SÉANCE DU 1er MESSIDOR AN II (19 JUIN 1794) - N08 14-15 11 mée des Pyrénées-Orientales a remportés sur les lâches Espagnols: elle ajoute que la course précipitée de nos braves défenseurs vers Madrid annoncera aux despotes que nos armées rivalisent entre elles pour la gloire de transmettre à la postérité le nom de la première qui renversera les trônes des tyrans. Nous célébrions, dit-elle, l’anniversaire du triomphe de la Montagne sur les traîtres et les conspirateurs, lorsque nous avons reçu la nouvelle de ces bril-lans succès. Il semble que le génie de la liberté nous ait ménagé ces deux événemens pour donner un nouvel éclat à la fête que nous avions consacrée à nos législateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [l’Isle-Jourdain, 13 prair. II] (2). « Chaqu’instant, Cytoyens Législateurs vous donne des nouveaux droits a notre amour et a nos félicitations. Vôtre mâle vigueur a imprimé son caractère a tout ce qui tient à la République, et nos troupes travaillent revolu-tionairement les tyrans conjurés. L’armée des Pyrénées orientales vient de prendre de vive force Couïllouvre avec tous les forts qui la deffendent, et que la trahison avoit livrée l’armée demieres aux lâches Espagnols. Ces hôtes méprisables viennent d’essuyer une déroute complété pour prix de leurs perfidie. Us nous ont laissé leurs armes, leur artillerie leurs munitions et leurs approvisionnements en tout genre pour laver les souillures que leur présence avoit faitte au sol de la liberté. Que les nouveaux succès de nos armes, que la course précipitée de nos guerriers vers Madrid, annoncent aux despotes que nos armées rivalisent pour la gloire de transmettre a la postérité le nom de la première qui renversera un tyran de son trône. Que Pitt ne compte plus sur la Perfidie et les trahisons. Si son or corrupteur luy promet encore un Amiral, le patriotisme luy opposera les Geffroy par million. Le même Esprit qui combat, Citoyens législateurs, nos ennemis aux frontières, surveille avec une pareille energie les ennemis de l’Inte-rieur. En vain un monstre cherche-t-il d’attenter a la vie d’un de nos representans : le Destin de la France veille sur ses jours. Un serrurier montagnard arrache Collot d’herbois aux nouveaux coups de l’assassin et cet énergique patriote sera conservé à la démocratie. C’est au milieu des plaisirs, Citoyens Repré-sentans, ce fut le jour ou nous célébrions l’anniversaire du triomphe de la Montagne sur les traitres et les conspirateurs que nous reçûmes ces nouvelles. Il semble que le Genie de la Liberté nous eût ménagé ces deux evenemens pour donner un nouvel éclat a la fête que nous avions consacré à nos législateurs. Il seroit difficile de témoigner notre recon-noissance a ce brave Républicain, qu’en applaudissant a ce que vous venés de faire pour lui et en disant avec lui, vive la République et la Montagne ». [3 signatures illisibles], (1) P.V., XL, 4. (2) C 309, pl. 1202, p. 5. 14 Les administrateurs du département du Gers expriment à la Convention nationale l’horreur dont ils ont été saisis à la nouvelle des dangers qu’avoit courus Robespierre et Collot dUerbois. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [S. I. n. d.] (2). « Citoyens Représentants A un système d’avilissement et de corruption à donc succédé celui que votre courage et les succès de nos armées présentaient aux tyrans ligués contre nous comme le dernier des moyens que pouvait employer un désespoir nécessairement atroce ! Ce moyen est celui de l’assassinat. Robespierre et Collot d’Herbois, ces représentants si chers aux amis de l’indépendance de l’homme, aux amis des vertus par lesquelles il s’honnore, Robespierre et Collot d’Herbois, nous l’avons apris en frémissant, mais sans en être étonnés, viennent d’echaper, par un prodige, aux poignards que dirigeait Pitt, que salariait une association de Brigands, association qui se pare du nom de Sénat en ne délibérant que le Crime. Le Ciel, (Les tyrans seuls de la terre le nient avec leurs complices) , le ciel nous appella à une existence que la Liberté seule agrandit. H a dû protéger des jours signalés par les conceptions du génie, par l’ambition des grandes âmes. La Convention vient d’être auprès de Robespierre et de Collot d’Herbois l’interprete de la République entière; c’est de l’Intérêt qu’ils inspirent, c’est d’une douleur universelle que l’homme public doit apprendre ce qu’sont pour les français régénérés l’apôtre intrépide, le défenseur infatigable de nos droits. Demeurés, Citoyens Représentants, demeurés inébranlables à vôtre poste. La terreur des tyrans cette terreur justifie vos principes; elle nous garantit, en vous, et le Courage et les talens que nous jugeons nécessaires aux Régénérateurs de l’espece humaine. Que le Gouvernement Révolutionnaire continue de porter l’épouvante dans l’ame des ennemis de la Liberté et de L’égalité Sainte. Ils doivent être inexorables les Législateurs qui veulent qu’enfin la plus belle des Causes triomphe; elle doit être de fer la main qui s’appesantit sur le crime ». Sauvran ( Présid .), Demoi, Constantin, Druilhet, Cahauf. 15 Les citoyens composant la société populaire de la €harité-sur-Loire (3) annoncent qu’à la vive indignation que leur avoit inspiré l’odieux complot tramé contre les représentans du peu-Cl) P.V., XL, 4. Mon., XXI, 17. (2) C 308, pl. 1195, p. 1. (3) Nièvre. SÉANCE DU 1er MESSIDOR AN II (19 JUIN 1794) - N08 14-15 11 mée des Pyrénées-Orientales a remportés sur les lâches Espagnols: elle ajoute que la course précipitée de nos braves défenseurs vers Madrid annoncera aux despotes que nos armées rivalisent entre elles pour la gloire de transmettre à la postérité le nom de la première qui renversera les trônes des tyrans. Nous célébrions, dit-elle, l’anniversaire du triomphe de la Montagne sur les traîtres et les conspirateurs, lorsque nous avons reçu la nouvelle de ces bril-lans succès. Il semble que le génie de la liberté nous ait ménagé ces deux événemens pour donner un nouvel éclat à la fête que nous avions consacrée à nos législateurs. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [l’Isle-Jourdain, 13 prair. II] (2). « Chaqu’instant, Cytoyens Législateurs vous donne des nouveaux droits a notre amour et a nos félicitations. Vôtre mâle vigueur a imprimé son caractère a tout ce qui tient à la République, et nos troupes travaillent revolu-tionairement les tyrans conjurés. L’armée des Pyrénées orientales vient de prendre de vive force Couïllouvre avec tous les forts qui la deffendent, et que la trahison avoit livrée l’armée demieres aux lâches Espagnols. Ces hôtes méprisables viennent d’essuyer une déroute complété pour prix de leurs perfidie. Us nous ont laissé leurs armes, leur artillerie leurs munitions et leurs approvisionnements en tout genre pour laver les souillures que leur présence avoit faitte au sol de la liberté. Que les nouveaux succès de nos armes, que la course précipitée de nos guerriers vers Madrid, annoncent aux despotes que nos armées rivalisent pour la gloire de transmettre a la postérité le nom de la première qui renversera un tyran de son trône. Que Pitt ne compte plus sur la Perfidie et les trahisons. Si son or corrupteur luy promet encore un Amiral, le patriotisme luy opposera les Geffroy par million. Le même Esprit qui combat, Citoyens législateurs, nos ennemis aux frontières, surveille avec une pareille energie les ennemis de l’Inte-rieur. En vain un monstre cherche-t-il d’attenter a la vie d’un de nos representans : le Destin de la France veille sur ses jours. Un serrurier montagnard arrache Collot d’herbois aux nouveaux coups de l’assassin et cet énergique patriote sera conservé à la démocratie. C’est au milieu des plaisirs, Citoyens Repré-sentans, ce fut le jour ou nous célébrions l’anniversaire du triomphe de la Montagne sur les traitres et les conspirateurs que nous reçûmes ces nouvelles. Il semble que le Genie de la Liberté nous eût ménagé ces deux evenemens pour donner un nouvel éclat a la fête que nous avions consacré à nos législateurs. Il seroit difficile de témoigner notre recon-noissance a ce brave Républicain, qu’en applaudissant a ce que vous venés de faire pour lui et en disant avec lui, vive la République et la Montagne ». [3 signatures illisibles], (1) P.V., XL, 4. (2) C 309, pl. 1202, p. 5. 14 Les administrateurs du département du Gers expriment à la Convention nationale l’horreur dont ils ont été saisis à la nouvelle des dangers qu’avoit courus Robespierre et Collot dUerbois. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [S. I. n. d.] (2). « Citoyens Représentants A un système d’avilissement et de corruption à donc succédé celui que votre courage et les succès de nos armées présentaient aux tyrans ligués contre nous comme le dernier des moyens que pouvait employer un désespoir nécessairement atroce ! Ce moyen est celui de l’assassinat. Robespierre et Collot d’Herbois, ces représentants si chers aux amis de l’indépendance de l’homme, aux amis des vertus par lesquelles il s’honnore, Robespierre et Collot d’Herbois, nous l’avons apris en frémissant, mais sans en être étonnés, viennent d’echaper, par un prodige, aux poignards que dirigeait Pitt, que salariait une association de Brigands, association qui se pare du nom de Sénat en ne délibérant que le Crime. Le Ciel, (Les tyrans seuls de la terre le nient avec leurs complices) , le ciel nous appella à une existence que la Liberté seule agrandit. H a dû protéger des jours signalés par les conceptions du génie, par l’ambition des grandes âmes. La Convention vient d’être auprès de Robespierre et de Collot d’Herbois l’interprete de la République entière; c’est de l’Intérêt qu’ils inspirent, c’est d’une douleur universelle que l’homme public doit apprendre ce qu’sont pour les français régénérés l’apôtre intrépide, le défenseur infatigable de nos droits. Demeurés, Citoyens Représentants, demeurés inébranlables à vôtre poste. La terreur des tyrans cette terreur justifie vos principes; elle nous garantit, en vous, et le Courage et les talens que nous jugeons nécessaires aux Régénérateurs de l’espece humaine. Que le Gouvernement Révolutionnaire continue de porter l’épouvante dans l’ame des ennemis de la Liberté et de L’égalité Sainte. Ils doivent être inexorables les Législateurs qui veulent qu’enfin la plus belle des Causes triomphe; elle doit être de fer la main qui s’appesantit sur le crime ». Sauvran ( Présid .), Demoi, Constantin, Druilhet, Cahauf. 15 Les citoyens composant la société populaire de la €harité-sur-Loire (3) annoncent qu’à la vive indignation que leur avoit inspiré l’odieux complot tramé contre les représentans du peu-Cl) P.V., XL, 4. Mon., XXI, 17. (2) C 308, pl. 1195, p. 1. (3) Nièvre. 12 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE pie, a succédé le plaisir de les voir heureusement échappés aux poignards des assassins; qu’ils ont manifesté leur joie par une fête simple et sans apprêts, mais que la plus grande gaieté a embellie. Les risques que vous avez courus, disent-ils, vous rendent encore plus chers à nos cœurs, et la crainte de vous perdre va nous redonner un zèle et une activité infa-tiguable à poursuivre et démasquer les faux patriotes. Mention honorable, insertion au bulletin (1) . [La Charité-sur-Loire, 16 flor. II] ( 2). « Representans d’un peuple libre, A la juste horreur que nous avait inspirée l’odieux complot tramé contre vous, a succédé le plaisir de vous voir échappés aux poignards de vos vils assassins. Ce plaisir plus facile a sentir qu’a exprimer, nous l’avons manifesté par une fête simple et sans apprêt, mais que la plus vive gaieté a mille fois mieux embellie que des chars de triomphe, qui souvent sont moins l’expression vraie du patriotisme, que la ridicule affiche du faste. L’or et tout son éclat est déplacé dans une fête républicaine. Athènes dans ses beaux jours fut la première qui récompensa ses grands hommes par des couronnes civiques, mais ces couronnes n’etaient que deux petites branches d’olivier entrelacées, et c’etaient les plus honorables. Dans la suite on les fit d’or et on les avilit. C’est le sentiment qui doit faire les frais d’une fête aussi intéressante par son objet que l’était la notre. Des enfans qui recouvrent un père qu’ils chérissent, pour célébrer sa convalescence n’ont pas besoin de fêtes brillantes. La franche allégresse qui les transporte est un hommage bien plus sincère. Ne sommes nous pas dans le même cas ? N’êtes vous pas à notre egard, augustes représentans, des peres tendres, sans cesse occupés de notre bonheur ? Avons nous besoin de démonstrations fastueuses pour exprimer la joye que nous ressentons de vous avoir recouvrés ? Non certainement. Les risques que vous avez courus vous rendent encore plus chers à nos cœurs et la crainte de vous perdre va nous redonner un zèle et une activité infatigables à poursuivre et a démasquer les faux patriotes, qui pourraient peut être encore renouer le fil de la trame détestable qui en voulait à vos jours. Soyez assurés que nos corps sont pour vous autant de boucliers qu’il faudra que leurs coups percent avant de parvenir jusqu’à vous. Tels sont nos purs sentimens, et ceux de tout bon français, tout vrai républicain doit se piquer de manifester, au péril de sa vie, jusqu’à son dernier soupir ». Pierre Chamrobert (présid.) , Lautel (secret.) , Perrére (secrét.) [et I signature Illisible]. 16 La société populaire de Machecoul donne à la Convention nationale les mêmes témoignages de son attachement. Nous sommes prêts, lui dit-elle, à vous faire un rempart de nos corps : Cl) P.V., XL, 4. Mon., XXI, 17. (2) C 309, pl. .1202, p. 4. 557 de nos pères, de nos frères, de nos amis ont été égorgés dans notre commune, en défendant la cause de la liberté; nous avons juré de marcher sur leurs traces : aussi, à la lecture de l’interrogatoire de l’infâme Lamiral, tous les membres de notre société, tous les citoyens des tribunes se sont levés et ont juré de venger les défenseurs de la patrie. Cette société termine par inviter la Convention nationale à rester à son poste jusqu’à ce que le dernier des despotes soit exterminé, et lui annonce l’envoi du procès-verbal de la fête qu’elle a célébrée en l’honneur de l’Etre Suprême. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Machecoul, 24 p rair. II] (2). « Législateurs Un nouvel attentât vient d’être commis dans les personnes de deux de nos représentants, un agent de Pit et Cobourg, l’infâme l’amiral soudoié par des tyrans à voulu assassiner Colot d’herbois et Robespierre, mais le génie de la liberté n’a pas permis que ses zélés défenseurs eussent succombés sous les coups de ce scélérat. Législateurs, il est temps que le sol de la liberté soit purgé de touts les monstres qui trament continuellement contre le peuple et la représentation nationale. Quoi, ces monstres ne voient donc pas que c’est redoubler l’énergie des vrais républicains ? ne voient-ils pas qu’ils sont toujours près à vous faire un rempart de leurs corps ? législateurs, 557 de nos pères, de nos freres, de nos amis ont été égorgés dans notre cité en défendant la cause de la liberté : nous avons jurés de marcher sur leurs traces, aussi à la lecture de l’interrogatoire du scélérat l’amiral, tous les membres de la société, touts ceux des tribunes se sont levés spontanément et ont juré de venger les défenseurs du peuple Législateurs plus d’une fois vous avez sauvé la patrie. Restez donc à votre poste, jusqu’à ce que votre grand ouvrage soit achevé et que le dernier des despotes soit exterminé. C’est le vœu des sans culottes de Machecoul ». F. Tardiveatj (présid.), Musset (secret.), [et I signature illisible.]. Nous joignons le procès verbal de la fête de l’être suprême que nous avons célébré le 20 prairial. [P. - V. de la fête du 20 prair.l. A peine l’aurore commencoit a paroitre que touts les amis de la liberté, pères, époux, mères et Enfants se préparaient et s’empressoient à l’envi de célébrer la fête de l’Etre suprême. Les femmes ornées de bouquêts de rose, les filles de guirlandes de fleurs, les vieillards d’une branche de chêne, les enfants tenant à la main une branche de lauriers, touts parés de cette manière se rendent au lieu ou doit commencer la cérémonie et annoncent par leur guaïeté le plaisir qu’ils sentent de voir triompher la République et s’annéantir le fanatisme avec la royauté. Une musique guerrière annonce que l’on va commencer; allors le plus grand silence reigne, le président de la société populaire régé-(1) P.V., XL, 5. Bln, 4 mess. (2) C 309, pl. 1202, p. 2 et 3. 12 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE pie, a succédé le plaisir de les voir heureusement échappés aux poignards des assassins; qu’ils ont manifesté leur joie par une fête simple et sans apprêts, mais que la plus grande gaieté a embellie. Les risques que vous avez courus, disent-ils, vous rendent encore plus chers à nos cœurs, et la crainte de vous perdre va nous redonner un zèle et une activité infa-tiguable à poursuivre et démasquer les faux patriotes. Mention honorable, insertion au bulletin (1) . [La Charité-sur-Loire, 16 flor. II] ( 2). « Representans d’un peuple libre, A la juste horreur que nous avait inspirée l’odieux complot tramé contre vous, a succédé le plaisir de vous voir échappés aux poignards de vos vils assassins. Ce plaisir plus facile a sentir qu’a exprimer, nous l’avons manifesté par une fête simple et sans apprêt, mais que la plus vive gaieté a mille fois mieux embellie que des chars de triomphe, qui souvent sont moins l’expression vraie du patriotisme, que la ridicule affiche du faste. L’or et tout son éclat est déplacé dans une fête républicaine. Athènes dans ses beaux jours fut la première qui récompensa ses grands hommes par des couronnes civiques, mais ces couronnes n’etaient que deux petites branches d’olivier entrelacées, et c’etaient les plus honorables. Dans la suite on les fit d’or et on les avilit. C’est le sentiment qui doit faire les frais d’une fête aussi intéressante par son objet que l’était la notre. Des enfans qui recouvrent un père qu’ils chérissent, pour célébrer sa convalescence n’ont pas besoin de fêtes brillantes. La franche allégresse qui les transporte est un hommage bien plus sincère. Ne sommes nous pas dans le même cas ? N’êtes vous pas à notre egard, augustes représentans, des peres tendres, sans cesse occupés de notre bonheur ? Avons nous besoin de démonstrations fastueuses pour exprimer la joye que nous ressentons de vous avoir recouvrés ? Non certainement. Les risques que vous avez courus vous rendent encore plus chers à nos cœurs et la crainte de vous perdre va nous redonner un zèle et une activité infatigables à poursuivre et a démasquer les faux patriotes, qui pourraient peut être encore renouer le fil de la trame détestable qui en voulait à vos jours. Soyez assurés que nos corps sont pour vous autant de boucliers qu’il faudra que leurs coups percent avant de parvenir jusqu’à vous. Tels sont nos purs sentimens, et ceux de tout bon français, tout vrai républicain doit se piquer de manifester, au péril de sa vie, jusqu’à son dernier soupir ». Pierre Chamrobert (présid.) , Lautel (secret.) , Perrére (secrét.) [et I signature Illisible]. 16 La société populaire de Machecoul donne à la Convention nationale les mêmes témoignages de son attachement. Nous sommes prêts, lui dit-elle, à vous faire un rempart de nos corps : Cl) P.V., XL, 4. Mon., XXI, 17. (2) C 309, pl. .1202, p. 4. 557 de nos pères, de nos frères, de nos amis ont été égorgés dans notre commune, en défendant la cause de la liberté; nous avons juré de marcher sur leurs traces : aussi, à la lecture de l’interrogatoire de l’infâme Lamiral, tous les membres de notre société, tous les citoyens des tribunes se sont levés et ont juré de venger les défenseurs de la patrie. Cette société termine par inviter la Convention nationale à rester à son poste jusqu’à ce que le dernier des despotes soit exterminé, et lui annonce l’envoi du procès-verbal de la fête qu’elle a célébrée en l’honneur de l’Etre Suprême. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Machecoul, 24 p rair. II] (2). « Législateurs Un nouvel attentât vient d’être commis dans les personnes de deux de nos représentants, un agent de Pit et Cobourg, l’infâme l’amiral soudoié par des tyrans à voulu assassiner Colot d’herbois et Robespierre, mais le génie de la liberté n’a pas permis que ses zélés défenseurs eussent succombés sous les coups de ce scélérat. Législateurs, il est temps que le sol de la liberté soit purgé de touts les monstres qui trament continuellement contre le peuple et la représentation nationale. Quoi, ces monstres ne voient donc pas que c’est redoubler l’énergie des vrais républicains ? ne voient-ils pas qu’ils sont toujours près à vous faire un rempart de leurs corps ? législateurs, 557 de nos pères, de nos freres, de nos amis ont été égorgés dans notre cité en défendant la cause de la liberté : nous avons jurés de marcher sur leurs traces, aussi à la lecture de l’interrogatoire du scélérat l’amiral, tous les membres de la société, touts ceux des tribunes se sont levés spontanément et ont juré de venger les défenseurs du peuple Législateurs plus d’une fois vous avez sauvé la patrie. Restez donc à votre poste, jusqu’à ce que votre grand ouvrage soit achevé et que le dernier des despotes soit exterminé. C’est le vœu des sans culottes de Machecoul ». F. Tardiveatj (présid.), Musset (secret.), [et I signature illisible.]. Nous joignons le procès verbal de la fête de l’être suprême que nous avons célébré le 20 prairial. [P. - V. de la fête du 20 prair.l. A peine l’aurore commencoit a paroitre que touts les amis de la liberté, pères, époux, mères et Enfants se préparaient et s’empressoient à l’envi de célébrer la fête de l’Etre suprême. Les femmes ornées de bouquêts de rose, les filles de guirlandes de fleurs, les vieillards d’une branche de chêne, les enfants tenant à la main une branche de lauriers, touts parés de cette manière se rendent au lieu ou doit commencer la cérémonie et annoncent par leur guaïeté le plaisir qu’ils sentent de voir triompher la République et s’annéantir le fanatisme avec la royauté. Une musique guerrière annonce que l’on va commencer; allors le plus grand silence reigne, le président de la société populaire régé-(1) P.V., XL, 5. Bln, 4 mess. (2) C 309, pl. 1202, p. 2 et 3.