110 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 33 La société populaire de Rhé-la-Mon-tagne [ci-devant Saint-Martin-de-Ré, Charente-Inférieure], applaudit aux lois de la Convention qui ont frappé les coupables, et rendu quatre opprimés à la patrie. Mention honorable, insertion au bulletin (77). [La société populaire de Rhé-la-Montagne à la Convention nationale, le 3 vendémiaire an III] (78) Citoyens représentans, La tirannie est détruite. Vous avés frappé les coupables et rendu les opprimés à la Patrie...! Continués braves mandataires à mériter notre admiration et notre reconnaissance. Rem-plissés toujours aussi dignement les augustes fonctions auxquelles vous êtes appellés. Le bonheur de la france est le but de vos travaux, il en sera le fruit et celui du genre humain en découlera nécessairement. Perspective glorieuse que rien ne pourra détruire tant que vous main-tiendrés la justice et la vertu à l’ordre du jour ! Des assassins, des traîtres, des intrigans, re-naitront des cendres de ceux que vous avés punis, mais votre énergie l’emportera. La liberté sera affermie et l’anarchie qu’ils tenteront vainement d’y substituer, sera anéantie! On nous dit, citoyens représentans, que par une coupable interprétation de vos décrets en faveur des détenus, des malveillans et des contre-révolutionnaires ont obtenu la liberté. Nous ignorons si ces bruits sont fondés. C’est à vous législateurs, qu’appartient le droit de réprimer de pareils abus. S’ils sont réels, et nous avons l’entière confiance dans la sagesse de vos comités, qu’ils sauront découvrir et faire punir les traitres qui auraient joui des effets d’une clémence dont les seuls patriotes égarés sont susceptibles. Salut et fraternité. Morgan, président, Saintmont, Rateau, secrétaires. 34 Le tribunal du district de Marseille [Bouches-du-Rhône] offre l’hommage de sa reconnoissance et le serment de sa fidélité. Mention honorable, insertion au bulletin (79). (77) P. V., XLVn, 133. (78) C 322, pl. 1353, p. 39. (79) P. V., XLVn, 133. [Le tribunal du district de Marseille à la Convention nationale, le 13 vendémiaire anlll] (80) Citoyens représentans, Le tribunal du district de Marseille s’empresse d’offrir à la Convention nationale l’hommage de sa reconnaissance et le serment de sa fidéhté. Les membres qui le composent pénétrés de leurs devoirs, jurent entre vos mains de consacrer tous les instans de leur existence au soin de les remplir. Forts de votre exemple, ils marcheront avec constance, dans la carrière où les ont placé les représentans à qui vous avés confié l’épuration du midy de la République. Instruits par une expérience révolutionnaire de cinq ans, nous avons appris que les factions qui s’agitent dans l’orage d’une révolution, s’engloutissent par les tempêtes même qu’elles excitent ; et que les principes et la vertu surnagent seuls dans le calme qu’ils produisent enfin. C’est à vous, représentans sages et intrépides, qu’il appartient, après avoir dirigé le vaisseau de la République pendant la tourmente, de le ramener au port désiré du bonheur : tout présage cet heureux instant, tout nous le garantit, puisqu’il dépend de vous. Vous avés prescrit aux armées de mettre la victoire à Vordre du jour; et leurs triomphes multipliés ont justifié que les tyrans de l’Europe se liguent vainement contre la cause des peuples et de la liberté, vous avés mis à l’ordre du jour, la justice, la vertu, le véritable patriotisme et les hommes de bien, les fidèles amis de la liberté, les républicains purs se sont ra-liés autour de vous pour anéantir ces êtres immoraux, qui professaient la licence en vociférant la liberté, et qui ne voulaient abattre les tyrans que pour se substituer à leur place. Représentans d’un peuple libre, d’un peuple qui attend de vous seuls son bonheur et qui ne peut le trouver que dans l’exercice des vertus politiques et morales ; ne cessés pas d’être semblables à vous-mêmes et vous consommerés bientôt la Révolution la plus sublime dont les fastes de l’univers puissent présenter l’histoire. Dirigés au dehors les forces de la République, pour contenir, pour exterminer les tyrans coalisés contre elle, poursuivés au dedans et frappés de la massue de la vertu ces ennemis intérieurs plus dangereux sans doute, qui couvrant le crime du masque d’un patriotisme que son exagération même trahit, voudraient ou faire avorter la Révolution ou ne l’avoir faite que pour l’intérêt des fripons et des ambitieux. Laissés aux tyrans cette terreur qui comprime jusques à la vertu, parcequ’ils la redoutent; mais armés-vous de cette justice sévère qui punit le crime sans faire trembler l’innocence. Protégés l’agriculture, ravivés le commerce, favorisés l’industrie, encouragés les sciences et les arts, faites enfin germer au fond du coeur de chaque citoyen français ces principes salutaires, trop souvent semés sans fruit dans le (80) C 321, pl. 1346, p. 18.