[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { \\ 305 Suit la lettre du controleur principal des mes¬ sageries nationales (1). Le contrôleur principal des messageries natio¬ nales, au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris, ce 20 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible, « Citoyen Président, « J’ai l’honneur de t’envoyer ci-joint la somme de 652 livres que je suis chargé de te faire passer de la part des conducteurs des mes¬ sageries, pour subvenir aux besoins de nos frères d’armes, suivant l’engagement que j’en ai pris moi-même dans le sein de l’assemblée des repré¬ sentants du peuple, lorsque j’étais conducteur des messageries. Je me fais et me ferai toujours gloire de contribuer à cette offrande patriotique. Je te prie, citoyen Président, de la faire agréer à la Convention nationale et de l’assurer de ma haine pour les tyrans et de mon amour pour la République, une et indivisible. « Salut et fraternité. « Vivié. » Les administrateurs du département du Pas-de-Calais font part à la Convention nationale que la commune de Bapaume vient d’offrir et de déposer dans le magasin du département 32 ves¬ tes, 26 paires de culottes, 28 paires de guêtres, 9 paires de draps, 8 habits ou capotes, une paire de bottes, 539 chemises, 31 aunes de toile grise, 159 paires de bas, 8 mouchoirs, 3 bonnets, 2 cols, Z serviettes, 3 sacs en peau, 7 gibernes, 14 cha¬ peaux, 11 paires de souliers vieux et 22 paires de souliers neufs. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre des administrateurs du départe¬ ment du Pas-de-Calais (3). Les administrateurs du département du Pas-de-Calais, à la Convention nationale. « Arras, 14 frimaire de l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Nous vous adressons notre arrêté de ce jour relativement aux dons patriotiques faits par la commune de Bapaume, pour les braves défenseurs de la République. « Le conseil d'administration du départe¬ ment du Pas-de-Calais, « Ferdinand Dubois, président ; Galaxd, se¬ crétaire général. » (1) Archives nationales, carton C 284, dossier 814. (2) Procès-verbaux de la Convention, t 27, p 108. (3) Archives nationales, carton G 284, dossier 814. lre SÉRIE, T. LXXXI. Extrait des registres aux arrêtés du Conseil d'administration du département du Pas-de-Calais (1). Séance publique du quatorze frimaire, l’an II de la République française, une et indivisible, Le citoyen Carion, maire de la commune de Bapaume, dit qu’il est envoyé pour déposer, dans les magasins de l’administration, les dons patriotiques faits par les habitants de cette commune pour les braves défenseurs de la République, qui consistent dans trente-deux vestes, vingt -six paires de culottes, vingt -huit paires de guêtres, neuf paires de draps, huit habits ou capotes, une paire de bottes, cinq cent trente-neuf chemises, trente-une aunes de toile grise, cent cinquante-nenf paires de bas, huit mouchoirs, trois bonnets, deux cols, trois serviettes, trois sacs en peau, sept gibernes, quatorze chapeaux, onze paires de souliers vieux et vingt-deux paires de souliers neufs. L’assemblée, ouï le procureur général syndic, déclare qu’il sera fait mention de l’offre civique des citoyens de la commune de Bapaume; qu’une expédition du procès-verbal sera remise au citoyen Carion qui déposera les effets dans le magasin du département et que des autres expéditions seront adressées au comité central de la Convention nationale. Galand, secrétaire général. Les administrateurs du district de Crépy pré¬ viennent la Convention nationale qu’ils envoient à la monnaie de Paris 143 marcs d’argenterie provenant des églises des communes d’Ognes, Thury-en-Valois, Rosoy, Lagny-le-Sec, Acy, Roberval, Bonneuil, Boullancy, Rouvres, Be-thisy-Saint-Pierre, Duvy et Saint-Clément, dé¬ pendantes de ce district : les autres suivront cet exemple. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Les administrateurs du district de Metz écri¬ vent à la Convention nationale qu’il ne leur reste presque plus à vendre des nombreux domaines dont la superstition avait enrichi des fainéants; qu’ils s’occupent de la vente des biens des émi¬ grés; que, quoique l’ennemi soit sur leur fron¬ tière, le prix des ventes n’a aucun rapport avec les estimations; des objets estimés 2,948 livres ont été portés à 16,600 livres. Insertion au « Bulletin » (3). Suit la lettre des administrateurs du district de Metz (4). Les administrateurs du district de Metz, à la Convention nationale. a A Metz, le 14 frimaire de l’an II de la République française, une et indivisible, « Citoyens représentants du peuple, « Pendant que vous vous occupez d’assurer le bonheur des Français, de consolider la liberté et l’égalité, nous ne nous bornerons pas à (1) Archives nationales, carton G 284 dossier 814. (2) Procès-verbaux de la Convention, t 27, p 108. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 108. (4) Archives nationales, carton G 284, dossier 824. 20 306 [Contention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. J «J» admirer vos décrets, nous les exécutons et nous employons tous les moyens que la loi a remis entre nos mains pour les faire respecter. « Déjà il ne reste presque plus à vendre des nombreux domaines dont la superstition de nos pères avait enrichi les fainéants qui les trom¬ paient, et les prix auxquels ils ont été portés marquent assez la confiance de nos concitoyens dans le succès de nos travaux. Maintenant, citoyens représentants, nous nous occupons d’assurer à la République l’in¬ demnité qu’elle doit trouver dans la vente des biens de ces hommes qui, en abandonnant leur patrie, espéraient y rentrer pour y dominer de nouveau et rendre au peuple les fers qu’il a brisés. « Quoique les cohortes des tyrans soient pour ainsi dire à notre porte, que le théâtre de la guerre soit sur notre frontière, la confiance de nos concitoyens est telle que les premiers biens des émigrés qui ont été mis en vente ont été portés à un prix qui n’a aucun rapport avec les estimations. « Ces estimations n’étaient que de 2,948 li¬ vres et la vente s’est portée à 16,600 livres. Nous continuons ces ventes, et nous sommes assurés que si toutes n’apportent pas autant de bénéfice, elles s’élèveront au moins au double des évaluations. « Continuez, citoyens représentants, à affer¬ mir l’unité et l’indivisibilité de la République ; ce sera en consacrant nos veilles et notre vie aux travaux qui sont notre partage que nous prouverons que nous sommes dignes de la confiance que l’on nous a accordée. « Les administrateurs du district de Metz . » (Cette lettre n’est pas signée). Le conseil général et le comité de surveillance de Givet et Fort de la Montagne écrivent que les habitants de cette commune et des environnan¬ tes rendent hommage à la philosophie, en abju¬ rant toutes les meuneries superstitieuses ; ils en¬ voient environ mille marcs d’argent, et invitent la Convention nationale à rester à son poste jusqu’à la paix. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre du conseil général et du comité de surveillance de Givet et Fort-de-la-Mon¬ tagne (2). Le conseil général de la commune et le comité de surveillance de Givet et Fort-de-la-Mon¬ tagne, au Président de la Convention natio-i Thaïe. « Givet, 10 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyen Président, « La voix de la raison et de la vérité s’est fait entendre dans nos cantons, et quoique éloignés du centre des lumières, nous avons ressenti son influence qui a disipé les ténèbres f (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 108. [ (2) Archives nationales , carton C 284, dossier 814. des préjugés dont nous pouvions être encore enveloppés. Les habitants des communes de Givet, Fort-de-la-Montagne et environnantes, se sont empressés de rendre leur hommage à la philosophie, en abjurant toutes les mô-meries superstitieuses qui couvraient l’idole de l’ineptie et de l’imposture. « Le conseil général de la commune de Givet et Fort-de-la-Montagne, le eomité de surveillance qui y est établi et la Société populaire ont, par la seule force de l’opinion, déterminé tous les vrais républicains à rompre les liens qui les gênaient, en se livrant à cet élan majestueux qui, des Français esclaves, en ont fait des hommes dignes d’habiter le sol de la liberté. « La lumière a paru, et de son jour tous les prestiges de la superstition ont été anéantis, et tous les joujoux du fanatisme ont quitté leurs cavernes religieuses pour venir préalablement établir leur domicile tant à la maison commune, qu’au comité de surveillance. Nous vous en¬ voyons environ mille marcs d’argent qui en proviennent, et nous vous exprimons le vif désir de nos braves habitants, en vous deman¬ dant de faire changer leur costume mystique en habit de vrai républicain. « Deux caisses mises à ton adresse te par¬ viendront en même temps que la présente, et nous profitons de cette occasion pour te prier d’être notre interprète auprès des représentants du peuple, et leur témoigner notre reconnais¬ sance et le vif désir de les voir à leur poste jus¬ qu’à la paix. « Salut et fraternité. « Le conseil général de la commune et le comité de surveillance de Givet et Fort-de-la-Montagne ». ( Suivent 16 signatures .) Le citoyen Berle, commissaire du conseil exé¬ cutif au Havre, fait part à la Convention natio¬ nale qu’un jeune volontaire d’un bataillon qui s’embarquait pour Honfleur, étant tombé dans la mer, le capitaine Pery, commandant l’aviso Larmande ( VArmande ), se jette aussitôt tout ha¬ billé dans cet élément, et reparaît trois minutes après avec l’objet qui l’y avait fait précipiter; le jeune volontaire est rappelé à la vie, et se rem¬ barque avec ses camarades : on sollicite en vain Pery de faire connaître cette action à la Conven¬ tion nationale; il s’y refuse, en disant qu’iï n’a fait que son devoir , que le succès Ven a bien am¬ plement payé. Mention honorable, insertion en entier de la let¬ tre au « Bulletin », renvoyé au comité d’instruc¬ tion publique pour l’action de courage, et au ministre de la marine pour l’avancement du ci¬ toyen Pery (1). Compte kendu du Bulletin de la Convention (2). Le citoyen Berle, commissaire du pouvoir exécutif, chargé de mission importante, fait part à la Convention nationale d’un trait de courage dont voici les détails : (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 108. (2) Supplément au Bulletin de la Convention natio¬ nale du 1er jour de la 3e décade du 3* mois de l’an II (mercredi 11 décembre 1793).