SÉANCE DU 16 PRAIRIAL AN II (4 JUIN 1794) - Nos 36 ET 37 305 fidie. Le fanatisme au nom de la vertu, avait semé le feu de la guerre civile; l’athéisme en foulant aux pieds toutes les vertus, allait plonger la France dans le chaos de l’anarchie; ainsi ces monstres par des voies différentes tendaient au même but. Sages Législateurs, vous les avez du même coup terrassés, l’un et l’autre. Vous voulez un culte, vous voulez des vertus. L’un ne calomniera plus votre morale, l’autre n’abusera plus de votre politique. Qu’elle est grande cette idée qui lie les hommes, les empires et les républiques à un être souverain d’où découlent tous les autres, père clément, juge équitable qui récompense et qui punit et rétablit dans une autre vie l’ordre et l’harmonie que le vice avait troublés sur la terre ! Vous l’avez conservée, cette idée noble et consolante, source de la justice et de la probité, vous avez fait luire cette lumière pure qui perce les nuages dont les ténèbres menaçaient de nous envelopper, et par là la République se trouve affermie sur une double base sans laquelle un état quelconque ne saurait subsister, la force de la vertu. Votre décret vaut seul un triomphe. En vain l’étranger frémit de rage en voyant les succès de vos augustes travaux; en vain les poignards des assassins se dirigent contre vous. Cette lâche fureur indique leur faiblesse; ils succomberont, vous triompherez. Continuez donc, sages et intrépides défenseurs à manier ces armes si terribles pour nos ennemis, ces armes d’une saine et adroite politique. Armes de l’état, vivifiez ses membres, entre-tenez-les sans cesse dans cet état de force et d’embonpoint qui annonce la santé; faites les mouvoir surtout avec ce concert et cet ensemble qui est la principale source de leur puissance; éclairez la route, évitez les écueils; le vaisseau de la République, ainsi dirigé, poussé par des millions de bras, ne tardera pas d’arriver au port. Vive la République ! Périssent ses ennemis ! » Rastié, Sorrelle, Lefebvre. 36 La société populaire de Doullens, département de la Somme, témoigne à la Convention nationale l’horreur dont elle a été saisie à la nouvelle du crime commis par Ladmiral, vil instrument de Pitt et Cobourg. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Doullens , s.d.] (2) . « Citoyens représentans, Si la liste infinie des forfaits de Pitt, Cobourg et des tyrans coalisés, vient de s’accroître avec de nouveaux degrés d’horreur, par le crime du monstre Ladmiral, leur vil instrument, les annales sacrées de la République française viennent aussi de s’enrichir, et des nouveaux traits d’héroïsme et de patriotisme qui ont servi de contraste au même crime, et du décret solennel qui publie, dans toutes les langues des (1) P.V., XXXIX, 14. Bln, 22 prair. (1” suppl*). (2) C 306, pl. 1160, p. 30. actions si opposées et dont la connaissance intéresse tout le genre humain. Ainsi les fondemens de la République deviennent de plus en plus inébranlables; et chaque jour la magnanimité et le courage à toute épreuve du peuple français, brille d’un nouvel éclat dans la personne de ses augustes représentans. S. et F. » Lenfant (présid.), Roger, Harenge, Legressain. 37 L’administration du district de Beauvais (1) exprime avec la chaleur qui anime les républicains, l’indignation dont elle a été saisie à la nouvelle des assassinats médités et tentés contre Collot-d’Herbois et Robespierre. Leur existence et la vôtre est donc bien terrible et bien redoutable à nos ennemis, puisque ne pouvant vous dissoudre, citoyens-législateurs, encore moins vaincre une nation qui défend sa liberté, ils cherchent à vous assassiner : à ces traits on reconnoît Pitt et ses exécrables agens. La conservation de la vie des deux représentans fidèles atteste la présence de cet Etre-Suprême que vous avez proclamé et que des méchans vouloient nous faire méconnoître. Continuez vos sublimes travaux; prouvez aux tyrans coalisés que vous êtes toujours là pour les écraser et pour fonder le bonheur du peuple et le triomphe de la République sur les débris de leur puissance expirante. Mention honorable, insertion au bulletin (2) . [Beauvais, 13 prair. Il] (3). « Législateurs républicains, Votre existence est donc bien précieuse à la patrie; elle est donc bien terrible, bien redoutable à nos ennemis puisque ne pouvant vous dissoudre ni vous vaincre, ils cherchent à vous assassiner. A ce mot l’indignation saisit nos âmes, à ces traits nous reconnaisons Pitt et ses exécrables agents. Collot d’Herbois, Robespierre vivent encore, et cette vie qu’on voulait leur arracher, atteste bien évidemment la présence de cet Etre Suprême, de ce souverain de la nature que vous avez proclamé et que des conspirateurs voulaient en vain nous faire méconnaître. Continuez, fiers républicains, continuez vos sublimes travaux; que votre courage et votre énergie ordinaires prouvent aux tyrans coalisés que vous êtes toujours là, pour les écraser et pour fonder le bonheur du peuple et le triomphe de la République sur les débris de leur puissance expirante. Pour nous, Citoyens représentans, entièrement dévoués à la chose publique et à l’exécution des salutaires mesures que vous ne cessiez de prendre pour la sauver, nous seconderons de tous nos moyens vos glorieux efforts; et tandis que par leur vigilance et leur courage, nos frères de Paris écarteront de vous le fer des (1) (Oise). (2) P.V., XXXIX, 14. Bln, 22 prair. (1er suppl4); J. Fr., n° 619. (3) C 305, pl. 1147, p. 15. 20 SÉANCE DU 16 PRAIRIAL AN II (4 JUIN 1794) - Nos 36 ET 37 305 fidie. Le fanatisme au nom de la vertu, avait semé le feu de la guerre civile; l’athéisme en foulant aux pieds toutes les vertus, allait plonger la France dans le chaos de l’anarchie; ainsi ces monstres par des voies différentes tendaient au même but. Sages Législateurs, vous les avez du même coup terrassés, l’un et l’autre. Vous voulez un culte, vous voulez des vertus. L’un ne calomniera plus votre morale, l’autre n’abusera plus de votre politique. Qu’elle est grande cette idée qui lie les hommes, les empires et les républiques à un être souverain d’où découlent tous les autres, père clément, juge équitable qui récompense et qui punit et rétablit dans une autre vie l’ordre et l’harmonie que le vice avait troublés sur la terre ! Vous l’avez conservée, cette idée noble et consolante, source de la justice et de la probité, vous avez fait luire cette lumière pure qui perce les nuages dont les ténèbres menaçaient de nous envelopper, et par là la République se trouve affermie sur une double base sans laquelle un état quelconque ne saurait subsister, la force de la vertu. Votre décret vaut seul un triomphe. En vain l’étranger frémit de rage en voyant les succès de vos augustes travaux; en vain les poignards des assassins se dirigent contre vous. Cette lâche fureur indique leur faiblesse; ils succomberont, vous triompherez. Continuez donc, sages et intrépides défenseurs à manier ces armes si terribles pour nos ennemis, ces armes d’une saine et adroite politique. Armes de l’état, vivifiez ses membres, entre-tenez-les sans cesse dans cet état de force et d’embonpoint qui annonce la santé; faites les mouvoir surtout avec ce concert et cet ensemble qui est la principale source de leur puissance; éclairez la route, évitez les écueils; le vaisseau de la République, ainsi dirigé, poussé par des millions de bras, ne tardera pas d’arriver au port. Vive la République ! Périssent ses ennemis ! » Rastié, Sorrelle, Lefebvre. 36 La société populaire de Doullens, département de la Somme, témoigne à la Convention nationale l’horreur dont elle a été saisie à la nouvelle du crime commis par Ladmiral, vil instrument de Pitt et Cobourg. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Doullens , s.d.] (2) . « Citoyens représentans, Si la liste infinie des forfaits de Pitt, Cobourg et des tyrans coalisés, vient de s’accroître avec de nouveaux degrés d’horreur, par le crime du monstre Ladmiral, leur vil instrument, les annales sacrées de la République française viennent aussi de s’enrichir, et des nouveaux traits d’héroïsme et de patriotisme qui ont servi de contraste au même crime, et du décret solennel qui publie, dans toutes les langues des (1) P.V., XXXIX, 14. Bln, 22 prair. (1” suppl*). (2) C 306, pl. 1160, p. 30. actions si opposées et dont la connaissance intéresse tout le genre humain. Ainsi les fondemens de la République deviennent de plus en plus inébranlables; et chaque jour la magnanimité et le courage à toute épreuve du peuple français, brille d’un nouvel éclat dans la personne de ses augustes représentans. S. et F. » Lenfant (présid.), Roger, Harenge, Legressain. 37 L’administration du district de Beauvais (1) exprime avec la chaleur qui anime les républicains, l’indignation dont elle a été saisie à la nouvelle des assassinats médités et tentés contre Collot-d’Herbois et Robespierre. Leur existence et la vôtre est donc bien terrible et bien redoutable à nos ennemis, puisque ne pouvant vous dissoudre, citoyens-législateurs, encore moins vaincre une nation qui défend sa liberté, ils cherchent à vous assassiner : à ces traits on reconnoît Pitt et ses exécrables agens. La conservation de la vie des deux représentans fidèles atteste la présence de cet Etre-Suprême que vous avez proclamé et que des méchans vouloient nous faire méconnoître. Continuez vos sublimes travaux; prouvez aux tyrans coalisés que vous êtes toujours là pour les écraser et pour fonder le bonheur du peuple et le triomphe de la République sur les débris de leur puissance expirante. Mention honorable, insertion au bulletin (2) . [Beauvais, 13 prair. Il] (3). « Législateurs républicains, Votre existence est donc bien précieuse à la patrie; elle est donc bien terrible, bien redoutable à nos ennemis puisque ne pouvant vous dissoudre ni vous vaincre, ils cherchent à vous assassiner. A ce mot l’indignation saisit nos âmes, à ces traits nous reconnaisons Pitt et ses exécrables agents. Collot d’Herbois, Robespierre vivent encore, et cette vie qu’on voulait leur arracher, atteste bien évidemment la présence de cet Etre Suprême, de ce souverain de la nature que vous avez proclamé et que des conspirateurs voulaient en vain nous faire méconnaître. Continuez, fiers républicains, continuez vos sublimes travaux; que votre courage et votre énergie ordinaires prouvent aux tyrans coalisés que vous êtes toujours là, pour les écraser et pour fonder le bonheur du peuple et le triomphe de la République sur les débris de leur puissance expirante. Pour nous, Citoyens représentans, entièrement dévoués à la chose publique et à l’exécution des salutaires mesures que vous ne cessiez de prendre pour la sauver, nous seconderons de tous nos moyens vos glorieux efforts; et tandis que par leur vigilance et leur courage, nos frères de Paris écarteront de vous le fer des (1) (Oise). (2) P.V., XXXIX, 14. Bln, 22 prair. (1er suppl4); J. Fr., n° 619. (3) C 305, pl. 1147, p. 15. 20