SÉANCE DU 5 FRIMAIRE AN III (25 NOVEMBRE 1794) - N°s 11-12 159 arrêté, plutôt mourir que d’abandonner le peuple français. Si vous n’avés pas fait tout le bien que vous désiriés et dont vous étiés capables, des hommes de sang, des scélérats, des monstres vous en ont empêché. Ils n’existent plus, perfectionnés votre ouvrage; que disons nous, ils existent encore, dans leurs complices répandus dans la capitale, dans les départemens. Heureux, mille fois heureux, s’il n’en existe point au milieu de vous. Que le tribunal révolutionnaire donne un grand exemple, qu’il prononce sur le plus exécrable des auteurs et complices des noyades et fusillades de Nantes, la République attend justice et vengeance ; qu’il frappe et anéantisse tous les coupables ; que n’est-il pas possible d’ensevelir dans l’oubli les atrocités des horreurs que les cannibales, les anthropophages ont commis et fait commettre ; notre sainte révolution ne demandait pas le sang des victimes égorgées, la Convention rendra justice à leurs famille, que le bien que vous estes disposés à faire, citoÿens, fasse oublier tous ces maux. Nous avons frémi d’indignation de voir de grandes associations rivaliser injurieusement la représentation nationale; si elles n’eussent été arrêtées dans leur course, dans leurs projets, vous en eussiez peut-être été vous-mêmes les victimes, et la République eût été perdue. Vous avez montré de l’énergie, du caractère, avec les armes et la liberté de la presse déchirant les masques, vous vaincrés les ennemis de la chose publique. Citoÿens, la société populaire de Routot en se formant, ne reconnaissait que la Convention nationale, elle ne reconnaît encore et ne reconnaîtra jamais d’autre centre. La Convention est son unique point de ralliement. Dès sa naissance, elle n’a point voulu d’affiliation, votre décret ne la donc point atteint, son seul but était le bien et l’intérêt du peuple, à votre exemple, et contre la malveillance elle le fera. Nous jurons une obéissance impassible à la représentation nationale, la mort peut anéantir notre serment, mais non pas le faire enfreindre. L’Adresse au peuple français a été recüe, citoÿens, avec joÿe, sensibilité et applaudisse-mens. L’humanité, la probité, et la justice étant à l’ordre du jour, nous devons attendre le bonheur, la renaissance du commerce et l’aggrandis-sement des sciences et des arts. Arrêté et signé individuellement par les membres présens les jours et an susdits. Suivent 33 signatures. 11 Des citoyens de Toulouse, département de la Haute-Garonne, félicitent la Convention nationale sur son Adresse au peuple français, lui jurent de ne jamais s’écarter des principes sublimes qui y sont développés; ils applaudissent à l’énergie qu’elle a déployée pour ramener le règne heureux de la justice et de la probité ; ils protestent de leur inviolable attachement à la représentation nationale, et l’invitent à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (46). [Les Jacobins de Toulouse à la Convention nationale, Toulouse, le 13 brumaire an III\ (47) Représentais du peuple, Votre adresse au peuple français est le code réglementaire de nos devoirs, comme l’attitude imposante que vous donnent les victoires permanentes de nos armées est la garantie de nos droits. Le commerce va renaître, les arts vont refleurir et les sciences que voulait étouffer le vandalisme vont arroser les racines et faire monter la sève de l’arbre de la liberté. En vain, les bandes prétoriennes des triumvirs disséminées dans toutes les parties de la République, cherchent encore à paraliser les parties de la République, cherchent encore à paraliser l’essor que les vrais patriotes veulent donner à la vertu; vous avez arraché le voile qui couvrait le miroir de la vérité, la balance de la justice et le niveau de l’égalité ne perdront plus leur équilibre..., oui, mandataires fiddèles, nous nous rallierons toujours à votre voix, la volonté généralle qui s’exprime par votre organe appelle autour de la colonne mai-tresse du temple de la partie tous les constructeurs de l’édifice nationale. Restez à votre poste jusqu’à ce que la paix dont les succès de nos frères d’armes nous présagent l’aurore, permette au vaisseau de la République de cingler sans craindre les éceuils vers le port, et désarmer tranquillement à la gloire de l’équipage, après avoir supporté vigoureusement les orages et paré toutes les tempêtes. A Toulouse, le 13 brumaire l’an 3ème de la République. Suivent 181 signatures dont celle de Vinstitutrice. 12 Des citoyens de Landau [Bas-Rhin], réunis en société populaire, rendent hommage à la vérité, disent-ils, en annonçant que les immortels travaux de la Convention et sa sollicitude continuelle pour le bonheur public, lui ont attaché tous les cœurs par les liens de la reconnoissance et du dévouement. Ils jurent de défendre à la frontière les droits du peuple, tandis que la Convention les manifeste à la France entière. Mention honorable, insertion au bulletin (48). (46) P.-V., L, 95. (47) C 328 (2), pl. 1455, p. 5. (48) P.-V., L, 95-96.