46 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. Compte rendu du Bulletin de la Convention. Une députation de Corbeil a été admise à la barre. Elle a déposé la châsse de saint Spire, en ar¬ gent doré, pesant 680 marcs, y compris les corps étrangers. Compte rendu du Mercure universel (1). Députation des sans-culottes de Corbeil. Us font porter devant eux une énorme châsse de vermeil; elle est admise à la barre. Suit un résumé de l’adresse que nous insérons ci-dessus d’après le document des Archives na¬ tionales. Les pétitionnaires et la châsse sont invités aux honneurs de la séance; ils entrent au milieu des applaudissements. Plusieurs membres se pressent autour de la châsse pour admirer la beauté de l’ouvrage et la richesse de la matière. Chartier. Je vois qu’il règne encore une es¬ pèce de superstition dans l’Assemblée. Pour en prévenir le progrès, je demande que cette châsse soit transportée sur-le-champ à la Monnaie et soumise au creuset. La châsse part pour se rendre à sa destination. La Société populaire de Montmirail invite la Convention nationale à rester à son poste, jus¬ qu’à ce qu’elle ait écrasé la tête de ces serpents impurs qui sifflent autour d’elle, et que, le fouet à la main, elle ait chassé du temple de la liberté ces hommes lâches et perfides qui ont fait tous leurs efforts pour ébranler la Montagne sainte. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (2). (1) Mercure universel [10e jour <ju 2e mois de l’an II (jeudi 31 octobre 1793), p. 493, col. 1]. D’autre part, le Moniteur universel [n° 40 du 10 bru¬ maire an II (jeudi 31 octobre 1793), p. 163, col. 3] et le Journal des Débats et des Décrets (brumaire an II, n° 407, p. 130) rendent compte de l’admission à la barre des sans-culottes de Corbeil dans les termes suivants : I. Compte rendu du Moniteur universel. On introduit à la barre une députation des ci¬ toyens de Corbeil. Avec eux entre dans la salle une chasse�d’argent doré. ( Suit un extrait de l'adresse que nous insérons ci-dessus d’après le document des Archives nationales.) II. Compte rendu du Journal des Débats et des Décrets. Suit un résumé de l’adresse que nous insérons ci-dessus d’après le document des Archives nationales *. Le Président accorde aux pétitionnaires les hon¬ neurs de la séance. Us entrent au milieu des plus vifs applaudisse¬ ments. (2) Procès-verbaux de la Convention , t. 24, p. 203. Suit l’adresse de la Société populaire de Mont¬ mirail (X). A la Convention nationale. « Citoyens représentants, « La Société populaire de Montmirail vous in¬ vite, vous conjure par tout ce qu’il y a de plus sacré, de rester à votre poste jusqu’à l’époque heureuse où vous aurez écrasé la tête de ces vipères impures qui sifflent autour de nous. Vous avez déjà vomi de votre sein, et, le fouet à la main, chassé du temple sacré de la liberté ces hommes lâches et perfides qui ont fait tous leurs efforts pour ébranler la Montagne sainte d’où sortent à chaque instant ces volcans heureux qui allument dans toutes les parties de la Répu¬ blique le feu du patriotisme et de la liberté. Con¬ tinuez de prendre des mesures vigoureuses contre les scélérats armés contre nous, et, après les avoir anéantis, vous viendrez recueillir parmi vos frères le tribut de la reconnaissance natio¬ nale. « Chotard, maire. » Les membres du conseil général de la com¬ mune de Plaisance invitent la Convention natio¬ nale à rester à son poste, et l’informent de l’ar¬ deur qui anime les jeunes républicains de ce lieu, dans toutes les occasions où les besoins de la pairie les appellent à combattre les satellites des despotes. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (2). Suit un extrait du registre des délibérations du conseil général de la commune de Plaisance (3). Extrait des registres des délibérations du conseil général de la commune de Plaisance. L’an II de la République française une et indivisible, mil sept cent quatre-vingt-treize, et le troisième jour du mois de septembre, dans la maison commune de la ville de Plaisance, le conseil général de la commune en permanence, présents les citoyens J. Frix Basian Saffrané, maire, Bernard Verdier, Jean Gabriel Lanesont Gratian, S. P. François Ducas, Laurent Sarraut, officiers municipaux y joint le citoyen Jean-Ma¬ rie Duchemin, procureur de la commune, ensem¬ ble Jean Payssé, Jean-Marie-Étienne Ferré, Pierre Vieau, Armand Laffont, Jean-Baptiste Olleris Neveu, notables. Le citoyen maire a représenté que l’ordre du jour amène à délibérer sur une adresse à faire à la Convention nationale pour la prier de de¬ meurer à son poste jusqu’à ce que la République sera affermie et qu’elle aura triomphé des enne¬ mis de l’intérieur et de ceux du dehors, qu’il est d’autant plus important de s’occuper de cet objet que le salut de la patrie en dépend, il paraît impossible que des nouveaux députés qui igno¬ rent entièrement la suite des plans et des mesures que la Convention a prises, puissent se mettre tout à coup à la hauteur des circonstances. La matière ayant été mise en délibération, ouï le procureur de la commune en ses conclusions, (1) Archives nationales, carton C 280, dossier 76 L (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 204. (3) Archives nationales, carton C 279, dossier 749.