272 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [ ?5 brumaire an II I lb novembre 1793 « 8° Pour les récompenses et encouragements en faveur des nouvelles découvertes et des arts ......................... 500,000 « 9° Pour la première réserve indiquée par l’article 9 de la sec¬ tion 3e, chapitre II. . ..... ... . , 10,000 « 10° Pour la seconde réserve indiquée par l’article 11 ....... 10,000 « 11° Pour honoraires de l’ar¬ chiviste général ....... ....... 6,000 « 12° Pour les médailles, prix, frais d’expérience et autres extraordinaires ............... 228,056 « Total .................. 1,000,000 liv. Art. 4. « Au moyen de ces dispositions, les dépenses ordinaires des administrations du commerce, ponts et chaussés, compagnies savantes, mines et minières, et autres de tout établissement quelconque fait précédemment en faveur des sciences et des arts, demeurent supprimées ; en conséquence le directoire général avisera le plus promptement possible au mode de remplace¬ ment le plus économique, en faveur des parties auxquelles il n’aurait pas été suffisamment pourvu par le présent décret. Art. 5. « Les honoraires alloués aux commissaires généraux par l’article 3 ci-dessus, ne seront payés que par forme de droit de présence, repré¬ senté par un jeton, dont la caisse leur tiendra compte en argent à la fin de chaque mois. Art. 6. « Et afin d’assurer la régularité du service et du travail, le jeton sera divisé en deux cartes dont la première sera distribuée en ouvrant la séance, et la seconde en la finissant. Art. 7. « Conformément à l’article 4 de la section 2e, chaque commissaire général ayant son suppléant désigné, celui-ci en cas d’absence du premier, (à moins que ce ne soit pour cause bien réelle de maladie), demeure autorisé à le remplacer à l’heure désignée pour l’ouverture des séances, et à recevoir en son lieu et place le jeton alloué pour droit de présence. Art. 8. « Dans les frais extraordinaires seront compris ceux des bureaux des archives, gardiens, ateliers des modèles et écoles particulières des métiers indiqués dans les précédentes sections. Art. 5. « Tout savant ou artiste qui jouirait d’un trai¬ tement antérieur, sera tenu d’opter entre ledit traitement et les honoraires fixés par l’article 3. » Rapporteur : « Charles de Saudray, membre du bureau de consultation des arts. Délibération du point central des Arts et Métiers. Lecture faite pt>ur la troisième fois du présent projet de constitution nouvelle des sciences, arts et métiers, en son assemblée générale, séant au Louvre, salle des pairs, en présence des com¬ missaires des différentes sociétés qui y avaient été invitées, chacun des articles ayant été mis successivement en délibération, après mûre et suffisante discussion, la société du Point central des arts et métiers, approuvant la totalité dudit plan, en a voté l’impression, et a arrêté que pro¬ visoirement une copie manuscrite, mise au net le plus promptement possible, serait adressée à M. le Président de l’Assemblée nationale comme l’hommage le plus sincère du patrio¬ tisme de ses membres, et du désir qu’elle a de concourir aux vues bienfaisantes du Corps législatif. Il a été de plus décidé qu’ aussitôt l’impression achevée, un nombre suffisant d’exemplaires sera adressé aux comités d’agricul¬ ture, de commerce et d’instruction publique, ainsi qu’aux diverses sociétés qui ont bien voulu y participer par leurs commissaires. Fait et arrêté au Louvre, ce 18 mars 1791. Signé : Detrouville, président. Commissaires : Dunouy, ex-président, Lallemand, Dumas, Bricard, Caulet, Legain, Rivey, de Sutières. Charles de Saudray, rapporteur « Chemin et Morain, secrétaires. Le citoyen Dorich (Dorsch), ci-devant vicaire épiscopal à Strasbourg, renonce à son état et à son traitement. Insertion au « Bulletin » (1). � Suit la lettre du citoyen Dorsch (2). « Citoyens législateurs, « En supprimant les conseils des évêques, vous avez bien voulu accorder à leurs vicaires une pension viagère de douze cents livres par an. Je n’ai pas de fortune, et la Révolution m’a fait perdre le peu que je possédais. Je renonce à cette pension politique; l’homme libre vit du fruit de son travail. Cette grâce me rappellerait l’état affreux auquel mes parents m’ont con¬ damné. Je vous envoie toutes mes lettres de prêtrise; mes yeux ne les ont jamais parcourues sans horreur depuis le jour où je me suis vu maître de penser. Je demande que ces titres soient brûlés publiquement, enfin que leur flamme éclaire ma renonciation solennelle au sacerdoce, dont j’avais oublié les fonctions, de¬ puis longtemps. Je ne suis pas l’homme des cir¬ constances, je n’ai jamais servi d’instrument au mensonge. J’ai toujours enseigné la morale éternelle, le seul évangile qui convient à tous les hommes. Je n’ai ménagé les préjugés reli¬ gieux que pour les détruire plus sûrement, et pour accoutumer peu à peu des gens! faibles à l’aspect de la lumière. Mes principes révolu* tionnaires ont précédé la Révolution; j’étais libre dans un pays esclave. Le département du Bas-Rhin m’a vu agir depuis deux ans; c’est dans (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 234. (2) Archives nationales, carton C 281, dossier 771; Supplément au Bulletin de la Convention du 25 bru¬ maire an II (vendredi 15 novembre 1793). [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { � ov�mbre T793 * 27â ce département que j’ai rendu hommage à la raison, à la nature et aux bonnes mœurs, en épousant une compagne sage et vertueuse, qui fait depuis le bonheur de ma vie. « Aujourd’hui il n’est plus temps de tenir la vérité voilée : qu’elle paraisse dans tout son éclat, les Français régénérés sont dignes de la contempler. Nous ne devons plus avoir d’autre culte que celui de la vérité, d’autres divinités que la liberté et l’égalité, et le seul vœu que le Français puisse jurer désormais sans sacrilège est celui de fidélité à la République une et indi¬ visible. « Antoine-Jos. Dors ch, ci-devant vicaire épiscopal à Strasbourg . « Le 22 brumaire, l’an II de la République. » Pétition de la section des Piques à la Conven¬ tion, qui renferme les vrais principes de la philo¬ sophie, de la liberté et de l’égalité. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). En envoyant la brune Marie se reposer de la peine qu’elle eut de nous aveugler pendant dix-huit siècles, congédions aussi tous ses acolytes, a dit la section des Piques de Paris. Ce n’est plus auprès du temple de la liberté, que nous pouvons révérer encore des Sulpice ou des Paul, des Madeleine ou des Catherine. Que les monu¬ ments précieux, souillés par le cagotisme, se consacrent aussitôt à de plus majestueux em¬ plois. Adorons les vertus, où. nous révérions l’erreur; que l’emblème d’une vertu morale soit placé dans chaque église sur le même autel où s’honorait autrefois la mémoire d’un prétendu saint; que cet emblème expressif, en embrasant nos cœurs, nous fasse incessamment passer de l’idolâtrie à la sagesse; que la piété filiale, la grandeur d’âme, le courage, l’égalité, la bonne foi, l’amour conjugal, la bienfaisance, que toutes ces vertus, dis -je, érigées chacune dans un de nos anciens temples, deviennent maintenant les seuls objets de nos hommages. Nous appren¬ drons à les suivre, à les imiter, en les adorant. De ces autels, où nous les élèverons, elles pas¬ seront bientôt dans nos âmes, et la morale, cette base sacrée de tous nos devoirs, cet organe pré¬ cieux que la nature plaça toujours dans le cœur de l’homme, en lui communiquant l’existence, la morale, ce lien nécessaire de tous les pactes, de toutes les sociétés, de tous les gouvernements, la morale, si longtemps obscurcie par la supers¬ tition, dont elle était l’implacable ennemie, toujours par ces moyens en action sous nos yeux, et composant nos premières obligations, contri¬ buera au bonheur de la République. Si l’homme moral est l’homme de la nature; si, d’autre part, le gouvernement républicain est celui de la nature, il faut que, par un enchaî¬ nement nécessaire, les vertus morales devien¬ nent les ressorts du caractère républicain; et (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 235. (2) Supplément au Bulletin de la Convention du 25 brumaire an II (vendredi 15 novembre 1793). lr« SÉRIE. T. LXXIX. pour nous pénétrer de ces vertus, législateurs, consentons à leur offrir un culte; Qu’une fois par décade, la tribune de ces temples ouverts en ce jour à la multitude, retentisse des éloges de la vertu révérée dans ce temple, et de celui des citoyens qui l’auront le mieux servie; que des hymnes s’y chantent en l’honneur de cette vertu; que l’encens fume au pied des autels qui lui seront érigés ; que chaque citoyen, en sortant de ces cérémonies si dignes d’un gouvernement comme le nôtre, et s’exci¬ tant à la pratique de la vertu qu’il viendra de célébrer, en fasse sentir à son épouse, à ses en¬ fants, et le bonheur et l’utilité. Ainsi l’homme s’épurera : son âme exaltée se nourrira de vertus où elle n’allait autrefois puiser que l’erreur; la prospérité générale, résultat certain du bonheur de l’individu, étendra les limites de cette félicité philosophe et républicaine aux régions les plus éloignées de l’univers. Et partout la superstition, poursuivie par les flambeaux réunis de la raison et de la vertu, n’ayant plus d’autre asile que les repaires dégoûtants de l’aristocratie expirante, ira périr près d’elle du désespoir de sentir enfin triompher la philosophie sur la terre, Mention honorable. Compte rendu de V Auditeur national (1). Le règne de la philosophie succède à celui de l’erreur, a dit une députation de la section des Piques. La liberté remplace Marie dans les temples de la superstition. Cette régénération est plus encore l’ouvrage de nos mœurs que des lumières. Le culte des esclaves de Plutus ne pouvait convenir aux enfants de Scœvola. Nos vœux sont que la piété filiale, que l’amour con¬ jugal, la fraternité, l’amour de la patrie soient honorés dans les anciens temples de la supersti¬ tion, qu’une fois par décade, ils retentissent des éloges des vertus auxquelles ils sont consa¬ crés. C’est par ce moyen que nous verrons la morale faire de jour en jour de nouveaux pro¬ grès. Applaudi et renvoyé au comité d’instruction publique. Legendre et Lacroix, représentants du peuple dans le département de la Seine-Inférieure, in¬ forment la Convention que l’ex-ministre Roland a été trouvé mort le 24 brumaire sur la grande route à cinq lieues de Rouen; le juge de paix leur a remis 4 pièces qui ont été trouvées dans ses poches; la première contient l’apologie de sa vie et de sa mort; les deux autres sont les cartes de sa section; et la quatrième une adresse d’une femme chez laquelle il devait loger à Rouen, qu’ils ont fait arrêter. Les commissaires envoient l’arrêté qu’ils ont pris à ce sujet. La Convention le confirme, et ordonne l’insertion de la lettre au « Bulletin » (2). (1) Auditeur national [n° 420 du 26 brumaire an II (samedi 16 novembre 1793), p. 3], (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 235. 18