396 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Liberté, Égalité ou la mort. Dignes Représentants du peuple, De plus en plus vous faites paroître le désir insatiable que vous avez du bonheur du peuple. Votre adresse du 18 courant en est une preuve non équivoque; c’est là où la félicité publique doit trouver son principe et le citoyen opprimé son refuge. C’est dans cette adresse où toutes les vertus républicainnes brillans comme l’aurore sont le prélude du bonheur général, les principes qu’elle renferme vont raviver ces honnêtes et bons citoyens qui, comprimés par la terreur ne prononçoient naguères le mot liberté qu’en tremblant, ils vont sortir de cet anéantissement politique pour renaitre et vivre comme sous un autre atmosphère où la justice va briller comme le soleil et succéder à la tyrannie Roberspierriste et triumvirale. C’est de cette adresse que sort la foudre exterminatrice qui doit confondre les sectaires des Catilinas modernes que vous avez anéantis, c’est d’elle que le mépris pour ces hommes de sang et pour ces grands crieurs d’echafaud va tirer son principe. On ne verra plus les hommes chargés de crimes et immoraux opprimer le bon et honnête citoyen ; ces etres de boue ne seront plus portes aux places au détriment des hommes laborieux et modestes, si les nouveaux tyrans avoient besoin de scélérats pour assouvir leur rage dans le sang du peuple, les représentants fideles qui les ont terrassés font succéder à tant d’horreurs, le régné de la probité et de la morale et proclament que l’immoralité soit bannie de la société ; combien de fois avez vous sauvé la République, il est inutile de vous remettre sous les yeux les services importants que vous lui avéz rendus, il n’est pas moins de nulle importance de retracer le nombre de fois que vous avez sauvé le vaisseau de la chose publique, en prenant d’un bras ferme le gouvernail et le retraper d’une main hardie des goufres où il alloit être englouti. Les soussignés ne peuvent voir tant de bienfaits et tant de sollicitudes pour le bonheur de la france sans le plus vif intérêt. Le peuple alloit poser la tête sous le joug et étoit sur le point de porter les chaines que les triumvirs lui préparoient au nom de la liberté. La Convention nationale a paru, les triumvirs ont disparu et le peuple est resté libre et souverain. La lecture de votre adresse qui a été faite le 26 a été couverte d’applaudissements aux cris mille fois répétés de vive la Convention nationale. Restés à votre poste fidèles Représentants, maintenez le gouvernement révolutionnaire; que l’innocent y trouve son appui et le coupable sa punition ; que l’un et l’autre ne soient point confondus. Les soussignés vous déclarent qu’ils ne reconnoîtront jamais d’intermédiaire entre le peuple et la représentation nationale et qu’ils ne verront jamais d’autre type où tout républicain doit monter comme à la source qui l’a enfanté, que cette même représentation de laquelle on ne peut se séparer, sans attenter à l’unité et à l’indivisibilité de la République. Vive la Convention nationale, Vive la Convention nationale... Salut et fraternité. Suivent 33 signatures. r’ [La société populaire de Boësse aux représentants du peuple français , s. d.] (82) Législateurs, executéz avec courage le noble dessein que vous avéz annoncé au Peuple fran-çois et soyéz surs de son amour et de sa recon-noissance. Maintenéz ce gouvernement révolutionnaire, si nécéssaire dans les républiques naissantes que la confiance et la securité accompagnent l’homme vertueux et lui laissent la faculté de développer toute son énergie pour le bonheur de ses semblables. Tout ce qui nous rapproche de la vertu, de la vérité, de la justice, de la liberté, du bonheur, voila ce qui convient a des républicains, enfin vous venez de prouver au peuple par votre addresse que son bonheur seul vous occupe, vous avéz banis la terreur et établis la justice ; que grâce vous en soit rendüe. Vive la justice, Vive l’union et la concorde. Vive la représentation nationale. Descourtils fils, président, Sauveur fils, secrétaire. Les membres composant le comité de correspondance. Suivent 4 signatures. s’ [La société populaire de Fontainebleau à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III ] (83) Liberté, Égalité, fraternité, Indivisibilité de la République. Citoyens Représentans La vertu, le courage, la sagesse et la justice qui ont dictés votre sublime adresse au Peuple francois, a pénétré nos âmes, nos applaudisse-mens réitérées et unanimes dans le sein de notre société ont exprimés les sentimens de nos coeurs. Dans cette adresse que vous faites au Peuple l’intrigue, l’égoïsme, l’anarchie, l’hipocrisie et la trahison avec cruauté masqué de patriotisme s’éclipsent. La vertu, la franchise, l’humanité et le vrai bonheur du peuple voila ce que vous voulez. (82) C 325, pl. 1410, p. 23. (83) C 325, pl. 1410, p. 25. SÉANCE DU 14 BRUMAIRE AN III (4 NOVEMBRE 1794) - N° 18 397 Déjà cette terreur abreuvée de sang qui naguerre rendoit encore le patriote même, effrayé et inquiet sur son sort, s’éloigne a jamais, la justice sera rendue, le coupable sera puni, les loix seront exécutées et l’innocent vivra paisible et heureux au milieu des siens. Persévérance courageuse, active surveillance supplice pour le traitre et l’égoïste; fermeté sévere et inébranlable contre les perturbateurs de la tranquillité, justice a qui il appartient et de notre part soumission entierre a la Convention, notre seul point de ralliement. Tels sont les principes des Républicains de la commune de Fontainebleau. Recevez Représentans les expressions de notre vive reconnoissance. Vive la République une et indivisible. Vive la Convention nationale. Fontainebleau, séance du 24 vendémiaire troisième année républicaine ; arrêté a l’unanimité. Avril, président et 6 autres signatures. t’ [La société populaire d’Orbais à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III] (84) Citoyens representans Nous acceptons avec toute la france, l’engagement solemnel que la Convention a pris, de rester à son poste jusques à la fin de la révolution. Les grands principes qui sont répendus dans son adresse au peuple français, décèlent la main heureuse qui donna l’existance à la République et qui posa les bases inébranlables sur lesquelles doivent reposer éternellement le bonheur des nations ; un trait de lumière échapé de l’ensemble de ces principes restorateurs éclaire assés nos esprits pour nous convaincre que dans les agitations en tous sens et les périls sans nombre qu’une malveillance opiniâtre et révoltante fait naitre sans cesse sous nos pas, c’est notre attachement invincible à la Convention nationale et l’obeissance à ses decrets, qui rendront impuissans ces nouveaux efforts de nos ennemis vaincus. Nous jurons donc du fond de nos âmes remplies de reconnoissance pour les biens incalculables quelle nous a déjà faits et de confiance en ses lumières et son brûlant amour pour le peuple généreux quelle représente, de reconnoitre, suivre et défendre jusqu’à la mort, les loix quelle fera pour arriver le plutôt possible, aux jouissances méritées, dont la republique victorieuse et [illisible] nous comblera. Courage fidèles et laborieux représentans, les françois sont debout et attentifs, mais c’est pour admirer votre constance et les vertus qui vous font détester nos ennemis. Suivent 27 signatures. u ’ [Extrait du procès-verbal de la séance de la société populaire d’Ormont du 25 vendémiaire an III, au président de la Convention nationale] (85) Liberté, Egalité. Présidence Laugier La séance s’est ouverte par la lecture des nouvelles qui ont été vivement applaudies, notament au récit de l’entrée triomphale des troupes de la République dans Cologne, ensuite l’adresse de la Convention nationale aux français a été lue et entendue avec l’attention la plus grande et l’intérêt le plus marqué, le silence n’a été interrompu que par les applau-dissemens les plus unanimes. Un membre à pris la parole, et a dit : Frères et amis Sans doute l’armée à fait son devoir, elle acquiert tous les jours de nouveaux droits à notre reconnaissance, elle nous donne l’exemple du dévouement, de l’obéissance, du courage et de l’héroïsme mais de son côté la Convention en manifestant solemnellement et unanimement les principes les plus purs sur lesquels répose un gouvernement sage et juste, a remporté une victoire éclatante sur les fripons et les intrigans, car les signaler, c’est les réduire au silence, c’est les punir. L’opinion publique terrassera les uns, les tribunaux feront justice des autres. Ha, les tirans ne sourieront plus ironiquement au mot de gouvernement français ! ils ne nieront plus son existance! ils ne le qualifieront plus de gouvernement de sang et d’antro-pophages; qu’ils le comparent avec le leur, ils verront lequel doit triompher ; ils jugeront facilement qu’un gouvernement fondé sur la justice et conduit avec le calme de la sagesse est immuable comme la nature qui lui a servi de modèle. Avec quel transport, cette précieuse proclamation va être reçu par tous les amis de la patrie! avec quelle joie indicible, ils contempleront le vaisseau de la République battu par tant d’orages, se balancer majestueusement, prendre son aplomb, et s’avancer tranquillement dans le port! il me semble entendre un cri général qui retentit dans toute la france, vive la Convention!... périssent tous les fripons, les intrigans et les dominateurs ! Nos réprésentans ont par un mouvement spontané et unanime, adopté pour réglé de leur conduite ces principes de sagesse et de justice. Ce beau mouvement se communiquera n’en doutons pas, dans tous les points de la République. Que la Convention va devenir forte de l’adhésion de tous les français ! donnons aussi la notre. Aussitôt, toute la société se lève et donne son assentiment, au millieu des plus vifs applaudissemens. (84) C 325, pl. 1410, p. 26. (85) C 325, pl. 1410, p. 27.