SÉANCE DU 14 FRUCTIDOR AN II (31 AOÛT 1794) - N°» 2 137 herbes dont l’ombre rallentirait la maturité de la récolte, abbatés les têtes de tous les monstres qui voudraient dominer leurs citoyens. Recevés de nouveau le serment que nous n’avons point fait en vain de rester attachés et déffendre la Convention nationale et de vivre libre ou de mourir. Qu’ils tremblent ces audacieux qui du sein de la France voudraient nous donner des fers ! Le fait que nous emploïons tous les jours pour terrasser le despote espagnol et ses satellites vous réponds qu’ils ne jouiraient pas longtems de leurs forfaits... mais non, votre courageuse attitude et le supplice des traîtres viennent s’assurer à jamais dans la république le triomphe de la sainte égalité. Vive la Convention nationale. Les membres de la division du Val d’Aran réunis en société populaire. Salut, président, Lefrique, Saug, Lacaye, Sandoz, secrétaires, Soûles, garde d’archives. o [Les officiers de santé, employés et sous-em-ployés attachés au service de l’hospice militaire d’Angely-Boutonne, ci-devant Saint-Jean-d’Angely, Charente-Inférieure, à la Convention nationale, le 17 thermidor an II\ (30) Représentans, En lisant et la conspiration de Robespierre et de ses complices, et la prompte justice que le glaive de la loi en a fait, nous avons à peine cru nos yeux, et nos cœurs ont passé tour à tour de l’indignation la mieux sentie à l’allégresse la plus pure. Tranquilles, confiants dans leurs mandataires, les français voyaient s’achever, sous les ailes de la victoire, le code immortel de leurs loix régénératrices; ils étaient loin de soupçonner qu’il existât des êtres plus pervers que ceux qui ont déjà souillé notre glorieuse révolution. Robespierre, dont le nom désignera désormais un profond scélérat, Robespierre vient de nous dévoiler le crime jusque dans sa noirceur la plus repoussante; il a abusé de l’honorable penchant que les peuples ont pour la vertu, il en a vêtu le manteau et parlé longtems le langage pour nous précipiter plus sûrement dans l’abîme. Mais, sentinelles toujours surveillantes, vous vous êtes aperçus les premiers de l’orage qui menaçait nos têtes, et vous l’avez dissipé; on voulait vous enlever le dépôt sacré de notre liberté, et vous avez frappé, avec la rapidité de la foudre, les monstres qui en avaient conçu le projet; vous avez donc encore une fois sauvé la Patrie; vous méritez, à juste titre, d’en être appelés les pères. Courage, vertueux Représentans ! Continuez de surveiller les traîtres; et s’il en était encore parmi vous qui méditassent de nouveaux forfaits, malheur à eux ! Dites-leur que, bien qu’au milieu des (30) C 320, pl. 1314, p. 9. triomphes, les français ne s’endorment pas, et plus on fait d’efforts pour leur ravir la liberté plus elle devient chère à leurs cœurs; encore une fois, continuez vos glorieux travaux; généreux pilotes, ne désemparez le vaisseau de l’état que lorsqu’il sera en sûreté dans le port; vous mériterez de plus en plus la reconnaissance et l’amour de vos concitoyens, de vos frères; et vos noms seront répétés, d’âge en âge, avec cette admiration, cet enthousiasme qu’inspire tout ce qui rappelle des idées de vertu, de grandeur et de courage. Paulinieux, directeur, et vingt autres signatures. P [Les préposés aux douanes de la capitainerie au Cap-Brutus, ci-devant Cap-Breton, département des Landes, le 24 thermidor an II\ (31) Représentans du Peuple, La mémorable journée du 9 au 10 thermidor, excite de si vives reconnoissances que les préposés aux douanes de la capitainerie de Cap-Brutus, au département des Landes, se seraient crus coupables de se taire. Ils s’élancent vers la Convention pour participer aux félicitations qui y parviennent de toutes parts; sur la découverte heureuse qui a déjoué les complots inconcevables de ces hommes lâches et ambitieux, que la nation conservait dans son sein et dont elle a faili être la victime. Infâme Robespierre en serpent adroit tu te glissois dans nos cœurs pour les étouffer. Longtems nous avons été dupes de ton hypocrisie; les forfaits ont leur terme, les tiens ont été dévoilés. Il ne restera de ta mémoire que l’horreur qu’inspirent les traîtres, qui par de noires et affreuses intrigues ont voulu établir leur despotisme, sur les cendres de nos vertueux représentans. Et toi, Hanriot, de commis des Barrières, appelé par le seul effet de la sainte égalité au commandement des bons et vaillans parisiens, que manquoit-il, ingrat à tes désirs ? la soif du sang sans doute t’a rendu le vil complice des assassinats projettés par le moderne Catilina ? Monstre, les français sont encore généreux, ils ont adouci ta mort, en t’exterminant sur l’écha-faut. Dignes Représentans qui lutés constament contre des orages qui se succèdent, restés inébranlables à vos postes pour écraser les audacieux qui lèveront leurs fronts coupables en attaquant le centre d’autorité, vous êtes le point de raliement, les véritables défenseurs de nos droits, vous venés de donner des preuves de sagesse, de vigilance et de fermeté qui ont sauvé la République. Quel triomphe pour vous, et pour la liberté que ne vous devons-nous pas, masse redoutable, qui hvré tour à tour, et avec succès, des combats au fanatisme, à l’opinion, à l’intrigue, aux factieux, et aux despotes coalisés. (31) C 320, pl. 1314, p. 13. 138 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Vrais sans-culottes, nous vous faisons, citoyens Représentans, le serment de ne jamais souffrir qu’il soit porté atteinte à la République une et indivisible. Nos bras seront toujours prêts a la défendre, et à soutenir la Convention nationale. Déjà deux cens de nos camarades, exercés aux armes, se sont volontairement joints à l’armée des Pyrénées occidentales, et ont partagé la gloire d’enlever au tyran de Madrid, le camp de Berra, la fameuse forteresse de Fontarabie, le Port du Passage... Nous, par nos fonctions chargés de surveiller les côtes, si les esclaves des roys osoient l’aborder et souiller le territoire de la Liberté; ils éprouveroient ce que peuvent des français qui ont pour égides des législateurs qui comme nous savent braver la mort. Pravel, lieutenant d’ordre, et trente autres signatures. Q [Le conseil général de la commune de Pol-Léon, Finistère, à la Convention nationale, le 26 thermidor an II] (32) Liberté Egalité Fraternité force au Gouvernement Révolutionnaire Notre commune la première du Finistère qui ait proclamé et accepté la Constitution Républicaine, cette commune qui dans la crise du fédéralisme a osé braver l’oppression la plus imminente par la dénonciation des manœuvres liberticides des administrateurs de ce département dès qu’elle a pu les soupçonner et par les arrêtés vigoureux que le devoir et son vœu constamment prononcé pour l’unité et l’indivisibilité de la République lui ont dictés, toujours fidèle à ses principes, ne reconnaissant d’autre autorité que celle qui émane de la volonté souveraine du Peuple, d’autre dépôt de cette autorité que la Convention, vous conjure de ne pas compter pour rien ses félicitations sincères au milieu de celles dont va vous récompenser la République entière pour avoir par votre énergie à l’époque à jamais mémorable du 9 au 10 thermidor encore une fois sauvé la Liberté, l'Egalité, la République. Vive la République elle ne périra jamais. Le génie de la Liberté est invincible. Couverts de son égide, continuez, dignes Représentants, d’immoler d’un bras les tyrans et les conspirateurs, de répandre et de diriger de l’autre ces sources bienfaisantes qui vont chercher l’indigence et la vertu dans les chaumières et ne quittez vos postes qu’après avoir achevé l’ouvrage de notre bonheur. Nous vous annonçons que le résultat de la souscription ouverte en cette commune pour participer à la reconstruction du vaisseau Le Vengeur porte à une somme de onze cent vingt huit livres, au-dessus de ce que nous espérions d’une petite commune composée presqu’en totalité de cultivateurs et d’artisans pauvres. Miorcec, maire, Menez, agent national, Labbe, Secrétaire-greffier, et dix-sept autres signatures. [Les maires et officiers municipaux de la commune de Pol-Léon au président de la Convention, le 28 thermidor an II] Citoyen Président, Nous te faisons passer une adresse à la Convention nationale de la part du conseil général de la commune de Pol-Léon, de cette comune inviolablement attachée à l’unité et à l’indivisibilité de la République. Nous t’invitons à mettre cette adresse sous les yeux de l’auguste assemblée que tu présides. Salut et fraternité. Miorcec, maire, Labbe, secrétaire-greffier, Michel, Varsavaux, officiers municipaux. r [Les officiers, sous-officiers et volontaires du 2ème bataillon de Paris, 1ère formation de 1791, à la Convention nationale, de Belle-Ile-en-Mer, le 27 thermidor an II] (33) Républicains Législateurs, L’abime où s’est trouvé la République, par le complot affreux des triumvirs et de leurs complices, ont fait frémir les officiers, sous-officiers et volontaires du bataillon, glorieux de combattre les esclaves et les rois, et de mourir pour la Liberté; des traîtres méditoient notre ruine, et vouloient des couronnes, votre surveillance les a déjoué, et le glaive national a purgé la terre de ses parricides de la Patrie. Continués Législateurs, continués, vos travaux redoublent notre confiance; nos pères, nos frères, nos amis seront les remparts contre tous les ennemis de la Convention nationale; ils l’ont juré, les parisiens sont aussi jaloux de leurs paroles, qu’ils sont fiers d’être républicains, leurs cris et le notre, sont et seront toujours la Convention, toute la Convention, rien que la Convention. Vive la république. Deschamps, chef du bataillon. s [Les employés à l’ambulance militaire de Belle-vue-les-Bains, département de Saône-et-Loire à la Convention nationale, le 15 thermidor an m (34) Représentants du peuple, Un nouveau tyran méditoit dans votre sein l’asservissement du peuple et l’assassinat de ses représentants. Le nom sacré de la Liberté éclatoit dans ses discours, et la froide tyrannie étoit dans son cœur ! Il n’est plus... ainsi pas-(33) C 320, pi. 1314, p. 11. (32) C 318, pl. 1292, p. 28-29. (34) C 320, pi. 1314, p. 14.