez si bien commencé; mais depuis l’aurore de la révolution jamais la nation française ne fut plus sublime que dans les journées des 9 et 10 thermidor; périssent tous les traitres qui oseraient s’insurger contre le peuple français, périssent tous les dominateurs, et tous ceux enfin qui craignant de voir leurs crimes découverts, voudraient réduire le peuple à un silence destructeur de la Liberté. Vive la République ! vive la Montagne ! Veran, président, Ribal, Turcat, secrétaires. La municipalité de Roquevaire donne l’adhésion la plus complète à l’adresse ci-contre. Turcat, maire, et cinq autres signatures. Le comité de surveillance et révolutionnaire de la commune de Roquevaire donne son entière adhésion à l’adresse ci-contre. Chaunery, président, et 4 autres signatures.